Position du PCBG par rapport à la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement dans le Sud-Kivu et le Nord-Kivu

Excellence Monsieur le Président de la République ;
Avec l’expression de nos sentiments patriotiques

Honorable Président de l’Assemblée Nationale ;
Honorables Membres du Parlement ;
Excellences Membres du Gouvernement de la République ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chef des Missions Diplomatiques ;
Excellences Messieurs les Gouverneurs des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu ;
Honorables Messieurs les Présidents des Assemblées Provinciales ;
Honorables Députés Provinciaux du Sud-Kivu et du Nord-Kivu ;
Excellences Messieurs les Membres des Gouvernements Provinciaux du Sud-Kivu et du Nord-Kivu ;
Mesdames, Messieurs, Distingués Invités,

Permettez-nous d’abord de rendre hommage à l’Eternel Dieu, Maître des Temps et des Circonstances, pour avoir permis la tenue de cette rencontre et à qui nous exhortons que cette Conférence se passe selon sa suprême volonté et non selon les calculs et les combines politiciens.

Certes, le Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance voudrait, par cette occasion, encourager le Chef de l’Etat pour sa ferme conviction placée dans cette Conférence en vue de mettre fin à la guerre qui ravage les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, mais il reste à savoir si les auteurs des hostilités dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, notamment le Rwanda et dans une certaine mesure l’Ouganda ainsi que les puissances extérieures qui le poussent, comprendront, en définitive, qu’en construisant la paix ensemble avec nous, nous gagnerons tous ensemble, par contre, en nous engageant tous dans la logique des confrontations armées, nous perdrons globalement.

Certes, le PCBG est fondamentalement engagé pour la restauration de la paix, le rétablissement de la sécurité et le développement des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu en particulier et de la République Démocratique du Congo en général, mais il demeure inquiet sur les conséquences néfastes que susciterait l’éventuel échec de cette Conférence où l’on risque de se pencher rien qu’aux prétextes des hostilités en ignorant délibérément leurs causes profondes.

Certes, le Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance voudrait contribuer au succès de la Conférence, en évitant de jouer la politique de la chaise vide, ou de jouer le rôle de figurant, moins encore, de cautionner la réalisation d’un plan machiavélique préétabli, mais notre doute demeure par rapport à l’efficacité de cette Conférence si elle ne pourrait inclure toutes les différentes forces politiques et sociales ayant des assises dans les deux Provinces et leur permettre de s’exprimer librement en faisant les diagnostics des causes profondes des hostilités et leurs propositions des pistes de solution avant de poursuivre les travaux en ateliers ou en commissions thématiques pour approfondir les différentes questions soulevées dont les termes des références ne peuvent provenir que des déclarations de différentes sensibilités, au lieu de se contenter des termes des références élaborés à partir de Kinshasa par un Comité Organisateur commué en différents organes de la Conférence, non élus par les participants, mais désigné par ordonnance présidentielle, avec toutes les conséquences pour les organes de la Conférence de ne répondre que du Chef de l’Etat et non de la Conférence.

Certes, le PCBG fait partie de ceux qui pensent que pour le Chef de l’Etat, cette conférence permettra de mettre fin à la guerre, mais que pour les adversaires du Peuple Congolais, cette Conférence servira de prétexte pour intensifier les hostilités et accroître la pauvreté de la population, au cas où ils n’y trouveraient pas leur compte. Nous espérons que cette conférence ne pourrait pas être le lieu de crucification de la RDCongo devant les pressions de certaines puissances extérieures «pyromanes», se faisant pourtant passer pour des «sapeurs pompiers».

Certes, le Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance est, de part sa doctrine politique, partisan du dialogue permanent entre les gouvernants et les Gouvernés, chaque fois que l’intérêt supérieur de la Nation l’exige, mais nous demeurons sceptique sur la crédibilité de cette Conférence qui risque de présenter les populations victimes des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu comme responsables de leur propre insécurité, faute de se soumettre aux exigences de leurs bourreaux, à savoir le Rwanda et certaines puissances extérieures, au lieu de s’attaquer à ses véritables causes, d’une part, et, d’autre part, le PCBG exprime sa préoccupation sur la légitimité de la Conférence au cas où ses résultats feraient , peu après, l’objet de contestation par la population.

Certes, il n’existe pas de problèmes majeurs liés à la cohabitation entre les différentes tribus autochtones du Kivu d’une part, et, d’autre part, entre celles-ci et les différentes communautés, soient-elles nationales ou celles des immigrés, mais la question sur la nationalité des immigrés rwandais et burundais est devenue non seulement une question tabou, mais aussi un problème de sécurité pour le Kivu et la Nation toute entière qu’elle mérite de retenir toute l’attention des Conférenciers,en particulier, et, de tous les Congolais en général, au lieu de la traiter avec légèreté, au risque de porter atteinte à l’avenir de la République. La Constitution n’est pas une Bible que l’on ne peut pas amender lorsque l’une de ses dispositions pose problème.

Certes, d’aucun ne doute qu’en optant pour la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, l’Exécutif de la République Démocratique du Congo est tombé dans le piège du Rwanda et de ses alliés occidentaux qui se serviraient de cette Conférence pour justifier que la situation d’insécurité dans ces deux Provinces est exclusivement dues aux problèmes de cohabitation entre les différentes tribus autochtones et les Communautés du Kivu, d’une part, et, d’autre part, à la présence des groupes armés locaux et étrangers, mais en réalité la fin de cette guerre ne sera possible qu’ en neutralisant les véritables auteurs des hostilités notamment par la traduction de l’ex Général Nkundabatware et ses Maîtres du Rwanda à la Cour Pénale Internationale, d’une part, et, d’autre part, le désarmement volontaire ou forcé de la milice de l’ex-Général Nkundabatware par les Forces Armées de la RDCongo appuyées par la Mission des Nations Unies au Congo, en sigle « MONUC », avec une forte présence des casques bleus issus des Pays alliés de la République Démocratique du Congo pendant la guerre d’agression à savoir l’Angola, le Zimbabwe et la Namibie; le rapatriement vers le Rwanda des Interahamwe et les Ex-FAR et/ou la recherche d’ un pays d’asile pour les hutus rwandais non génocidaires qui s’opposeraient à retourner dans leur Pays; la formation rapide d’une véritable Armée Nationale intégrée comprenant les Forces Armées de la RDCongo, les EX-Forces Armées Zaïroises et les Forces Mai-Mai capables de dissuader les Forces Armées des Pays voisins de l’Est de la République Démocratique du Congo et de gérer dans la transparence les moyens mis à sa disposition; l’extirpation des soldats rwandais infiltrés au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo; et, enfin, la mise sur pieds d’une politique de coopération internationale mutuellement avantageuse consistant à un mariage judicieux d’intérêts entre ceux de la RDCongo et ceux des différents partenaires extérieurs.

Certes le Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance s’inquiète que cette Conférence ne soit réduite à une Table Ronde Intercommunautaire, au point de confondre les Tribus et les Communautés des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, sachant bien que ces Tribus particulièrement ne peuvent aucunement pas être réduites à des Communautés dans leurs Provinces respectives d’origine, d’une part, et d’autre part, que cette Conférence ne soit pas un guet-apens, un piège tendu aux enfants du Kivu, ces victimes de l’injustice et de la méchanceté humaine, ces affamés de la paix qui risqueraient fort malheureusement de se constituer en proie, comme un petit poisson devant un appât sur l’hameçon jeté dans l’eau par le pécheur, mais devant le devoir patriotique par chaque congolais de défendre l’intégrité des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, en particulier et de la RDCongo en général, toute politique d’auto-colonisation de la République Démocratique du Congo par certaines puissances extérieures en se servant des Congolais, après avoir consenti le sacrifice de plus de six millions de pertes en vies humaines, dans le cadre de la résistance contre l’agression étrangère de notre pays jusqu’à ce jour, aucune trahison ne sera pardonnée.

Certes, la Conférence de Goma a pour mandat officiel de rassembler tous les fils et filles du Sud-Kivu et du Nord-Kivu en vue de se réconcilier avec leurs bourreaux pour construire la paix, la sécurité et jeter les bases du développement de ces deux Provinces, mais la désignation des membres du CNDP dans les organes directeurs de la Conférence constitue une reconnaissance officielle de ce mouvement politico-militaire, pourtant créé en violation de la Constitution de la République, avec toutes les conséquences qu’elle devient une parties aux négociations et non un invité à la Conférence, cette dernière est une forme de négociation d’autant plus que les solutions aux problèmes débattus à son sein résultent des négociations entre les Parties prenantes. Cela étant, le PCBG doute que le CNDP et le RCD majoritaires dans les différents organes de la Conférence, tout en sachant bien de qui ils répondent, se soumettraient aux mandats restrictifs de la Conférence tels que repris dans les deux ordonnances présidentielles relatives à l’institution de la Conférence et à la désignation des membres de ses organes, ainsi que dans le message d’ouverture du Chef de l’Etat lu par le Ministre d’Etat en charge de l’Intérieur, Sécurité et de la Décentralisation, sans exiger leur participation dans la gestion du pouvoir. Le PCBG pense qu’après avoir qualifié l’ex-Général Nkundabatware de criminel, et livré ses paires à savoir Thomas Lubanga et le Général Germain Katanga à la Cour Pénale Internationale, le Gouvernement de la République ne devrait plus s’embourber dans une Conférence qui n’aura profité qu’à l’ex-Général Nkundabatware et à ses Maîtres, en espérant en vain de mettre fin, par cette voie, à la guerre. De même, le PCBG s’inquiète de l’efficacité des résultats de la Conférence, si cette dernière ne pourrait pas aborder ni recommander aux Institutions de la République la révision de certains articles de la Constitution, alors que lors de la campagne référendaire sur le projet de la Constitution, les partisans du «OUI» poussaient la population à voter ledit projet en promettant de réviser les articles problématiques dès la première session parlementaire. D’ailleurs le Professeur Pierre Dejans de l’Université de Liège, concepteur de la proposition du projet de notre Constitution, a déclaré sur la chaîne de Télévision Antenne A, au cours du dernier trimestre 2007 lors de son séjour à Kinshasa, que la Constitution de la RDCongo, élaborée pour des fins électoralistes, mériterait d’être amendée compte tenu des exigences du contexte actuel. Ce qui augure pour la Conférence des solutions non durables en voulant esquiver des problèmes réels à la base des hostilités dans les deux Provinces, considérant que les causes de l’insécurité et du sous-développement du Sud-Kivu et du Nord-Kivu devraient faire l’objet d’un diagnostic sans complaisance par les Conférenciers eux-mêmes à travers les déclarations des différentes forces politiques et sociales, lesquelles seraient complétées par les travaux en ateliers.

La somme des « certes », d’une part, et des « mais », d’autre part, constituent la problématique de la Conférence sur la paix, la sécurité et le développement des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu.

Notre contribution s’explique donc par le fait que d’informer aux participants les enjeux en présence pour leur permettre de décider en responsables, de s’assumer car sans information, les participants risqueraient de s’attaquer aux effets et aux prétextes de la guerre, ce qui serait une distraction, au lieu de se pencher sur ses causes fondamentales. Le Gouvernement de la République devra veiller à ce que les intérêts supérieurs de la Nation priment sur toute autre considération politicienne, au risque d’en assumer toutes les conséquences, notamment le divorce avec les Populations du Kivu.

Permettez-nous de dire un mot sur la notion des négociations pour éviter aux uns et aux autres de se faire rouler dans la farine comme lors du Dialogue Intercongolais à Sun City, en Africaine du Sud, où les participants s’étaient contentés de leur positionnement politique au lieu de défendre la République. C’est à partir de Sun City que la question de nationalité devait déjà trouver la réponse. Il faut bien le savoir que même si le RCD pouvait prétendre poursuivre avec la guerre, mais il ne régnerait pas sur les Congolais, à défaut de les reconnaître comme une force de libération. Aujourd’hui le Kivu déchante en disant : «Avant Sun City, égal après Sun City». De même, «Avant les élections, égal après les élections.»

Pour Roger Fisher et William Ury avec Bruce Patton, respectivement Avocat, Professeur de droit et de négociation à la Harvard Law School et Directeur de Harvard Negociation Project, Diplomé de Yale et Harvard, Cofondateur du Harvard Project et, enfin, Avocat et Directeur Adjoint du Harvard Negociation Project, tous auteurs de l’ouvrage intitulé « Comment réussir une négociation ? », publié aux Editions du seuil, Paris, 1982, nous sommes tous des négociateurs.
En effet, les négociations sont un moyen d’obtenir des autres ce que l’on désire. C’est une forme de communication bilatérale destinée à produire un accord entre les gens qui possèdent à la fois des intérêts communs et des intérêts opposés.

Les tactiques classiques communément utilisées dans les négociations laissent trop fréquemment les gens mécontents, épuisés ou brouillés les uns avec les autres, quand ce n’est pas les trois à la fois.

Devant un dilemme, deux voies classiques semblent s’ouvrir et se combattre dans les négociations :

1) Le négociateur « doux» veut éviter les conflits entre les personnes. Il est prêt à toutes les concessions pour parvenir à un accord. Mais à force de chercher une solution à l’amiable, il s’en sort avec un sentiment amer d’avoir été exploité et de s’être laissé avoir. Tel fut le comportement de la composante Gouvernement au Dialogue Intercongolais. Cette attitude risque encore de se répéter avec toutes les conséquences sur le dos des Congolais. Cette stratégie est aussi celle que certaines Puissances extérieures et la MONUC conseillent à la RDCongo d’adopter en brandissant les problèmes humanitaires, qu’elles n’avaient jamais brandie lorsqu’il s’agissait de la guerre d’agression puisque dirigées à ce temps là contre Mzee L.D. Kabila.

2) Le négociateur « dur», c’est-à-dire partisan de la manière forte, Celui-ci envisage toutes les situations comme un affrontement de volonté. Pour lui, le camp qui aura adopté les positions les plus extrêmes et les défendre avec le plus d’obstination aura toutes les chances de l’emporter. Il tient absolument à gagner et par conséquent à susciter en face de lui des réactions d’une égale dureté qui l’épuiseront par la suite, en le laissant à court d’arguments et finiront par détériorer les relations avec son vis-à-vis. Tel fut le comportement de l’Opposition armée au Dialogue intercongolais. Nous doutons que le Rassemblement Congolais pour la Démocratie, sigle RCD, aura changé de stratégie pour négocier. C’est pourquoi, nous prévenons à tous les Congolais à cette Conférence, en paraphrasant Son Excellence l’Archevêque François-Xavier Maroyi dans son message à l’Ambassadeur de France qui disait : « Que la population de l’Est de la RDCongo, qui n’a jamais trahi, ouvre l’œil et le bon comme dans le passé. L’ennemi est là.».

C’est dans ces conditions qu’a été conclu l’Accord Global et Inclusif pour la gestion de la Transition, lequel n’était ni judicieux, ni efficace pour concilier les attentes des Parties en conflits dont les conséquences furent la gestion difficile de la Transition, aboutissant sûrement à l’organisation des élections, sans résoudre les causes fondamentales de la crise congolaise, ni mettre fin aux hostilités dont les cas illustratifs sont entre autres les massacres du Bas-Congo, les trois guerres entre la garde républicaine et la garde du Vice-Président de la République Jean-Pierre Bemba, à son temps et la poursuite des hostilités dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu.

Pour pallier aux insuffisances de ces deux méthodes classiques de négociation, Roger Fisher et consort préconisent la négociation raisonnée, celle-ci permet d’être «dur» quant aux questions débattues, c’est-à-dire au fond, mais d’être «doux» avec les négociateurs eux-mêmes. Ce type de négociation permet d’éviter le trucage et les attitudes théâtrales. Elle permet d’obtenir ce que l’on est en droit d’attendre sans perdre sa dignité, ni menacer celle d’autrui. Elle favorise l’honnêteté et la bonne foi des négociateurs tout en les protégeant contre une éventuelle exploitation de cette honnêteté et de cette bonne foi par un adversaire déloyal.

Par rapport aux conflits, il convient de noter ce qui suit :

1) Toute négociation sur les positions des parties en conflit doit être évitée.

a) Dans ce cas, les négociateurs aboutissent à un compromis à l’issu d’un marchandage pur et simple, sans résoudre l’objet du conflit et avec le risque de voir le problème resurgir à l’issue d’une certaine période donnée;

b) Toute négociation doit en bonne justice répondre aux trois critères suivants :
• Permettre d’aboutir à la conclusion d’un accord judicieux, en supposant qu’un il sera possible ;
• Son efficacité ;
• Sa capacité d’améliorer ou de ne pas compromettre des relations entre les parties en présence.

c) Un accord judicieux répond aux intérêts légitimes des parties. Dans la mesure du possible, il résout les conflits d’intérêt équitablement. Il est durable et tient compte des intérêts de la Communauté ;
d) Le marchandage sur des positions ne satisfait pas aux trois critères définis ci-dessus. Il ne permet pas d’aboutir à l’amiable à un accord judicieux conclu en toute efficacité.

2) Les discussions sur les positions ne permettent pas d’aboutir à un accord judicieux ;
3) La discussion sur les positions est dépourvue d’efficacité ;
4) Les discussions sur les positions compromettent les relations existantes ;
5) Lorsque les parties en présence sont nombreuses, les négociations sur les positions sont pires encore ;
6) Enfin, la gentillesse ne constitue pas une réponse à la résolution d’un conflit.

En faisant cette brève présentation sur les négociations, c’est pour nous rassurer mutuellement que nous voulons nous parler en toute sincérité, dans l’espoir d’identifier ensemble les causes profondes à l’origine des hostilités dans nos deux Provinces et décider ensemble de les résoudre par la réconciliation, dans la vérité et le pardon, pour les faits dont il s’établirait que nous sommes co-auteurs, d’une part, et, d’autre part, de combattre l’ennemi commun, dans le cas où celui-ci serait identifié en dehors de nos tribus ou communautés aussi bien congolaises qu’étrangères du Kivu.

Nous sommes très heureux que Dieu vienne de donner à nos différentes tribus autochtones et communautés d’immigrés du Kivu l’opportunité de se parler entre elles. Nous nous sommes accusés mutuellement auprès des puissances extérieures, mais la plupart de nos accusations ont été fondamentalement mensongères. C’est ici l’opportunité pour nous tous de nous parler en nous regardant dans les yeux, pour prouver à nos invités nationaux et étrangers à cette conférence la véracité de nos multiples plaintes que nous n’avions cessé de leur présenter à tout contact. Beaucoup de fausses vérités ont été utilisées par les uns pour diaboliser les autres. En effet, il n’y a pas un ange parmi nous, d’un côté, ni un diable, de l’autre côté. Toutefois, il y a certainement dans toutes nos tribus et nos communautés du Kivu des personnes habitées par l’Esprit de Dieu et d’autres personnes habitées par celui du diable.

Nous espérons que la Communauté Internationale valablement représentée à cette conférence sera à mesure de comprendre que les populations du Kivu n’ont pas un agenda caché contre la Communauté des Banyarwanda (en français Rwandais) du Kivu dont ceux du Sud-Kivu se faisant abusivement appelés «Banyamulenge» depuis 1976. Nous connaissant réciproquement, nous espérons que nous nous dirons la vérité, dans l’amour et la dignité, car personne ne sera à mesure de mentir sans qu’il soit démenti sur le champ. Quatre à six millions de vies humaines perdues de suite de ces hostilités sont si importantes que chacun de nous devra tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de sortir un mot. Nous attendons de chacun des participants une contribution significative pour le succès de cette conférence.

Pour clore cette introduction, nous voudrions lever l’équivoque ou la confusion sur l’usage abusif des mots « Communauté Banyamulenge » et « Communautés du Sud-Kivu ou du Nord-Kivu » par rapport aux Tribus autochtones de ces deux Provinces. En effet, les «tribus autochtones» ne portent pas le nom de «Communauté» lorsque elles se trouvent dans leurs Provinces d’origine. Les membres de Tribus autochtones du Sud-Kivu ou du Nord-Kivu tout comme des autres Provinces du Pays ne sont appelées communautés que lorsqu’elles se trouvent en dehors de leurs provinces respectives d’origine. A titre d’exemple, l’on parle de la Communauté Shi vivant à Kinshasa, de la Communauté Nandé de la Province Orientale ou encore la Communauté Nandé de France. Mais, on ne dira jamais : « Communauté Nandé de Butembo » ou la « Communauté Nandé du Nord-Kivu », ou encore la « Communauté Bembe du Sud-Kivu » parce que dans ce cas, les Nandés ou les Bembe concernés se trouvent dans leurs Provinces d’origine.
Et la question, c’est de savoir pourquoi les Banyarwanda du Sud-Kivu s’appellent-ils tout en étant au Sud-Kivu « membres de la Communauté Banyamulenge», s’ils prétendent que le Sud-Kivu est leur Province d’origine, c’est-à-dire s’ils se reconnaissent faire partie des populations autochtones du Sud-Kivu? Avez-vous déjà entendu parler de la Communauté «Banyamulenge» du Rwanda, dans le cas où ses membres ne trouveraient au Rwanda ? Cependant, il existe la Communauté Congolaise du Rwanda à laquelle ne s’affilient jamais les membres de la Communauté «Banyamulenge» puisqu’une fois au Rwanda, les Banyamulenge sont des Rwandais. Ainsi donc, pour les étrangers résidant en RDCongo, l’on parle plutôt de la Communauté Rwandaise ou Banyarwanda ou encore «Banyamulenge», de la Communauté Libanaise, de la Communauté Chinoise, de la Communauté Sénégalaise, de la Communauté Belge, etc.

Après cette brève introduction sur les négociations, permettez-nous de vous présenter, Honorables, Excellences, Mesdames et Messieurs, notre contribution à cette conférence sur la paix, la sécurité et le développement des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu que nous articulons autour de trois points précédés d’une introduction et clôturés par une conclusion. Il s’agira à savoir: des fondements de la guerre dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, des manifestations des hostilités et de la misère populaire, et, enfin, nos propositions des pistes de solution en vue de sécuriser, de pacifier et de développer les Provinces concernées.

I. DU FONDEMENT DE L’INSECURITE ET DE LA PROBLEMATIQUE AU DEVELOPPEMENT DANS LES PROVINCES DU NORD-KIVU ET DU SUD-KIVU.-

1.1. De causes fondamentales de l’insécurité et sous développement

1º. Controverse sur la question de nationalité entre les populations autochtones et les immigrés rwando-burundais. Par rapport à cette question, il se dessine dans cette salle deux positions à savoir celle des Banyarwanda qui se déclarent être des Congolais d’origine et celle des Autochtones Congolais qui leur récusent ce statut, puisque les connaissant très bien en tant que Rwandais ou Burundais immigrés en RDCongo;

2º. Ambitions expansionnistes du Rwanda et de l’Ouganda respectivement sur les Provinces Congolaises du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et d’une partie de la Province Orientale, avec l’appui de certaines puissances occidentales pour la création d’une République, sous l’hégémonie tutsi, constituée du Rwanda, du Burundi, des Provinces Congolaises du Sud-Kivu, du Nord-Kivu, de la Province Orientale et, enfin, de la partie ougandaise frontalière avec le Rwanda ;

3º. Convoitise des ressources naturelles de la RDCongo par les pays voisins de l’Est et les puissances extérieures ;

4º. Présence des groupes armés locaux et étrangers opposés les uns aux autres notamment les Interahamwe du MRND et ex-Forces Armées Rwandaises, en sigle ex-FAR, la milice Interahamwe Rasta, la milice du Général Nkundabatware, certains groupes incontrôlés des Mai-Mai, etc semant la désolation auprès de la population par leurs tueries, viols des femmes, incendies des maisons, pillages des richesses, etc.

5º. Problèmes de gouvernance de l’Etat Congolais caractérisés par notamment le régionalisme, l’injustice, l’impunité, la corruption, la non répartition équitable des richesses du pays entre les Provinces et l’extrême pauvreté de la population, faiblesse du Gouvernement caractérisé par un leadership fort , l’effondrement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, l’absence de l’unité de commandement tant au niveau de l’autorité civile, politique qu’au niveau de l’armée , de la police que des services de sécurité;

1.2. Des motifs ou prétextes de l’insécurité

1°. Menace de la sécurité du Rwanda par la présence des Interhamwe du MRND, des Ex-FAR et le Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda ( FDLR) dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu ;

2°. Besoin de sécurisation des immigrés tutsis par le Général Rwandais Nkundabatware contre les Interahamwe du MRND et les Ex-FAR «réfugiés» clandestins dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu ;

3°. Problèmes de transfert en RDCongo des Rwandais expulsés de la Tanzanie se trouvant dans des camps des transits au Rwanda, mais présentés par l’ex Général Nkundabatware comme étant des Congolais;

4°. Méconnaissance par les populations du Sud-Kivu et du Nord-Kivu de la nationalité congolaise d’origine aux Banyarwanda ainsi que le refus de reconnaître aux «Banyamulenge» le droit au sol.

II. DE L’ETAT DES LIEUX ET DES MANIFESTATIONS DE L’EXECUTION DU PLAN DE DESTABILISATION DE LA RDCONGO A TRAVERS LE SUD-KIVU ET LE NORD-KIVU.-

2.1. Des controverses sur la question de la nationalité et des relations entre différentes tribus et communautés.

2.1.1. Des relations entre différentes tribus et communautés dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu

Coexistence pacifique entre toutes les tribus du Sud-Kivu, d’une part, et d’autre part, entre celles-ci et les différentes communautés aussi bien congolaises qu’étrangères établies dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu sans distinction de race, de religion, ni de nationalité.

2.1.2. De la controverse sur la nationalité des «Banyamulenge» et des autres immigrés rwandais et burundais dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu

Le PCBG voudrait donner des précisions suivantes pour des résolutions constructives à prendre pendant la Conférence par rapport à cette problématique:

1º. Problématique de la Communauté «Banyamulenge»

a) Selon Vangu Mambweni, cité par le Pasteur Théodore Ngoy, dans son ouvrage : « L’accord de Lusaka et la Paix en RDC : Une autre lecture» publié aux éd. CEERBIPAB, 2002, à la page 132: il souligne ce qui suit :« La dénomination Manyamulenge a été prononcée pour la première fois en 1976 par feu Gisaro Muhoza, ancien député élu de la circonscription électorale d’Uvira dans le Sud-Kivu. Des intellectuels Tutsi tels Mrs Jérôme Gapangwa d’Uvira Mgr Kanyamachumbi et Ngabo de Goma ont ensuite repris cette imposture et l’ont répandue dans l’opinion publique par leurs multiples écrits.

La dénomination Banyamulenge a été créée à partir d’un village congolais Mulenge, une localité du groupement de Kigoma, dans la Collectivité-Chefferie de Bafuliru d’Uvira, Province du Sud-Kivu. C’est en 1921, avant le découpage territorial que l’autorité coutumière de bafuliru avait installé un petit groupe d’éleveurs , des immigrants Tutsi originaires du Rwanda, qui seront rejoints beaucoup plus tard dans les années 40 et 50 par des immigrés Tutsi en provenance du Rwanda. Depuis 1976 donc la dénomination « Banyamulenge» désigne les immigrés Tutsi (et sans doutes leurs descendants), transplantés dans les territoires de Mwenga (sur les hauts plateaux de Minembwe, de Kabombo) et d’Uvira (sur les hauts plateaux de Bafuliru et de Bijombo). Une autre infime partie d’immigrés était installée sur les hauts plateaux de Muhizi dans la Zone rurale de Mwenga. Les Zaïrois, aujourd’hui Congolais ont donc été surpris de voir que les Tutsi installés de la même manière dans d’autres territoires notamment ceux de Kalehe, d’Idjwi, de Walungu et de Kabare au Sud-Kivu de Rutshuru, de Masisi, et de Walikale au Nord-Kivu, ainsi que dans ceux de Kalemie et de Moba au Katanga, s’appeler, eux aussi « Banyamulenge» depuis la guerre déclenchée par eux dans l’ex Zaïre, en septembre 1996 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu».

Le Professeur Belge Jean-Claude Willame, auteur du livre intitulé : « Banya-Rwanda et Banyamulenge violences ethniques et gestion de l’identité du Sud-Kivu», éd. L’Harmattan, 1997 cité par Mukulumanya wa N’Gate Zenda dans le problèmes « Banyamulenge dans le Kivu (article de presse) et repris par le Pasteur Théodore Ngoy dans son ouvrage ci-haut cité à la page 133, reconnaît aussi que le terme «Banyamulenge» utilisé aujourd’hui pour qualifier les populations d’origine rwandaise au Sud-Kivu méridional est totalement inconnu pendant la période coloniale. Plus loin, il ajoute littéralement que l’appellation « Banyamulenge» ne renvoie d’ailleurs pas à un nom ethnique, mais bien à ceux qui sont de Mulenge, « une petite bourgade située au Sud-Kivu». En effet, ce village est situé à 20 km de Lemera, Chef-lieu de la Collectivité-Chefferie de Bafuliru, une tribu autochtone du Territoire d’Uvira. Le mot «Banyamulenge» est le pluriel de «Munyamulenge» veut dire originaire de Mulenge;

b) Parlant de ce qu’il qualifie de «phénomène Banyamulenge» ou l’invention des réfugiés rwandais, Monsieur Honoré Ngbanda Nzambo décrit en ces termes dans son livre intitulé : «Crimes organisés en Afrique Centrale », publié aux Editions Duboiris, Paris, 2004, pp 282-299: «Le phénomène dit « Banyamulenge» est certes l’élément central des conflits armés qui embrasent aujourd’hui toute la région des Grands Lacs. C’est l’instrument principal dont s’est servi le Président rwandais Paul Kagame, avec le soutien de ses complices, pour élaborer toute sa stratégie politico-militaire dans cette région».

c) D’après Monsieur Honoré Ngbanda pp 283-285, il écrit : «Les conflits ethniques entre Tutsi et Hutus a prouvé l’exode des Tutsi-Rwandais dans les années 1959 et 1962 vers la République Démocratique du Congo, la Tanzanie et l’Ouganda. En effet, par sa lettre du 3 juillet 1965, Monsieur Robert Bosshard, chargé de mission auprès de l’Office du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés a adressée au Gouverneur de la Province du Nord-Kivu pour lui demander l’autorisation d’installer provisoirement les Rwandais dans la Province du Kivu.
Ce document est, selon Monsieur Honoré Ngbanda, la preuve sans équivoque du statut de réfugiés de ces Rwandais et de leur accueil dans la région par Monsieur Robert Bosshard».

(..) «La majorité des réfugiés rwandais accueillis Goma et transférée par le HCR dans la région du Kivu a été installée dans le site de « Mulenge» dont elle tirera frauduleusement l’identité plus tard».

(…) «Un Communiqué officiel de l’administrateur de l’ONU adressé « aux réfugiés rwandais de Lemera, Mulenge et de Katobo» dont nous publions la copie en annexe, constitue une autre preuve historique irréfutable sur les origines de Banyamulenge. Ce Communique stipule, à la page 285 de l’ouvrage susdit de Monsieur Honoré Nbganda ce qui suit: « Vous avez obtenu asile au Congo à condition que vous ne vous occupiez en aucune façon de politique. Si quelqu’un vient solliciter votre appui, vous devez répondre qu’en tant qu’étrangers, réfugiés et hôtes de la République Démocratique du Congo, vous ne pouvez pas, VOUS NE DEVEZ PAS prendre part à quelque mouvement politique que ce soit».

Toujours à la page 285, «ces deux documents démontrent suffisamment non seulement le statut des Rwandais arrivés sur le sol congolais depuis 1959, mais ils nous prouvent que c’est bien le HCR qui les a conduit dans la localité de Mulenge dont ils prétendent être originaires depuis des temps immémoriaux. Il est fort probable que le HCR a choisi le site de Mulenge pour que ces réfugiés tutsi-rwandais y réjoignent leurs frères qui, auraient traversé la frontière à l’époque coloniale vers les années 1924 pour s’y installer Et même dans ce cas, ces rwandais devraient garder logiquement leur identité rwandaise et non prétendre provenir d’une ethnie « Mulenge» qui n’existe pas».

En effet, la RDCongo ne compte que quatre ethnies à savoir les Bantous, les Nilotiques, les Pygmées et les Soudanais.

d) Toutes les études historiques, et ethnologiques sur le Congo ne montrent nulle part trace d’un peuple du Congo dénommé « Banyamulenge». Les études scientifiques les plus sérieuses ont démontré que dans cette région du Congo et un peu partout ailleurs, les peuples s’identifiaient généralement aux langues qu’ils utilisent et non aux lieux où ils résident. Si nous examinons les noms des tribus de la région du Kivu dont prétendent être originaires les soi-disant « Banyamulenge», nous constaterons que toutes les tribus environnantes obéissent à cette règle. Ainsi à titre d’exemples, au Sud-Kivu, les Babembe s’identifient à leur langue kibembe, les Bashi au mashi, les Bahavu au kihavu, les Barega au kirega, les Bafulero au kifuliro ; au Nord-Kivu, les Bahunde s’identifient à leur langue au kihunde, les Banandés au kinandé. Et si nous allons au-delà des frontières du Kivu, il se dégage la même appréhension : les Bangala de l’Equateur s’identifient à la langue lingala, les Baluba du Kasaï s’identifient au Tshiluba, les Lunda du Katanga s’identifient au Karunda, les Bakongo par le Kikongo, les Batetela par le Kitetela. En dehors de nos frontières, les flamands en Belgique s’identifient à leur langue le flamand, les Français s’identifient au Français, les Allemands à l’allemand, les Chinois au chinois, les Rwandais au kinyarwanda, les Barundi au kirundi, etc.

D’où est venue la confusion des Banyamulenge ? Tantôt ils s’identifient au site de résidence au lieu de leur langue à l’instar des autres tribus de la région, tantôt, ils se trouvent sans Chefs coutumiers ou traditionnels, tantôt, ils n’ont pas de territoire traditionnel propre, tantôt ils n’ont pas de références dans les archives coloniales à l’instar des tribus congolaises, tantôt ils n’ont pas entretenu de rapports administratifs avec l’autorité coloniale en tant que peuples colonisés. Les Banyamulenge sont vraiment un phénomène historique unique en son genre.

e) Nous nous demandons aussi comment les «Banyamulenge» étaient–ils parvenus à parler le kinyarwanda alors que ne se trouvant pas à la frontière avec le Rwanda ni avec le Burundi ? Les Banyamulenge habitent dans des villages lointains des Collectivités respectives des Bafulero, de Babembe, et des Bashi tels que Minembwe, Rurambo, Bijojo, Kahya, Igaze, etc. Il se fait que ces villages se trouvent être très éloignés à plus de 100 km de la frontière de la RDCongo avec le Rwanda et le Burundi. Or, entre les Banyamulenge et le Rwanda, il y a encore les Bafulero, les Bashi et les Babembe qui ne parlent pas le Kinyarwanda. La question c’est de savoir jusqu’à quand, les politiciens Banyamulenge cesseront de mentir à la Communauté Internationale qu’ils sont congolais d’origine ?

L’Encyclopédie du Congo-Belge donner avec toutes les précisions le nombre de tribus identifiées en RDCongo si bien que le «Banyamulenge» tout comme les Banyarwada ne s’y retrouvent pas en tant que tribu congolaise.

f) Le PCBG partage avec le Compatriote Honoré Ngbanda le fait que les «Banyamulenge» auraient du se faire identifier par la langue «kinyamulenge», qui malheureusement n’existe pas. Par contre leur langue les identifient comme étant plutôt les « Banyarwanda» parce qu’ils parlent «kinyarwanda». Nulle part, il n’a existé au Congo-Zaire-Congo, une ethnie ou tribu des «Banyamulenge». D’ailleurs les «Banyamulenge» ne se reconnaissent pas comme une ethnie ni comme une tribu, mais plutôt comme une Communauté. Pour Honoré Ngbanda, il souligne en disant qu’il est important que ceux qu’on appelle frauduleusement « Banyamulenge» soient correctement identifiés, soit comme des « Banyarwanda», soit comme des «Tutsi-Rwandais», soit comme des « Rwandais» tout court, avant d’examiner le problème de leur statut. C’est une question de probité morale et d’honnêteté intellectuelle. Dans tous les pays du monde, on exige aux postulants des déclarations honnêtes et correctes sur leur identité d’origine avant de leur accorder la nationalité demandée. Pourquoi devrait-il en être autrement en RDCongo ? C’est ce mensonge sur l’existence d’une ethnie imaginaire, qui serait la cinquième ethnie de la RDCongo, sachant bien que la RDCongo en comptait seulement quatre jusqu’avant la guerre de l’AFDL en 1996.

g) Dans le même ouvrage de Monsieur Honoré Ngbanda à la page 290, il reprend l’allocution du Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur Me Kamanda wa Kamanda devant le Parlement de Transition, répondant à la question des parlementaires zaïrois sur l’origine et la nationalité des banyamulenge :« De prime abord, je voudrais préciser que les néologisme « Banyamulenge» désigne un groupe de réfugiés rwandais, installés sur la colline de Mulenge, qui se trouve en Collectivité de Bafuliro, Zone d’Uvira au Sud-Kivu. C’est en 1977 que ce terme a été utilisé par les Tutsi du Sud-Kivu pour se distinguer des autres et faire croire à l’existence d’une tribu distincte, et cacher ainsi leur origine rwandaise. Et cela malgré les objections des habitants de Mulenge qui sont des Bafuliro et des Bavira. C’est d’ailleurs la même démarche que l’on observe au Nord-Shaba où d’autres Tutsi d’immigration récente, situés surtout dans la localité de Vyura en Zone de Moba, sous-région de Tanganyika et qui s’appellent « Banyavyura.»

h) Devant le même Haut Conseil de la République, Parlement de Transition, l’Honorable Député et Mwami de Bafuliro, le Chef Coutumier Ndare Simba fit une révélation de taille dans sa déclaration en ces termes : « Mulenge est une localité de chez moi. L’ancêtre de cette montagne est un pygmée et son nom est Mulenge. Comment pouvez-vous expliquer qu’un Tutsi puisse avoir un ancêtre pygmée ?» Passant par la suite à une argumentation scientifique, il soutint : « J’ai fait à peu près dix ans en Europe. Et j’ai été inscrit à la Sorbonne, Paris IV. Pendant ce temps, j’en ai profité pour lire un certain nombre de livres d’histoire. J’ai réussi à trouver toutes les tribus du Zaïre. Oui ! Le Belge a pris soin de faire cela! Mais sauf les soi-disant « Banyamulenge». Dans sa conclusion, le Mwami Simba dit : « Je lance un défi à la communauté internationale et à tous ceux qui soutiennent les Tutsi qui sont des Rwandais pour envahir notre pays et pour falsifier notre histoire. Je lance alors un défi que la tribu « Banyamulenge» n’existe pas dans aucun livre d’histoire de 1800 à 1967. Et si par hasard, on trouvait le nom de Banyamulenge dans un livre d’histoire de cette époque-là, je reviendrais ici mes chers collègue, au moins moi, j’aurai le courage de quitter le HCR-PT ! Je vous remercie.»

i) Le Mwami Ndare Simba est un grand Chef coutumier de la Collectivité de Bafulero, Collectivité dont les «Banyamulenge» prétendent être originaire. Le Mwami Ndare Simba devrait donc être le Chef Coutumier des Banyamulenge, s’ils étaient des Bafuliro. Le mot «Mwami», c’est le titre du Chef Coutumier qui veut dire «Roi» à l’époque précolonial ou Chef coutumier d’une Chefferie depuis l’époque coloniale jusqu’aujourd’hui.

j) Au cours d’une mission de la Commission Vérité et Réconciliation, en sigle CVR, à Uvira au mois de juin 2005, pour sensibiliser la population à accepter le retour des Banyamulenge bloqué dans le territoire neutre entre les frontières congolaise de Kavinvira et celle burundaise de Gatumba, après le massacre des certains d’entre eux dans le camps de réfugiés par le Front National pour la Libération, en sigle FNL/Palpe-hutu, l’un des Experts de la CVR faisant partie des notable «Banyamulenge» membres de la délégation, s’adressa au Mwami Ndare Simba au cours d’une réunion d’échange avec les sages d’Uvira présidée par Monsieur Musimwa Bisharhwa, aujourd’hui Président National du PCBG, mais à ce temps-là Premier Rapporteur Adjoint de la CVR, en lui demandant ce qui suit :« Mwami, pourriez-vous nier d’être mon Mwami ?» Et le Mwami Ndare Simba lui répondit en disant : « Non, c’est moi votre Mwami». En d’autres termes, cet ami que le PCBG respecte beaucoup pour son franc parler et avec qui nous espérons jouer un rôle déterminant pour la réconciliation des Tribus autochtones et Communautés Banyarwanda du Kivu, dont la famille habite à Rurambo, un des village des Bafuliru, considère que le Mwami Ndare Simba est aussi son Mwami pour les avoir accueillis dans sa Collectivité-chefferie des Bafuliru.

k) Le PCBG fait remarquer que, malgré le fait que certains Royaumes ou Empires précoloniaux se soient vus partager en 1885 à la Conférence de Berlin entre deux ou trois Etats coloniaux distincts, aucune source historique, même orale, ne renseigne sur l’existence d’une tribu ou d’un Royaume des «Banyamulenge» ayant fait l’objet de partage entre deux pays de la Région Africaine des Grands Lacs. En d’autres termes, l’Administration coloniale belge n’a pas répertorié une tribu des «Banyamulenge» sur le territoire Congolais et plus particulièrement dans le Sud-Kivu. C’est plutôt le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, en sigle le HCR, qui détenait le répertoire des réfugiés rwandais et burundais du Sud-Kivu, alors que dans le Territoire de Masisi au Nord-Kivu , il y avait des transplantés rwandais.

Et dans le cas où ce «Royaume» des «Banyamulenge» aurait existé, quelles seraient ses limites géographiques ? Quels étaient leurs voisins pour les localiser et dans quelles conditions a-t-il disparu pour qu’au moment de l’organisation de l’administration coloniale belge, cet hypothétique royaume des «Banyamulenge» ne se soit pas retrouvé sur la liste des entités territoriales précoloniales répertoriées et placées désormais sous la politique l’administration indirecte. Comment les «Banyamulenge» peuvent-ils expliquer leur omission de la liste des entités politico-administratives indigènes pendant quatre-vingt ans par l’Autorité Coloniale Belge au point d’échapper ainsi à son contrôle ?

l) C’est vrai que la RDCongo a toujours engagé des ressortissants rwandais, sur la base de fortes pressions extérieures, dans ses institutions politiques y compris dans l’Armée, la Police Nationale et même dans les Services des Renseignements. Déjà pendant la période coloniale, il y a eu des transplantés rwandais dans les Masisi pour travailler dans les plantations des Colons Belges. Cette même opération s’était effectuée pour le Katanga où les Rwandais partaient pour travailler dans les mines. Pour le cas de Monsieur Bisengimana Rwema, celui-ci fut un étudiant rwandais inscrit à l’Université Lovanium. Il devint, sous pression de la Belgique, le Directeur de Cabinet du Président Mobutu pendant plus de dix ans. Cependant, le Rwandais Bisengimana a fini selon certaines sources par solliciter sa petite nationalité, pendant qu’il n’était plus aux affaires. Quant à Monsieur Gakwaya et le Général James Kaberebe, respectivement Greffier Principal à la Cour Suprême de Justice en RDCongo et Chef d’Etat Major Général des Forces Armées Congolaises sous Mzee L.D.Kabila, tout en étant Chef d’Etat Major Général Adjoint de l’Armée Patriotique Rwandaise. Repartis au Rwanda, les deux personnalités sont devenues jusqu’à ce jour respectivement Procureur Général de la République et de Chef d’Etat Major Général de l’Armée Patriotique Rwandaise.

m) Juste après la chute du régime d’Habyarimana au Rwanda en 1994, le Représentant du Zaïre auprès du PNUD à New York est devenu le Représentant du Rwanda à ce même poste. Vous vous rappellerez que le tout premier Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale de Mzee L.D. Kabila se faisait accueillir à l’Aéroport de Zaventem en Belgique par l’Ambassadeur du Rwanda en lieu et place de celui de la RDCongo. C’est après son passage à l’Ambassade du Rwanda, qu’il se rendait à l’Ambassade de la RDCongo. Et les conséquences sont bien connues de tout le monde.

n) Nous voulons dire qu’il n’existe pas en RDCongo une ethnie des «Banyamulenge», mais plutôt une communauté des immigrés rwandais, auto-proclamés « Banyamulenge». De même, les «Banyamulenge» n’ont ni Collectivité-Chefferie ou Secteur propre, ni Chef Coutumier, ni langue propre jusqu’à ce jour. Même en République Sud-Africaine, les Blancs n’ont pas cachés leurs origines ni leur langue. Pourquoi les politiciens «Banyamulenge» veulent cacher leurs origines alors que nos grands-parents, nos parents et nous-mêmes les avions accueillis au Kivu en qualité des réfugiés? De même, il existe une contradiction entre les politiciens «Banyamulenge» et certaines personnalités sociales de la même communauté sur la question relative à leur origine.

o) Pendant la Colonisation Belge, les Congolais avaient la nationalité Belge. Tous les immigrés rwandais au Congo-Belge étaient identifiés comme des étrangers. A l’accession de la RDCongo à sa souveraineté internationale, les Congolais ont perdu la nationalité belge au profit de la nationalité congolaise d’origine. Aucune loi ou accord n’a pu attribuer aux immigrés rwandais la nationalité congolaise. A cette occasion, les immigrés rwandais et burundais du Congo-Belge étaient toujours restés des étrangers.

p) Au moment de la prise du pouvoir au Rwanda par le FPR, presque toutes les familles des «Banyamulenge» du Sud-Kivu avaient vendu la plupart de leurs biens pour rejoindre, disaient-elles, leur terre promise. Pendant leur guerre de conquête du pouvoir au Rwanda, chaque famille tutsi rwandaise en exil avait envoyé au moins un enfant sur le front militaire pour soutenir l’Armée Patriotique Rwandaise. En plus de l’envoi de leurs enfants au titre de leurs efforts de guerre, ces familles soutenaient financièrement cette guerre. Nous sommes au Kivu et chacun de nous connaît les noms de nos amis Rwandais qui prestaient dans différents services de nos Provinces respectives et qui ont décidé de retourner dans leur pays d’origine.

q) Toujours respectant leur agenda, les Rwandais de l’AFDL avaient pour mission de détruire toutes les archives compromettantes les concernant, surtout celles relatives à leur immigration et celles relatives aux dossiers de leur nationalité. C’est ainsi qu’ils firent installer les bureaux de la Présidence de la République au Palais de la Nation afin de détruire les annales parlementaires.
r) A l’Université Libre de Butare au Rwanda, le Général James Kabarebe avait déclaré en 2002 qu’il n’existe pas de «Banyamulenge» Congolais, et ce, en présence de Me Azarias Ruberwa Manywa, Président du RCD. Pour James Kabarebe, tous les Banyamulenge sont des Rwandais et ceux qui se déclarent être des Congolais ne le font que pour de raisons alimentaires.

s) De même, en juin 2004 au cours d’une réunion des sages d’Uvira à l’Estagrico, un Général «munyamulenge» prit la parole avant la fin de celle-ci pour déclarer que les «Banyamulenge» sont des Rwandais d’origine.

t) Au cours du mois de juin 2007, un ancien Président des «Banyamulenge» de la Ville de Bukavu en 1998, réagissant à la position de notre Parti sur les questions de l’heure, s’agissant de la nationalité des «Banyamulenge» écrit : «Nous les Congolais d’origine rwandaise (…)» Nous avions salué sa sincérité sur l’origine de sa communauté et le PCBG demeure convaincu que c’est dans la vérité, l’humilité, l’amour et le pardon que les Tribus autochtones du Kivu et leurs hôtes, les communautés des immigrés Banyarwanda parviendront à une résolution équitable de leur «différends» passant par la réconciliation, la cohabitation et une vision commune de l’avenir.

2º. De la question de la nationalité des «Banyamulenge»

Le Pasteur Théodore Ngoy, dans son ouvrage intitulé : « L’accord de Lusaka et la Paix en RDC : Une autre lecture», 2ème éd. CERBIPAB, Kinshasa, 2002, à la page 127, écrit :
« En effet, à l’époque de l’Etat Indépendant du Congo, le décret du 27 décembre 1892 attribuait en son article 1er la nationalité congolaise de façon restrictive. Celle-ci était acquise par tout individu né au Congo des parents congolais». La naturalisation était prévue et organisé de façon personnelle.

(…) En 1908, le Congo devint une colonie belge. En conséquence, la nationalité décrite ci-haut fut supprimée, car les indigènes acquéraient d’office la nationalité belge du fait de l’annexion en vertu du droit international. Par contre les rwandais et burundais dont les territoires étaient sous tutelle belge était exclu de la nationalité belge».

Citant son compatriote Vangu Mambweni, dont nous regrettons sa disparition précoce, dans son ouvrage intitulé « Guerre Préméditées en Région des Grands Lacs, Rôles tentacules du Tutsi International Power en RDC», éd. Médias Pour la Paix, Kinshasa, 2000., cité par CERBIPAD, 2002, Me Théodore Ngoy écrit ce qui suit à la page 129 :

«Bien que, certains rwandais tel que Bisukiro et Nzamukwereka ont fait partie de la délégation du Kivu à la Table Ronde en 1960, cette Table Ronde a posé le principe de laisser au nouvel Etat indépendant la latitude de déterminer la nationalité congolaise par une loi de la manière suivante :«Le Congo dans ses frontières actuelles constituera à partir du 30 juin 1960 prochain un Etat indépendant dont les habitants auront aux conditions que la loi déterminera, une même nationalité de sorte que, bien que des ressortissants rwandais aient participé à la Table Ronde de Bruxelles et même à des élections suivant les dispositions de l’Ordonnance législative nº 25/554 du 6 Novembre 1959 accordant le droit de participer aux élections à certains ressortissants du Rwanda-Urundi à des conditions très restrictives et précises, ceux-ci n’étaient pas éligibles au plan national ; ils étaient bien distingués des Congolais placés dans les mêmes conditions que les Belges».

Le Président Mobutu signe, sur proposition de son Directeur de Cabinet, le Rwandais Barthélemy Bisengimana Rwema lui imposé par la Belgique, après ses études à l’Université Lovanium de Kinshasa où il fut le Président des Etudiants Rwandais, l’ordonnance-loi nº71/020 du 20 mars 1971 dont l’article unique disposa que « les personnes originaires du Rwanda-Urundi établie au Congo à la date du 30 juin 1960 sont réputées avoir la nationalité congolaise».

Devant cette ordonnance-loi, la réaction des autochtones du Kivu fut naturellement très violente. C’est ainsi que le Comité Central du MPR, Parti-Etat, fut obligé de faire élaborer par le Parlement la Loi nº 81/002 du 29 juin 1981 abrogeant la Loi nº 72/002 du 5 juin 1972 spécialement son article 15 qui accordait collectivement la nationalité zaïroise à certains groupes d’étrangers au Zaïre.

Dans un mémorandum adressé au Secrétaire Général des Nations Unies le 20 juin 1981 sous le couvert de Monseigneur Ngabo, l’Evêque de Goma, alors que la loi nº 81/002 du 29 juin 1981 sur la nationalité n’était pas encore promulguée, les signataires dudit mémorandum firent savoir que la RDC était leur patrie de fait et de droit. Ils furent référence à l’histoire pour montrer que le Mwami Rwabugiri du Royaume du Rwanda avait conquis les Zones de Goma, Rutshuru, Walikale, Masisi, Kalehe et Idjwi dans les Sous Régions (Districts) du Sud-Kivu et du Nord-Kivu. Ce qui a permis aux ressortissants rwandais de s’y installer jusqu’à estimer leur nombre à plus de 2 millions d’habitants dans ces zones. Ils firent également remarquer que grâce à leur influence grandissante dans le pays, certains membres de leur communauté occupaient des postes de première importance. Ils avaient reconnu par leur lettre que c’est grâce au soutien personnel de Son Excellence Mobutu Sese Seko, qu’une loi sur la nationalité globale fut promulguée en 1972 et qui leur recommandait le droit à la citoyenneté zaïroise.

Les signataires dudit mémorandum signalent qu’avec la montée de l’opposition interne à leurs intérêts et à leur influence, Mobutu dut se passer de promesses leur faites de sauvegarder leurs intérêts en s’inclinant devant la décision d’Etat ayant force de loi prise par le Comité Central du Mouvement Populaire de la Révolution en date du 8 juin 1981 et qui abrogea purement et simplement la loi de 1972 qui reconnaissaient d’une manière collective la nationalité zaïroise aux ressortissants rwandais.

Les concernés avaient informé le Secrétaire Général des Nations Unies sur leur opposition à la procédure individuelle de demande de la petite ou de la grande naturalisation. Ils se plaignaient contre cette procédure alors qu ils étaient déjà intégrés dans la grande famille de 26 millions des zaïrois. C’est ainsi qu’ils avaient pris les précautions de consulter le Président Habyarimana du Rwanda pour intervenir auprès de son Homologue Congolais le Président Mobutu. Vers la fin, ils revendiquaient l’organisation d’un referendum sous l’égide des Nations Unies et de l’Organisation de l’Unité Africaine dans les zones de Goma, Rutshuru, Walikale, Masisi, Kalehe et Idjwi pour constituer un Etat à part qui aura sollicité sa reconnaissance internationale. Le mémorandum est signé « Pour les populations originaires du Rwanda au Zaïre» Ugirashebuja Stanislas, Gahima Pierre, Gitera Ambroise, Nkorota Jean-Baptiste et Cyimenyi Nepmy Cène.

Il faut noter que des expressions façonnées de toutes pièces notamment « Tutsi Congolais», «Congolais d’expression rwandaise», ou «Banyamulenge» sont véhiculées par la presse occidentale pro-rwandaise dans le but d concourir à la création d’ un Etat autonome dans le Kivu . Pour Vangu Mambweni, cité par le Pasteur Théodore Ngoy à la page 132 de son ouvrage précité, «l’obtention de la nationalité congolaise par les «Banyamulenge» ou les Banyarwanda serait le tremplin pour la revendication d’un droit à l’autodétermination Tutsi au Congo».

Le Président L.D. Kabila avait signé un décret-loi nº 197 du 29/01/1999, modifiant et complétant la Loi nº 87/002 du 24 juin 1981 qui fut signé sur la nationalité congolaise.

En parcourant les huit premiers articles de l’Accord de Lemera ( il s’agit de l’Hôtel Lemera du Rwanda et non de Lemera d’Uvira dans la Province du Sud-Kivu), Mme Claudia Mcelroy, productrice de Télévision pour la chaîne anglaise SKY TV à Londres, nous révèle dans son ouvrage intitulé « In Search of the power» ( c’est-à-dire à la recherche du pouvoir), comment la question de nationalité avait retenu l’attention des membres fondateurs de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, en sigle AFDL, en ce sens qu’à son article 7, l’Accord de Lemera stipule ce qui suit : « La nationalité congolaise sera accordée collectivement aux camarades Banyamulenge et aux autres populations d’origine rwandaise établies au pays avant la date de l’indépendance de notre pays (le 30 juin 1960)» ;

Dans une correspondance adressée en date du 21 Mars 1998 à Mgr Ngabo Jérôme Archevêque de Goma, avec copies réservées aux familles Ngezayo et Rwakabuba dont objet : « suite réservée à la délégation», le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux Monsieur Mwenze Kongolo souligne à son deuxième paragraphe ce qui suit : « Connaissant le dévouement de votre communauté pour l’installation du pouvoir en place, l’Autorité Suprême, ferme et fidèle à ses promesses vous assure que l’Armée rwandaise ne vous délaissera sans que la nationalité et l’intégration toujours compromise ne deviennent de gré ou de force une réalité».

En parcourant notre Constitution, vous trouverez que les articles 9, 10 et 217 rencontrent les respectivement les préoccupations de l’Accord de Lemera en ses articles 2, 4, et 7. Par contre, les articles 1, 3, 5, 6 et 8 de l’Accord de Lemera ont trouvé leur début d’application sous le régime de Mzee Laurent Désiré Kabila.

Pour permettre de comprendre les enjeux sur cet Accord de Lemera, lequel nous semble-t-il serait toujours en vigueur, le PCBG a jugé mieux de mettre en relief respectivement les articles 9, 10 et 217 de la Constitution de la République et les huit premiers articles de l’Accord de Lemera tels que publiés par Mme Claudia Mcelroy. Il s’agit :

Pour la Constitution :

Article 9 :
L'Etat exerce une souveraineté permanente notamment sur le sol, le sous-sol, les eaux et les forêts, sur les espaces aérien, fluvial, lacustre et maritime congolais ainsi que sur la mer territoriale congolaise et sur le plateau continental.

Les modalités de gestion et de concession du domaine de l'Etat visé à l'alinéa précédent sont déterminées par la loi.

Article 10 :
La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec aucune autre.

La nationalité congolaise est soit d'origine, soit d'acquisition individuelle.

Est Congolais d'origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la République Démocratique du Congo) à l'indépendance.

Une loi organique détermine les conditions de reconnaissance, d'acquisition, de perte et de recouvrement de la nationalité congolaise.

Article 217 :
La République Démocratique du Congo peut conclure des traités ou des accords d'association ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté en vue de promouvoir l'unité africaine.

Quant à l’Accord de Lemera :

Article 1 :
Il est créé, en ce jour du 23 octobre 1996 à l’Hôtel Lemera, une Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo qui sera soutenue par les forces de l’AFDLA.

Article 2 :
Le sol et le sous-sol congolais appartiennent à l’Alliance.

Article 3 :
L’Alliance devra demeurer une institution de l’Etat canalisatrice de l’idéologie de libération.

Article 4 :
Prêchant le panafricanisme, l’Alliance s’engager à céder 300 kilomètres aux frontières congolaises, à l’intérieur du pays, pour sécuriser ses voisins ougandais, rwandais et burundais contre l’insurrection rebelle.

Article 5
Dès que l’Alliance aura la victoire, une rétribution spéciale sera allouée aux Alliées. Sa détermination est de la compétence de l’instance supérieure de l’Alliance.

Article 6 :
Tous les politiciens des années soixante en RDC et ceux ayant collaboré avec le régime de Mobutu seront mis en retraite politique.

Article 7 :
La nationalité congolaise sera accordée collectivement aux camarades Banyamulenge et autres populations d’origine rwandaise établies au pays avant la date de l’indépendance de notre pays (le 30juin1960).

Article 8 :
L’Anglais et le Swahili devront concurrencer le Français dans l’espace linguistique de notre pays.

Le Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance fait observer que dans toute la lutte des Banyarwanda ainsi que du «Pays-centre du Centre des décisions», la question de nationalité est la condition absolue pour la mise en route de leur plan de balkanisation de la RDCongo, à défaut de la recoloniser et de la contrôler globalement.

Le PCBG voudrait attirer l’attention des participants à la Conférence sur le Kivu de ne pas confondre les Banyarwanda, c’est-à-dire les Rwandais immigrés en RDCongo, avec les Congolais d’expression rwandophone, lesquels sont des Congolais de souche. Cette catégorie des Congolais vit exclusivement dans le Territoire de Rutshuru. Ils sont en majorité des Hutus, bien que l’on y comptait une dizaine des familles Tutsi notamment celle de Rwakabuba Shinga, qui elle est Tutsi, mais congolaise d’origine, malgré ses accointances avec les immigrés rwandais de son ethnie.

