RD Congo : JPDH dénonce un acte de règlement des comptes contre deux syndicalistes à Kinshasa

Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme (JPDH), Organisation non partisane de lutte contre l’impunité et membre de la Coalition pour la Cour pénale internationale dénonce avec la dernière énergie la décision portant renvoi pour le premier et suspension pour le second prise mercredi 21 novembre 2007, contre MM. PUNA Jean-Bosco et ILUNGA Willy, respectivement secrétaire général du Syndicat national des écoles catholiques (Synecat) et syndicaliste, de leurs fonctions d’enseignants à l’institut « Notre Dame de Fatima », un établissement d’enseignement secondaire du réseau catholique établi dans la commune de la Gombe (Centre ville) de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.Selon les informations parvenues à JPDH, la décision a été prise par Pelenga, coordinateur sous-régional des écoles conventionnées catholiques de la Lukunga (l’un de quatre districts de Kinshasa (Centre). Pelenga leur reproche d’avoir tenté de mener une « révolte » lors d’une réunion tenue le 07 septembre 2007 par M. l’Abbé Biko, coordonnateur urbain des écoles conventionnées catholiques en vue de désamorcer la grève dans le secteur de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel.Cependant, la décision de radiation et de suspension paraît, aux yeux de JPDH, comme un règlement des comptes contre MM. Puna et Ilunga qui payent visiblement les frais de leur activisme syndical qui avaient, aux côtés de leurs pairs du Syndicat des enseignants du Congo (Syeco), exigé la suppression de la prise en charge des enseignants par des parents d’élèves depuis 2006, lutte soutenue par de pans entiers de la population. Cette pratique dite de « motivation » a été jugée avilissante par l’opinion dont l’Association nationale des parents d’élèves du Congo (Anapeco) et les autres structures informelles du secteur de l’enseignement qui avaient émis de sérieuses craintes pour l’avenir de la qualité de l’enseignement national.JPDH rappelle que M. l’Abbé Biko avait très mal digéré la démarche du Synecat et du Syeco et appelé les parents d’élèves, sous des menaces à peine voilées, à envoyer leurs enfants à l’école, une position qui contrariait avec une option jadis levée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) qui rappelait la responsabilité de l’Etat à payer décemment les enseignants, conformément à la Constitution. Eu égard à ce qui précède et tout en exprimant sa totale désapprobation face cette double décision, JPDH :-exige la réhabilitation immédiate et sans condition des deux syndicalistes renvoyé et suspendu ;-dénonce l’attitude de M. l’Abbé Biko à se servir d’un collaborateur pour régler des comptes à des syndicalistes engagés pour la cause du plus grand nombre en profitant de sa position;-appelle la ministre du Travail et Prévoyance sociale à s’impliquer personnellement dans ce dossier qui paraît être une affaire privée de M. l’Abbé Biko ;-dénonce l’imposition de la pensée unique au sein du système d’enseignement catholique, violant ainsi la liberté d’expression, l’un des droits de l’homme par excellence ;invite l’Administrateur apostolique, dépositaire de l’héritage de feu le Cardinal Etsou, fervent partisan des opprimés à obtenir la levée de la décision jugée non fondée sous l’instigation de M. l’Abbé Biko ;-appelle les enseignants relevant du réseau des écoles catholiques à se montrer plus que jamais solidaires de leurs collègues frappés par une décision arbitraire et illégale;-invite la Cenco à rappeler à M. l’Abbé Biko démarche légitime de la démarche de la lutte syndicale du Secrétaire général du Synecat et de son collègue.
Fait à Kinshasa, le 24 novembre 2007
Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme (JPDH)

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