RD Congo : JPDH condamne la brutalité policière lors d’une marche de l’opposition à Kinshasa

Journalistes pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH) , une organisation indépendante de défense des droits de la personne et de développement démocratique et Membre de la Coalition pour la Cour pénale internationale (CCPI) condamne fermement la brutalité policière dont ont été l’objet des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS-principale formation politique de l’opposition) lors d’une marche de protestation contre le maintien de la date de la tenue des élections au 30 juillet 2006, mardi 25 juillet 2006 à Kingasani (Est de Kinshasa). Il revient des informations parvenues à JPDH que des forces de l’ordre ont tiré à balle réelle sur des manifestants blessant plusieurs d’entre eux.

Une autre marche a été réprimée le 11 juillet 2006

L’Udps et les 19 de 33 candidats à la présidence de la République (Cartel de 19) réunis au sein du Front pour la défense du Congo (FDC-Opposition) avaient organisé, mardi 11 juillet 2006, une marche pour « revendiquer la transparence dans le processus électoral et la destruction de bulletins de vote excédentaires », expliquait le porte-parole du cartel de 19, Gérard Kamanda wa Kamanda et président national du Front commun des nationales (FCN) à JPDH. La manifestation, réprimée dans le sang à quelques mètres du point de ralliement à la Gare centrale (Centre ville), a connu plus de deux morts, selon des Ongs des droits de l’homme, tandis que des blessés graves ont été enregistrés dont un qui a eu ses orteils coupés du fait des grenades et des gaz lacrymogènes jetés dans la foule par des agents de l’ordre. D’autres militants du parti ont été interpellés. Quelques jours plus tard, le directeur de campagne de l’Udps et du président du parti, Etienne Tshisekedi, le professeur Dindo annonçait-faisant le bilan de la marche- la disparition de 35 militants happés par des agents des services de sécurité. Mardi 25 juillet 2006, une famille habitant sur rue Ngoma, commune de Barumbu, à Kinshasa a saisi JPDH, au sujet de son fils du nom de Jean Moreira Mvuala, fervent militant du parti. Selon ses parents, leur enfant avait quitté la maison en signalant qu’il allait prendre part à la marche du 11 juillet. Depuis lors, il n’es pas rentré à la maison, a constaté la famille qui a appelé JPDH à s’investir pour alerter l’opinion sur la disparition de son fils. Pour sa part, JPDH condamne, encore une fois, l’utilisation disproportionnée des forces et appelle les autorités au respect des prescrits de la constitution en ce qu’elle reconnaît la liberté des manifestations et rassemblements publics, comme l’a rappelé le Comité international d’accompagnement de la transition (Ciat) dans son communiqué du 24 juillet 2006, et exige la libération immédiate des militants de l’Udps en état d’arrestation.
Fait à Kinshasa, le 25 juillet 2006
Journalistes pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH)