Rapport sur la situation des Droits Humains à l’Est de la R D Congo : LES REBELLES HUTUS RWANDAIS SEMENT LA TERREUR.
PREAMBULE
La présence des rebelles hutus rwandais en R D Congo est une menace pour le Gouvernement de la transition, les élections en vue et la paix dans toute la région des Grand- Lacs.
C’est depuis 1994 qu’ils sont entres à l’Est RD Congo en tant que réfugiés, puis avec l’évolution socio- politique de la région, ils se sont transformes en forces et groupes armés d’opposition au gouvernement du Rwanda.
Ils ont profité de l’hospitalité de la population congolaise (Zaïroise à l’époque) pour s’intégrer dans les villages et pendant leur fuite, ils se sont dispersés dans les forets surplombant les collines ou ils ont commence à vivre des pillages, des rançons et de la violence auprès des populations qui les avaient accueillis humanitairement.
Se retournant contre elles, elles les tuent, les violent, brûlent leurs maisons, récoltent leurs plantes, raflent leurs bétails,…bref, des actes qui rappellent le génocide qu’ils ont commis au Rwanda.
Ils cherchent à s’installer et à occuper des endroits miniers, afin de leur permettre une exploitation illégale pour s’approvisionner en armes en complicité avec les ressortissants congolais de mèche avec l’extérieur.
Leurs actes ne cessent de faire écho dans les medias et rapportés par les organisations non gouvernementales, humanitaires et des Nations Unies.
Certains membres du gouvernement de la transition ne prennent pas au sérieux ces menaces, se contentent par contre à détourner de l’argent, à exceller dans la megestion, comme qui dirait : « Mangeons et partons, ça ne nous concerne pas,…profitons –en, car demain nous ne serons plus là », car plusieurs d’entre eux savent leur sort après la transition. Et cela au lieu de s’occuper des problèmes sociaux, sécuritaire et autres.
Pendant que les armes légères et de petits calibres circulent dans l’Est du pays et qui contribuent aux violations massives des droits humains et du droit international humanitaire. Les populations continuent à en subir les conséquences.
Des morts et encore des morts, le nombre ne cesse de croître, si les forces militaires de la Force Armée de la R D Congo (FARDC) et de la Mission des nations Unies pour le maintien de la paix au Congo (MONUC) n’occupent pas des grandes étendues de ces territoires où sont caches ces FDLR. Ils se vengent sur les populations quand ils sont chassés en se moquant des forces de la MONUC.
Il est regrettable de constater que certains anciens militaires de la FARDC se rallient aux rebelles des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) pour commettre ces exactions et profitent de ces désordres pour participer à l’exploitation illégale des ressources du sous- sol, ajouter a cela la présence des milices de l’Ituri, les militaires dissidents Laurent Nkundabatware, Jules Mutebutsi et très récemment les rebelles ougandais, les menaces des pays voisins ( ( Rwanda et l’Ouganda) de retourner en R D Congo pour, disent- ils, pour poursuivre les rebelles,...
Il est important que le Gouvernement de la transition prenne en compte toutes ces menaces internes et externes qui risquent de le fragiliser et de remettre en cause tous les efforts entrepris depuis le début. La menace de la Paix en R D Congo est tributaire de la Paix dans toute la région des Grands- lacs et du continent africain en général.
Projet GRAM- Kivu (Groupe de Recherches et d’Actions contre la Marginalisation au Kivu) se joint à la population des provinces du Nord et du Sud- Kivu sacrifiées rendues victimes des exactions de rebelles hutus rwandais, prix de leur hospitalité.
Il est temps que cela s’arrête, nous n’avons plus besoin de voir des images atroces et de vivre le génocide du genre « Made in Rwanda 1994 » en R D Congo.
Nous en appelons aux responsables et autorités congolaises, à la communauté internationale de mettre fin a la présence des ces tueurs sans pitié et qui doivent être déclarés des « Terroristes » et par conséquent être poursuivis et condamnés.
Victor AMISSI SULUBIKA
Coordinateur du Projet GRAM – Kivu
Défenseur des Droits de l’Homme et Expert dans le DDR.
RAPPORT SUR LA SITUATUION DES DROITS HUMAINS A L'EST
DE LA RD CONGO
Introduction
La présence des milices et rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) a engendre l’instabilité et l’insécurité en R D Congo (Viols, vols, pillages, massacres de tous genres, exactions,…).
Depuis leur fuite du Rwanda en 1994, les réfugiés hutus rwandais ont traversé les frontières congolaises (Ex – Zaïre) avec armes, bagages, femmes et enfants. Accueillis par les populations congolaises, ils ont bénéficié de leur hospitalité, assistance minime soit elle (nourriture, habits, champs,…). Parmi eux il ya eu des miliciens (Interahamwe) et les soldats (Forces armées rwandaises, FAR) de l’ancien régime rwandais, les uns faisant souche dans les villages, les autres transmettant leur rêve de revanche militaire à leurs fils. Ce sont des anciens militaires et miliciens extrémistes ayant participé au génocide rwandais ayant un goût effréné du sang.
« Auparavant, ils sont des réfugiés - et traités comme tels - installés dans les camps de l’est de la R D Congo. Mais lorsque Paul KAGAME et ses troupes attaquent, en 1996, ces camps, parce que de là partaient des attaques meurtrières contre le Rwanda, leurs occupants se dispersent dans les forêts congolaises et dans les pays voisins, emportant femmes, enfants, biens, mais surtout armes.
En raison de la fin de la guerre d’agression, les FDLR, sans ressources, passent vite du statut de réfugiés à celui des rebelles. Ils n’hésitent pas à prendre le contrôle de villages congolais – comme Kilungutwe (Sud- Kivu) qu’ils rebaptisent “Rwanda B”, font des villageois des otages dont la libération reste conditionnée au paiement de la rançon sous peine de mort, exploitent des pierres précieuses dont le cassitérite, prélèvent des taxes sur les mineurs. Devenus des véritables maîtres de ces forêts, ils se livrent régulièrement à des activités pour terroriser les populations ».
Estimés au nombre de 8 000 à 15 000 hommes selon les sources, ils étaient éparpillés dans les forets de l’Est de la R D Congo pendant onze longues années avec des « alliances volatiles (avec le régime Kabila ou les Maï Maï, ou même comme agents d’infiltration de Kigali) ».
A un moment donné, les intérêts les ont scindés a plusieurs reprises, l’on notera la reddition en novembre 2003, de leur chef de guerre, le général Paul RWARAKABIJE et en fin juin 2004, une nouvelle scission au sein des FDLR oppose désormais la branche «historique» dirigée par Ignace MURWANASHYAKA à un groupe de jeunes combattants basés dans la Province du Sud -Kivu. Certains se réclament du groupe Kiyombe, les fameux Rasta incriminés par les FDLR à Ntulu - Mamba.
Dans le Nord- Kivu sévit toujours l’Armée de libération du Rwanda (ALIR), implantée dans le Masisi et organisée par des ex -FAR qui ont tenté des offensives en 1997-1998 et en 2000 dans le nord-ouest du Rwanda. Ce sont eux qui ont créé le FDLR en mai 2000.
L’on ne peut plus compter le nombre de victimes à leur actif, car s’étant comporté en maîtres absolus, ils ont fini par s’imposer et instaurer leur système de vie (de terreur, d’intimidation, de violence,…) partout ou ils sont passés. Et ce sont les populations villageoises qui ont payé le prix. Elles ne connaissent plus la joie, les enfants ne vont plus à l’école, les familles continuent à passer la nuit dans les forets, les filles et femmes emportées et violées, les champs dévastés, les maisons pillées et l’élevage raflé,…
Ce rapport n’est pas seulement une description des scènes macabres des exactions commises par les rebelles hutus rwandais (FDLR, Rastas et Interahamwe) depuis le début de l’année 2005 , mais aussi un appel à la communauté internationale pour une intervention urgente en vue de sauver ces populations victimes et innocentes.
TENTATIVES DE RAPATRIEMENT VOLONTAIRE : Un échec
Avec l’arrivée de la Mission de l'Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC) par une résolution du Conseil de sécurité le 8 novembre 2001 à se déployer à l'est de la RDC, celle- ci n'avait rapatrié que quelques centaines d'ex – rebelles hutu rwandais et n'avait ouvert qu'un seul centre de regroupement à Lubero au Nord Kivu. La participation d'observateurs sud-africains au mécanisme de vérification (TPVM) établi en juillet 2002 lors de la signature de l'accord bilatéral Rwanda- RDC n'a rien changé à ce bilan.
Selon les observateurs, plusieurs facteurs expliquent cet échec : parmi eux, le contexte sécuritaire et politique était peu propice au déploiement d'une force des Nations unies – qui étaient elles-mêmes désorganisées et avait besoin d'un nouveau mandat et de nouvelles structures - dans les territoires contrôlés par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) et d'autres alliés du Rwanda et de l'Ouganda.
La multiplication des groupes armés et seigneurs de guerre en contact avec les groupes hutu (FDLR) et l'hostilité ouverte de la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD- Goma) rendaient difficile le désarmement d'une force hostile d'un minimum de 15 000 hommes, aguerris par plus de huit ans de combats sur un terrain d'opération d'environ 150 000 km2. Mais surtout, le maintien d'une option militaire par le Rwanda et la RDC et les tensions entre le Rwanda et l'Ouganda qui ont mené à l'intensification des conflits en province d'Ituri réduisant ainsi les espoirs de démobilisation de la rébellion rwandaise.
Le gouvernement de Kinshasa avait, quant à lui, repris son soutien aux FDLR en février 2003, après un arrêt de trois mois. Le vice- Président de la R D Congo, Monsieur Azarias RUBERWA assure qu’aujourd’hui le gouvernement congolais est hors de cause. Et pourtant, dit-il, «quelqu’un, quelque part nourrit les Interahamwe en armes, en munitions et en matériels de communication». Il est urgent de savoir si c’est un Etat ou une personne physique, poursuit-il en ajoutant qu’il faut aussi «activer le mécanisme de vérification décidé à Abuja pour savoir où sont les Interahamwe et combien ils sont, où est l’armée rwandaise». La permanence des alliances entre groupes hutu et Mai Mai avait permis à ceux ci de maintenir leur capacité militaire.
