Message du Directeur exécutif de l’Ong « Journaliste pour la Promotion et la défense des droits de l’homme » (JPDH) à l’occasion de la journée internationale

La communauté internationale a célébré le 03 mai 2006, la journée de la liberté de la presse sous le thème « Médias, développement et éradication de la pauvreté ». Journaliste pour la promotion et la défense des droits de l’homme, JPDH en sigle, organisation non gouvernementale de défense des droits de la personne, de lutte contre l’impunité et de développement démocratique, fait sienne cette noble journée, d’autant que ses membres sont d’abord des journalistes, avant de s’engager pour l’émergence d’une société respectueuse des droits de la personne contenus dans les différents standards internationaux. ONG de défense des droits de l’homme dont celle de la presse, JPDH fait généralement son bilan annuel, le 10 décembre de chaque année à l’occasion de la célébration de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il s’agit, ce jour, de jeter, plutôt, un regard critique sur la liberté de la presse en RD Congo. Vous comprendrez donc que cette journée, nous la mettons à profit pour faire, ensemble, la lecture de la liberté de la presse en RDCongo. Comme le reste des nations du monde, la RDC a souscrit à un certain nombre d’instruments juridiques qui régissent les libertés publiques. En l’occurrence le Pacte International relatif aux droits civils et politiques sur lequel nous avons largement fait campagne dans les médias, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que la déclaration universelle de droits de l’homme. Ces instruments, comme vous le savez, garantissent la libre expression dont la liberté de la presse reste une conséquence logique. A ce jour, le tableau situation de la liberté de la presse est sombre en RD Congo. Sombre parce qu’en tant que journalistes, strate importante de la population, nous enregistrons un confrère de moins, qui n’écrira plus jamais. Ce confrère qui ne parlera plus. Franck NGYKE, assassiné un certain 03 novembre2005, Le problème va au-delà même de la liberté de la presse. Cette liberté est exercée par le journaliste et son public. C’est ainsi qu’il est fait état du droit du public à l’information et du droit du journaliste aux sources d’information, droits que l’Etat a le devoir de protéger. Ici, cependant, c’est la vie d’un journaliste qui a été ôtée. Ce qui interpelle au plus haut point JPDH et autres instances engagées pour les droits humains. Raison pour laquelle, JPDH, par devoir de mémoire, continue à exiger un procès. Au lendemain de l’ignoble assassinat, JPDH avait appelé la communauté des professionnels des médias à observer une journée « presse morte » pour protester d’abord, et exiger ensuite la mise sur pied d’une commission d’enquête devant faire la lumière sur cette macabre affaire. Notre démarche s’était muée, dans une action de synergie, en une marche de protestation qui nous a conduits, vous vous rappelez, de la place YMCA au bureau du Vice-Président de la République Azarias RUBERWA à qui nous avions remis un mémo. Chers Confrères, si aujourd’hui c’est Franck, demain ça pourrait être moi comme vous. Faisons quelque chose pour honorer NGYKE KANGUNDU.Nous pouvons, j’en suis sûr, faire quelque chose. Plus près de nous, il a fallu que la même presse menace de frapper d’embargo toute information électorale pour que les pouvoirs publics promettent, avec un engagement ferme, de mettre les moyens à sa disposition. Pourquoi ne pouvons nous pas opter pour les mêmes exigences pour obtenir l’ouverture d’un procès sur l’assassinat de Franck. Dans son discours, à l’occasion de cette journée, le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, le Science et la Culture (UNESCO) a appelé les gouvernements, partout dans le monde, à mettre fin, en particulier à l’impunité dont jouissent les auteurs de violences contre les journalistes, en inquiétant et en punissant les coupables et en prenant des mesures préventives qui s’imposent pour que les journalistes puissent continuer à faire bénéficier aux communautés, des connaissances et de l’information indispensables que dispense une presse libre et indépendante. La crainte que nous exprimons ce jour à JPDH est celle de voir les élections se tenir sans que l’opinion, la famille du défunt et la communauté des professionnels des médias ne soient informés sur l’identité réelle des tueurs de Franck et de sa chère épouse Hélène. Qu’est-ce que nous voulons ? Rien que la vérité ! Ce qui sous-entend l’ouverture d’un procès sur cette affaire en vue de permettre à la presse, qui garde encore ses chaudes larmes, d’informer les Congolais sur le processus politique. Enfin, JPDH s’associe à toutes les autres initiatives prises par les autres organisations professionnelles des médias pour que Justice soitrendue. Fait le 06 mai 2006
Désiré-Israël KAZADI
Directeur exécutif