La bataille de Kinshasa : MONUC ET EUFOR IMPUISSANTS ?

La ville de Kinshasa revit ce matin un calme relatif, les activités ont repris timidement.
Après les événements du dimanche soir, lundi et mardi ont été des journées passées sous le feu. Dans cette crise, il est difficile de trouver une explication rationnelle de ce qui a bien pu conduire aux affrontements. D’après les informations, les deux camps des candidats retenus pour le deuxième tour des présidentielles se rejettent la balle de la provocation.

Pour le camp de l’actuel Président de la République, Joseph Kabila, ‘’cela provient d’une planification minutieuse du MLC et le leader de ce parti avait prédit de mettre le pays à feu et à sa sang pendant sa campagne éléctorale’’a dit hier le Porte parole du chef de l’Etat.
Du côté du MLC du vice –Président Jean Pierre Bemba on dénonce la provocation des éléments de GSSP.

Quoiqu’il en soit trois versions : celle de la MONUC, celle du Chef de l’Etat Major des FARDC et celle de Monsieur Kudura Kasongo faits permettent d’entrevoir ce qui s’est réellement passé.

De ce versions on peut retenir que les événement sont circonscrits dans 5 sites de la Gombe : Autour du centre de Presse de la CEI, le rond Point Forescom, le Bureau provincial de la CEI sur Lukusa, la résidence du vice –Président Bemba au niveau du cimetière de la Gombe et au niveau du Palais de la Nation. Le bilan n’est pas exhaustif mais il ya des morts et des dégâts matériels. En marge de cette bataille militaire quelques inciviques ont pillé des boutiques à Limeté avant d’être dispersés par la police.

Toutes le versions de faits laissent voir en premier lieu le déploiement des éléments du MLC au tour du rond point Forescom. Certains allèguent qu’il est difficile de savoir si ces éléments sont réellement du MLC à cause de leur tenue.

Quoiqu’il en soit, la police est prise à partie, des éléments de la Police sont enlevés,il y a des morts, les événements prennent de l’ampleur, ni la police ni l’armée ne peuvent réduire le mouvement. L’insécurité s’installe dans les parages et l’abbé Malu Malu ne réussit à publier les résultats que sous protection de la MONUC et hors du lie prévu. On rapporte même que le véhicule de William Swing a essuyé des coups de feu.
Le lendemain sera plus torride : l’affrontement devient direct entre les GSSP et les militaires du vice président Bemba. Les événements se précipitent, les ambassadeurs sont pris en tenailles dans ces événements. L’EUFOR intervient avec la MONUC. On parle d’un déploiement de 15 blindés et de 150 hommes de la MONUC.

Dans la ville on souffle et on croit qu’avec l’intervention des forces onusiennes la paix est rétablie. Mais le lendemain matin n’apporte pas des bonnes nouvelles. Les coups de feu et les tirs à l’arme lourde continuent entre les deux camps.

On apprend que le CIAT ainsi que le groupe des ambassadeurs ont rendez-vous avec le chef de l’Etat. A l’issue de cette réunion ,la solution diplomatique a pris le dessus, les militaires des deux camps doivent impérativement être cantonnés.

Mais la tension n’est pas retombée, on imagine mal en effet, comment dans ce contexte, elle pourrait l’être.

En dépit de la présence massive de la MONUC et de l’EUFOR et sous leur nez une bataille a eu lieu a Kinshasa. Ces forces dissuasives n’ont apparemment pas produits l’effet escompté. Qui aurait pu croire que les évènements pourraient défier les forces onusiennes. Restent à savoir dans quelle mesure la suite des négociations produira des effets de réduction de la tension entre les deux camps au degré zéro. Au stade actuelle des choses le cantonnement des militaires concernés dans leurs camps respectifs ne constitue pas une solution définitive et pour éteindre le feu qui couve il faudra attendre des mesures bien plus coriaces.