« Les Forces Rwandaises de Défense (FRD, ex-Armée Patriotique Rwandaise) ne sont jamais parvenues à venir à bout des FDLR en six ans de présence militaire au Nord et Sud Kivu et l'Etat-Major des FDLR a refusé le processus de désarmement volontaire ».
Les FDLR ont muté avec la reddition en novembre 2003, de leur chef de guerre, le général Paul RWARAKABIJE comme avec la scission de septembre 2004. Celle-ci a vu la direction politique des FDLR lâchée par des ressortissants du nord du Rwanda. Ces derniers répondent désormais à un Ralliement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (R-FDLR).
Dans leur communiqué de presse N° 02/PP/Déc/2004 du 10 décembre 2004, les FDLR expriment leur intention de rentrer au Rwanda.
Le 31 mars 2005 à Rome, à l’issue de discussions organisées par la communauté Sant’Egidio, les FDLR avaient annoncé qu’ils renonceraient à la lutte armée en échange de négociations politiques «inclusives» avec Kigali, en optant pour l’abandon de la lutte armée, la transformation en parti politique, la rentrée au Rwanda sous garantie internationale.
Cette déclaration a été accueillie positivement par plusieurs : «La MONUC s’est félicitée de cette décision car elle ouvre des perspectives au règlement du problème de la présence des rebelles hutu rwandais dans l'est de la RDC». Elle s’est même hâtée de «désigner provisoirement six points de rassemblement temporaires pour accueillir tout combattant qui s'y présenterait afin d'être rapatrié au Rwanda».
Se félicitant de sa «contribution décisive aux côtés de la communauté catholique de Sant' Egidio pour infléchir l'attitude des rebelles afin de les amener à envisager une autre solution que celle de la lutte armée contre le Rwanda», la R D Congo estime que «c'est un tournant décisif» dans ses relations avec le Rwanda. Kigali n’a cessé en effet de dénoncer la collusion de Kinshasa avec les rebelles et l’impotence de l’ONU.
Pour les autorités rwandaises, c’était toujours «Wait and see». «S'ils ajoutent les actes aux paroles, c'est-à-dire leur désarmement, cette déclaration sera positive», a commenté le chef de la diplomatie rwandaise, Charles MURIGANDE. Mais «ils auront à rendre compte de leurs actes durant le génocide», a-t- il ajouté tout en ne prenant pas au sérieux au plan militaire et n’a pas voulu entendre parler au plan politique.
Malheureusement dans tout cela seules les populations civiles de l’Est de la R D Congo continuent à payer le lourd tribut.
Le retour de ces rebelles au Rwanda devient une équation de plus en plus compliquée en ce qui concerne leur rapatriement volontaire, il sera très difficile de les obliger à rentrer au Rwanda. Après avoir passé onze ans à 1’Est du Congo, ils connaissent très bien le terrain. « Ce sont des guerriers et pas mal parmi eux ont l’expérience militaire et il y a une chose qui compte pour eux, c’est ils ont l’obligation de se battre. Ce ne sont pas de Congolais, ils ne sont pas chez eux, où est-ce qu’ils vont aller ? C’est-à-dire que se battre avec les FDLR c’est sera dure », a déclaré M. Jeffen Stern, chercheur américain à International Crisis Group (ICG).
La MONUC présente : La violence ne s’arrête pas
Depuis le mois de Juin 2005, les exactions se sont accentuées et se sont suivies sans désemparer à la veille du déploiement des 1.500 casques bleus de la MONUC dans cette zone en juillet 2005 au cours de l’opération de sécurisation des populations baptisée «iron fist» (poignée de fer), « la plus vaste depuis son entrée en scène au Congo où les rebelles rwandais restent sourds à ses offres de désarmement volontaire. Quelques jours plus tôt, pour préparer ce déploiement, la MONUC avait mobilisé 400 hommes dans une «vaste démonstration de force et de contrôle de zone» héliportée, «falcon sweep» (le plongeon du faucon), pour «déloger les groupes armés qui sèment la terreur dans plusieurs territoires toujours occupés par les groupes de combattants hutu rwandais du nord et du sud-est de Bukavu». Avec leur mandat inscrit au chapitre VII, les casques bleus sont autorisés à «faire usage de la force en cas de résistance des groupes armés rencontrés».
Selon le porte parole – militaire de la MONUC : « Dix opérations ont été menées depuis le 4 juillet avec pour objectif de prendre contact avec les combattants FDLR et de leur faire quitter pacifiquement la zone des territoires de Kabare et de Walungu. Il n’y a désormais plus de zone de non droit dans les territoires de Kabare et de Walungu et l’influence des FDLR y a disparu: un peu plus de 1.000 combattants FDLR ont désormais définitivement quitté la région. Au total, les FDLR ont abandonné 13 camps. Ces derniers ont été ensuite détruits par nos forces. Tous les points de contrôle où les FDLR tracassaient la population ont été détruits ».