La question de nationalité des« Bantamulenge» et des autres immigrés au Kivu doit être traitée au sein de cette conférence comme un sujet de sécurité compte tenu de sa corrélation avec les ambitions expansionnistes du Rwanda et son plan réel d’annexion des Provinces du Kivu, sur instigation de certaines puissances occidentales bien identifiées. La première guerre déclenchée en octobre 1996 était due entre autres à la revendication de la nationalité congolaise par les «Banyamulenge». Devant le refus de Mzee Laurent Désiré Kabila de leur reconnaître la nationalité congolaise d’origine, contrairement à ses promesses antérieures, considérant judicieusement qu’il s’agissait d’une question d’ordre administratif plutôt que politique, d’une part, et d’autre part, devant sa méconnaissance de tous les contrats conclus, avant son accès au pouvoir, avec certaines multinationales occidentales pour contrôler les richesses de la RDCongo, le lobby tutsi décida avec l’appui de leurs alliés occidentaux, de déclencher une deuxième guerre à partir du 2 Août 1998, appelée « Opération Short Cut», c’est-à-dire «Opération raccourci», sous-prétexte d’une guerre pour la démocratisation de la RDCongo, alors que les mobiles étaient tout autre et que Mzee L.D.Kabila avait déjà mis sur pieds un plan de démocratisation de la RDCongo en deux ans.

Il faudra que le Monde entier retienne que le Kivu n’est pas xénophobe quand il s’oppose à l’acquisition de la nationalité congolaise d’origine par un immigré. Le Peuple du Kivu s’engage à accompagner administrativement tout immigré et à forte raison les membres des Communautés rwandaise et burundaise en RDCongo qui exprimeraient le besoin d’acquérir la nationalité congolaise. Le PCBG s’emploiera, quant à lui, pour leur intégration au sein de la Société Congolaise. Ce que le Kivu refuse à jamais , c’est l’octroi de la nationalité congolaise d’origine à des étrangers puisqu’ils ont pris les armes ou puisqu’ils ont conclu l’Accord de Lemera avec certains ressortissants congolais, sans ignorer que c’était un «Accord des dupes», n’engageant que leurs signataires.

En effet, toute tentative de reconnaissance, par crainte, de la nationalité d’origine à des étrangers conduirait ipso facto à leur reconnaître également leurs droits au sol acquis en leur donnant le visa de magouiller avec certains compatriotes pour proclamer leur autodétermination sur le Kivu, c’est-à-dire un Etat autonome sous l’hégémonie des Banyamulenge dans lequel les Kivutiens d’origine seront traités comme des esclaves à l’instar des Hutus du Rwanda.

Aux Conférenciers de comprendre qu’une erreur de votre part n’engagerait que vous seuls avec tous les risques de conduire inéluctablement à une guerre civile, dans la mesure où la plupart de participants à cette conférence n’ont aucun mandat du Peuple et ceux qui en ont ne peuvent l’exercer qu’au sein de leurs Institutions respectives, ou alors seront-ils obligés de démissionner pour laisser au Peuple Congolais des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu la possibilité de se choisir des nouveaux dirigeants et représentants au sein des Institutions de la République.

En examinant l’article 10 de la Constitution, le PCBG fait observer qu’à l’adoption du projet de la Constitution en Décembre 2005 par le Peuple Congolais et sa promulgation par Son Excellence Monsieur le Chef de l’Etat en février 2006, non seulement la loi sur la nationalité a été abrogée par l’article 10 alinéa 4 de cette même Constitution, mais aussi que l’alinéa 3 du même article est devenu sujet à controverse faisant de la RDCongo le pays de tous et de personne. La révision de cette disposition constitutionnelle s’impose pour autant qu’elle porte atteinte à l’intégrité de la RDCongo.

Face à la controverse sur la nationalité congolaise d’origine dont les «Banyamulenge» du Sud-Kivu et les autres Banyarwanda du Nord-Kivu prétendent détenir, il est donc clair que cette question soit négociée raisonnablement afin d’éviter de verser dans le sentimentalisme stérile et par ricochet dans des «négociations des positions» considérant que cette question touche à la fois aux émotions et à la dignité aussi bien pour des Congolais que pour des immigrés rwandais et des autres résidant dans notre Pays. Sans prendre garde et en voulant plaire à un adversaire têtu, il y aurait de hauts risques de voir notre cher Pays, tant convoité, passé aussi facilement entre les mains des étrangers.

Le PCBG voudrait que quiconque dispose des preuves sur l’appartenance des «Banyamulenge» aux Tribus autochtones du Kivu de bien vouloir les exhiber. Car la crise est très profonde sur cette «question d’identité» qu’elle ne peut trouver une issue que par le rétablissement de la vérité. Les Congolais de l’Est ne sont pas de malades mentaux en sacrifiant jusqu’à ce jour plus de six millions de vies humaines pour défendre une fausse cause. Le Kivu est en effet le témoin oculaire de l’arrivée des premiers Banyarwanda en RDCongo. Personne ne peut tromper le Kivu sur la nationalité d’origine des Banyamulenge.
Notons cependant qu’une confusion avait été introduite délibérément par l’Assemblée Nationale de la Transition dans le projet de la Constitution aujourd’hui en vigueur en remplaçant à son article 10 le mot «tribu» par le mot «ethnie», lequel est introuvable dans toutes les Constitutions antérieures de notre Pays, contrairement au mot « tribu » qui y était consacré à chaque fois. En faisant cela, cette Assemblée Nationale ne pouvait-elle pas se rendre compte que cette disposition constitutionnelle consacrait une nationalité transfrontalière d’origine en faveur de tous les ressortissants des Pays voisins, pour autant que la nationalité congolaise d’origine est reconnue à toute personne appartenant à l’une des ethnies dont les personnes et le territoire ont constitué ce qui est devenu le Congo en 1960 ? Cela dénote à suffisance la traîtrise qui animait cette Assemblée parce que sachant bien que tous les pays limitrophes partagent avec la RDCongo les quatre ethnies dont il est question dans la Constitution. Ce qui veut dire que lorsqu’un Rwandais ou un Soudanais appartenant à l’une des quatre ethnies de la RDCongo se trouve dans son pays, il a la nationalité d’origine de son pays, mais dès qu’il entre en RDCongo, il devient congolais d’origine. Cette disposition constitutionnelle est de nature à porter atteinte à la souveraineté de la RDCongo.

C’est pourquoi nous demandons instamment à la présente Conférence d’exiger au Parlement de la République la révision de l’article 10 de la Constitution, pour l’intérêt supérieur de la Nation Congolaise, car notre Peuple se reconnaît à travers les tribus plutôt que par rapport aux ethnies.

Pour votre mémoire, le Sénat de la Transition à qui il revenait le mandat de rédiger le projet de Constitution de la Troisième République avait clairement réglé cette question de nationalité. Et par l’occasion, il retenait le mot tribu en lieu et place d’ethnie.

Il ne serait pas surprenant si demain les Mbororo revendiquent à leur tour la nationalité congolaise d’origine.

Chers Compatriotes, si vous menez des investigations vous trouverez que chaque rwandais immigré en RDCongo a, ce qui est d’ailleurs normal, sa famille élargie au Rwanda. Ainsi, il y a des personnes bien connues de presque nous tous qui sont des Rwandais lorsqu’ils sont au Rwanda et se réclament Congolais lorsqu’ils sont en République Démocratique du Congo et pourtant la double nationalité n’est pas consacrée dans notre pays. Et même si elle existait en RDCongo, il y’aurait sûrement une procédure légale pour pouvoir faire usage de cette double nationalité.

A titre illustratif, voici un cas concret : nous connaissons deux Rwandais qui étaient jusqu’en 2006 Procureur de la République Rwandaise à Nyanza, pour le premier, et, pour le second, fonctionnaire dans l’Administration Rwandaise, mais curieusement au cours de la même année, lors des échéances électorales en RDCongo, ces deux sujets rwandais s’étaient retrouvés comme Candidat Député National à Fizi, pour le premier, et, pour le second, Candidat Député Provincial à Uvira. Tous ayant perdu aux élections, ils se retrouvent actuellement et respectivement Ministre Provincial au Sud-Kivu et Vice-Ministre au sein du Gouvernement Central. Quel paradoxe ?

Le PCBG est en possession, sur bande vidéo, des déclarations faites par certains membres de la Communauté dite « Banyamulenge», lesquels dénoncent la voie suicidaire poursuivie par leurs frères instrumentalisés par le régime de Kigali. Nos interlocuteurs ont souligné leur volonté de vivre en paix avec les Congolais comme par le passé. Ils reconnaissent leur origine rwandaise ou burundaise, mais souhaiteraient devenir des Congolais si possible. Pour eux, ce n’est ni la nationalité ni le Territoire de Minembwe qui les intéressent davantage, mais plutôt la coexistence pacifique avec les tribus autochtones et l’obtention de certaines facilités administratives notamment un centre pour Examen d’Etat, un bureau d’Etat-Civil à Minembwe et la réhabilitation de la route Minembwe- Fizi et Minembwe-Uvira. Nos interlocuteurs «Banyamulenge» pacifistes dénoncent le fait que leur Communauté est utilisée par certains de leurs enfants, instrumentalisés par le Rwanda, comme un fonds de commerce pour se faire des positions politiques dans les Institutions politiques ou dans des Entreprises publiques en leurs défaveur.

Pour permettre aux Banyarwanda immigrés en RDCongo membres du RCD de surmonter l’obstacle que présentait l’article 7 de la Constitution rwandaise, lequel liait par le sang leur appartenance à la nationalité rwandaise d’origine, celui-ci fut modifié et adopté par référendum du 26 mai 2003, juste après la promulgation de l’Accord de Sun City sur la gestion de la Transition en RDCongo, et confirmée par l’arrêté nº 772/14.6/2003 du 2 juin 2003 de la Cour Suprême de Justice du Rwanda. Cet article stipule ce qui suit:

« La nationalité rwandaise d’origine ne peut être retirée. Nul ne peut être privée de sa nationalité ni du droit de changer de nationalité. (…)Les personnes d’origine rwandaise et leurs descendants ont le droit d’acquérir la nationalité rwandaise s’ils la demandent.»

Dans le cadre de l’Accord de Nairobi du 09 Novembre 2007, le Rwanda est parvenu à faire adopter une clause engageant le Gouvernement de la RDCongo à octroyer la nationalité congolaise aux hutus rwandais dits «non génocidaires». Le PCBG dénonce avec la dernière énergie cette disposition de l’Accord de Nairobi et demande à la Conférence de recommander au Gouvernement d’y renoncer sans détour. Nous reviendrons sur cette question dans le point que nous consacrons aux « ambitions expansionnistes du Rwanda sur le Kivu

Il faudra qu’à la fin de cette Conférence, nous nous réconcilions autour de cette question de nationalité, et là le PCBG interpelle la croyance et l’engagement spirituelle en Christ de certains parmi les leaders politiques «Banyamulenge» pour défendre la Vérité par crainte à Dieu et pour leur dignité en considérant que le reste n’est que vanité des vanités. Par la suite, le PCBG s’engage de prendre le leadership pour l’intégration des «Banyamulenge» et le renforcement de la cohabitation pacifique entre les membres de la «Communauté Banyamulenge» et les Tribus autochtones du Kivu, en particulier, et tous les Congolais en général. Il n’ y aura pas de réconciliation entre les Tribus autochtones du Kivu et les immigrés rwando-burundais au Kivu sans se montrer humble en reconnaissant leur appartenance respective à leurs Nations d’origine et d’exprimer la volonté d’acquérir la nationalité congolaise.

De même, il faudra savoir que devant la résistance patriotique et l’opposition des populations autochtones du Kivu à reconnaître aux Banyamulenge la nationalité congolaise d’origine, ces derniers, c’est-à-dire les «Banyamulenge» finiront par sortir perdant dans ce dossier, dès qu’ils se verront abandonner tôt ou tard par leurs sponsors occidentaux, après que ces derniers auront compris qu’ils avaient été trompés et qu’ ils ne peuvent pas continuer à soutenir les crimes commis au Kivu notamment les viols des femmes par la présence des Rwandais déguisés en Congolais ou en Interahamwe. Un adage Shi dit : « Faites alliance avec un arbre que vous ne saurez pas abattre ». C’est le conseil que le PCBG donne aux membres de la Communauté Banyamulenge.

Si le Gouvernement de la RDCongo pourrait adopter la stratégie de «négociation douce» avec les Banyarwanda, il n’en sera pas le cas pour les populations autochtones du Kivu qui mettraient en évidence les acquis de la «négociation raisonnée». La question de nationalité mérite d’être résolue équitablement dans l’intérêt des Parties.

Depuis la promulgation de la Constitution, le Gouvernement de la RDCongo n’a pas, pour lever l’équivoque, publié jusqu’à ce jour la liste actualisée des Tribus Autochtones éligibles à la nationalité congolaise d’origine. De même, depuis l’Etat Indépendant du Congo jusqu’à la Transition issue de l’Accord global et Inclusif, les Autorités au pouvoir ont veillé à la sauvegarde de la nationalité congolaise d’origine. Cette situation était surtout dictée par la nécessité de sécuriser la République Démocratique du Congo face aux convoitises extérieures de ses ressources naturelles, aux ambitions expansionnistes des pays voisins et à la menace de son intégrité territoriale.

C’est vrai que certains étrangers ont voté et d’autres ont été élus, mais cela ne leur confère pas pour autant la nationalité congolaise, en considérant que tout s’était passé sous le diktat de la Communauté Internationale, sans régler le vrai problème. Il faudra noter que l’existence d’autres pays où les étrangers ont voté sans avoir la nationalité. C’est le cas de la République Sud-Africaine où lors des premières élections, après l’abolition de l’apartheid, les étrangers avaient voté, alors que pour les échéances électorales suivantes, ils avaient été interdits de voter. Il en est de même pour l’Italie où les immigrés résidant pendant plus de cinq ans sont autorisés d’élire. Monsieur Bisukiro a été membre de la délégation du Kivu à la Table Ronde de Bruxelles tout en étant Rwandais. Il en est de même pour Bisengimana Rwema, Gakwaya, le Général James Kaberebe pour ne citer que ceux-là ont été respectivement Directeur de Cabinet du Président Mobutu pendant plus de dix ans, Greffier Principal à la Cour Suprême de la Justice et Chef d’Etat Major Général des Forces Armées Congolaises tout en étant des Rwandais. Le fait d’occuper abusivement un poste politique quelconque dans un pays ne confère pas automatiquement ni la nationalité d’origine ni celle d’acquisition.

2.2. Des visées ou des ambitions expansionnistes du Rwanda sur le Kivu et des controverses sur le projet de création du Territoire de Minembwe.

2.2.1. Des visées ou des ambitions expansionnistes du Rwanda sur le Kivu

Les Ambitions expansionnistes du Rwanda sur la RDCongo ne datent pas du régime de Paul Kagame. Sous le régime d’Habyarimana, il était enseigné dans les Ecoles du Rwanda que les frontières de ce pays avec la RDCongo se trouvaient à 300 km au-delà de la rivière Ruzizi. Pensez à la politique expansionniste d’Habyarimana de vouloir acheter plus de 700.000 hectares dans le Nord-Kivu où il envisageait de transférer une partie de la population rwandaise et de peupler progressivement et secrètement le Kivu. De même, l’on notera également des guerres menées par les Mwami Rwabugiri contre les Royaumes précoloniaux des actuelles Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu. C’est ainsi qu’il finit par succomber devant la riposte du Mwami Kabare.

A ce sujet, permettez-nous de vous donner la synthèse d’une analyse faite par Monsieur Erik Kennes, CEDAF- Afrika Institut/Afrika Museum Club WACO, dans son article publié le 28 avril 2000 sous l’intitulé: « La situation des Tutsis», révélée par lui comme une nouvelle identité pour une stratégie de conquête.

