Une campagne contre les violences faites à la femme fut réprimée en 2005
Journalistes pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH), organisation non gouvernementale neutre de défense des droits de la personne, de lutte contre l’impunité et de développement démocratique s’insurge contre le mutisme qui entoure la disparition de NKUANSAMBU NSEVA BRIGITTE, une activiste de la société civile de la RD Congo. Elle évoluait au sein de l’Ong « Espoir Vie et Solidarité », (Evis) ou elle occupait les fonction de Chargée de la promotion de la femme, à en croire sa famille. Selon les informations parvenues à JPDH et confirmées par des sources proches de la famille de l’infortunée, BRIGITTE NKUANSAMBU fut choisie par l’organisation pour animer un module relatif à la problématique des violences faites à la femme à Kinshasa. AIME TUZOLA, également membre de l’Ong, fut désignée pour la même besogne. Chargée de la promotion de la femme/Evis, NKUANSAMBU et TUZOLA, à l’initiative de l’Ong, s’étaient lancées, le 29 juin 2005, dans la campagne contre les violences faites à la femme à Kinshasa. Elles avaient saisi l’occasion pour rappeler les origines de cette pratique occasionnée par les guerres que la RD Congo a connues, incriminant les ex-rebelles aujourd’hui au pouvoir et l’ex-gouvernement dont les troupes avaient commis, lors de leurs campagnes, des crimes graves : crimes contre l’humanité, crime de guerre…Bref, des crimes qui relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale. Selon leurs proches qui ont pu joindre JPDH, les deux activistes vont être interpellées, interrogées sur procès verbal avant d’être mises aux arrêts dans un sous-commissariat de la Police Nationale congolaise (PNC), accusées de « troubler l’ordre public » . Sur la base des pressions de la Société civile, AIME TUZOLA fut relâchée tandis que BRIGITTE NKUANSAMBU sera gardée en détention. En dépit d’un plaidoyer pour son élargissement pur et simple faute d’éléments matériels d’accusation, l’activiste restera en taule. A un jour de la date du 30 juin, date anniversaire de l’indépendance de la RD Congo et date devant consacrer, selon l’Accord global et inclusif, la fin de la période de transition politique en RD Congo, commémorée dans le sang au terme d’une marche de protestation organisée par l’Udps (principal parti politique de l’opposition) réprimée par la Police, Brigitte Nkuansambu sera donnée introuvable.
Tiré de son rapport 2005 sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo en instance de publication, le cas de Brigitte Nkuansambu devrait interpeller les pouvoirs publics. Pour sa part, JPDH :-proteste contre l’arrestation de Brigitte Nkuansambu, qu’il juge dépourvue de tout fondement d’inculpation;-sollicite la mise sur pied d’une commission d’enquête en vue d’élucider les circonstances de la brusque disparition de l’activiste Brigitte Nkuansambu ; et-appelle les Ong de défense des droits de l’homme à s’impliquer résolument pour retrouver les traces de l’infortunée.
Fait à Kinshasa, le 06 juillet 2005
Journalistes pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH)