Malheureusement ces actions bien que de grande envergure n’inquiètent en rien ces FDLR, car étant disséminés dans les forets et villages parviennent à opérer en nombre minime dans des endroits ou les forces de la MONUC sont non présentes. Ils opèrent parfois en nombre de 4 à 10 dans différents endroits en laissant derrière eux des dégâts très importants.
LES VICTIMES SE COMPTENT PAR MILLIERS À L’ EST DE LA R
DCONGO.
En mars 2005, selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), rien qu’au Sud - Kivu, quelque 226.000 personnes subissent chaque jour des exactions des rebelles hutus.
Dans la Province du Sud – Kivu en territoires de Kabare en passant par Bunyakiri jusqu'à Walungu, Shabunda et Mwenga, les populations n’ont plus la paix.
Les endroits occupés par ces rebelles hutus rwandais ne sont que ceux qui sont miniers et propice à l’exploitation. Et la question est de savoir où ils écoulent ces minerais et où ils s’approvisionnent en armes, alors que le Gouvernement de Kinshasa qui le soutenait fait front commun avec la MONUC pour les chasser de force?
Personne ne peut rester indifférente devant la souffrance, l’humiliation et les atrocités qu’elles endurent suite à la présence des milices rwandaises : « la terreur dans la région de Walungu au Sud -Kivu, qui a enregistré, en 10 mois, 177 meurtres de civils, 465 enlèvements et 320 viols » pour ne citer que cela.
Des cas ayant attiré beaucoup plus d’attention et conduit à la mort des civils sont ceux de Nindja en territoire de Walungu et de Kalonge en territoire de Bunyakiri au cours de trois premiers trimestres de l’année 2005. Toutefois la Province du Nord – Kivu n’est pas épargnée par les actions de barbaries commises par le groupe des rebelles hutus rwandais (ALIR).
Un certain « Jackson », à la tête des bandits congolais et rebelles hutus, distribue à qui mieux mieux terreur, mort et désolation dans la région d’Ishasha, au nord de Goma. Ils sont aux prises avec les militaires de la FARDC et Mai- Mai.
Ces rebelles rwandais sont joints par certains militaires congolais, aigris, cupides, auteurs des actes de vandalisme et de megestion, et qui sont poursuivis par les autorités militaires de la FARDC.
* LE TERRITOIRE DE WALUNGU : la terreur
Le territoire de Walungu est devenu le fief de rebelles hutus rwandais et leur terrain d’action. Les territoires voisins de Walungu sont aussi la cible, car ils se dispersent dans les forets voisins en passant par le territoire de Mwenga, Shabunda et Bunyakiri où ils se comportent en maître absolu. Rien et personne ne les arrête, ils y font la loi; malgré la présence des casques bleus de la MONUC et de quelques militaires de la FARDC à coté d’eux. Ils maîtrisent mieux la forêt et se font passer pour des habitants des villages, parlant la langue locale et parfois sous la complicité de certains ressortissants congolais (Chefs et jeunes des villages).
Les habitants du territoire de Walungu sont devenus esclaves, précisent certains rapports : une corvée est infligée à chaque famille qui doit donner aux occupants chaque semaine un panier d’ignames et un panier de manioc et travailler en outre pour eux. Les habitants ont enterré dans la maison le peu d’habits, mais les Interahamwe savent les retrouver et les emporter.
Ils ravagent les champs ; les enfants ne parviennent plus à suivre l’école, car les parents sont totalement démunis.
La population du territoire de Walungu n’oubliera jamais les exactions du genre commises pendant une longue période par les milices Mudundu 40 (M40) de Odilon KURENGAMUZIMU.
* LE TERRITOIRE DE KABARE : les morts sont comptés.
Les FARDC n’arrivent pas à Nindja (chefferie située dans le territoire de Kabare). Ils « assurent » seulement la sécurité des villages qui font la ceinture au Parc national de Kahuzi- Biega (PNKB) : Walungu, Kaniola, Budodo. La Monuc y arrive, parle avec les Interahamwe, « mais on ne nous dit jamais ce de quoi ils ont parlé », ont affirmé des habitants de Nindja. Certains nous ont dit que la Monuc leur apporte, par voie de terre et par hélicoptère, des caisses. Selon d’autres témoignages, la MONUC va aussi souvent parler avec le Mwami de Nindja, qui les rencontre seul, et rien ne sort de ces rencontres.
L’action de ces militaires n’atteint pas Nindja qui est occupé par les Interahamwe. Près du Centre de Santé de Kaniola se trouve aussi un poste de garde de la MONUC. Ils feraient des patrouilles nocturnes. Pourtant, les Interahamwe sont à 2 Km, et les gens continuent à disparaître…Les derniers en notre connaissance sont ceux enlevés dans la nuit du 14 au 15 mai 2005, soulignent les témoignages et rapports.
La faible présence des militaires de la FARDC a été à la base des actes de barbarie commis par les rebelles hutus rwandais à Nindja (Localité située au bord de la forêt à plus ou moins 85 Km de la ville de Bukavu).
Dans la nuit du 23 au 24 mai 2005 entre 20 h et 4h du matin, un groupe de RASTAS surgit dans un certain nombre des villages à Nindja, en provenance de la forêt. Ils ont mené une vaste opération, pénétrant dans les villages dépourvus des moyens de défense, avec armes et machettes, saccageant des maisons, terrorisant et tabassant les populations civiles.
Leur passage a laissé derrière eux 17 morts, plus de 50 blessés, dont des cas graves, 6.000 personnes, soit environ 1500 familles ont fui les villages d’Ihembe, pour se « réfugier » à Kabona chez le Chef de Collectivité, Karhala et même certains se sont dirigés vers la collectivité voisine de Kalonge, par crainte d’autres attaques.
Parmi les victimes :
- Monsieur Bujuriri Kahengera, mort éventré.
- L’enfant Christian Kahengera (10 ans), mort suite aux brûlures.
- Monsieur Cibeye Mubalama, égorgé à la machette.
- Monsieur kabwana Cibeye, blessé aux pieds.
- Monsieur Kanywesi Cizunga, blessé au cou et au bras gauche.
- Madame Mapendo Kanywesi, blessée à la tête.
- Mademoiselle Benita Kanywesi, tuée à coup de machette.
- L’enfant Christiane Kahengera tuée.
- Monsieur Muhimuzi Kanywesi, pied amputé.
- Mademoiselle Ombeni Cerubala (15 ans), tuée, et pied gauche amputé.
- Mademoiselle Furaha Bishweka (8 ans), tuée à coup de pilon à la fontanelle.
* LE TERRITOIRE DE BUNYAKIRI : Le territoire de Kalonge à feu et à sang.
Dans la collectivité – Chefferie de Kalonge située à plus de 64 Km de la ville de Bukavu, et l’une des collectivités – chefferies du territoire de Bunyakiri, les rebelles hutus rwandais se comportent en tueurs et intimidateurs dans tous les villages.
Depuis qu’ils se sont installés dans le Parc National de Kahuzi Biega (PNKB) après avoir été chassés des camps de réfugiés dans la ville de Bukavu et ses environs en 1996, ils font des incursions dans cette collectivité qui les a accueillis et facilités leur intégration.
Différentes informations ont été rapportées sur les exactions et violations très graves qu’ils commettent.
Des pillages
- En date du mardi 20 juillet 2005, les Interahamwe ont pillé une camionnette à destination de Kalonge pour récupérer les braises sur la route communément appelée BIEGA passant de Kabare à Kalonge. L’opération a été faite tout près de la rivière Karhashomwa qui limite la chefferie de Kalonge et le territoire de Kabare.
Parmi les victimes:
- Monsieur Bosco: 7 chèvres, des habits emportés
- Monsieur Bahizire Stephano : 6 chèvres
- Monsieur Bahavu Nyakabingu : 5 chèvres et blessé au niveau de la tête.
- Madame Viviane Mujabi : 4 chèvres et habits
- Monsieur Shekeza Ntashebaga : 80 dollars emportés et habits
- Monsieur Chadesirwe : 6 chèvres
- Monsieur Gilbert : 6 chèvres
- Monsieur Ndeko Luganywa :100 $
- Madame M’Luhaya (la femme du Mwami de Kalonge) fortement torturée, une somme d’argent a été emportée ainsi que ses habits
- Monsieur Balyahamwabo Zihalirwa, un séminariste au propeudetique de Cibimbi 30 $ et ses habits emportés.
- Monsieur Nyankozi: 50 $
- Une semaine après, le mercredi 29 juin 2005 vers 14heures, les Interahamwe sont allés intercepter les commerçants de Kalonge venus de Bukavu au niveau de l’autre route de Madirhiri, toujours en plein Parc National de Kahuzi Biega. Des femmes et filles ont été emportées à cette heure là, des sacs des fretins, poissons, des caisses de la bière Primus et sucrées, divers articles ainsi que d’autres biens des valeurs.
Parmi les victimes:
- Monsieur Jacques Marabu, de la localité de Bumoga en groupement de Chifunzi ; 500 $ emportés
- Monsieur Basimika Ntayira de la localité de Bushahi en groupement de Chifunzi ; 400 $ et sa femme emportée.
Enlèvements et viols des femmes et filles
- Mademoiselle Nsimire M’Cilalira, âgée de 17 ans de la localité de Mushadu en groupement de Chifunzi, évadée après 3 jours de détention.
- Mademoiselle Masoro Michel Lurhondire, âgée de 16 ans de la localité de Lushenyi en groupement de Chifunzi, toujours detenue ;
- Mademoiselle Furaha Martin de la ville de Bukavu à Karhale, évadée après 2 jours de détention ;
- Madame Arome, Mama Mitima, évadée après 3 jours de détention quand on lui a demandée d’aller puiser de l’eau ;
- Maman Nathalie, évadée après 3 jours de détention.
- Mademoiselle Mwamini Masumbuko, âgée de 17 ans, fille de Masumbuko Kaberha, de la localité de Kashuno en groupement de Rambo a été poignardée lorsqu’elle voulait évadée vers 4 heures du matin, par malheur elle s’est perdue dans la foret et ces inciviques l’ont récupérée vers 8 heures et c’est alors qu’ils l’ont
poignardée.
- Mademoiselle Juliette Ntaganzibwa de la localité de Bumoga en groupement de Chifunzi, évadée après 2 jours de détention.
- Mademoiselle Faida Bisengo, de la localité de Bushahi en groupement de Chifunzi, évadée après 2 jours.
- Mademoiselle Zawadi Cubaka de la localité de Bumoga en groupement de Chifunzi.
- Madame M’Cilalira Ntayira, de la localité de Bushai en groupement de Chifunzi.
- Madame Mapendo Ntayira de la localité de Bushai en groupement de Chifunzi.
- Madame M’Nyamuragwa Lulihoshi du village de Misinga en groupement de Chifunzi.
- Mademoiselle Mwamini Tibuga de la localité de Mishamba en groupement de Rambo.
- Mademoiselle Nzigire Lushumo de la localité de Mishamba en groupement de Rambo, ainsi que d’autres non identifiées en provenance de Miti et Kavumu qui allaient se ravitailler au marché de Butwashenge à Kalonge.
- Dans la nuit du samedi au dimanche 03 juillet 2005, les Interahamwe ont pillé dans les villages de Rwamikundu, Igaka et Ntulu dans le groupement de Fendula et ont blessé par balle un homme et emporté 4 femmes, 8 vaches, 4 chèvres et autres effets de la maison; les 4 femmes emportées sont :
- Mademoiselle Jeannine, fille de Vincent de Rwamikundu en groupement de Fendula
- Madame Jeanne M’Mutachiguma ;
- Madame M’Kabarhu, emportée pour la 2ème fois, signalons que ses 3 frères ont été assassinés sous ses yeux par ces mêmes Interahamwe lors de son 1er viol dans le Parc National de Kahuzi Biega.
- Madame Jeanne Musorobeka, de la localité de Rwamikundu en groupement de Fendula.
- Dans cette même nuit à la barrière de Kahuzi vers Bitale, les gardes du Parc en leur poste de patrouille et certains passagers et l’équipage d’un camion en provenance de Bitale, ont été encerclé par le Commandant Mabolongo de la FARDC, communément appelé « Colonel 106 », (Auteur des actes d’insubordination et d’indiscipline qui l’a amené à se comporter en intouchable dans la 10 ème région militaire, et dont la tentative de son arrestation dans la ville de Bukavu a causé la mort de deux civils et deux militaires. Celui –ci a pris le large dans la foret et est en compagnie du colonel Chibalonza, commandant de la 104 ème brigade basée à Kabare accusé lui aussi de commettre des exactions sur les populations civiles, de détournement le solde des militaires. Ses éléments se sont affrontés aux militaires de la 10 ème région militaire à Kabare provoquant ainsi la mort de cinq militaires et une personne civile et au mois quatre paysans blessés, celui ci prit la fuite dans la foret pour rejoindre Mabolongo en fin Janvier 2005).
Tous ont été ligotés, torturés, deux gardes du Parc cet deux aide- chauffeurs ont été emportés en foret pour le transport des biens pillés, (armes, munitions, rations et bagages des passagers).
Selon les informations reçues, l’un des aides chauffeur a trouvé la mort suite aux tortures reçues; il répondait au nom de Chibogosa et l’évasion d’un autre garde du parc.
- En date du 05 juillet 2005 ; une force de l’armée des FARDC en place était déployée dans le Parc National de Kahuzi -Biega, ils ont dispersé les Interahamwe dans leur camp ou ils ont récupéré les objets pillés à Madiriri, c’est là ou ils ont trouvé le cadavre de Mademoiselle Mwamini Kaberha enfoncée l’arbre dans l’anus jusqu’à la tête.
- En date du 08 juillet 2005, une force de la MONUC était déployée à Kalonge pour déloger ces Interahamwe, mais fort malheureusement rentré sans laisser une mesure de sécurité à la population riveraine du PNKB, donc dans la localité de Mamba.
- En date du samedi 09 juillet 2005, vers 20 heures, pour se venger contre cette population d’être en connivence avec les forces des FARDC et celles de la MONUC, ces bandes armées hutu ont envahi la sous- localité de Rwamikundu, localité de Mamba en groupement de Fendula en secteur voisin du Parc National de Kahuzi -Biega et ont massacré les populations civiles. Ces dernières ont tenté de démentir en accusant des déserteurs de leurs rangs connus sous l’étiquette «Rasta». Alors que tous sont les mêmes et ont une même origine :(Réfugiés, hutus, et rebelles rwandais).
Selon des témoignages rapportés par la Mission des Nations unies au Congo (Monuc), ce massacre aurait été organisé par les rebelles rwandais «en représailles à une récente offensive de l'armée congolaise». Plus largement, il viserait à dissuader les civils de collaborer avec la Monuc.
