Contexte socio-politique et sécuritaire en Province du Nord-Kivu
Depuis les derniers affrontements entre les éléments de la 5eme Brigade jadis commandée par le Colonel SHEKASIKILA et les insurges fidèles à Laurent NKUNDABATWARE ; la situation sécuritaire et socio-politique reste inquiétante dans le territoire de Rutshuru.
Quant bien même la population vaque a ses occupations quotidiennes, la situation sécuritaire devrait attirer une attention particulière de la part des autorités tant provinciales que nationales.
En effet ; malgré que des éléments militaires soient déployés par-ci par-la, des éléments Interahamwe continuent à semer la terreur dans le tronçon – routier Kiwandja – Kanyabayonga.
Il ne se passe donc deux ou trois jours sans que ces derniers n’attaquent de véhicules en provenance de Goma ou de Butembo, la ils pillent et empotent tout ce qu’ils trouvent au bord des véhicules.
Et en cas de résistance des citoyens congolais perdent leurs vies et d’autres se voient grièvement blesses.
Pendant ce temps, des tracasseries ne cessent d’être observées le long de la route principale Goma – Kanyabayonga ou des éléments de la PSR – Police Spéciale de Roulage rançonnent les transporteurs ; ces derniers donnant des sommes d’argent forfaitaires sans aucune quittance ni reçu.
A cote de tout cela, le General insurge Laurent NKUNDABATWARE continue a faire la loi dans certains villages de la chefferie de Bwito, notamment a Kitshanga et a Nyanzale ou il entretient des éléments de la 83eme Brigade d’Infanterie ; les prenant en otage jusqu'à les amener au refus et a la résistance au processus de brassage ; sous prétexte de certaines conditions parmi lesquelles leur sécurité et celle de leurs familles respectives ne seraient garanties que par eux mêmes.
Ces derniers, à majorité rwandophone refusent tout éloignement de la province du Nord-Kivu prétextant d’y être plus en sécurité que partout ailleurs dans d’autres provinces du pays.
Il faut aussi ajouter a cote de tout cela, le problème de la détention, la circulation et la prolifération illicites des armes et minutions dans le territoire de Rutshuru ainsi que dans d’autres tels que Masisi, Nyiragongo et la ville de Goma, dont parmi les acteurs impliques on retrouve non seulement certaines autorités provinciales.
Cette situation devrait ainsi attirer l’attention de la Communauté tant locale, nationale qu’internationale, car cela risquerait de porter préjudice au bon déroulement des prochaines opérations électorales dans cette partie du territoire national.
Les autorités provinciales et nationales devraient donc renforcer les mécanismes de protection et de sécurisation de la population et de leurs biens dans le territoire de Rutshuru et particulièrement dans le tronçon routier Kiwandja – Kanyabayonga.
La Communauté Internationale quant a elle, devrait joindre la parole a l’action notamment en mettant tout en œuvre pour l’exécution du mandat d’arrêt international en charge de l’insurge Laurent NKUNDABATWARE ainsi que de la résolution de l’ONU sur le TPD – Tous pour la Paix et le Développement, organisation qui a été impliquée et très active dans les opérations de prolifération et de la distribution des armes et munitions a certaines populations civiles d’expression rwandophone dans la ville de Goma et les territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru.
En plus de ces considérations sécuritaires, la Province connaît un regain d’ethnisme, comme c’est le cas chaque fois à l’approche des rendez-vous électoraux au Nord-Kivu. En effet, la compétition politique, normale en toute démocratie, devient une course au leadership ethnique. Les uns et les autres n’hésitent pas à se diaboliser mutuellement, la pratique de la surenchère politique fait recette avant même le lancement officiel de la campagne électorale. Avec la distribution d’armes de guerre par certains groupes ethniques et la conservation des milices d’arrière garde par les autres, les ingrédients pour une nouvelle explosion sont bien en place. Pur certains, l’échec aux prochaines élections risque de devenir le point de départ pour une nouvelle insurrection. Surtout que le gouvernement de transition semble se complaire dans des situations ambiguës et que, jusqu’à ce jour, dans les provinces, les FARDC n’ont pas encore trouvé leurs marques.
Comme évoqué plus haut, les parts politiques sont, à quelques exceptions près, des partis à caractère ethnistes. Les militants se regroupent, non pas autour d’un projet de société à défendre devant l’électorat, mais autour des affinités sociologiques, psychologiques et biologiques. Du coup, ceux qui sont en face deviennent des ennemis à abattre et ne sont plus des adversaires politiques susceptibles de constituer demain une opposition constructive pour le bien de la bonne gouvernance et de notre développement commun.
A ce niveau, il n’y a aucune formation, éducation sur la démocratie et les élections qui se fait par les partis politiques au profit de leurs membres respectifs si bien que l’on est pas à l’abri des excès de zèle de la part des militants manipulés et ignorants jusqu’à l’essentiel de la loi électorale par exemple ainsi que des principes démocratiques de base.
16 mai 2006
Sdv GOMA