L’auteur de cet article révèle une réunion tenue dans la plus grande discrétion le dimanche 10 octobre 1999 dans le prestigieux Centre des séminaires de l’Hôtel « Mercure » à Bruxelles. Ce fut la Conférence de Havila. Pour bien et rapidement vous situer, « Havila » est le mot spécifique pour désigner la région des Grands lacs par ce mouvement de judaïsation des Tutsis.

La conférence dite « inaugurale des activités académiques de l’Institut de Havila » s’annonce par la proclamation de la judaïsation de tous les Tutsis. Nous avons dans cette conférence certains participants qui sont en même temps des conseillers de l’Institut de Havila. Ils pourront nous contredire si nous serions en train de mentir. Pour leur dignité, nous nous réservons de citer leurs noms.

Dans un article intitulé « L’or du Kivu, enjeu caché du conflit en R.D.C », l’Agence France Presse, écrivait le Vendredi le 18 septembre 1998: « Une légende vivace dans l’Est congolais situe les mines du Roi Salomon dans cette zone (Kivu)». En d’autres termes, si le Président Paul Kagame pille les ressources naturelles du Kivu, c’est en sa qualité de descendant d’Abraham (de la Bible) dont le Roi Salomon fait partie de la même lignée.

Une autre version veut que ceux qui appuient les Tutsis dans la guerre de conquête au Congo expliquent l’invasion actuelle au Congo par la Bible. En effet, à la conférence de Havila, quelques versets bibliques furent lus : le livre d’Exode 4, 17 ; 17, 5 ; 3,10 ; 3,16-20 et 17, 5-7. Selon eux, la guerre actuelle de conquête tutsie dans la région des Grands lacs « Havila » et surtout au Congo est « un fait prophétique, une volonté de Dieu d’Israël ». Et pour preuve, ils se réfèrent au livre biblique d’Essaie, chapitre 18, verset 1-2 qui, assurent-ils, vient à l’appui de leur entreprise guerrière.

Dans la conférence sus évoquée, l’on parle des « peuples de grande taille » en référence à la Bible, compris et interprété aujourd’hui comme étant les tutsis, qui hériteraient le pays situé entre deux fleuves au sud de l’Ethiopie (la RDCongo). Cette région serait donc l’actuelle région africaine des Grands lacs africains ou simplement en termes des tutsis hébreux : «la terre sacrée de Havila».

Ainsi, Erik Kennes révèle les limites de la carte de l’éventuel Empire Hima Tutsi que voici :

«Géographiquement, partant de cette dernière citation, la terre sacrée de Havila se dessine comme suit : - Rwanda : l’actuel Rwanda, pays des mille collines avec comme capitale Kigali, - Burundi : capitale Bujumbura, - Buha : du nom baha ou muha (au singulier), peuple de la Tanzanie occidentale. Par extension, Buha désigne la Tanzanie- Ankole : région de l’Ouganda occidentale habitée majoritairement par les Banyankole, tribu à laquelle le président Museveni s’identifie par truchement. - Buhavu : région habitée par les Buhavu c'est-à-dire l’actuelle région du Kivu en R.D.C. D’après Monsieur Erik Kennes, le nom du chef lieu du Sud Kivu (Bukavu) serait une déformation du nom Buhavu. Evidement, d’autres références historiques disent que Bukavu tire son origine de la mauvaise prononciation de «Buankafu.» Toutefois, le Buhavu est une partie de la région du Kivu.

L’Empire projeté des « Tutsis hébreux », « la terre sacrée de Havila » ou la région des Grands Lacs africains englobera donc les pays suivants : Rwanda, Burundi, Buha (Tanzanie), Ankole (Ouganda), Buhavu c'est-à-dire Bukavu au Kivu, province orientale du Congo, etc.»

Nous référant au rapport additif du premier rapport du Groupe d’Experts des Nations Unies sur le pillage et l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la RDCongo enregistré et publié sous le nº S/2001/1072 et présenté en Novembre 2001 au Conseil de Sécurité des Nations Unies, s’agissant du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), ce rapport confirme les évidences ci-après à la page 20 : « Le Rwanda est intervenu dans les conflits d’Août 1998 essentiellement pour des raisons de sécurité et à cause des menaces que représentaient pour lui les ex-forces armées rwandaises (FAR) et les groupes armés Interahamwe. (…) Ainsi donc, les premières interventions, notamment la création, par le Rwanda en juillet 1998, à Kigali, du Rassemblement Congolais pour la Démocratique (RCD), avait pour objectif essentiel la sécurité (…)»

Le Groupe d’Expert souligne également à la page 25 du même rapport additif en ces termes: «Le Groupe rebelle congolais RCD Goma est la création de l’Etat Rwandais et dépend financièrement, politiquement et militairement de Kigali. Créé à Kigali en juillet 1998, le RCD rassemblait à l’origine divers groupes des Congolais, y compris des vestiges du régime Mobutu et d’anciens membres de l’entourage de Kabila».

Le PCBG se demande si le Rwanda pouvait religieusement créer le RCD sans le faire contrôler par ses ressortissants résidant en RDCongo ?

A la tribune du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le Gouvernement Rwandais était intervenu pour réagir au rapport du Groupe d’Experts, mais n’avait pas pu démentir que le RCD était sa création et donc son patrimoine politique. Partant de ces deux révélations sur les origines du RCD, il est évident que ce Parti a deux faces à savoir, la face visible qui se définit comme étant le «Rassemblement Congolais pour la Démocratie», et la face invisible, laquelle est sa véritable face, c’est le «Rwanda au Congo Démocratique». En d’autres termes, le RCD est l’Ambassade occulte du Rwanda en République Démocratique du Congo. C’est l’instrument politique du Rwanda et de ses alliés occidentaux pour la conquête et la recolonisation de la RDCongo. En effet, le RCD et le CNDP du Général Nkundabatware sont chargés de déstabiliser la RDCongo à partir du Kivu en attendant par usure de proclamer un Etat autonome dans le Kivu à défaut de renverser le pouvoir à Kinshasa. D’où la nécessité pour les Congolais de prendre conscience de cette situation et de décider de s’en libérer à quel que prix que ce serait. Nous demandons au Procureur Général de la République de se saisir, en toute indépendance, de cette question pour examiner cette révélation avec l’espoir d’interdire ou de retirer le fonctionnement du RCD en RDCongo, en considérant avoir été, auparavant, induite en erreur. Car, le RCD est un patrimoine rwandais.

Faisant l’analyse du contexte dans lequel se trouve la RDCongo, le compatriote Robert Mbelo, avait publié le 27 Avril 2003 à Londres, in « Mwangaza», Groupe de Recherche et d’Etudes sur le Congo ( G.R.E.C), un article intitulé : « Causes et conséquences de la guerre en RDC». Robert Mbelo souligne à la page 6 de son article le fait que le Président Rwandais Paul Kagame avait réussi à convaincre les Occidentaux que les Congolais n’avaient aucun sens de responsabilité et n’étaient animés d’aucun esprit patriotique. De ce fait, poursuit Paul Kagame, ils sont incapables de gérer un très grand territoire et préconise la révision des frontières issues de la Conférence de Berlin de 1885. Paul Kagame soutient que le Rwanda était mieux disposé intellectuellement à gérer la RDCongo. Les Rwandais prétendent que les Congolais/Zaïrois n’ont aucun sens de loyauté républicaine. Ils donnent l’exemple des Officiers généraux de Mobutu qui, après avoir été façonnés par lui, ont fini par le trahir.

Dans ce même article, le Président Rwandais traite les Congolais de bons à rien et cite le cas de Mzee Kabila, victime d’un complot de son propre peuple, prétend-il. Paul Kagame traite les Congolais d’irresponsables. Tout ce qu’ils savent faire, dit-il, c’est danser, écouter la musique, fréquenter les belles femmes, bref, s’occuper des futilités. Ce discours de Paul Kagame passe bien auprès des Occidentaux.

Dans son message nº 255.07/9/12/2 du28 mai 2007 à Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France, l’Archevêque de Bukavu décrit à la page1: « Il y a un mouvement d’infiltration massive et systématique en provenance du Rwanda par points de la Rivière Ruzizi, d’Uvira, de Nyangezi, de Kaza-Roho à Chahi Bukavu. Pour preuve, le Gouverneur de la Province a montré à la presse, le samedi 26 mai 2007, un sujet burundais fortement engagé dans le recrutement et l’infiltration d’une nouvelle guerre. (…). Comme en 1996, les Banyamulenge sont instrumentalisés pour provoquer la guerre, ils se retirent, surtout les femmes et les enfants, selon certains témoignages de nouveau vers les pays voisins et laissent seuls les hommes dans les hauts plateaux du Sud-Kivu.»

A la page 2 du même message, l’Archevêque de Bukavu souligne : « Que la Communauté Internationale fortement représentée dans cette Région ne dise pas qu’elle ne savait pas. Nous la prendrons à témoin.» Et d’ajouter « Nous sommes des voisins naturels avec les Rwandais, les Burundais et les Ougandais. Nous sommes condamnés à vivre ensemble plutôt dans la paix et la concorde dans cette Sous Région que Dieu nous a généreusement donnée et non en guerre perpétuelle. A quoi nous serviraient des nouvelles guerres qui ne font qu’appauvrir nos peuples et à créer des inimitiés inutiles. Heureux les artisans de la paix, ils seront appelés fils de Dieu. (Mathieu 5 :9)»

Dans le but de dissimuler ses ambitions expansionnistes sur le Kivu et la Province Orientale, l’Accord de Lemera préconise à son article 4 ce qui suit : «Prêchant le panafricanisme, Alliance s’engage à céder 300 km aux frontières du pays, pour sécuriser ses voisins ougandais, rwandais et burundais contre l’insurrection rebelle.» C’est aussi pour cette raison que son Article 2 stipulait : «Le sol et le sous-sol congolais appartiennent à l’Alliance. » contrairement à la loi Bakajika qui attribuait le sol et le sous-sol à l’Etat Congolais.

Il y a de quoi se demander pourquoi l’article 9 de l’actuelle Constitution de la RDCongo préconise ce qui suit :

« L’Etat exerce une souveraineté permanente notamment sur le sol, le sous-sol les eaux et les forêts, les espaces aérien, fluvial, lacustre, et maritime congolais ainsi que sur la mer territoriale congolaise et sur le plateau continental.

Les modalités de gestion et de concession du domaine de l’Etat visé à l’alinéa précédent sont déterminés par la loi».

De même l’article 217 de la Constitution stipule : «La République Démocratique du Congo peut conclure des traités ou des accords d’association ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté en vue de promouvoir l’unité africaine».

En compréhension, tous ces articles ouvrent la voie à la balkanisation de la RDCongo. L’exercice du droit de souveraineté n’est possible que lorsque l’on contrôle effectivement l’intégrité du territoire national. Notons que pendant cinq ans les RCD, le MLC et le RCD/KML contrôlaient respectivement des parties du pays qu’ils occupaient en y exerçant leurs droits de souveraineté. De même, la Chine tout en étant propriétaire de l’Ile de Taiwan et de surcroît membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, a perdu depuis plusieurs années son droit de souveraineté sur celle-ci.

C’est en vertu du fait que l’Ile de Taiwan est une propriété de la Chine que l’ONU ne l’a jamais reconnue en tant qu’Etat indépendant. Il en a été de même des portions du territoire congolais sous contrôle les différents mouvements de rébellions. C’est aussi le cas du conclave de Katumba dans le Sud-Kivu qui est sous la souveraineté du Burundi tout en étant une propriété du territoire congolais.

Il faudra noter que l’article 9 de la Constitution telle qu’elle est formulée ne sécurise pas l’intégrité du territoire national. Le PCBG demande également la révision de cette disposition Constitutionnelle pour garantir l’intégrité territoriale de la RDCongo.

Dans cette perspective, il n’est pas exclu la possibilité pour nos adversaires de rendre ingouvernable l’Est de la RDCongo pour qu’à la fin ils poussent l’Union Africaine et l’ONU sous pression des «Pays-centres» pour prendre la résolution d’exiger à la RDCongo de céder une partie de son territoire en vue de créer un couloir humanitaire ou un «Etat neutre», dans le but de sécuriser les frontières des pays voisins. Chers compatriotes, le PCBG vous exhorte d’ouvrir les yeux pour ne pas regretter demain.

Dans sa lettre du 15 Octobre 2002 adressée au Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le Secrétaire Général Monsieur Kofi Annan transmettait le rapport du Groupe d’Experts des Nations Unies sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse de la RDCongo lui transmis le 08 Octobre 2002 par l’Ambassadeur Mahmoud Kassem, Président dudit Groupe. Ce rapport enregistré et publié sous le nº S/2002/1146 du 16 Octobre 2002, révèle à la page 6 ce qui suit:

« Le Groupe a eu connaissance d’autres tactiques employées pour masquer le maintien de la présence d’une force armée inféodée au Rwanda. Des sources dignes de foi lui ont signalé une initiative du Chef d’état-major Sylvain Mbuki, visant à réorganiser les forces du RCD-Goma de façon à intégrer un plus grand nombre d’hommes de l’Armée Patriotique Rwandaise dans les unités de l’Armée Nationale Congolaise et les forces de défenses populaires composés d’éléments pro-rwandais ».

La plupart de ces unités ont été dirigés un temps par l’Armée patriotique rwandaise et, avec la restructuration en cours, de nombreux soldats de l’Armée Patriotique Rwandaise vont entrer dans les rangs de l’Armée Nationale Congolaise. Au lieu de rentrer au Rwanda, un grand nombre de Hutus rwandais qui servaient dans l’Armée Patriotique Rwandaise se sont vus remettre l’uniforme et ont regagné des brigades de l’Armée Nationale Congolaise en tant que Hutus Congolais. Le Rwanda a intentionnellement détourné l’attention du fait que des soldats restaient en République Démocratique du Congo en accordant une importance particulière au départ de ceux qui quittaient le pays. Des cérémonies ont été organisées aux points de passage des soldats qui rentraient chez eux.

En réalité, poursuit le rapport du Groupe d’Experts des Nations Unies, le nombre de soldats qui ont quitté la République Démocratique du Congo ne représente jusqu’à présent qu’une infime partie de l’ensemble des troupes de l’Armée patriotique rwandaise stationnées dans l’Est de la République Démocratique du Congo., qui, selon diverses sources comptent de 35000 à 50.000 hommes. (…) Toutes les sources s’accordent à penser que ce pourrait être là une nouvelle tactique destinée à maintenir la présence du Rwanda dans l’Est de la République Démocratique du Congo.»

Plus loin à la page 15 du même rapport, le Groupe d’Experts des nations Unies souligne: « Les dirigeants rwandais ont réussi à convaincre la Communauté Internationale que leur présence militaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo a pour but de protéger le pays contre des groupes hostiles qui se trouvent en République Démocratique du Congo et qui, selon eux, se préparent activement à envahir le Rwanda. Le Groupe d’Experts a de nombreuses preuves du contraire. Il détient par exemple une lettre datée du 26 mai 2000 dans laquelle Jean-Pierre Ondekane, Premier Vice Président et Chef du Haut Commandement militaire pour le RCD-Goma, engage toutes les unités de l’armée à entretenir de bonnes relations « avec nos frères» les Interahamwe et les Mai-Mai, ( il s’agit du Mudundu 40) et « les laisser au besoin exploiter le sous-sol pour leur survie.»

« Sur la base de son analyse de nombreux documents et témoignages oraux, le Groupe d’Experts estime, à la page 16 de son rapport, que la présence du Rwanda en République Démocratique du Congo a pour but d’accroître le nombre de Rwandais qui se trouvent dans l’Est du pays et d’encourager ceux qui y sont déjà installés à conjuguer leurs efforts pour aider le Rwanda à exercer son contrôle économique. Le départ récent des troupes rwandaises ne devrait pas être interprété comme un signe de la volonté du Rwanda de réduire sa participation considérable à l’opération d’évacuation de ressources précieuses, ou de réduire l’intensité du conflit armé ou encore de réduire la crise humanitaire dans la région. L’exploitation économique sous ses diverses formes continuera, mais en s’appuyant sur une force armée moins visible et en ayant recours à d’autres stratégies».

Le PCBG se demande qui sont «ces Rwandais se trouvant dans l’Est de la RDCongo ou qui s’y sont déjà installés» , si ce ne sont que les «Banyamulenge» et les autres transplantés rwandais du Territoire de Masisi dont l’ex-Général Nkundabatware, d’une part, et, d’autre part, quelles pourraient être ces forces armées rwandaises moins visibles opérant sur le territoire de la RDCongo, à part la milice du Général Nkundabatware et les Interahamwe Rasta auxquels s’ajoutent la milice Interahamwe du MRND, les ex-FAR et même les soldats de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) infiltrés au sein des FARDC?

Dans sa publication du 11 mai 2007, « Le Révélateur», un Journal de Kinshasa titre : « le Kivu paie cash sa naïveté». Dans cet article, il cite : « Le Kivu vit une veillée d’armes, si on ose le dire. Tous les paramètres réunis indiquent que Nkunda se prépare à lancer un nouvel assaut contre l’Est de notre pays au grand dam de la population qui s’est massivement rendue aux urnes en juillet 2006 sous la promesse de la « paix». Assassinats ciblés, catastrophes humanitaires, viols et razzias se sont pourtant succédés sans un seul espoir de cette paix. (…) Les Députés du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, 41 au total ont signé une motion où ils dénoncent de manière virulente l’incapacité du Gouvernement à rétablir l’autorité de l’Etat dans cette partie du pays. (…) Conscients de la situation, ils ont pris leur courage à deux mains pour mener une action politique d’envergure, boycotter les travaux de l’Assemblée Nationale pour exiger la prise en compte des revendications des populations du Nord-Kivu et du Sud-Kivu jusqu’à ce que nous soyons assurés que les populations du Nord-Kivu et le Sud-Kivu bénéficient des signaux forts dans le sens du retour de la paix et de la restauration effective de l’autorité de l’Etat, et que les déplacés soient réinstallés dans leurs villages respectifs, avant que la situation n’atteigne le degré de Darfour.»

Le même Journal poursuit en soulignant: « Pour nombre d’observateurs, Kagame et Nkunda qui répond de lui, veulent transposer le conflit ethnico-militaire rwandais sur le sol congolais. Les rebelles hutu rwandais des «Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda( FDLR) ont accusé mercredi 9 mai le Président Rwandais Paul Kagame et l’ex Général Nkundabatware de vouloir créer un « Etat satellite du Rwanda» dans l’Est de la RDC. L’ex-Général Nkunda a recruté des milliers de combattants au Rwanda et il est maintenant prêt à se proclamer maître du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. (…) Munyandekwe du FDLR, joint depuis Bruxelles par l’AFP (Agence Française de Presse) a dénoncé en disant :« Kagame ne peut pas envoyer ouvertement ses hommes occuper les deux Kivus. Il est obligé d’agir, en envoyant des hommes à Nkunda, dans la perspective de la création d’un Etat satellite du Rwanda, dans l’Est du Congo. »

Au service de ses ambitions expansionnistes sur le Kivu, le Rwanda a introduit à travers l’Accord de Nairobi une clause engageant le Gouvernement de la RDCongo à octroyer la nationalité congolaise aux hutus rwandais dits «non génocidaires», sachant bien que la plupart d’entre eux sont des auteurs des crimes contre l’humanité perpétrés sur des congolais. La présence dans cet accord d’une telle clause sur l’octroi de la nationalité congolaise à ces criminels ou aux membres de leurs familles respectives est compris, non seulement comme un mépris du Gouvernement de la RDCongo envers les populations du Kivu , mais aussi comme une facilité malencontreusement ou délibérément accordée à la poursuite du plan de peuplement du Kivu par le Rwanda passant par le transfert progressif d’une partie de sa population, laquelle une fois installée en RDCongo n’hésite pas à se transformer rapidement à des Congolais d’origine conformément à ce fameux article 10 de la Constitution, avant de proclamer leur droit à l’autodétermination sur le Kivu, c’est-à-dire la création d’une République satellite du Rwanda.

Le PCBG se demande comment le Gouvernement de la RDCongo s’était-il imaginé que les populations du Kivu peuvent accepter de partager la même nationalité avec des assassins étrangers, des violeurs de leurs femmes, de leurs mères, de leurs sœurs, de leurs filles, de leurs grand-mères, de leurs belles-mères, de leurs belles-filles ? Le PCBG suggère à la présente conférence de recommander au Gouvernement de la RDCongo de coopérer avec le Rwanda pour négocier, plutôt, avec l’appui de la MONUC un ou des pays d’accueil de ces hutus rwandais qui se refuseraient de retourner au Rwanda de peur de leur sécurité.

Le Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance pense que l’exécution de cette clause de l’Accord de Nairobi sur la nationalité ne pourrait être interprétée autrement qu’une capitulation du Gouvernement de la RDCongo et son incapacité manifeste à défendre la RDCongo et le Peuple Congolais. Dans le cas contraire, l’on croirait à une complicité de Kinshasa dans le malheur du Kivu.

De même, nous nous interrogeons sur le mobile du Rwanda pour solliciter la nationalité congolaise en faveur de ses ressortissants hutus établis illégalement sur le territoire congolais? Le PCBG soutient l’exécution de l’Accord de Nairobi en ce qu’il insiste de neutraliser les forces négatives, mais s’oppose fondamentalement à l’octroi de la nationalité congolaise aux hutus rwandais vivant en clandestinité au Kivu. En effet, la nationalité congolaise ne doit pas faire l’objet de banalité. Le Parlement congolais, mieux encore, l’Assemblée Nationale devrait faire preuve de patriotisme pour contraindre le Gouvernement de la République à respecter les lois du Pays et de ne pas se permettre du n’importe quoi.

2.2.2. Des controverses sur le projet de création du Territoire de Minembwe.

En effet, le projet de création du Territoire de Minembwe est une initiative des leaders «Banyamulenge», mais contestée par toutes les populations autochtones du Sud-Kivu, au risque pour le Kivu de se désolidariser de Kinshasa en usant de son droit à l’autodétermination, de suite de sa non protection par le Pouvoir Central. La question du Territoire de Minembwe s’inscrit dans un plan global de la transformation du Kivu en une République satellite du Rwanda, en attendant de créer la République de Havila.

A l’issue des dernières assises de la Communauté Economique des Pays des Grand Lacs, en sigle «CEPGL», initiée par la Belgique et tenue à Bujumbura au courant du deuxième trimestre de l’année 2007 contre la volonté des Congolais du Kivu favorable à la COMESA, Monsieur Charles Murigande, Ministre Rwandais des Affaires Etrangères avait déclaré que la paix entre le Rwanda, le Burundi, la RDCongo et l’Ouganda était conditionnée par la création d’un couloir de sécurité humanitaire entre ces quatre pays. Pour des analystes politiques avertis, ce couloir humanitaire dont il est question ne serait autre que la création d’un Etat Tampon à partir du territoire de la RDCongo conformément au fameux Accord de Lemera. Bien avant Charles Murigande, Monsieur Pasteur Bizimungu, alors Président Rwandais, avait exigé, à partir de l’Hôtel des Chutes à Cyangugu, la révision de l’Acte de Berlin de 1885 en ce qui concerne les frontières entre la RDC et le Rwanda, tout en ignorant que les frontières de la RDC avant 1912 s’étendaient jusqu’à Butare, au centre du Rwanda.

Sur cette question précise, le Sénat de la RDCongo a recommandé au Gouvernement, au cours de sa session de septembre 2007, d’abandonner tout projet de création du Territoire de Minembwe pour éviter le pire. Il conviendrait pour les Congolais de bien comprendre que l’on ne peut reconnaître aux «Banyamulenge» la nationalité d’origine en tant que 451ème tribu congolaise, sans leur reconnaître le droit au sol en leur attribuant une entité territoriale coutumière, avec le haut risque que tôt ou tard ils en feront une République propre. Voilà l’une des raisons pour laquelle les leaders du PCBG et certains dignes fils de la RDCongo s’opposaient au vote du projet de Constitution lors du referendum populaire en décembre 2005. Car, il existe un lien étroit de cause à effet entre la question de la nationalité d’origine reconnue à une Communauté quelconque et son droit au sol. En d’autres termes, si nous convenons ici de reconnaître aux «Banyamulenge» la nationalité congolaise d’origine, nous devons en tirer toutes les conséquences en leur reconnaissant le droit de disposer d’un Territoire et des Collectivités aussi bien à Minembwe que dans les Territoires de Kalehe, de Masisi, etc . Cette situation en appelle à un autre problème, celui de savoir quelles Collectivités-Chefferies seraient-elles découpées pour céder des portions de leurs terres aux immigrés «Banyamulenge». C’est ici le lieu de rappeler que nous sommes au Kivu dans l’aire géographique des Royaumes traditionnels de l’Afrique de Grands Lacs. Ainsi donc, la création du Territoire de Minembwe ne pourrait être possible, sans empiéter sur les terres des Collectivités traditionnelles, lesquelles sont indivisibles au risque de dissocier certaines familles de leur autorité coutumière et de violer la Constitution de la République en ce qu’elle protège le pouvoir de l’autorité coutumière, une part, et, d’autre part, sans conduire à des guerres civiles.

2.3. De la convoitise des ressources naturelles de la RDCongo par les pays voisins, surtout de l’Est, et les puissances extérieures

Point n’est besoin de vous rappeler l’histoire de la RDCongo depuis l’époque précoloniale à nos jours. Toutefois, le PCBG souhaiterait vous rappeler qu’à l’époque précoloniale, la RDCongo n’était pas un territoire sans histoire. Il y avait des Empires et des Royaumes traditionnels bien organisés appelés des Etats précoloniaux. L’Acte de Berlin de 1885 n’a pas créé des Royaumes traditionnels, mais plutôt les a regroupés au sein des vastes territoires appelés «colonies». C’est ainsi qu’à partir de février 1885, l’Afrique fut partagée à l’issue de la Conférence de Berlin entre les puissances européennes de l’époque. La RDCongo fut confiée à Léopold II, le Roi des Belges, tout en décrétant ce vaste territoire économiquement neutre au centre de l’Afrique, un marché commun ouvert donc aux quatorze pays signataires de l’Accord de Berlin. C’est pour vous dire que la mondialisation dont il est question aujourd’hui a commencé dès 1885 avec la RDCongo.

Face aux velléités de la France sur la RDCongo, à raison de l’exploration, après Henry Stanley, du Pool Malebo, site de l’actuel Mont Ngaliema, par Monsieur Savorgnan de Brazza, un accord sur le droit de péremption fut conclu entre la France et le Roi Léopold II, par lequel ce dernier s’engageait, en cas de son incapacité à administrer le territoire lui attribué de le céder à la France. Malheureusement pour la France, le Roi Léopold II, fut obligé de part le poids de sa dette envers la Belgique de lui céder la RDCongo, en violation de l’accord susdit. C’est suite à cet accord que la France a toujours fait prévaloir son droit de regard sur la RDCongo, à côté de la Belgique, son ancienne puissance coloniale. Il est donc clair que la RDCongo déclarée comme un scandale naturel doit entreprendre une politique extérieure prenant en compte les enjeux internationaux de la Conférence de Berlin de 1885, sans pour autant aliéner sa souveraineté internationale.

Sans trop nous attarder sur l’histoire politique de la RDCongo, nous voudrions vous faire les grandes lignes du plan de déstabilisation de la RDCongo en prévision de l’élimination de Mzee Laurent Désiré Kabila tel que révélé par un Officier Ougandais au cours d’une entrevue le 28 juillet 1999 à Kampala avec Grands Lacs Confidentiel publié dans son nº 10 du 28 juillet 1999 et confirmée par plusieurs autres sources à notre possession.

Toujours dans son article, Robert Mbelo révèle le fait qu’une politique d’agression et d’hégémonie dans le monde a été mise au point par «le Pays-centre du Centre des décisions».

Pour votre meilleure compréhension, l’analyse globale du phénomène de domination du monde par certains pays a donné naissance à la théorie structurelle de l’impérialisme. De par cette théorie, le système international est divisé sur le plan économique, militaire, politique et culturel en « Centres» ou «Centres des décisions» et « Périphéries». De cette évidence, les «Nations-centres» ou «Pays du Centre des décisions» exploitent et contrôlent les «Nations-périphéries». Pour contrôler les «Pays –périphéries», les nations puissantes utilisent des «Pays du Centre de la périphérie». A titre d’exemple, l’un des pays de l’Afrique Australe (que nous nous réservons de citer à l’occasion) a été choisi pour jouer le rôle de pays du «Centre de la périphérie». Ce pays a reçu mandat et moyens de régenter tous les pays de l’Afrique Centrale et de la Région Africaine des Grands Lacs. Les «Pays du Centre» sont les grandes puissances occidentales organisées dans le but de dominer et de contrôler le Monde. Au sein des «Pays du Centre», il y a aussi le «Pays –centre du Centre des décisions».

Quant aux «Pays périphéries», il s’agit des pays du Tiers–monde disposant des ressources à exploiter ou des positions géostratégiques à contrôler.

En effet, la politique d’agression et de domination du monde exécutée par le «Pays-centre du Centre des décisions» a pour socles :

1º. L’auto-colonisation (le fait de faire croire aux gens que l’on vient les libérer, les conduire vers la démocratie, les aider à reconstruire leurs économies, etc. alors que tout cela n’est que du bluff et des mensonges).

2º. Les multinationales pétrolières, minières et surtout les vendeurs d’armes regroupés au sein du « complexe militaro-industriel» ainsi que des multinationales pharmaceutiques et d’autres multinationales technologiques.

3º. Certaines Organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales.