Ils ont enfermé les gens dans les maisons et les ont brûlés vifs et ceux-là qui tentaient de s’échapper étaient tués par coup de machettes et des poignards attachés au fusil ; les dégâts énormes en vie humaines et matériels ont été enregistrés (tueries, viols enlèvements, incendies)
• Meurtres et tueries
- 41 personnes brûlées vives dont : 17 enfants (4 garçons et 13 filles), 4 hommes et 20 femmes ; les personnes brûlées sont en majorité des enfants et des femmes ; il s’agit de :
CUBAKA NYAMIRHERE
CIBIBI NYAMIRHERE
KASHOFU NYAMIRHERE
NANKAFU NYAMIRHERE
BULONZA NYAMIRHERE
FEZA NYAMIRHERE
M’CIRHEGERHE
MUSAADA NYAMIRHERE
NABINTU NYAMIRHERE
SHUKRANI NYAMIRHERE
M’MIRALI MPANGIRWA
FURAHA MPANGIRWA
CIBIBI MPANGIRWA
FEZA MPANGIRWA
PASI MPANGIRWA
ASIFIWE MPANGIRWA
Pascal MPANGIRWA
M’KASHAMBALA CISHWEKA
MANYUNYU CISHWEKA
FIKIRI CISHWEKA
NTAYE OCHIHA MAROYI
SAFARI MUGUMAARHACHIHA
FEZA MUGUMAARHACHIHA
SHAMAVU MUGUMAARHACHIHA
M’BURHEME RUVOGO
NSHOKANO RUVOGO
NDUME NAKARHAMBI
CHIBIBI RUVOGO
NSHOBOLE RUVOGO
PENDO NAKARHAMBI
NKWANINE NAKARHAMBI
BIDERHWA NFUNDIKO
MUSHAGALUSA MUKABAHA
NAMUNYERE MBUSHANO
NSIMIRE MUDERHWA
Espérance MUDERHWA
Chance BALUNGWE
ZANIA BALUNGWE
ISHARA BALUNGWE
FAIDA BALUNGWE
OZANA CHISHWEKA
• Assassinat et Enlèvements au cours de cette opération.
- Monsieur MUSAFIRI KABARHU, 26 ans
- Monsieur Elias MASUMBUKO, 16 ans
- Monsieur OMBENI BANYWESIZE, 12 ans
• Maisons incendiées : 61 maisons appartenant à 21 familles
• Viols et Enlèvements des filles et femmes
- Mlle Jeanne Nsarhaza de la localité Gaka I, élève en 4ème Humanités Pédagogiques à l’institut de Fendula.
- Mademoiselle Jeanne Musorobeka de la même localité.
- Madame M’Shabujonjo Burume de la localité de Mamba (enceinte).
- Madame Jeanne Muderhwa de la localité de Mamba.
- Mademoiselle Jeanne Mirindi, de la localité de Rwamikundu.
- Madame Josiane M’Burume de Rwamikukundu.
- Madame Namavu Raphael, du village de Camusi, dans la localité de Mamba.
- Mademoiselle Tulinabo Kalolo de Camusi.
- Madame M’Lushombo Bora Uzima, de Gaka.
- Madame Musholeza Ntanduka, de Gaka.
- Madame Mwamini Murhimanya de Gaka.
- Mademoiselle Ange Zahiga,de Kakunda.
- Mademoiselle Zawa Mukengere de Rwamikundu.
- M’Mutumwa Zahinda, de Gaka I.
- Mademoiselle Feza Mushiarhamina de Rwamikundu.
- Mademoiselle Espérance Ngwasi de Kanama.
- Mademoiselle Mauziko Mihigo, de Gaka.
- Mademoiselle Namavu Buhendwa de Rwamikundu.
Signalons bien qu’à la date d’aujourd’hui, nombreuses de ces filles et femmes emportées ne sont pas encore de retour.
• Des champs de pomme de terre ont été récoltés par ces inciviques.
• Un déplacement massif de la population du groupement de Fendula vers les groupements voisins (+ de 20.000 personnes) de Cifunzi et Rambo.
CONCLUSION
En analysant de près ces atrocités commises pas les rebelles hutus rwandais à l’Est de la R D Congo, plus d’un se croiraient dans la jungle ou la violence est une mode de vie.
La situation se complique de plus en plus au moment où le pays est en pleine préparation des élections qui auront lieu en 2006. La communauté internationale reconnaît aussi que « la présence des groupes armés étrangers sur le territoire de la RDC représente une menace pour les populations civiles, le processus de transition, pour la stabilité de la RDC et pour celle de l'ensemble de la région,… ».
Même le Conseil de Sécurité a exigé les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) respecter l’engagement pris à Rome, le 31 mars 2005, de cesser la lutte armée et de régler sans plus tarder la question du rapatriement de leurs combattants » tout en réaffirmant son plein soutien à la MONUC et aux actions robustes qu’elle mène dans l’accomplissement de son mandat.
