RD Congo : JPDH proteste contre l’arrestation de l’Avocat d’un candidat Président de la République

(Kinshasa/JPDH) Journaliste pour la promotion et la défense des droits de l’homme, (JPDH), organisation indépendante de défense des droits de la personne, de lutte contre l’impunité et de développement démocratique, est extrêmement choqué par l’arrestation, jeudi 08 juin 2006 à Kinshasa (capitale de la RD Congo), de Maître MUKADI BONYI, Avocat près la Cour suprême de Justice et Avocat-Conseil de l’Urec (Union pour la reconstruction du Congo), un parti politique récemment créé, dont le président national, Oscar KASHALA, est candidat Président de la République aux élections annoncées pour le 30 juillet 2006. Selon les proches de M. Kashala qui ont contacté JPDH tard dans la soir du jeudi, Me Mukadi a été convoqué à la Direction des renseignements généraux de la Police nationale congolaise, à Kinshasa-Gombe, immeuble Kin-Mazière, pour être entendu sur ses relations avec son client, Kashala. Arrivé sur les lieux à 13heures30’ (heure de Kinshasa), l’Avocat, selon le Secrétaire général du parti, Yvon MUBENGAYI qui a pu joindre JPDH, n’a plus été vu en circulation ni fait signe de vie. Même sa famille contactée par JPDH, quelques instants après, a indiqué que M. Mukadi n’est pas rentré à la maison depuis qu’il a été convoqué à Kin-Mazière.

Background

Oscar KASHALA a été cité, comme cerveau, dans l’affaire de 32 Nigérians, Sud-africains et Américains, fin mai 2006, arrêtés par les Services de sécurité de Kinshasa et présentés, par le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Ordre public, comme mercenaires ayant reçu mission de « déstabiliser les institutions de la République et perturber ainsi le processus électoral » en cours en République démocratique du Congo, avant leur expulsion début juin. M. KASHALA a été convoqué, à la même période, pour apporter ses moyens de défense. Lors d’un point de presse tenu aussitôt après avoir répondu à la convocation par son Conseil, le docteur Kashala, cancérologue de renom résidant aux Etats-Unis, avait dénoncé « la manipulation du régime de Kinshasa et exigeait que cessent pareilles manœuvres dilatoires ». Son parti a, de son côté, noté que « l’acte vise le président national du parti, acte de nature à perturber la sérénité électorale et exigé la libération immédiate de Maître Mukadi ».Pour sa part, JPDH, fortement touché par une détention illégale et arbitraire, exige que l’avocat, séquestré au-delà de toutes les normes en la matière, soit libéré et que des violateurs de la procédure soit sanctionnés conformément aux prescrits de la loi.
Fait à Kinshasa, le 10 juin 2006
Journaliste pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH)