RD Congo : Appel à la cessation d’intimidations contre les membres d’une famille à Matete/Kinshasa
(JPDH/Kinshasa) La famille de M. NGOMA NZAU, de nationalité congolaise, né à Kinshasa le 22 octobre 1967, a saisi l’organisation non gouvernementale « Journalistes pour la promotion et la défense des droits de l’homme », (JPDH) pour se plaindre des tracasseries dont est victime son fils précité.Selon les membres de la famille de M. Ngoma, habitant le quartier Mpudi, commune de Matete, (partie Est de la ville de Kinshasa), ayant pu joindre JPDH, leur fils fut un commerçant bien connu dans les milieux des affaires à Kinshasa et propriétaire des entrepôts « NG », situés au marché SOMBA ZIGIDA, commune de Kinshasa (Centre ville). Ses entrepôts servaient, selon ses proches qui se sont confiés aux membres de JPDH, à garder également des marchandises d’autres commerçants exerçant sur place. A en croire la famille Ngoma – qui lie, selon toute vraisemblance le calvaire de son fils à la dernière rencontre avec son ancien ami THY RENE EKILA- tout est parti des retrouvailles avec M. EKILA. Il revient des informations parvenues à JPDH que dans leur dernier entretien avec NGOMA, EKILA avait porté à la connaissance de son ancien ami Ngoma, qu’avant de se lancer dans les affaires, il avait presté comme agent à l’ex-SNIP (Service national d’Investigation et de protection) sous le régime du Maréchal Mobutu avant de rejoindre le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-GOMA, ex- branche rebelle aujourd’hui au gouvernement de transition), bien après un bref passage au sein l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo, mouvement politico-militaire présidé par feu le Président de la République Laurent-Désiré Kabila. Converti en homme d’affaires, THY RENE EKILA prenait soin de garder ses marchandises- essentiellement constituées des fûts présentés à NGOMA comme contenant du pétrole- dans les entrepôts de ce dernier. Le dernier entreposage remonte, a-t-on appris, au 15 juin 2005. Deux jours plus tard, soit le 17 juin 2005, à l’heure de la fermeture, des agents des services se sont présentés aux entrepôts et exigé d’opérer une perquisition. A leur grande surprise, et contre toute attente, deux des travailleurs de Ngoma trouvés aux entrepôts sont illico convoqués auprès des services de renseignements en l’absence de leur patron. De fil en aiguille, Ngoma reçoit la visite des éléments de services de sécurité avant de se faire accompagner jusqu’à un bureau où il a été entendu sur procès-verbal peu avant qu’intervienne une détention préventive de trois jours en son encontre. Sur les lieux, il s’entend dire que le motif de son arrestation est liée à la présence des tonneaux- de M. EKILA- dans ses entrepôts et qui contiendraient des objets subversifs et susceptibles de compromettre l’ordre public. Après avoir plaidé non coupable, il sera relâché trois jours après soit le 20 juin 2005 et interdit, désormais, de reprendre ses activités. Le 25 juin 2005, soit cinq jours après son élargissement, M. Ngoma fait l’objet - à 22 heures – d’une visite des personnes se réclamant de l’ANR (Agence nationale des renseignements). Manu militari, indique sa famille, il sera molesté et battu avant d’être acheminé à la prison de Makala via un bureau de l’ANR. Au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (Cprk-ex-Prison Makala), Ngoma va séjourner pendant deux mois avant de disparaître dans la nature le 08 septembre 2005, aidé par un gardien du pénitencier, témoignent les membres de sa famille. Tandis que Ekila, de son côté, est donné introuvable par ses siens. Pour sa part, JPDH dénonce des visites suspectes au domicile de M. Ngoma et appelle à la cessation tout acte d’intimidation contre des membres de la famille Ngoma et rappelle que la responsabilité d’une infraction est individuelle.
Fait à Kinshasa, le 15 mars 2006
Journalistes pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH)
