Deux cas d'insécurité portés à la connaissance des Ongs des droits de l'homme

KARIM YVES KAHWA et MIHALA Jean François, respectivement chef coutumier détenu au camp militaire Ndoromo, Bunia, Province orientale (Nord-Est de la RD Congo) et compatriote au centre de la tourmente écrivent, chacun, aux organisations de défense des droits de l’homme de la RD Congo.Le premier, chef du Front des nationalistes et intégrationnistes (Fni-mouvement rebelle opérant en Ituri-Est) a saisi, en date du 06 mai 2006, Journaliste pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH), organisation non gouvernementale de lutte contre l’impunité, de défense des droits de la personne et de développement démocratique dans une lettre destinée à l’Auditeur supérieur près la Haute cour militaire de Kisangani dont copie a été adressée aux autorités congolaises et au Secrétaire général des Nations Unies. Dans sa correspondance, Yves Karim Kahwa- indiquant craindre pour sa sécurité physique- accuse Louis Marie, responsable des bureaux de Droits de l’homme à la Monuc, (Mission onusienne en RD Congo) d’avoir, en date du 19 octobre 2005, ouvert, contre lui, deux nouveaux dossiers sous Rp 1118 et 0066 et de l’avoir soumis à un nouveau mandat d’arrêt provisoire. JPDH rappelle que le chef Kahwa a été condamné à perpétuité par le tribunal de Kisangani sous le jugement dossier Rp 13653. Le deuxième, Mihala Jean François, est, selon ses proches résidant à Kinshasa, l’objet d’une traque depuis le 24 janvier 2004. Du récit fait à JPDH, il ressort de M. Mihala, très porté sur le foot, s’était signalé dans la délégation des supporters triés en vue d’aller encourager les Simba (équipe nationale congolaise) à Tunis, dans un duel qui les opposait à l’équipe correspondante tunisienne. En marge de cette rencontre, une marche de protestation des Congolais a été organisée sur place au cours de laquelle des T-shirts aux couleurs nationales ont été brûlées, tandis que des rafles ont été opérées sur des manifestants. Certains compatriotes ont vu leurs passeports arrachés. A en croire la famille de Mihala, celui-ci est entré en contact avec le chef de la délégation pour lui permettre d’entrer en possession de son passeport. Arrivé à Kinshasa, rendez-vous a été pris, raconte la famille, pour que Mihala retrouve ses documents. Les membres de la famille ayant pu joindre JPDH ont déclaré qu’une série des perquisitions a été opérée à domicile par des agents se réclamant des services des renseignements jusqu’à mettre la main sur Jean François Mihala qui sera conduit dans un cachot où il va passer huit jours sous tortures avant d’être relâché, sous caution, avec une main gauche fracturée. Aux dires des membres de la famille de l’infortuné, il a été reproché à Mihala d’avoir, pendant la protestation de Tunis, déchiré le drapeau national et fait outrage à l’autorité publique. La situation s’est compliquée, selon le témoignage porté à la connaissance de JPDH, quand Mihala a été également identifié comme photographe de presse, sollicité par certains amis journalistes de son feu père, connu alors comme membre influent de la défunte Mopap, Mobilisation, propagande et animation politique de feu Maréchal Mobutu dans le Bandundu. Depuis, ont indiqué ses proches, Mihala qu’ils ont présenté comme n’ayant commis aucun acte susceptible de compromettre l’ordre public, avait pris la décision, en date du 03 novembre 2005, de trouver refuge à Mpasa (un quartier de Kinshasa-Est). En date du 05 avril 2006, Mihala, confirme sa famille, avait quitté Kinshasa pour des ciels cléments.
Eu égard aux deux cas évoqués, JPDH-qui poursuit encore son enquête sur la deuxième affaire-appelle la Monuc à assurer, pour le premier cas, des conditions de détention au détenu Kahwa, et au second, à mettre un terme, pour les moins suspectes, aux visites au domicile familial de Mihala.
Fait à Kinshasa, le 09 mai 2006
Journaliste pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH)