Situation tragique des Droits de l'homme en RDC : Mémorandum du COJESKI à l'Expert Indépendant de l'ONU pour la RDC

Kinshasa, le 23 Août 2006

N / Réf: 915/ COJESKI/ECN /06/lm

A l’Attention de Me TITINGA Frédéric PACERE
Expert Indépendant des Nations Unies pour la
République Démocratique du Congo à
Genève / SUISSE.

Concerne :
Situation tragique des droits de l’homme en République Démocratique du Congo : Requête pour la convocation urgente d’une session extraordinaire du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.

Monsieur l’Expert Indépendant,

Nous avons l’honneur de vous saisir par le présent mémorandum dans l’optique de vous inviter instamment à bien vouloir prendre en urgence toutes les initiatives jugées utiles et conformes à votre mandat , pour que le Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies dont nous avions salué la création, puisse être convoqué de manière extraordinaire en vue d’examiner et de tirer les conséquences de la déplorable et tragique situation des Droits de l’homme qui prévaut en République Démocratique du Congo deux mois durant.
En effet, du 22 juin au 22 août 2006, Nous assistons à des violations massives, systématiques et flagrantes des droits de l’homme qui sont de nature à hypothéquer le fragile processus électoral en cours en République Démocratique du Congo, qui du reste tributaire de 40 ans de dictature, de 15 ans de transition politique, d’un laborieux processus de paix qui a duré 05 ans et de 07 ans des conflits armés internationalisés qui ont engendré : Plus de 04 millions de morts, l’émergence d’une impunité absolue, la sacralisation des crimes imprescriptibilités, la discrimination des victimes, la criminalité transfrontalière, les formes contemporaines du pillage des ressources naturelles du pays, l’aliénation de la souveraineté nationale, l’instrumentalisation de la classe politique congolaise ainsi que le noyautage des attributs fondamentaux de la République au profit des intérêts de plusieurs entreprises multinationales exploitants à souhait le pays tout en bafouant le droit des populations congolaises à l’autodétermination et à l’auto-prise en charge.
Pour rappel, Nous sommes un Réseau National de 340 Organisations des jeunes, de droit congolais oeuvrant sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo depuis octobre 1995, doté de la personnalité juridique, jouissant du statut d’observateur auprès de la Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples / Union Africaine et du Statut Consultatif spécial auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies ( ECOSOC ) , membre du Réseau National des ONGs des droits de l’homme de la République Démocratique du Congo (RENADHOC) , membre du Conseil National de la Jeunesse (CNJ / RDC), membre du Bureau International de Paix / International Peace Bureau ( IPB ), et membre du Conseil de coordination du Forum Mondial de la Société Civile / World Civil Society Forum (WCSF).

Monsieur l’Expert Indépendant, à titre purement illustratif, Nous attirons votre particulière attention sur les faits suivants qui motivent le présent mémorandum et qui militent pour la tenue d’une session extraordinaire du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU consacrée à la République Démocratique du Congo :

I). Manifestations sanglantes en RDCongo, Selon L’Observatoire National des Droits de l’homme de la
RDC(ONDH) :

I.1. DE LA REPRESSION SANGLANTE DE LA MANIFESTATION DES
ADEPTES DE BUNDU-DIA-KONGO A MATADI

A. DES FAITS

Les faits ayant fondé ici la conviction du Bureau de l’Observatoire National des Droits de l’Homme sont restés constants tels qu’ils ont été rapportés par la Section provinciale du Réseau National d’observation des manifestations publiques de MATADI ainsi que par la Commission d’enquête dépêchée sur les lieux par l’Assemblée Plénière de l’ONDH.

La Commission a eu à entendre sur place les personnalités suivantes :

- Le Gouverneur de la Province du Bas-Congo ;
- Le Commandant de la 2ème Région militaire et son Adjoint chargé des opérations ;
- L’Inspecteur Provincial Adjoint de la Police chargé des Opérations et des Renseignements ;
- Le Maire de la Ville de Matadi.

En plus, elle a également eu les dépositions des adeptes de BUNDU-DIA-KONGO (BDK) victimes et hospitalisés de suite des blessures et de quelques personnes présentes sur les lieux au moment des événements. Il ressort de l’audition de toutes ces personnes qu’aux environs de 10h30’ du 30 juin 2006, les adeptes de BUNDU-DIA-KONGO, sortis de leur culte en progression et en groupe compact, se sont heurtés au niveau du Rond Point dénommé « BELVEDERE », à un dispositif militaire composé des éléments de la Police Militaire.

L’objet de la marche de ce mouvement politico-religieux était visiblement, parce qu’ils avaient une banderole y relative, d’exiger le départ des animateurs des institutions de la transition dans la mesure où, à leur entendement, celle-ci prenait fin à cette même date. Une altercation entre le Major Commandant des opérations et le chef du groupe BDK dénommé NE LUBANZU dégénéra en échauffourées qui ont causé la mort de 12 personnes dont 1 militaire, le Caporal SHABANI. Plusieurs blessés seront également comptés dont certains par balles et éclats des balles du coté des adeptes BDK et un militaire par le fait d’une canne en bois. L’on a noté aussi sur place la mise à sac par les militaires des boutiques et autres stands installés dans les alentours ainsi que l’incendie du Temple de BDK sans omettre quelques journalistes qui ont été molestés et dépossédés de leurs outils de travail.

I.2. DES MANIFESTATIONS SANGLANTES DU 27 JUILLET 2006 DANS LA VILLE DE KINSHASA

A. DES FAITS

La Ville-Province de Kinshasa a connu en date du 27 juillet 2006 une journée de vives effervescences ayant débouché sur des manifestations sanglantes et des pillages systématiques à l’occasion du retour à Kinshasa d’un candidat à la magistrature suprême, en l’occurrence le Vice-Président Jean-Pierre BEMBA, et du rassemblement électoral qui s’en est suivi au stade Tata Raphaël de la Commune de Kalamu. Selon le rapport du Réseau d’observation de l’ONDH, c’est depuis 10h00’ que l’on avait assisté à des mouvements des va-et-vient sur les Boulevards LUMUMBA et SENDWE de plusieurs militants et sympathisants du MLC venus accueillir leur Président Jean-Pierre BEMBA et participer à son meeting qui devait se tenir au stade Tata Raphaël.

Des actes de vandalisme ont été enregistrés tout le long du parcours emprunté par le cortège depuis l’aéroport de N’djili : les banderoles et affiches des candidats aux élections ont été systématiquement arrachées et brûlées et les manifestants s’en sont pris aux Policiers et locaux du Sous-Commissariat de Police de Limete-Echangeur et au Quartier Général de l’Unité de Police Intégrée (UPI). Mais ils en ont été dissuadés par les éléments de la garde rapprochée du Vice-Président BEMBA. Malgré cela, certains locaux du Sous-Commissariat susindiqué n’ont pas échappé à la mise à sac, de même que les Policiers ont été violentés et atteints par des projectiles. De l’aéroport de N’djili jusqu’au stade Tata Raphaël, 5 postes de Police ont été mis à sac. Aux environs de 13h30’, la foule des manifestants grossissait au devant du bâtiment abritant les bureaux de la Haute Autorité des Médias (HAM) et de l’Observatoire National des Droits de l’Homme (ONDH) situés non loin du stade Tata Raphaël. Les manifestants scandaient des slogans hostiles au parti PPRD et au Président de la HAM en menaçant les membres et agents des Institutions précitées. Les jets de pierres à l’endroit des occupants du bâtiment susvisé ont donc constitué la première réaction d’hostilité des manifestants. En vue de contenir cette foule des manifestants de plus en plus nombreuse et hostile, un Policier commis à la garde dudit bâtiment va tirer en l’air. De ce tir s’ensuivra une intervention de deux militaires armés du MLC devant la grille du bâtiment.

Pris de panique, ledit Policier se retirera, ce qui permettra l’assaut par les manifestants du bâtiment et le pillage systématique de ses bureaux. Plusieurs agents de l’ONDH et de la HAM encore présents dans les bureaux seront ainsi victimes de menaces, d’extorsions des biens, de voies de fait et même de viols. C’est le cas notamment d’une dame travaillant à la HAM dont les blessures et traumatismes subis à la suite du viol ont nécessité son transfert en Afrique du Sud pour des soins appropriés. Tous les matériels de bureau, mobiliers, outils informatiques, dossiers, portes, fenêtres, installations électriques et d’Internet, installations hygiéniques, etc. ont été ainsi emportés. Le bâtiment ainsi que les deux bus de transport du personnel de ces deux Institutions ont été incendiés.

