Parlementaires …allez en prison !

Parlementaires …allez en prison !

Deux –cents cinquante trois personnes détenues, dont 141militaires, c’est le nombre estimé des prisonniers pensionnaires de la prison centrale de Bukavu.
Le Groupe Jérémie et les autres associations qui défendent et font la promotion des droits de la personne interpelle les autorités provinciales qui représentent le gouvernement sur le respect de leurs obligations et dénoncent tout particulièrement l’irresponsabilité et la carence des moyens mis en œuvre pour répondre aux besoins élémentaires (soins appropriés…)

Il y a cinq mois ,après une mutinerie tristement spectaculaire qui a endommagé cet édifice cadeau de la colonie ,vieux de …des évasions y trouvent des facilités …,et des détenus y meurent, soit des maladies soit des famines , dans l’indifférence totale des responsables pénitenciers .
Il nous a été difficile de dénombrer les détenus qui n’ont jamais été entendus et ceux là dont les dossiers ne dépendent que de l’humeur de certains hommes de la loi…
A ce compte s’ajoute, chaque jour, un grand nombre de personnes victimes des exactions et des violences de tout genre qui se multiplient impunément.

En quittant la prison ,même accompagné d’un magistrat , l’impression générale est que ce ne sont pas toujours les coupables qui y sont gardés …et que beaucoup de criminels se promènent librement dans nos rues
A l’intérieur de la prison, de graves violations des droits reconnus et des conventions pourtant ratifiées par le gouvernement congolais :
Les prévenus et les condamnés vivent ensemble dans les mêmes cellules t le pire demeure que les prisonniers militaires et civils partagent la même cour et les m6emes dortoirs.
Plusieurs détenus ne sont en réalité que de simples prévenus qui attendent être entendus par un magistrat du tribunal. Ils sont ainsi privés du droit le plus élémentaire de se défendre devant la loi .Il n y a aucun loisir : pas de lecture, sombi, cartes, jeux des dames …Rien de bon, l’innocent et le coupable sont logés à la même enseigne. On est loin d’une probable conversion positive ou espoir de réinsertion constructive qui est parmi les missions d’une prison.
Les visites des médecins sont très rares pour ne pas dire quasi inexistantes ;à part la CICR qui y fait quelques incursions salutaires .Les visites de familles sont presque découragées à voir les tergiversations dressées par la garde prêtée à la geôle centrale de Bukavu ; des prétextes ne manquent pas (intimidation ,demande d’argent , dawa ya imbu…)
Les parlementaires sont invités à faire un tour par là et dans plusieurs autres lieux de détention connus pour vérifier ces allégations afin d’interpeller les autorités de la province à toutes les échelles politiques, administrations pénitentiaires, police et justice militaire, magistrature …pour que le lieu où l’Etat devait appliquer la loi ne demeure pas une jungle où l’Etat se complaît à ignorer la loi. Les prisons de Kabare et de Walungu sont tout simplement devenues soit des casernes soit des dépôts de…
La paix est aussi à ce prix sinon les ingrédients pour de nouvelles mutineries sont encore vivantes et la tranquillité de la population négligée
Hommes et femmes comme nous, les prisonniers ont des droits qu’il nous faut tous connaître et respecter.