TUJUWE ZAIDI ou SAVOIR PLUS No 16
Nul n’ignore l’évolution du processus de la transition qui doit amener les congolais à passer aux élections en 2006. Ceci étant reconnu comme un droit un devoir à tout Congolais épris d’esprit de nationalisme et de patriotisme.
Mais dans certaines partie du pays, plusieurs pensent encore à la période de violence au cours de la quelle les droits des populations doivent être violés et ou l’impunité doit continuer son bonhomme de chemin.
Il n’ya pas longtemps que les medias faisaient échos de la tragédie causée par les rebelles hutus Interahamwe à Ntulu et Mamba dans la chefferie de Kalonge ou 41 personnes ont été brûlées vives dans leurs maisons et d’autres emportées dans la foret dans la nuit du 09 au 10 Juillet 2005. Ce n’est qu’en date du 11 Septembre 2005 que la population de Kalonge vient de lever le deuil.
Une fois encore des morts sont comptes. Après l’arrivée des matériels d’enrôlement et d’identification des électeurs en date du 15 Septembre 2005 à Kalonge, le 1er Centre d’Inscription a été installé dans l’enceinte de l’école primaire de Cifunzi (E.P Kalonge) en présence du commandant de la police, le capitaine José MUKUTA Mpoyi et de Monsieur KASONGO son secrétaire.
Les policiers, agissant sous les ordres de leur commandant, ont procédé à la brutalité à l’égard des populations en file indienne au lieu de les sécuriser:
- En date du 16 Septembre 2005, une femme enceinte (Mme NABUNANI M’Mashanda) hors de la file d’attente, reçut des coups de bâton de la part du policier Kasongo, secrétaire du commandant de la police en place. Celle-ci (la femme) tomba sur place, conduite à l’Hôpital de Référence de Kalonge, elle avorta le lendemain.
- En date du 18 Septembre 2005 vers 12 heures 15’, dans la même circonscription électorale sous la sécurité du même policier, le secrétaire de la police, Monsieur Kasongo et la policière THERESE, une ancienne domestique du capitaine José MUKUTA MPOYI qu’il a transformée en policière, un électeur se vit interdire le droit de se faire enrôler sous prétexte qu’il fut policier.
Selon les informations sur place, ce dernier avait quitté ce travail en compagnie de cinq de ses collègues depuis le mois de Mai 2005 sous l’autorisation de leur capitaine, suite au manque de motivation arriva dans la circonscription électorale. Lors de la dispute, un enfant soldat parvint à retirer le chargeur du fusil du policier ; furieux, celui- ci fit appel à la policière THERESE qui à son tour commença à tirer dans la foule. Bilan du fusillade, deux personnes tuées : Madame M’MADEKA Sophie du village de Mushadu, veuve âgée de 60 ans et Monsieur MUGISHO- RUSHINGWA, un élève âgé de 18 ans.
Signalons que l’usage abusif de force et des armes par les policiers basés à Kalonge sont monnaies courantes. La population de Kalonge se souvient encore qu’en date du 05 août 2005 quand le même commandant a tiré des balles, lors de l’arrestation arbitraire de deux leaders du milieu, en l’occurrence de Monsieur Ntamenyika Bimbara, animateur de développement et Monsieur Adolphe Mulambika, chef de secteur de l’église catholique de Chifunzi en présence du chef de Chifunzi, Mr Tesso Ntarubibi et les tortures infligées à Monsieur Baseme Kasirahinga et dont la victime fut hospitalisée à l’Hôpital Général de Référence de Kalonge.
Devant ces actes barbares et inciviques de la part des policiers, Projet GRAM- Kivu (Groupe de Recherches et d’Actions contre la Marginalisation au Kivu) s’inquiète du sort de la population civile qui comptait à leur sécurisation de la part des policiers et militaires et qui malheureusement sont malmenés par ces derniers. Et recommande ce qui suit :
- Que les autorités militaires et l’Inspection Provinciale de la Police se saisissent des auteurs de ces tueries, qu’ils soient jugés sévèrement selon la loi et condamnés publiquement.
- Que l’inspection de la police instruise et sensibilise les policiers sur le bien fondé de protéger la population et leurs biens et d’éviter toute violence en leur personne
- Que les autorités militaires passent au changement du commandant de la Police et de sa suite basé à Kalonge, afin d’éviter la poursuite des exactions et la vengeance auprès de la population civile et innocente.
- Que la commission électorale indépendante affecte des civils en tant qu’observateurs comme ce fut le cas dans les zones urbaines.
Si seulement à l’enrôlement, on doit tuer ;
qu’adviendra- t- il lors des élections ?
Il est grand temps de prévenir les pires !
Septembre 2005
Projet GRAM – Kivu.
www.gramkivu.org