En dehors de ces deux Institutions citoyennes, le Temple de l’Eglise « Armée de l’Eternel » du Pasteur Sony KAFUTA, le bâtiment abritant les bureaux du Secrétariat Général à la Jeunesse et aux Sports, l’Ecole de Madame Joëlle YOWA ainsi que le bâtiment du siège de l’orchestre de l’artiste musicien WERRASON ont été aussi pillés et détruits dans la même foulée.
Parmi les manifestants, certains avaient en mains des bouteilles remplies d’essence et autres barres de fer, bâtons, etc. et certains étaient même nus.

Un Policier a été brûlé vif aux alentours du stade ; le Commandant KITOKO du Commissariat de Police de la FUNA a été tué par les manifestants ; un militaire de la garde du Vice-Président BEMBA a été blessé par balle ; 2 Policiers ont été tabassés à mort à côté de la Station Service COHYDRO.

II). Actes de harcèlement répétés dont sont l’objet les membres de l’organisation la Voix des Sans-Voix pour les droits de l’Homme (VSV)

Selon les informations reçues, les membres de la VSV font l’objet de filatures et d’une surveillance constante de la part des services de renseignement et de police depuis la publication, le 18 juillet 2006, d’une affiche intitulée « Elections en RDC : Encore des martyrs et des victimes de la démocratie ». Les craintes pour l’intégrité physique de ces membres et leurs familles ont conduit à la fermeture des bureaux de l’organisation ainsi qu’à l’entrée en clandestinité depuis le 26 juillet 2006 de MM. Floribert Chebeya Bahizire et Dolly Ifebo Mbunga, respectivement Président et Vice-Président de l’organisation.
Ainsi, le 28 juillet 2006, M. Willy Tukayendji, consultant pour la VSV au sein du programme d’accompagnement psycho-médical des personnes du troisième age, a été interrogé sur son lieu de travail, au service médical du camp militaire Kokolo, par un groupe d’officiers militaires de la force terrestre sur la source d’information et l’opportunité de l’interview donnée le jour même par M. Chebeya, sur les chaînes de télévision Canal Kin et Congo Canal Télévision. Dans la nuit du 28 au 29 juillet 2006, M. Tukayendji a également refusé d’ouvrir à deux hommes en tenue civile et armés qui ont toqué fortement à la porte de son domicile pendant plusieurs heures. Au même moment, des agents de la sécurité se sont rendus à l’ancien domicile de M. Dolly Ibefo où ils ont demandé sa nouvelle adresse. Auparavant, le 25 juillet 2005, M. Tukayendji avait fait l’objet d’une filature par deux hommes inconnus dans les différents lieux qu’il a visité à Kintambo. Les 24 et 21 juillet 2006, des membres de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), sont resté postés devant les bureaux de la VSV, observant les entrées et sorties des membres et de leurs visiteurs. Le 22 juillet 2006, la VSV a également reçu à son siège la visite d’un membre des services spéciaux de la police nationale congolaise se faisant passer pour M. Melanga Assani, « frère d’une victime disparue » et muni d’une lettre concernant « une victime de disparition », dont il n’a pu donné l’identité et les circonstances de la disparition.
Le même jour, Mme Pétronille KAMBA, secrétaire de la VSV, a été filée de Kintambo jusqu’à son domicile par un homme appartenant vraisemblablement aux services de sécurité, dans le but d’obtenir d’elle ses coordonnées et des informations relatives à la VSV et ses animateurs.
Ici nous exprimons notre vive préoccupation à l’égard de ces actes de harcèlement, et craignons qu’ils ne se présentent en représailles, d’une part des activités de la VSV dénonçant la recrudescence de l’insécurité observée à Kinshasa et la répression disproportionnée des manifestations pacifiques, et, d’autre part, de ses actions de sensibilisation de la population sur le processus électoral.

III). Procès sur l’Assassinat du Défenseur des droits de l’homme Pascal KABUNGULU, Secrétaire Exécutif de Héritiers de la Justice.

Pour ce qui est des faits de cet assassinat, il y a lieu de retenir ce qui suit :

a) Dans la nuit du Samedi 30 au Dimanche 31 Juillet 2005 vers 03 heures 30 du matin, Monsieur Pascal KABUNGULU KIBEMBI Secrétaire Exécutif de l’Association de Défense des Droits de l’Homme, « HERITIERS DE LA JUSTICE » est froidement abattu dans sa maison par un Commando d’au moins trois hommes armés de fusils et de baïonnettes qui à bout portant lui ont logé trois balles dans l’abdomen ;
b) Le Jeudi 04 Août 2005 à 13 heures alors que l’Auditorat Militaire de Garnison de Bukavu venait une heure avant de mettre en Prison Centrale de Bukavu en détention préventive les présumés assassins de M. Pascal KABUNGULU, dont le Capitaine Gaston S2 105ième Brigade et du Lieutenant BASCO des Forces Armées de la RDC à Bukavu (Tous non autrement identifiés). L’insolite s’est aussitôt produit. En effet, celui-là même qui avait en charge la sécurité de la ville de Bukavu, le Colonel Thierry ILUNGA, Commandant de la 105ième Brigade des Forces Armées Nationale de la RDC à Bukavu qu’accompagnait le Colonel RAMA non autrement identifié et le Major Jacques non autrement identifié, tous Officiers des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, ont fait irruption dans la Prison Centrale de Bukavu armes aux poings, imposant respect aux gardiens de la prison et obstruant la Justice, libéré de force les deux premiers suspects vers une destination inconnue. Cet acte a frappé de stupeur et a freiné net toutes les initiatives d’enquêtes diligentées par l’Auditorat Militaire de Bukavu ;
c) Le procès qui a commencé depuis le lundi 28 novembre 2005 par le Tribunal militaire de garnison de Bukavu siégeant en matières répressives au premier degré, est à ce jour interrompu. Il fait l’objet de plusieurs ménaces d’obstruction et de manipulations politiques de nature à dissiper la vérité sur cet assassinat et à favoriser la fuite de tous les auteurs présumés contrairement à la décision du Tribunal qui stipulait que : « les témoins ne doivent pas quitter la ville de Bukavu ni se retrouver aux frontières, au port ou à l'aéroport jusqu'au prononcé du jugement ».

A la lumière de l’évolution du procès de notre collègue Pascal KABUNGULU KIBEMBI, il s’observe les tentatives de noyautage de la justice militaire de la province du Sud-kivu par les éléments suivants :

1. Nous constatons avec regret les mutations de service savamment organisées par une certaine classe politique et militaire de la R.D.Congo aux fins de dissiper et d’obscurcir à volonté les pistes d’enquêtes dores et déjà à l’actif de l’Auditorat Militaire de Garnison de Bukavu ;

2. Contrairement aux attentes de la population en général et des Défenseurs des Droits de l’Homme de notre pays en particulier, nous venons de constater, cet avant midi du 15 Août 2006, l’exercice surprenant et précipité d’une remise–reprise qui remplace l’Auditeur Supérieur de Garnison de Bukavu le Lieutenant-Colonel MAJALIWA MULINDWA en charge du dossier au profit du Colonel MATAMBOY aux fonctions d’Auditeur Supérieur. Le premier est muté au service de la documentation de l’Auditorat Général à Kinshasa ;

3. Le nommé Major MANANGA, Chargé des renseignements de la 10ème Région militaire serait aussi muté au Bas–Congo aux fins de l’éloigner du procès qui pourrait se poursuivre à tout moment ;

4. Le principal présumé auteur et/ou commanditaire de l’assassinat de notre Collègue Pascal KABUNGULU, le Commandant de la 105è Brigade à Bukavu le Colonel Thierry ILUNGA (Mis sous inculpation pour assassinat et association de malfaiteurs, a été conduit le 13 décembre 2005 à la Prison Centrale de Bukavu d’où il a été extrait le même jour dans la nuit aux environs de 2h30’ par les autorités militaires et administratives de la province du Sud-kivu à la suite des pressions politiques) a été quant à lui promu commandant de Brigade intégrée basée à Goma dans la province du Nord – Kivu où il séjourne actuellement ;

5. A ce protectionnisme désobligeant et détracteur des Droits Humains, s’ajoute l’évasion dûment orchestré de plusieurs autres présumés assassins et / ou complices qui étaient en détention dans la prison centrale de Bukavu ;

