RD Congo : JPDH troublé par le témoignage d’un Abbé sur un Congolais, victime des tortures à Kinshasa
Journalistes pour la promotion et la défense des droits de l’homme
(JPDH), organisation indépendante de défense des droits de la personne, de lutte contre l’impunité et de développement démocratique et membre de la Coalition nationale pour la Cour pénale internationale vient d’être saisi par courrier, le 20 Juin 2006, du cas de François ANGA KUPA, ancien collaborateur à Radio Elikya, émettant à Kinshasa, capitale de la RD Congo. Dans une déclaration datée du 10 janvier 2005 dont copie a été adressée à JPDH, Aimé-Cyprien DIONZO, rédacteur en Chef de Radio Elikya fait savoir que « pendant l’exercice de sa profession, ANGA KUPA avait eu des démêlés avec la Justice au sujet de la situation en Ituri, dans la Province orientale (Nord-Est de la RD Congo) sur les hésitations du gouvernement à prendre ses responsabilités pour une issue favorable ». Dionzo ajoute que « après la diffusion de son papier, mon collaborateur a été recherché dès le 1er novembre 2002 et poursuivi pour les propos mal acceptés par le gouvernement de l’époque. Depuis, il n’a pas fait signe de vie à la suite cette situation». La version des faits de M. Dionzo a été confirmée par l’Abbé Vincent TSHOMBA, Curé Doyen à la paroisse Saint MARC de Kingasani (Est de Kinshasa). Il revient du témoignage de l’Abbé Tshomba fait à l’Ong JPDH le 20 Juin 2006 que le calvaire de M. François Anga Kupa a commencé après son retour à Kinshasa par l'aéroport international de Ndjili le dimanche 16 Avril 2006, en provenance de Malte via Belgique. Selon les informations en sa possession, François Anga Kupa était bel et bien arrivé, mais il a été directement interpellé, à sa descente d’avion, par des agents de service d’immigration et remis, ensuite, entre les mains des agents de l’Agence nationale des renseignements (ANR) à l'aéroport pour raison d’enquête et vérification de son identité. Détenu pendant quelques heures dans une cellule à l’aéroport, selon l’Abbé, qui fondait ses déclarations sur la version des faits des informations en sa possession. Par ses contacts et relations sous le sceau de l’anonymat, confie-t-il à JPDH, il arriva à connaître l’endroit où serait amené Anga et les raisons fondées de son arrestation. « Anga a été identifié comme demandeur d’asile à l’étranger et qu’au Congo, à ma connaissance, un demandeur d’asile est considéré ni plus ni moins comme un sujet suspect et susceptible de déstabiliser les institutions, et aussi comme une personne ayant des antécédents judiciaires depuis 2002. M. François Anga a fait l’objet des traitements inhumains, dégradants et cruels dans sa détention secrète, comme le cas des 33 sujets nigérians, américains et sud-africains arrêtés par le gouvernement congolais en juin 2006 et identifiés comme mercenaires et accusés d’avoir tenté de déstabiliser le processus électoral en cours au pays », témoigne l’Abbé Tshomba à JPDH avant d’indiquer avoir résolu de porter l’affaire devant les organisations non gouvernementales des droits de l’homme et de protection des journalistes.
Eu égard à ce qui précède, JPDH condamne la détention hors normes de M. Anga Kupa ; dénonce la violation de la Constitution de la République, spécialement en ses articles18 qui reconnaît à toute personne arrêtée le droit d’être immédiatement informée des motifs de son arrestation ; 33 en ce qu’il reconnaît à tout citoyen le droit d’asile et proscrit, par ailleurs, le recours à la torture ou aux traitements cruels, dégradants et inhumains, 23 et 24 qui reconnaissent le droit du public à l’information.
Fait à Kinshasa, le 20Juin 2006
Journalistes pour la promotion et la défense des droits de l’homme
(JPDH)