La crise au sein du gouvernement de transition où les détournements de fonds, la megestion,… font rage et le rendent ainsi incapable de payer le salaire des fonctionnaires et agents de la fonction publique d’un coté, la difficulté de réaliser le brassage des militaires, la fuite de certains militaires, l’insurrection militaire,… « Pas de solde régulière, pas de ration, pas de logement, pas de soins médicaux appropriés, ni équipements. Par pitié ou par amour, les contingents de la MONUC donnent de rations aux unités brassées des FARDC des temps en temps ». Et d’autres en enfonçant le clou : «Il est absolument inadmissible que des sommes énormes (environ 8 millions de dollars) sortent chaque mois des caisses de l'Etat et soient destinées à des soldats fantômes et détournées» pendant que les militaires aux fronts disent : « nous sommes aujourd’hui devenus des soldats mendiants. Comment voulez-vous qu’on ne rançonne pas la population civile ? »
Et dans les deux Kivu comme dans l’Ituri, où milices tribales, Maï - Maï, armée nationale composite, rebelles rwandais et bandits de tous poils se disputent les territoires où l’on peut facilement trouver des minerais et l’accès facile d’écoulement vers l’extérieur. Ces FDLR ont de problèmes concernant leur retour, car selon La MONUC qui a déjà entamé le dialogue estime pour sa part que la volonté d’un retour négocié est manifeste mais ce sont plutôt les conditions du pays d’accueil qui posent problème.
D’autres encore s’y ajoutent, d’une part : les rebelles de l’Armée de résistance du seigneur, (la LRA) en provenance de l’Ouganda qui ont élu domicile dans la forêt de Garamba au Nord – Kivu pendant leur retraite depuis les dernières semaines du mois de septembre 2005. Par conséquent, l’Est du pays, regorgeant toutes les catégories de combattants, devient de plus en plus un terrain ou les armes légères et de petits calibres circulent sans contrôle et sont à la base des violations massives des droits humains et du droit international humanitaire. Les menaces du Rwanda et de l’Ouganda de retourner en R D Congo à la poursuite des rebelles.
Les territoires de l’Est de la R D Congo sous occupation des FDLR connaissent des problèmes sérieux de pauvreté, de telle manière que toute action humanitaire et/ou de développement est vouée à l’échec à cause de l’insécurité, de la violence et des dégâts commis par ces derniers. « Il indispensable de mettre fin, notamment dans les Kivus et l’Ituri, aux attaques des groupes armés sur les populations qui, tout en augmentant les souffrances des civils, font peser une menace sur la stabilité de toute la région, ainsi que sur la tenue des élections en République démocratique du Congo » pour soutenir les propos du président du conseil de sécurité des Nations Unies.
Ces problèmes exposent le pays à un grand danger, pendant que tous les efforts sont concentrés pour la sauvegarde de la transition qui a été prolongée et qui organisera les élections en 2006.
RECOMMANDATIONS
S’inquiétant du sort de la population civile qui paie le lourd tribut et la fragilisation des efforts pour l’organisation des élections, tout se joignant à d’autres, le Groupe de Recherche et d’Actions contre la Marginalisation au Kivu (Projet GRAM- Kivu) recommande ce qui suit :
* Au Gouvernement de la transition de la R D Congo
- De fournir des efforts particuliers pour la réussite du brassage de l’armée, afin d’avoir une armée forte, capable de sécuriser les populations et leurs biens contre les attaques des FDLR et sécuriser les frontières contre toute incursion étrangère.
- D’éviter toute megestion, détournement et malversation financière, afin de prendre en charge les fonctionnaires et agents de l’Etat, militaires pour que ces derniers soient motivés et appuyés dans la lutte contre les attaques des FDLR.
- De s’impliquer dans l’application de force avec les casques bleus des Nations Unies, la MONUC pour chasser les FDLR des forets, collines et villages des territoires de l’Est de la R D Congo si l’action diplomatique échoue.
- De faire pression aux FDLR pour qu’ils respectent leurs engagements signés dans la déclaration en mai 2005 à Rome, et qu’ils se démobilisent volontairement afin d’éviter les menaces régulières du Rwanda de retourner en R Congo sous prétexte d’être à leur chasse.
- D’assurer la sécurité de ses frontières, de renforcer ses mesures de sécurité, de contrôle de transfert et de circulation des armes légères et de petit calibres (ALPC) à l’Est du pays.
* A la Communauté Internationale
- De faire pression au Gouvernement du Rwanda de faire une ouverture du point de vue politique en menant des discussions avec les FDLR sur les modalités techniques en vue de leur retour au Rwanda ; d’identifier les vrais génocidaires parmi les FDLR pour qu’ils soient juges devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) d’Arusha et de faciliter la réintégration des non génocidaires candidat au retour volontaire ou demandeurs d’asile dans un troisième pays.
- De renforcer ses appuis en hommes et en logistiques, à travers la MONUC en R D Congo pour occuper la plus grande partie des territoires de l’Est en collaboration avec les FARDC ou les FDLR font rage.
- D’assister les populations victimes des exactions des FDLR avec de l’aide humanitaire des territoires de la Province du Sud – Kivu et du Nord- Kivu (réhabilitation des infrastructures sociales, sanitaires et scolaires, assistance en vivres et non – vivres,…).
Septembre 2005
Projet GRAM- Kivu
Email : amsulvic1@yahoo.ca
Info_gram2000@yahoo.fr
Website : www.gramkivu.org
