Les assassinats resurgissent après l’évasion des détenus de la Prison centrale de Bukavu
Des hommes armés non autrement identifiés ont lâchement abattu ce jeudi 08/06/2006 aux environs de 19 heures Mr Heri Zihimirwe Magala Baba Anipa. Cambiste de son état, la victime qui résidait au n° 174, sur Nyarwizimya dans le quartier Panzi en Commune d’Ibanda à Bukavu, a été tuée par trois balles lui logées dans la poitrine et le ventre. Cet acte ignoble s’est commis à 20 mètres de son domicile au moment où il revenait du lieu de travail. La victime laisse une veuve et 8 enfants dont l’aîné n’a que 12 ans.
Selon des informations récoltées sur le lieu du crime, la victime a été abattue pendant que la circulation dans le quartier était encore intense et des activités se tenaient encore au petit marché de Kamagema situé non loin de là. Tout à coup, les gens ont entendu des crépitements des balles. Plusieurs personnes interrogées disent qu’au total six balles ont été tirées lors de ce forfait. « Tout le monde s’est d’abord terré dans sa maison avant de se rendre sur les lieux où nous avons trouvé le corps inerte du frère Heri Zihimirwe qui gisait sur le sol. Les assassins étaient déjà partis », nous a déclaré une des personnes arrivées sur les lieux peu après le crime.
D’autres sources disent que les bourreaux n’ont pas pu être identifiés et ils se seraient volatilisés dans la bananeraie proche après avoir déchaussé la victime et dépouillé celle-ci de sa mallette qui contenait, sans doute, de l’argent. Le matin de ce 09/06/2006, 4 cartouches et 4 douilles ont été ramassées et remises au Bourgmestre adjoint de la commune d’Ibanda.
Il sied de rappeler que cet assassinat est le premier survenu après la vaste opération des bouclages des quartiers par les services de sécurité pour dénicher les auteurs de la criminalité amplifiée dans la ville de Bukavu en avril dernier. Aussi, survient-il quelque quatre jours seulement après l’évasion de plus de cent détenus de la Prison centrale de Bukavu, en majorité des militaires et autres criminels condamnés ou présumés. Ce qui laisse nombreux analystes penser que cette évasion pourrait être mise à profit par d’autres malfrats restés en liberté pour réactiver leurs groupes, étant entendu qu’actuellement l’attention des autorités militaires et politiques de la municipalité et de la province se trouvent focalisée surtout sur la récupération des fugitifs de la Prison.
Préoccupée au plus haut niveau par cette campagne des tueries des civils par des hommes en armes, l’association Héritiers de la Justice demande aux autorités tant politiques que militaires de sortir de leur silence et inaction en prenant et en appliquant des mesures énergiques à la mesure de la gravité de la situation et des violations flagrantes des droits humains qui sont légion et non élucidées dans cette partie du pays.
Héritiers de la Justice est de ceux qui pensent que ces assassinats qui se commettent à la tombée de nuit par des hommes armés sont une conséquence de l’impunité, du manque de répression des actes criminels ainsi que des conditions sociales précaires des militaires et policiers congolais qui ont la mission d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.
C’est pourquoi, l’association demande au Gouvernement de Transition de doter les juridictions civiles et militaires des moyens nécessaires pour réprimer conformément à la loi les violations des droits humains commises sur les paisibles citoyens par des hommes en armes.
Bukavu, le 09 /06/2006
Héritiers de la Justice

