Les droits de l'homme au Congo Kinshasa : une question de chaque jour
Depuis son accession au pouvoir et ce, après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, le Président de la République, Joseph Kabila Kabange qui vient de bénéficier de la confiance du peuple congolais à l'issue des élections qui se sont déroulées sans graves incidents, n'a cessé de faire du " respect des droits de l'homme ", son cheval de bataille.Dans un pays comme dans la République Démocratique du Congo, quatre vingt (80) fois plus grand que la Belgique et dix (10) fois la France, il n'est pas exclu que quelques cas des dérapages manquent dans un secteur aussi sensible comme celui des droits de l'homme. Car, la seule bonne volonté du Chef de l'Etat ne suffit pas.A cet effet, il est important de souligner que la violation des droits de l'homme n'est pas un problème qui date d'aujourd'hui. Depuis le régime Mobutu, en passant la rébellion menée en tête par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie/Goma (RCD) jusqu'à la période récente, des cas de violation des droits de l'homme ont été dénoncés par les associations locales ou internationales de défense des droits de l'homme sur la République Démocratique du Congo.Parce que nous parlons de la rébellion initiée par le RCD/Goma avec l'appui des troupes rwandaises, burundaises et ougandaises, notre journal se fait le devoir de relever, à titre illustratif, le cas de Mademoiselle Tecla CISHUGI MBONEKUBE, qui a eu à travailler à l'époque à l'antenne de Walungu dans la Province du Sud-Kivu comme activiste des droits de l'homme chez Aprodepd.Les sources disponibles attestent que de part son statut d'activiste des droits de l'homme, elle était chargée de faire la vulgarisation des congolais sur les droits et choix d'adhérer ou non au RCD/Goma dont les attitudes criminelles et barbares (femmes violées et éventrées, jeunes et vieillards assassinés dans les Nord et Sud Kivu) n'attiraient nullement tout congolais digne de son nom à ce mouvement politico-militaire devenu aujourd'hui parti politique.Les nombreuses vagues de vulgarisation de ses compatriotes qu'elle invitait ouvertement à ne pas adhérer au RCD/Goma avaient valu des frais à Mademoiselle Tecla CISHUGI MBONEKUBE pour son nationalisme et son patriotisme manifestes. Pour toutes ces raisons, elle fut arrêtée et incarcérée au cachot de Walungu, puis de Bukavu par les membres du RCD qui trouvaient en elle une dangereuse activiste qui cherchait à ternir leur image de marque.Grâce à une liberté provisoire acquise dans des conditions difficiles à expliquer, soutiennent nos sources, elle réussit à s'échapper par l'Ouganda. Ce qui lui permit d'échapper à une mort que ne cessaient de lui promettre les " barbouzes " du RCD.Depuis son évasion, il est difficile de savoir où Mademoiselle Tecla CISHUGI MBONEKUBE serait actuellement étant donné que, ciblée par le RCD dont certains de ses membres travaillent dans les services de sécurité, à l'immigration et au Ministère de la Défense Nationale, il lui est impossible dans ces conditions de mettre ses pieds à Kinshasa où le RCD a une grande visibilité, encore moins à Bukavu, chef-lieu de la Province du Sud-Kivu où cet ancien mouvement rebelle est encore très actif ainsi que dans une importante partie Est de la RD Congo.Ce qui est certain est que les membres du RCD qui connaissent bien l'activisme de Mademoiselle Tecla CISHUGI MBONEKUBE n'oublieront jamais de sitôt le combat qu'elle avait mené avec acharnement contre ce mouvement dans le cadre de la campagne de vulgarisation contre les atrocités imposées à ses compatriotes congolais par cet ancien mouvement rebelle.De tout temps, cette victime résignée qu'est Mademoiselle Tecla n'a cessé de lutter avec acharnement contre l'agression d'une partie de la République Démocratique du Congo par le RCD avec le soutien du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda.Evitant de s'offrir en holocauste comme certains de ses anciens collègues activistes des droits de l'homme, morts ou déportés, Mademoiselle Tecla CISHUGI MBONEKUBE est jusqu'à ce jour introuvable et Dieu seul sait où elle se terre au moment où tous ceux qui lui sont chers la réclame de vives voix, elle qui n'a fait que remplir un devoir sacré, celui d'informer ses frères et sœurs congolais sur les dangers du RCD qui balayaient tout sur son passage.Un autre cas ayant trait aux droits de l’homme, c’est cette vie d’instabilité imposée à Monsieur Jojo Kayumba par les services de sécurité. Proche collaborateur du tristement «célèbre» Major Eric Lenge qui, il y a quelques années (2004) avait, par excès de zèle, abusé de la grande marque de confiance que lui témoignait Joseph Kabila, tenté d’organiser un coup d’Etat qui malheureusement n’avait pas réussi.Après cette malheureuse aventure, certains membres de sa famille et ceux qui lui étaient proches comme Jojo Kayumba SWASWALA furent arrêtés et détenus d’abord dans une cellule de l’Anr avant leur transfert à la prison de Kasapa à Lubumbashi.Ils réussirent à s’évader au nombre de près de 172 personnes dans la nuit du 29 au 30 juillet 2004 avant de faire l’objet d’une véritable chasse à l’homme jusqu’à ce jour à travers le pays et dans certains pays limitrophes de la République Démocratique du Congo.
Kevy Kyoto
Tiré de l'hebdomadaire paraissant à Kinshasa "Focus"n°10 du 8 au 15 janvier 2007
