RD Congo : JPDH préoccupé par des menaces contre un autre journaliste à Kinshasa !

Journaliste pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH), organisation indépendante de défense des droits de la personne, de lutte contre l’impunité et de développement et Membre de la Coalition pour la Cour pénale internationale (CCPI) dénonce avec fermeté des menaces dont est l’objet Germain KADIMA, journaliste à Le Phare, un quotidien paraissant à Kinshasa, capitale de la RD Congo.Selon le journaliste KADIMA qui a pu joindre JPDH aussitôt après la conversation, M. LIYOLO, sculpteur monumentaliste l’avait joint au téléphone vendredi 04 août 2006 à 20 heures pour se plaindre d’avoir été nommément cité dans un article, dont il est l’auteur, paru dans Le Phare n°2889 du jeudi 27 juillet 2006 intitulé « Procès Ngyke : 4 gros poissons du PPRD réclamés », publié au lendemain de la troisième audience publique du procès sur l’assassinat de Franck Ngyke convoquée mercredi 26 juillet 2006. Dans cet article, le journaliste a précisé que « les citant nommément, l’Avocat a indiqué que M. Théophile Mbemba, ministre sortant de l’Intérieur, Maître Liyolo et M. et Mme Lukiana, tous membres influents du PPRD et ressortissants du Bandundu, province d’origine de Franck Ngyke qui leur a été très proche- devraient être entendus par l’organe de la loi ne fut ce qu’à titre de renseignement » M. KADIMA a déclaré à JPDH que sur un ton frisant la menace, son correspondant lui pose la question de savoir s’il pouvait produire une seule preuve de son appartenance au PPRD-formation politique proche du Président de la République. Le journaliste a expliqué à Liyolo que c’est Me Jean-Marie ELEY LOFELE, l’un des avocats de la partie civile qui avait réclamé que Théophile MBEMBA Fundu, ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Ordre public, Me LIYOLO, Marie-Ange LUKIANA et son époux soient entendus par l’organe de la loi ne fut ce qu’à titre de renseignement. Aussi Kadima a fait savoir à JPDH qu’il a répondu à Liyolo que sa « démarche est suspecte, allez vous en prendre à l’avocat qui a cité votre nom. Je me considère désormais en insécurité à partir de cet instant. Si un malheur m’arrive ce soir, demain ou plus tard, vous en porterez la responsabilité ». JPDH rappelle, pour sa part, que Me Liyolo a été cité nommément dans un rapport à mi-parcours rendu public par JED, Journaliste en Danger, une organisation congolaise de défense de la liberté de la presse, dans lequel il a été identifié comme avoir eu des entretiens avec le journaliste Ngyke Kangundu dans l’enceinte de l’Académie des Beaux Arts (ABA) où il est enseignant à quelques heures de l’assassinat dans la nuit du 02 au 03 novembre 2005, du couple Franck Ngyke.Tout en protestant contre des propos fort menaçants contre le journaliste Kadima - qui violent délibérément le droit du public à l’information reconnu par la Constitution de la République et les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme auxquels la RD Congo a librement souscrit - JPDH décrie le fait qu’à ce jour, le journaliste est pris pour le bouc émissaire et facile à inquiéter.Tout en reconnaissant que le journaliste n’a fait que son travail d’informer au regard du caractère public de l’audience, JPDH appelle les autorités congolaises à obtenir la cessation des menaces de mort contre le journaliste, et invite la Division des droits de l’homme de la Mission des Nations Unies en RD Congo (Monuc), à l’instar d’autres structures de défense des droits de la personne, à prendre au sérieux le cas Kadima. JPDH se souvient qu’avant son assassinat, Louis BAPUWA MWAMBA, un autre journaliste tué dans la nuit du 07 au 08 juillet 2006 à Kinshasa, a été auparavant l’objet des menaces.

Fait à Kinshasa, le 05 août 2006
Journaliste pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH),