Kasaï-Oriental : La sonnette d'alarme de l'Ong Asalic
« Le constituant tient à réaffirmer l’attachement de la République démocratique du Congo aux droits humains et aux libertés fondamentales tel que proclamés par les instruments juridiques internationaux auxquels elle est adhérée. Aussi, a-t-il intégré ces droits et libertés dans le corps même de !a Constitution. Le non-respect de ce deuxième article de la Constitution de la part de certaines autorités congolaises a amené la Division droits de I’homme de la Mission des Nations Unies au Congo (Monuc), à brosser un tableau sombre de la situation des droits de l’homme au Congo, au cours de la période allant d’avril à décembre 2005. En effet, pendant cette période, le mandat du gouvernement a été renouvelé dans un climat de mécontentement etd’opposition politique. Le processus électoral a commencé avec l’enregistrement des électeurs et Ia tenue du référendum constitutionnel. La Division droits de l’homme de Ia Monuc a également noté une hausse d’incidents réprimant les libertés publiques dans cette période préélectorale. L’insécurité a continue à régner dans plusieurs provinces, aussi bien au Katanga qu’aüx deux Kasai. L’usage courant de la violence physique par des membres des forces de sécurité au regard de Ia population civile est observé partout où I’armée et la police ont été déployées. La violence utilisée est souvent motivée par des tentatives d’extorsion de l’argent, des marchandises, du bétail, des biens ou des produits miniers aux civils, bref, de violation flagrante des droits de l’homme. A Mbuji-Mayi, tout comme dans d’autres coins du pays, les associations des droits de l’homme n’arrêtaient d’enregistrer les plaintes des victimes de violation des droits de l’homme, datant même de décennies. C’est ainsi qu’une famille est allée consulter I’Ong dénommée Association pour la sauvegarde de la liberté du citoyen (Asalic), basée a Mbuji-Mayi, pour dénoncer la pourchasse de son enfant du nom de Bungi Buabu Kalonda par les forces de l’ordre locales.Selon l’Ong des droits de l’homme sus-indiquée, la victime a eu la mauvaise chance d’avoir été a la tête d’une association appelée « Les amis congolais et ruandais », une ligue regroupant les jeunes de ces deux pays au Kasai Oriental. Les services de sécurité de la province ont, a un moment donné, accusé ce jeune homme de duplicité contre le Rwanda pour espionner la Rdc. Arrêté en 2003, Bungi, ce garçon de père congolais et de mère ruandaise, réussira à s’évader de la geôle. Et depuis lors, sa famille n’a plus de ses nouvelles. L’Asalic a tenté en vain d’en tenir informer d’autres structures de défense des droits de I’homme, dont la Division droits de l’homme de la Monuc. La personne humaine étant sacrée comme le stipule I’article 16 de la Constitution, l’Etat congolais a tout intérêt a assurer la quiétude pour tout citoyen.Toutefois, selon les prescrits de l’article 13 de la Constitution, aucun Congolais ne peut, en matière d’éducation et d’accès au fonctions publiques, faire I’objet d’une quelconque mesure discriminatoire qu’elle résulte de la loi ou d’un acte de I’exécutif, en raison de sa religion, de son appartenance a une ethnie, une race, a une minorité culturelle ou Iinguistique. C.L.
