S.O.S.! Bukavu continue à compter ses morts!
Il ne se passe plus une semaine sans que des cas d’assassinats et tueries ne soient enregistrés à Bukavu et ses périphéries. On serait tenté de croire que ces scènes qui endeuillent de nombreuses familles sont planifiées pour narguer à la fois l’autorité politico-militaire et la population. Le caractère sacré de la vie, pourtant reconnu par la constitution de la RDCongo, ne cesse d’être bafoué à la barbe des services chargés d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Des pleurs de toutes ces familles crient secours au ciel et témoignent de l’abandon de la population à son triste sort.
Sur la liste macabre des personnes tuées depuis le début de l’année 2007 vient s’ajouter un homme d’affaires (voisin du bureau du Groupe Jérémie) assassiné sur la route de Vamaro, quartier Ndendere dans la commune d’Ibanda, ce 24 septembre 2007 vers 20h 00’ par des hommes armés en tenue civile.
Après leur forfait, les tueurs ont pris l’escalier de l’ISECOF descendant vers Mukukwe.
Qui est Monsieur Bonané Cibembe ?
Nos sources précisent que Mr Bonané était âgé de 46 ans, marié et père de 11 enfants. Tout en exerçant les activités de négociant des matières précieuses, il était actionnaire dans l’agence de transport « la Colombe » qui assure des navettes entre Bukavu-Uvira-Bujumbura.
Des personnes interrogées sur le lieu du crime disent que les tueurs ont tiré à bout portant sur la victime, dans le dos en brisant la colonne vertebrale, après lui avoir arraché son téléphone portable.
La plupart des crimes commis à Bukavu se déroulent entre 19h 30’ et 20h 30’, heures pendant lesquelles les gens circulent encore et regagnent leurs domiciles après une journée de travail pour la survie des familles.
Ce choix de l’heure des crimes permet aux tueurs de se faufiler parmi les personnes encore en circulation sur les routes au point que leur identification devient difficile.
De nombreuses personnes doutent de l’efficacité du plan de la sécurisation de la ville tel que monté par les personnes compétentes quand vient le soir. Des patrouilles sillonnent en vain la ville et les criminels savent bien déjouer toute leur vigilance.
Face à cette montée de la criminalité à Bukavu et dans ses périphéries et pour ne pas continuer à jeter un discrédit sur les institutions issues des élections libres et démocratiques dans lesquelles la population nourrissait beaucoup d’esprit de paix, le Groupe JEREMIE recommande :
- que les forces de l’ordre et les services de sécurité mènent des enquêtes impartiales pour l’identification des criminels de Monsieur Bonané Cibembe et qu’ils soient traduits en justice ;
- que soit revu pour plus d’efficacité le plan nocturne de la sécurisation de la ville ;
- que les conclusions de différentes enquêtes diligentées sur les assassinats au Sud-Kivu soient portées à la connaissance de la population ;
- que les mécanismes d’arrêt de circulation incontrôlée d’armes à feu soient mis en place ;
- que l’armée et la police veillent à la protection des populations et de leurs biens ;
- que la population identifie les inciviques du quartier et les dénonce auprès des services de sécurité.
Si l’Etat n’agit pas à temps et de façon énergique, les institutions issues des urnes seront discréditées et la population risque de se complaire dans la vindicte populaire.
