COUR PENALE INTERNATIONALE : VERS LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROTECTION DU GENRE PREVUE PAR LE STATUT DE ROME
La Coalition pour la Cour pénale internationale (CCPI)—un réseau mondial de plus de 2.000 ONG oeuvrant pour une Cour pénale internationale (CPI) indépendante, efficace et juste a appelé aujourd’hui la Cour basée à La Haye à démontrer plus vigoureusement son engagement aux femmes et à appliquer son mandat relatif au genre, annonce un communiqué de presse de Journaliste pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH), organisation non partisane de lutte contre l’impunité et membre de la Coalition pour la Cour pénale internationale, CCPI. “Plusieurs de nos membres ont été les premiers à assurer que le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, défende les droits des femmes qui, en tant que victimes de crimes graves, subissent une double injustice.” explique Tanya Karanasios, Directrice de Programmes de la CCPI. “Désormais, cinq ans après que le Statut soit entré en vigueur, nous exhortons la Cour à assurer que la protection et les normes relatives aux femmes dans le Statut de Rome soit immédiatement appliquées.” Le Statut est le premier traité international qui qualifie les crimes commis contre les femmes de crimes contre l’humanité, crimes de guerre, et dans certains cas, génocide. Le Statut reconnaît particulièrement le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, la stérilisation forcée, la persécution basée sur le genre, le trafic de personnes, particulièrement les femmes et enfants, et la violence sexuelle en tant que les crimes les plus graves faisant l’objet de préoccupation par la communauté internationale dans son ensemble. Plusieurs membres de la Coalition ont rapporté des cas de viols, esclavage sexuel et autre crimes basé sur le genre ayant eu lieu au Darfour, en République démocratique du Congo et au Nord de l’Ouganda—les trois pays en situation dans lesquels la Cour mène actuellement des enquêtes. “Nous profitons de l’occasion de la Journée internationale de la Femme pour rappeler à la CPI et aux Etats parties qu’il est temps d’appliquer les grandes normes du Statut de Rome concernant les droits des femmes au niveau national et international” explique William Pace, Coordinateur de la CCPI. La Coalition profite également de cette occasion pour soutenir les efforts de la Cour pour assurer la représentation équitable hommes-femmes de son personnel. Selon Women’s Initiatives for Gender Justice, membre de la CCPI, 46% de l’ensemble du personnel de la Cour sont des femmes. Cependant cela n’est pas reflété au niveau des postes de direction. Par exemple, il n’y a aucune femme aux postes de Chefs de Sections au Bureau du Greffe. De plus, seuls 16% des avocats figurant sur la liste des conseils s et 20% des membres du Conseil de direction du Fonds au profit des victimes sont des femmes. “C’est une question d’égalité du genre au sein de la CPI ainsi que de la compétence du genre dans l’important travail de la CPI” explique Brigid Inder, Directrice exécutive de Women’s Initiatives. “La Cour a besoin d’adresser l’importante sous représentation des femmes dans les postes professionnels de direction et de désigner un Conseiller légal spécialisé sur la question du genre comme requis par le Statut de Rome. On a aussi besoin de voir la Cour poursuivre les crimes basés sur le genre et de voir plus de choses bouger sur ces questions.”
Fait à Kinshasa, le 08 mars 2007
Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme, (JPDH)
