Les espaces verts de Kinshasa ne sont pas à vendre

On assiste ces derniers temps à de multiples cessions illégales et inciviques des sites réservés de la ville/province de Kinshasa. Il en résulte que les constructions anarchiques sur ces sites contribuent irréversiblement à la destruction programmée de la ville. Pour arrêter ce phénomène et pour éveiller la conscience des Congolais en général et kinois en particulier pour la préservation de ces espaces verts, les membres du collectif des Ong regroupés au sein d’une association dénommée « SOS Kinshasa » ont organisé mardi 17 octobre 2006 une marche de prestation à travers les artères de Kinshasa.

Le collectif des organisations non gouvernementales, regroupant notamment l’Union pour l’éveil des Kinois, auquel s’étaient joints les anciens élèves de l’Athénée de la Gombe - aujourd’hui Institut de la Gombe - et les élèves de la Gare, regroupée autour d’une association sans but lucratif (ASBL) dénommée « SOS Kinshasa », a organisé le mardi 17 octobre 2006, une marche de protestation contre les ventes illicites de sites réservés de la ville/province de Kinshasa. Il s’agit des Jardins botanique et zoologique, de l’Athénée de la Gare, du Complexe commercial «Tembe na Tembe» situé non loin du Palais du peuple, de la pépinière de l’avenue Libération (ex-24 novembre), d’une partie de l’Institut de la Gombe (ex-Athénée de la Gombe) à côté de la piscine et tant d’autres.

Ces sites sont vendus anarchiquement au mépris du plan d’urbanisation des vingt-quatre communes de la ville Kinshasa.

Cette marche est partie de l’enceinte du Jardin botanique. Les manifestants ont ensuite emprunté l’avenue Kasa-Vubu, celle Jeff Tshamala (ex-Flambeau), et le boulevard du 30 juin. Le point de chute a été la piscine de l’Institut de la Gombe.

Ils portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire « SOS Kinshasa. Arrêtez de détruire la ville ». Ils scandaient des slogans hostiles aux prédateurs des sites réservés de la ville de Kinshasa.

UNE REVENDICATION CLAIRE ET NETTE

A l’issue de cette marche, Martin Fayulu, membre du comité d’organisation, a pris la parole pour fustiger le comportement des personnes qui se livrent à la vente de sites réservés de Kinshasa, tout en les sommant d’arrêter leur pratique. «La ville doit avoir un plan de l’urbanisation et «SOS Kinshasa» lutte pour que cette urbanisation soit respectée», a-t-il fait savoir.

Pour sa part, Eugène Kabongo, député élu et membre du comité d’honneur de l’ASBL «SOS Kinshasa », a lancé un message en direction des autorités congolais leur demandant de respecter de l’environnement. Il demande aussi l’arrêt de la destruction de la ville de Kinshasa et que tout soi mis en œuvre pour que celle-ci redevienne coquette. « Il y a trop de ventes et il n’y a plus d’espaces verts dans le centre ville de Kinshasa », a-t-il déploré.

« SOS Kinshasa » est une association qui a pour but, non seulement de sensibiliser, mais aussi de demander aux Kinoises et Kinois de se mettre debout pour arrêter les ventes anarchiques des espaces verts de la ville/province de Kinshasa », a-t-il expliqué. Si rien n’est fait dans ce sens, a-t-il prévenu, Kinshasa risque de disparaître dans quelques années.

Enfin, Eugène Kabongo a réaffirmé que « SOS Kinshasa » compte faire de cette revendication son pain quotidien et que cette association veillera à ce que ces ventes ne soient pas poursuivies à d’autres espaces qui sont déjà visés par les prédateurs. « L’organisation de cette marche n’est que le commencement des actions à amener », a-t-il indiqué.

Godard Ma.