6. Aussi, faut – il dénoncer que tous les Magistrats Militaires qui participent au procès Pascal KABUNGULU sont à leur tour menacés de mutations injustifiées ;

7. Encore faut-il ajouter, qu’il s’observe la « disparition dans la circulation» des personnes impliquées dans le procès tel que Monsieur WANDJO (Agent de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) et témoin inculpé lors de l’audience du jeudi 08 décembre 2005 dans le procès Pascal Kabungulu au motif des préventions de faux témoignage et de dénonciations calomnieuses) ainsi que l’invasion de la prison centrale de Bukavu de Monsieur Jean-Marie Vianney KATULA NFUNDIKO (Etudiant de son état en décembre 2005 à l’ISP/Bukavu, né à Bukavu, le 24 octobre 1964, ressortissant du Sud-Kivu et ancien enseignant des Mathématiques au Groupe Scolaire de Kigeme, en préfecture de Gikongoro au Rwanda );

8. Le Capitaine Gaston SANGBA et le Lieutenant Basco LABANA, le 1er sergent LIAMA MAFOLO Patrick (Militaire qui aurait tiré sur Pascal KABUNGULU), le 1er sergent ISSA BALIMUACHA et le sous lieutenant NGABOYEKA Jérémie (Tous avec pour préventions retenues à leurs charge : assassinat, association des malfaiteurs, dissipation des munitions de guerre et vol à main armée), risquent également d’évader de la prison et/ou disparaître totalement avant que le jugement ne soit rendu ;

9. Le Colonel dit RAMA compagnon du Colonel Thierry ILUNGA, serait aussi en mutation dans la province du Nord-Kivu pour des raisons injustifiées ;

10. Les autres témoins de près ou de loin dans cette affaire ne cessent de disparaître de la circulation et d’autres subissent ponctuellement des menaces précises et poursuites extrajudiciaires.

IV) Journaliste Louis BAPUWA MWAMBA, Martyr de la Démocratie en RDC

Né le 18 septembre 1942 à Kilembe (province du Bandundu), marié et père de quatre enfants, journaliste indépendant et ancien chevalier de la plume de l’ex Agence Zaïroise de presse (AZAP), l’actuelle Agence Congolaise de presse (ACP),

Monsieur Louis BAPUWA Muamba est assassiné la nuit du vendredi 07 à samedi 08 juillet 2006 vers 2h 30’ du matin par trois hommes armés, entrés par effraction dans son domicile, sis quartier Malandi C 31 dans la commune de Matete à Kinshasa.
Selon la Voix des sans voix ( VSV ) ONG sœur oeuvrant à Kinshasa, Ses assaillants lui ont fait savoir qu’ils sont dépêchés uniquement pour le tuer et qu’ils ne pouvaient accepter de l’argent proposé pour lui préserver la vie. Vivant en exil à paris, en France depuis 1984, M. Louis Bapuwa Muamba rentre au pays en 2005 pour assister aux funérailles de sa mère. Pendant son séjour au pays, il collabore avec plusieurs organes de presse. Ce lâche assassinat du journaliste intervient un jour après la publication par le quotidien Le phare, édition n° 2875, du 06 juillet 2006 de son article intitulé : « pourquoi la transition est-elle bloquée au Congo ».

Sa réflexion très critique à l’égard du pouvoir n’épargne nullement l’Occident qu’il pointe du doigt comme source d’instabilité et d’imbroglio en RD.Congo depuis l’indépendance en 1960 jusqu’à ce jour. Auparavant, le 08 mars 2006, M. Louis Bapuwa Muamba a été nuitamment agressé à son domicile par des hommes armés qui ont emporté une somme de huit cent cinquante dollars américains (850 USD), un ordinateur et son téléphone portable. M. Louis Bapuwa Muamba est un ancien cadre universitaire faisant partie à l’ex AZAP d’une fourchette de rares journalistes progressistes, non-conformistes, qui se montraient hostiles à la dictature de Mobutu vers les années 1970. Il quitta le pays via Brazzaville pour se soustraire de l’escadron de la mort mis à ses trousses à l’époque par le régime du feu Maréchal MOBUTU. A Paris, il a travaillé au périodique « Jeune Afrique Economie ». Pour ce qui concerne ce cas, une enquête Indépendante est exigée de partout pour faire la lumière sur ce lâche assassinat en vue d’organiser un procès juste et équitable et lutter effectivement contre l’impunité en RD.Congo.

V). L’Archbishop KUTHINO Fernando, Victime de la Démocratie en RDC

L’Archbishop KUTHINO Fernando et fondateur de l’église « Armée de victoire » et du mouvement « Sauvons le Congo » est enlevé le 14 mai 2006 vers 13 heures 30 par plusieurs hommes armés en tenue civile et en uniformes de la police nationale congolaise en son bureau, sis avenue Kasa – vubu à Kinshasa.

Selon la VSV citée ci-haut, l’enlèvement est opéré sous la conduite du major VAN et la supervision du colonel RAUS de la direction des renseignements généraux et services spéciaux de la police. Archbishop KUTHINO Fernando se voit infligé cruellement des traitements dégradants : coups violents et habits enlevés. Il est conduit illico au cachot de ce service avant son transfert au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), au pavillon 4. Il s’en est suivi l’arrestation de son proche collaborateur, bishop Bompere Mbo.

Cet enlèvement de l’archbishop Kuthino Fernando intervient deux semaines après son exil en France où il a passé trois ans. Dans un climat politico – social morose caractérisé par des protestations, il est ensuite mis à la disposition du tribunal militaire de la garnison de Gombe sous le dossier n° RMP 1664/NKK/206 et RP 210/2006. Trois préventions sont retenues à sa charge : détention illégale d’armes de guerre, association des malfaiteurs et tentative d’assassinat du pasteur Dr Aggrey Ngalasi de l’église La Louange.

Après onze audiences tenues dans la cour de l’inspection provinciale de la police de Kinshasa (IPKin), le tribunal militaire siégeant en premier degré en matière répressive en chambre foraine prononce le verdict vendredi 16 juin 2006.

Archbishop Kuthino Fernando est condamné à vingt ans de prison dont cinq ans sans remise. Archbishop Kuthino Fernando est accusé d’avoir fomenté une opération d’assassinat contre pasteur Aggrey Ngalasi dans la nuit du 15 au 16 décembre 2002, et cela sur base des déclarations faites par un certain Mabaso (déjà décédé), contenues dans une cassette vidéo apportée et remise au tribunal par le pasteur Agrrey Ngalisi. Il sied de relever qu’en 2003 lors de la répression du mouvement « Sauvons le Congo » et de son exil, les matériels de sa chaîne de radio et télévision « Radio Télévision Message de vie (RTMV) » ont été sauvagement saccagés et c’est le cas récemment après son retour d’exil. Ces velléités répressives surgissent au moment où archbishop Kuthino Fernando prend l’initiative à son retour à Kinshasa de contacter les principaux acteurs politiques pour la tenue des concertations politiques visant à décrisper le climat socio-politique actuel malsain. L’enlèvement prémédité et planifié par le pouvoir à lieu à l’issue d’un culte qu’il vient de célébrer au stade Tata Raphaël ‘ex 20 mai), quartier Matonge, commune de Kalamu à Kinshasa.

VI). Fusillades à Kinshasa du 20 au 22 août 2006 et tentatives de déstabilisation des institutions publiques par les armées dans l’Armée à troupes hétéroclites et au brassage inachevé.

Selon le Chef d’état –major général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, le Lieutenant –général KISEMPIA SUNGILANGA qui s’est entretenu le mardi 22 août 2006 avec la presse nationale et internationale pour faire le point de la situation sécuritaire de la nation.
Il présente la chronologie de ces événements macabres de la manière suivante :

1. Le 20 août 2006 vers 14 h 00 H

Les éléments de la Police d’Intervention Rapide (PIR) constatent l’occupation des immeubles le long du boulevard du 30 juin entre le building SABENA et le Bureau de la Commission Electorale Indépendante (CEI) par des soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) ; la Police croit que ces militaires sont postés pour la sécurité éventuelle du Vice-Président Jean-Pierre BEMBA pouvant se rendre à la Télévision CCTV. La Police considère que cela ne constitue pas une menace contre l’ordre public.

2. Vers 15 h 00’

Les soldats du MLC s’emparent de quelques policiers affectés au Poste de Commandement de la Police de Circulation Routière et les désarment. Ils les amènent au Quartier général du MLC pour les tabasser copieusement ; un chauffeur de la PIR après avoir déposé sa solde à la maison se voit interpellé par les mêmes soldats et subit le même traitement.

3. Vers 17 h 30’

Le Quartier général de la Défense Ville de KINSHASA apprend que des tirs intenses se font entendre sur le Boulevard du 30 juin ; un Officier de reconnaissance est envoyé sur le lieu en vue de s’enquérir de la situation ; il s’y rend avec une Jeep NON armée. 1er constat : une patrouille de la MONUC avait précédé et était postée à hauteur du building SHELL, en face de l’ambassade de la RSA ; l’Officier dépasse la patrouille et se dirige vers le building SOZACOM. Au passage, il essuie des tirs des éléments du MLC postés dans le building le long du boulevard et il va se réfugier au poste de Police dans le bâtiment de l’hôtel REGINA.

4. Vers 18 h 10’

Arrivée des engins blindés de la MONUC devant la nouvelle galerie présidentielle. De là, les éléments MONUC vont échanger les coups de feu avec la milice du MLC. Quelques temps après, les éléments de la Garde Républicaine avec blindés et Jeeps vont se poster devant le building de la CEI pour protéger ses membres.
Et enfin, l’arrivée des éléments PIR et UPI de la Police Nationale.

5. Vers 18 h 10’ toujours

Les blindés de la Garde Républicaine commencent à tirer vers KINTAMBO. A cet instant, le contact physique est établi entre l’équipe de reconnaissance de la Défense Ville de KINSHASA et les éléments de la Garde Républicaine. Dans l’entre-temps, la MONUC demande à la Garde Républicaine de quitter devant le building de la CEI.

6. Vers 18 h 10’ toujours

Des éléments de la MONUC, de la Garde Républicaine, PNUC et de la Reconnaissance Défense Ville de KINSHASA font mouvement vers le building Photo GUY. A ce lieu, les éléments de la Garde Républicaine ripostent aux attaques de la milice MLC.

7. Vers 18 h 10’ toujours

La Compagnie d’intervention Défense Ville de KINSHASA effectue une descente sur le terrain. Elle prend position au niveau de l’hôtel de Ville et le croisement des Avenues Kasa-Vubu et Commerce, à l’entrée du jardin zoologique.

8. Vers 20 h 30’

La milice du MLC attaque le Bureau de la Commission Electorale Indépendante (CEI) provinciale sis sur l’Avenue LUKUSA. Pendant cette attaque, le major YOUSSOUF de la Garde Républicaine et un élément de la PNC sont atteints par balles.

9. Vers 21 h 20’

La MONUC demande à la Garde Républicaine de se replier. Quelques temps après, la MONUC aussi va quitter le lieu de l’incident.

10. Vers 21 h 30’

Le Commandant DVK à bord de sa Jeep de Commandement voulant établir le contact physique avec la jeep de Reconnaissance DVK, prend l’avenue TOMBALBAYE qui passe devant la NBK. A quelques 200 mètres de cette institution financière, il croise trois hommes armés en tenues civiles. La route est barricadée. Il prend l’Avenue du Commerce pour tenter de sortir vers KIN MAZIERE mais tombe dans une embuscade froide. De là, il se replie vers le Quartier Général DVK. Après vous avoir retracé cette chronologie, il a saisis cette opportunité pour réaffirmer l’apolitisme et la neutralité de l’Armée, en mettant l’accent sur la discipline, mère des Armées.

VII). Des Médias et organes de presse qui véhiculent la haine, des messages xénophobes et autres de discrimination linguistique.

Nous avons observé à Kinshasa durant la campagne électorale, des organes de presse privés qui ont véhiculé à longueur des journées des messages incitant la population à la haine, aux clivages xénophobes et à la discrimination linguistique. Cette situation risque fort d’aboutir à un génocide ou à un carnage de la population à Kinshasa en dépit de la présence de la plus grande Mission de maintien de la paix des Nations Unies.
Ces organes de presse pour la plupart appartiennent aux candidats aux élections présidentielles en République Démocratique du Congo.

