RD Congo : JPDH rappelle l’apolitisme des services publics et appelle au respect de la liberté d’opinion

Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme (JPDH), Organisation non gouvernementale et non partisane de lutte contre l’impunité et Membre de la Coalition pour la Cour pénale internationale (CCPI) est régulièrement saisi de nombreux cas des violences politiques dont sont l’objet des citoyens, selon qu’ils se trouvent dans le camp de l’opposition ou du pouvoir, en République démocratique du Congo.
Le dernier cas en date est celui lié à l’intolérance politique attribuée à des personnes armées non identifiées. Selon un récit fait à JPDH, Mme SAVI, locataire d’une maison laissée par COCO YEMUENI, épouse d’un chef coutumier dans le Bandundu, a été victime d’intimidations à 3 heures du matin, dans la nuit du 12 au 13 janvier 2007, sur l’avenue Kisantu, cité de Bulungu, dans la province du Bandundu (Ouest de la RD Congo). Il revient des informations complémentaires parvenues à JPDH que les bourreaux que des voisins ont reconnu comme étant visiblement en mission commandée, avaient confondu Mme SAVI avec Coco Yemweni. Cette dernière, épouse du Chef coutumier Mbriko, vivement recherchée depuis 2005, du fait de l’appartenance de son mari à l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps – principale formation politique de l’opposition), aurait été l’objet d’actes dégradants et inhumains lors de son interpellation sur place à Bulungu.
Avant l’interpellation de Mme Yemueni cette nuit-là, des coups de feu, ont témoigné des proches parents de l’infortunée et des voisins, ont été tirés en l’air par des personnes non autrement identifiées dans les environs de la résidence de Claude Mbriko.
A en croire son témoignage, M. Mbriko, toujours aux arrêts depuis 2005, comme son épouse, a pu, lui, être libéré après avoir témoigné avoir vu son épouse être l’objet des actes des tortures et autres actes dégradants et inhumains et aurait pris une destination que la famille n’a toujours pas su identifier jusqu’à ce jour. D’où d’incessants appels de la famille Yemueni lancés en direction des organisations de défense des droits de l’homme, invitées à s’investir pour retrouver les traces de Yemueni Coco. La maison jadis occupée par la pauvre dame, a déclaré l’un des membres de la famille en séjour à Kinshasa, a été désertée et prise en location par Mme SAVI. Selon des témoignages concordants, une rumeur sur la retrouvaille de Coco Yemueni, vite démentie par la famille de la disparue, aurait été considérée comme un défi par ses bourreaux qui s’identifiaient, à travers des tracts lancés cette nuit-là, comme des agents des services de sécurité.Eu égard à ce qui précède, JPDH :-déplore l’intolérance politique, pratique qui viole la Constitution ; spécialement en son article 8 qui reconnaît pourtant l’existence de l’opposition politique en République démocratique du Congo ; - dénonce la violation de l’article 18 de la Constitution qui proscrit la pratique des actes dégradants, inhumains et cruels ;- rappelle que la Constitution de la République dispose « qu’aucun Congolais ne peut être expulsé du territoire de la République, ni être contraint à l’exil, ni être forcé à habiter en dehors de sa résidence habituelle ».-A l’hypothèse d’une contrainte à l’exil, JPDH invite le pays hôte au respect des standards internationaux relatifs aux droits civils et politiques qui garantissent le droit de protection aux personnes victimes de persécution dans leur propre pays.
Fait à Kinshasa, le 05 octobre 2007
Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme (JPDH)