ENLEVEMENT DU PRESIDENT DE L’ASSBAK,

Le président de l’Association des Bakongo, ASSBAK, Monsieur Bernard NSEKA MAKINU, résidant la Villa n°675, Cité Maman Mobutu, Commune de Mont-Ngafula, a été enlevé, par sept hommes en arme (dont 4 en tenue militaire ) à bord d’une JEEP sans plaque d’immatriculation à la hauteur de Badiadingi, vers 21 h 30’, le lundi 24 mars 2003 et amené à une destination inconnue.
Notre Président venait d’être relâché après une interpellation intervenue la même journée, à Bumbu. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que cet enlèvement est consécutif à l’organisation d’un culte œcuménique commémorant le 34ème anniversaire de la mort du 1er Président de la République démocratique du Congo, le feu Joseph KASA-VUBU.
L’ASSBAK qui craint pour l’intégrité physique de son Président souligne que cette cérémonie, étouffée par les forces de l’ordre et qui devait avoir lieu dans la paroisse CBCO de BUMBU, a été préalablement autorisée par l’autorité urbaine, dans la stricte observance de la loi en la matière. Mais, pour avoir refusé de s’associer avec les officiels qui, eux, ont commémoré la même circonstance en la Cathédrale Notre Dame du Congo, le Président de l’ASSBAK s’est attiré la foudre de l’autorité, et ce devrait être elle qui est à la base de cet acte liberticide.
Le Président NSEKA est à la tête de l’ASSBAK, une association reconnue par le ministère de la justice N°just/cab. MSN/20/207/94, enregistrée sous le n°F92/3003, Hôtel de Ville de Kinshasa et qui a attribué le numéro CS/1031/BGV/NSE.MA/94 ; laquelle association regroupe tous les BAKONGO que l’on compte par millions et s’emploie résolument à la défense des intérêts de sa province et de la Nation congolaise. Il avait demandé et obtenu auprès de l’autorité urbaine d’organiser une marche pacifique, le 29 mars prochain pour protester contre les injustices dont le Bas-Congo pourrait faire l’objet dans le partage des responsabilités au terme du Dialogue intercongolais. Son franc-parler, ses prises de positions en rapport avec le dossier BUNDU DIA KONGO lui ont valu beaucoup d’ennemis dans les milieux du pouvoir.
Sa remise en liberté ne doit pas tarder, afin d’éviter davantage de frustrer les Ne-Kongo; avec ce que cela pourra comporter comme conséquence sur le plan national, en ces temps où le pays se fraye le chemin de la réconciliation de ses filles et fils.
Les organisations de Défense des Droits Humains sont invitées à apporter leur contribution pour mettre fin à l’infortune sans cause du Président National de l’ASSBAK, Monsieur Bernard NSEKA MAKINU.
Fait à Kinshasa, le 25 mars 2003
bahm@un.org
Le Chargé de Communication de l’ASSBAK
NSEKA LOMBI
“GATA DI NGEYE MANKONDO MA NKETO LONGO”
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
«ASSOCIATION DES BAKONGO » (LES NE-KONGO)
réf. 018/N.S. M.T.Z/2003 reconnue par le ministère de la justice N°just/cab. MSN/20/207/94, enregistrée sous le n°F.
92/3003, Hôtel de Ville de Kinshasa. Sous le numéro
CS/1031/BGV/NSE.MA/94. Villa n°675 Cité Maman Mobutu
COMMUNE DE MONT-NGAFULA
KINSHASA/R.D.C.
Transmis copie pour information à :
· Au Ministre de l’Intérieur
· Au Ministre de la Justice et Garde des Sceaux
· Au Ministre des de Droits Humains
· Au Procureur Général de la République
· Au Procureur près la Cour d’Ordre Militaire
· A l’Inspecteur Général de la Police
· Au Bureau des Nations Unies sur les Droits de l’Homme
· Au Facilitateur du Dialogue intercongolais
· Au Médiateur du Dialogue intercongolais
· Au Nonce Apostolique
· Au Président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo
· Au Président de l’Eglise du Christ au Congo Congo
· A Son Eminence le Chef spirituel de l’Eglise Kimbanguitse
· A Son Excellence le Chef spirituel de l’Eglise ECUSE
· A Son Excellence le Chef spirituel de l’Eglise Bundu dia Kongo
· A Son Excellence le Chef spirituel de l’Eglise Kimbanguitse
· Au Président National du CALCC
· A Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur des Etats-Unis
· A Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la Belgique
· A Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la France
· A Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de l’Afrique du sud
· A Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur d’Angola
· A Son Excellence Monsieur le Président du MDD
· A Son Excellence Monsieur le Président du PCR
· Aux Professeurs Ne-Kongo
· A Son Excellence Monsieur le Gouverneur de la Ville
· Au Directeur Général de l’ANR
· Au Directeur provincial de l’ANR
· A Madame Justine MPOYO KASA-VUBU, Présidente Nationale du MD
· Au Bourgmestre de la Commune de Bumbu
· A Maître MPUATI NGOMA
· A Maître LANDU MPOLO NENE
· Aux Notables Ne-Kongo
· A Son Excellence Monsieur LOKA Ne-Kongo
· Aux Membres de l’ABAKO (Tous)
· A la Famille du Défunt Président KASA-VUBU
Excellence Monsieur le Président de la République
Démocratique du Congo
A Kinshasa/Gombe
Objet : Enlèvement de Monsieur NSEKA MAKINU
Président national de l’ASSBAK
Excellence Monsieur le Président de la République,
Avec toute notre déférence.
Nous venons, par la présente, saisir votre grandeur afin que vous vous penchiez sur le problème qui vient de bouleverser l’Association des Bakongo, ASSBAK, en sigle, notre structure, avec l’enlèvement de notre Président National, en la personne de Monsieur Bernard NSEKA MAKINU ; enlèvement intervenu le lundi 24 mars 2003, vers 21h30, par sept hommes bien armés dont quatre étaient habillés en tenue militaire, se trouvant dans une Jeep non immatriculée.
Il convient, Excellence Monsieur le Président de la République, de tracer à votre particulière attention la trame des événements, dont la sinistre apothéose est l’enlèvement pour une destination inconnue de Monsieur NSEKA.
En effet, l’ASSBAK, fidèle à sa tradition et à ses objectifs, a voulu commémorer le 34ème anniversaire de la mort du feu Président KASA-VUBU, dans le strict respect de l’ordre public et de la loi en vigueur dans notre pays. L’autorité urbaine, contactée le 19 mars dernier, avait autorisé la tenue de la cérémonie, laquelle devait revêtir un caractère religieux (dont copie en annexe), à l’instar de celle organisée par d’autres compatriotes en l’Eglise Notre Dame du Congo, à Lingwala ; la nôtre devait avoir lieu dans l’Eglise de la Communauté Baptiste du Congo-Ouest (CBCO) de BUMBU.
Alors que les membres de l’ASSBAK et les invités commençaient à remplir les lieux, la police est intervenue, sur instigation de l’autorité, pour disperser l’assistance, avant même que la cérémonie n’ait commencé. Au cours de cette descente, la police a interpellé le Président NSEKA qu’elle a emmené au Commissariat. Il sera relâché quelques heures plutard, sous la pression des milliers des membres de l’ASSBAK qui ont préféré accompagner leur président.
Curieusement, en rentrant chez lui, accompagné de quelques-uns de ses membres, le Président NSEKA se verra enlevé par des inconnus, dont les motivations ne sont pas connues.
Excellence,
Dans la mesure où la République démocratique du Congo, notre cher et beau pays, est en train de se frayer le chemin de la réconciliation nationale de ses filles et fils, nous considérons que des actes comme celui-ci sont de nature à saboter l’effort de pacification du pays que vous avez toujours consenti. Aussi, nous voyons-nous obligés de venir auprès de votre grandeur, en votre qualité de Magistrat suprême et Garant de la Nation, de demander à ceux qui détiennent Monsieur Bernard NSEKA MAKINU de le libérer, afin d’éviter davantage de frustrer les Ne-Kongo, avec ce que cela pourra comporter comme conséquence sur le plan national.
Nous comptons sur votre Excellence, et vous prions d’agréer, l’expression de nos considérations patriotiques.
Donné à Kinshasa, le 25 mars 2003
Pour l’ASSBAK,
NSEKA LOMBI.