VIII) Principaux droits violés systématiquement en RDCongo :

1) Le Droit à la paix ;
2) Le Droit au développement ;
3) Le Droit à restitution, à identification et à réadaptation des victimes de graves violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales ;
4) Le Droit à l’Education ;
5) Le Droit à l’Alimentation ;
6) Exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ;
7) Torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;
8) Le Droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mental possible ;
9) Le Droit des peuples à l’autodétermination ;
10)L’Impunité ;
11)Détention arbitraire ;
12)Droit à la liberté d’opinion et d’expression ;
13)Droits de l’enfant ;
14)Droits des personnes appartenant à des groupes éthniques, religieuses et linguistiques ;
15)Droits de l’homme et Solidarité Internationale ;
16)Défenseurs des Droits de l’homme ;
17)Promotion de la paix en tant que condition essentielle du plein exercice pour tous de tous les Droits de l’homme ;
18)La tolérance et le pluralisme en tant que qu’éléments indivisibles de la promotion et de la protection des droits de l’homme ;
19)Droits des personnes déplacées dans leur propre pays ;
20)Institutions Nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme ;
21)Règles d’humanités fondamentales (adoptées par les résolutions 2000/69 du 26 avril 2000, la résolution 2004/118 du 21 avril 2004 ainsi que la décision 2002/112 du 25 avril 2002, de la Commission des Droits de l’homme de l’ONU).

Dans l’espoir d’une suite satisfaisante émanant de votre compétence, Nous vous prions d’agréer Monsieur l’Expert Indépendant, l’expression de nos sentiments patriotiques de très haute considération et de remerciements anticipés.

En tout dévouement pour la cause des droits de l’homme.

Pour le COJESKI-RDC,

Fernandez MURHOLA
Coordonnateur National

Transmis copie pour information aux Missions permanentes des Etats membres du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies à Genève :

- ALGERIE, CAMEROUN ,DJIBOUTI, GABON, GHANA, MALI, MAURITANIE, MAROC, NIGERIA, SENEGAL, AFRIQUE DU SUD, TUNISIE, ZAMBIE ;
- CANADA, FINLANDE, FRANCE, ALLEMAGNE, PAYS-BAS, SUISSE, ROYAUME UNI ;
- ARGENTINE, BRESIL, CUBA, ECUADOR, GUATEMALA, MEXIQUE, PEROU, URUGUAY ;
- AZERBAÏDJAN, REPUBLIQUE TCHEQUE, POLOGNE, ROUMANIE, RUSSIE, UKRAINE ;
- BAHRAYN, BANGLADESH, CHINE, INDE, INDONESIE, JAPON, JORDANIE, MALAISIE, PAKISTAN, PHILIPPINES, REPUBLIQUE DU CORE DU SUD, ARABIE SAOUDITE, ET SRILANKA.


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=============================================== Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires du Congo-Kinshasa(COJESKI-RDC)= Réseau National de 340 Associations des Jeunes oeuvrant en RDCongo depuis 1995 dans les domaines de la démocratie, des droits de l'homme, de la bonne gouvernance, du développement durable et du Plaidoyer national,régional et international. ********************************************* Doté de la personnalité juridique, du statut d'observateur auprès de la Commission Africaine des droits de l'homme et des peuples / Union Africaine et Jouissant du Statut Consultatif Spécial auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies(ECOSOC). ********************************************** Bureaux de Répresentation en RDCongo : Bukavu, Goma, Kindu, Kisangani, Mbujimayi, Kananga,Lubumbashi, Matadi,Mbandaka,Isiro, Buta, Bunia, Isangi, Idiofa,Kikwit, Kolwezi, Dilolo, Likasi, Kambove, Sakania et Kamina. Représentations à l'Extérieur du Pays : Johannesburg, Nairobi, Kampala, Kigoma, Cotonou, Bruxelles, Paris,Limoges, Rome, Palerme, New York, Chicago, Berne, Genève, Londres, Ottawa, Montréal, Leipzig et Washington. ********************************************** Siège Administratif : N° 13 bis, Avenue Masimanimba, Quartier Lodja, Commune de Kasavubu, Ville de Kinshasa B.P : 448 Kinshasa I / République Démocratique du Congo Tél. :+(243)998.121.369/998.278.317/998.666.310 Fax : + 0033.821.188.448 / +(243)81.64.34.010 E-mail : cojeski_rdcongo@yahoo.com / cojeski.rdc@societecivile.cd/cojeski.rdc@ic.cd Sites Web : www.cojeski.cd / www.societecivile.cd