RD Congo : JPDH exige une commission d’enquête sur la destruction de l’émetteur relais d’une chaîne de télévision au Sud-Est
Journaliste pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH), organisation indépendante de défense des droits de la personne, de lutte contre l’impunité et de développement démocratique exige, toutes affaires cessantes, la mise sur pied d’une commission d’enquête en vue de faire toute la lumière sur la destruction, jeudi 12 octobre 2006, de l’émetteur relais de Canal Congo Télévision (CCTV), une chaîne de télévision privée émettant à Kinshasa, RD Congo, implanté à Lubumbashi (Sud-Est). Selon le correspondant de JPDH dans la région, une jeep non immatriculée, à volant droit et bondée d’hommes armés et cagoulés avait fait irruption dans les locaux du Réseau national des télécommunications par satellite (Rénatelsat), où sont installés des émetteurs relais de certaines chaînes de télévision émettant à Kinshasa et localisés à plus ou moins 20 kilomètres de Lubumbashi. Selon le témoignage d’un gardien fait au correspondant local de JPDH, les hommes armés ont réussi à maîtriser le personnel du Réseau commis à la sécurité des lieux et entamé, dans les instants qui ont suivi, la localisation systématique du matériel de CCTV puis sa destruction immédiate à l’aide d’instruments à leur portée. JPDH rappelle que Canal Congo Télévision (Cctv), Canal Kin Télévision (Cktv) et Radio Liberté Kinshasa (Ralik), chaînes de télévision et station de radio, toutes, émettant à Kinshasa, et appartenant à Jean-Pierre Bemba, Vice-président de la République et candidat au second tour du scrutin présidentiel prévu le 29 octobre 2006, ont été l’objet d’un incendie lundi 18 septembre 2006. Le bilan du sinistre avait révélé des dégâts matériels importants. Le Directeur général de ces médias, Stéphane Kitutu, s’en est tiré avec des brûlures au troisième degré sur le dos et à la tête, assorties d’une blessure béante au niveau de la nuque avant d’être acheminé d’urgence à l’Hôpital général provincial de référence de Kinshasa (Ex- Mama Yemo) suivi quelques jours, de son transfert aux Etats-Unis d’Amérique. Digital Congo, Radio Télévision Groupe L’Avenir (RTGA) et Radio télévision nationale congolaise (RTNC, média d’Etat), trois chaînes de télévision émettant à Kinshasa ont été également, au courant de la même année, victimes d’une destruction systématique de leurs émetteurs relais implantés dans la partie Est du pays. Les responsables de ces trois médias - accusés d’être proches du président Kabila, candidat à sa propre succession - avaient organisé une conférence de presse conjointe en vue de protester contre l’acte de sabotage et appelé, comme l’exigeait JPDH dans un communiqué, à la mise sur pied d’une commission d’enquête sérieuse. Tout en exigeant la mise sur pied d’une commission d’enquête en vue d’établir les responsabilités et punir les auteurs de la destruction, JPDH constate que ces actes visent, ni plus ni moins, à museler la presse, et partant à bâillonner la liberté d’expression, l’un des droits de l’homme sollicité en cette période cruciale en République démocratique du Congo.
Fait à Kinshasa, le 15 octobre 2006
Journaliste pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH)