C’est ainsi que le «Pays-centre du Centre des décision» avait programmé la somalisation du Zaïre, aujourd’hui RDCongo, pour en faire un pays sans maître et où les fractions rivales devraient s’entretuer et se massacrer, et, pendant ce temps, le fameux «Pays-centre du Centre des décision continueraient à exploiter ses richesses. D’après le Compatriote Rober Mbelo, cette malheureuse et macabre opération baptisée «No Paper Zaïre », c’est-à-dire « Effacer le Zaïre sur la Carte de l’Afrique » visait les objectifs suivants :

a) «Avant sa mise en œuvre, (c’est-à-dire l’opération de somalisation de la RDCongo), éliminer physiquement Mobutu ;

b) Maître en place un régime dictatorial dirigé par des Tutsis ;

c) Consacrer la partition du pays et changer les frontières actuelles du Congo en attribuant des territoires aux Rwandais, aux Ougandais et aux Burundais ;

d) La mise en place des structures pour le pillage et vol des matières premières par des étrangers. C’est le sens qu’il faudra donner aux «Accords de Lemera», lesquels loin d’être un acte salutaire de libération du pays contre la dictature de Mobutu, comme l’avaient prétendu naguère leurs signataires, ce fut en fait un accord maffieux donnant aux Rwandais et aux Ougandais une autorité tutélaire sur la population et la partie du territoire qu’ils occupent. On s’étonne aujourd’hui que les Rwandais et les Ougandais soient toujours sur le sol congolais. En fait, ils ne font que respecter les accords maffieux signés à Lemera».

Tant que les FARDC n’auront pas prouvé leur supériorité sur les Forces armées du Rwanda, de l’Ouganda et dans une certaine mesure sur celles du Burundi, l’Accord de Lemera , du reste un accord secret, demeurera en vigueur entre signataires.
Si le pouvoir congolais était une personne humaine, on l’amènerait sûrement à l’église pour des séances d’exorcisme par rapport aux démons de l’AFDL qui le hantent.

Il nous semble que le Chef de l’Etat devrait pour sa propre sécurité et celle du Peuple Congolais opérer un choix des collaborateurs en éloignant de son entourage tout comme du Haut Commandement des FARDC toute personne qui serait l’objet de suspicions. En effet, il est impossible pour une équipe d’envisager la victoire sur l’adversaire si certains de ses propres joueurs sont véritablement acquis à la cause de l’adversaire.

Certains objectifs atteints par les « décideurs », la page Mobutu fut tournée le 15 Mai 1997, date de son départ de Kinshasa pour Bagdolité, et le 17 mai de la même année fut la date de proclamation de la prise de pouvoir à Kinshasa par l’AFDL.

L’Opération «No paper Zaire» fut ainsi accomplie et il fallait maintenant imposer au Zaïre, qui devint RDC, la mise en place de l’Empire Hima-Tutsi au travers de l’Accord de Lemera signé entre les membres de l’AFDL et les représentants de l’American Mineral Fields.

Lors de l’investiture du Mzee Laurent Désiré Kabila au stade de Martyr de Kinshasa en tant que Président de la République Démocratique du Congo, le Président Yoweri Musseveni de l’Ouganda avait révélé son rêve de l’Empire Hima-Tutsi s’étendre du Lac Victoria jusqu’à l’Océan Atlantique dont la RDCongo.

Cependant, alors que les Alliés de L.D.Kabila avaient leurs objectifs, le Soldat du peuple, communément appelé Mzee, avait aussi les siens. Ayant constaté que Mzee Laurent Désiré Kabila gênait la réalisation du plan de ses paires pour la partition de la RDCongo et le fait qu’il avait mis fin à la «coopération» avec le Rwanda, le «Pays centre du Centre des décisions» a commencé à élaborer le plan d’attaque sur Kinshasa afin de l’évincer du pouvoir, car il avait refusé d’appliquer les clauses de l’Accord de Lemera, précise le compatriote Robert Mbelo à la page 8 de son article. Ce fut l’«Opération short cut» c’est-à-dire «Opération raccourci». Celle-ci fut ainsi planifiée pour le renversement de Mzee Kabila en 15 jours.

C’est dans ce cadre que le Président Paul Kagame fut contacté par un émissaire du «Pays-centre» pour le charger d’apprêter à partir du mois de Mai 1998 les troupes pour déclencher l’opération en juin 1998. Mais, comme il y avait la Coupe du monde de football qui était organisée en France pour le mois de juillet, le Président Chirac, informé par les Services français des renseignements, avait pu négocier et obtenir le report de cette opération pour ne pas gêner le bon déroulement de différentes compétitions de cette Coupe.

Dès le 02 Août 1998, juste après la fin du «Mondial 1998» intervenue le 31 juillet, la guerre fut déclenchée avec toutes les assurances du côté de ses planificateurs, mais sans compter avec Dieu, l’Eternel des Armées et le Maître des Temps et des Circonstances. C’est ainsi que les Eglises de la RDCongo vont organiser sur toute l’étendue de la République une demi-journée de prière qui devait s’arrêter à 12 heures pour protéger la RDCongo et son peuple. Notre Dieu toucha ainsi le cœur du Président Angolais Eduardo Dos Santos dans la mesure où il fut persuadé par le Président cubain Fidel Castro après le voyage de Mzee Kabila au Cuba. Dos Santos dut interrompre ses vacances au Brésil pour aller dans son pays suivre la situation de près, au risque de voir l’UNITA surgir à la porte de Luanda. Les troupes rwandaises surprises par l’Armée de l’Angola furent déboussolées et mises en déroute. L’«Opération Short Cut » fut ainsi battue en brèche. C’est ainsi qu’il fut envisagé, précise Robert Mbelo à la page 8 et 9 de son article, la solution d’éliminer physiquement le Président L.D. Kabila.

Compte tenu du fait que les Rwandais avaient perdu surtout sur les fronts du Kivu plusieurs de leurs commandos d’élite formés dans l’une de grandes écoles militaires occidentales, le Président Museveni fit demander un cessez-le-feu entre ses troupes et celles de la RDCongo. Le «Pays centre du Centre», saisi, à travers son Ambassadeur en RDCongo des intentions du Président Museveni, passa par le canal de ses Pays amis arabes à savoir l’Egypte, la Jordanie, l’Arabie Saoudite et le Koweït afin de persuader le Président libyen Kadhafi de faire la médiation. Le Président Kadhafi accepta volontiers, croyant que cette proposition venait de ses paires arabes. C’est ainsi qu’au début du mois de février 1999, il fut signé entre Kadhafi, Museveni et Kabila l’Accord de Sirte, du nom d’une Ville de Libye.

Au cours de toute l’année 1999, renchérit Robert Mbelo à la page 11 du même article, le Président Mzee Kabila a dû subir des pressions diplomatiques de toute sorte dont la principale était de lui faire signer coûte que coûte l’Accord de cessez-le-feu de Lusaka.

Pour de plus amples informations, c’est au cours d’une réunion secrète tenue au mois de juin 1999 à l’Hôtel Livingstone de Pretoria qu’avaient été discutées les dispositions de l’Accord de cessez-le-feu de Lusaka, rédigé par un diplomate chevronné du «Pays-centre du Centre». Cette réunion était présidée par Nelson Mandela et Thabo Mbeki. Avaient Participé à cette réunion, les trois Présidents Tutsis de la région des Grands-Lacs à savoir : Museveni de l’Ouganda, Kagame du Rwanda et Buyoya du Burundi. Après discussions, la mouture finale fut envoyée au Président du «Pays- centre du Centre», à son Ministre des Affaires Etrangères, à Koffi Anan, alors Secrétaire Général des Nations Unies, au Président El Hadj Omar Bongo, pour la bonne forme, en tant que Doyen des Présidents de l’Afrique Centrale, au Président burkinabais Blaise Compaoré en sa qualité de Président en exercice de l’OUA de cette époque-là, et enfin au Président zambien Frédéric Tshiluba en tant que Président du Pays organisateur de cette rencontre. La RDCongo, le pays plus concerné par cette rencontre, ainsi que tous ses Alliés militaires, à savoir l’Angola, le Zimbabwe et la Namibie furent superbement oubliés. La signature de cet Accord par Mzee L.D.Kabila fut un acte de capitulation, un acte lourd des conséquences dans la mesure où il consacrait la mise en route de l’opération «Alpha», c’est-à-dire le début de la nouvelle colonisation de la RDCongo par le «Pays-centre du Centre», avant d’étendre cette opération sur toute l’Afrique noire. Après la signature de cet Accord par Mzee Kabila, ce fut aussi la consécration de sa propre capitulation, du fait qu’il ne pouvait plus continuer à vivre et à rester au pouvoir.

En effet, le «Pays centre du Centre des décisions» ne pouvait pas tolérer ou admettre la survie politique de Mzee Kabila après 1999, au risque pour ce pays de perdre sa place et le contrôle de la République Démocratique du Congo par l’enracinement du régime de Mzee Kabila. C’est ainsi qu’il fut envisagé de créer d’autres stratégies pour en finir avec les nationalistes congolais. Ce plan résumé en dix points est dévoilé par un officier ougandais et se présente comme suit :

1º. «Alors que les moyens militaires ne semblent pas atteindre l’objectif, le temps risque de jouer en faveur de Mzee Kabila, qui s’arme régulièrement et forme des jeunes soldats qui n’ont plus rien de comparable avec la soldatesque du dictateur Mobutu qui fuyait devant l’ennemi. Il faut donc renforcer le Rwanda pour lui donner la chance de se maintenir au Congo. Il faut surtout que le Rwanda ne sorte pas vaincu du Congo.

2º. Le «Pays –centre du Centre» aura créé une occasion pour équilibrer le jeu. Kinshasa ne pouvant pas vaincre la guerre, le «Pays –centre du Centre» et l’Occident en général fera des pressions de sorte à amener Mzee Kabila sur la table de négociations, lesquelles devront inclure de façon sine qua non les troupes de l’ONU et ainsi, ouvriront-elles la porte à une nouvelle stratégie.

3º. Il faut brouiller la situation pour tourner le jeu à notre faveur. Le fait que tous les ennemis du Congo ont signé l’Accord de cessez-le-feu de Lusaka tout en laissant les rebelles créer de raisons intenables, est une partie stratégique du jeu. Elle permet aux envahisseurs de continuer la guerre tout en brandissant le cessez-le-feu signé.

4º. Dans cette force de l’ONU ( à savoir la MONUC ), qui sera déployée au Congo, seront inclus certains agents secrets de ce «Pays-centre du Centre» qui travailleront sur base des instructions très spéciales provenant directement du «Pays centre du Centre des décisions» et non des instructeurs régulièrement basés au Congo. Leur tâche consistera à suivre pas à pas les activités de Mzee Kabila : ses déplacements, ses rendez-vous, ses places publiques préférées. Tout devrait donc être analysé et enregistré pour le besoin de la cause.

5º. Les instructeurs onusiens auront des priorités de voir Mzee Kabila, dialoguer avec lui, discuter. Voilà une occasion pour étudier son comportement. Des psychologues militaires (issus du Pays-centre du Centre des décisions) porteront les casques bleus pour bien étudier et analyser ses potentiels psychologiques. Le Président Kabila qui était jusque-là isolé de ses ennemis deviendra plus que jamais rapproché d’eux.

6º. Il faut créer des situations pour l’amadouer. Les déclarations officielles donnant de la crédibilité à Kabila devront suivre incessamment. En même temps, le renforcement des troupes et armes au Congo permettra de lancer un dernier assaut.

7º. Mener une guerre économique contre Kinshasa pour renforcer la misère et la pauvreté de la population congolaise. Ainsi le taux du nationalisme baissera. Ne dit-on pas en français que le ventre affamé n’a point d’oreille ?

8º. L’argument des interhamwe doit être toujours présent dans toutes les déclarations et rencontres internationales ou régionales. Des médias ont été consultés pour jouer ce rôle : il faut perpétuer la présence des interahamwe, les génocidaires sur le territoire congolais. Les interahamwe sont un alibi de taille qui permettra au Rwanda de bloquer le cheminement du Congo vers la paix en relançant la guerre.

9º. Infiltrer les agents dans les différents services de l’Etat congolais. Ils viendront en différentes fonctions et dotés d’une image socialement respectueuse : coopérants techniques, missionnaires, évangélistes, responsables des organismes humanitaires, etc. Les Partis politiques farouchement opposés au Président seront soutenus financièrement pour ternir son image.

10º. Quand toutes les vérités de Kabila seront connues, sa fin sera facile. L’assassiner à bout portant, l’empoisonner ou tirer sur son avion, sont certains des moyens les plus privilégiés.»

L’Officier Ougandais exhorte Mzee Kabila et les Congolais de rester aux aguets et plus que jamais de veiller pour que leurs ennemis ne se glorifient pas. Il précise qu’en armant le régime du Front Patriotique Rwandais, au point de conduire le Rwanda au génocide en 1994, le «Pays-centre du Centre des décisions» voyait de l’autre côté du lac Kivu l’europium, le gaz méthane, le niobium, le colombo tentalite, l’or et le diamant. Voilà ce que les Congolais doivent se mettre en tête, car oublier cette réalité, serait se renier en tant que Peuple d’une Nation.

Dans le même ordre, poursuit l’officier Ougandais, « dès que Mzee Kabila subira le sort de Juvénal Habyarimana, la mainmise des tutsis sur les Congolais deviendra permanente».

En faisant une évaluation et une relecture des événements passés et présents, vous vous rendrez compte de la véracité des propos de l’Officier Ougandais et du plan dont il est question et qui semble se poursuivre jusqu’aujourd’hui.

En plus des minerais cités par cet Officier, il faudra ajouter la découverte du pétrole dans l’Est du Congo, avec tous les dangers que cela comporte.

Pour ceux qui ont des doutes sur la fiabilité de nos sources, nous leur prions de contacter Great Lakes Confidential à l’adresse e-mail pour éclairer leurs lanternes.

Signalons par ailleurs que dans le rapport du Groupe d’Experts des Nations Unies sur le pillage des ressources naturelles de la RDCongo, Paul Kagame, le Président Rwandais a été présenté comme l’un des principaux personnages impliqués. Passé aux aveux lors de son discours du 07 avril 2001 cité par le journal le Monde, un journal français du 20/08/2001, dans lequel Paul Kagame déclare :

«Le pillage du Congo a commencé il y a un siècle. Les pays occidentaux qui nous importunent à présent avec ces questions sont ceux qui ont commencé. S’ils se plaignent, c’est parce que nous faisons maintenant ce qu’ils ont toujours fait»

De la même façon que nous avions fait recours à l’un des extraits du rapport du Groupe d’Experts des Nations Unies pour justifier la reconnaissance par le Rwanda de l’existence en RDC des ressortissants rwandais y installés depuis longtemps, nous voudrions une fois de plus nous en servir pour illustrer cette fois-ci les convoitises des ressources naturelles et autres formes de richesses de la RDCongo par le Rwanda dans le souci de justifier ainsi le lien qu’il y a eu entre la poursuite de la guerre et les intérêts économiques du Rwanda à travers le système de pillage mis en place.

En effet, « Sur la base de son analyse de nombreux documents et témoignages oraux, le Groupe d’Experts estime, à la page 16 de son rapport, que la présence du Rwanda en la République Démocratique du Congo a pour but d’accroître le nombre de Rwandais qui se trouvent dans l’Est du pays et d’encourager ceux qui y sont déjà installés à conjuguer leurs efforts pour aider le Rwanda à exercer son contrôle économique. Le départ récent des troupes rwandaises ne devrait pas être interprété comme un signe de la volonté du Rwanda de réduire sa participation considérable à l’opération d’évacuation de ressources précieuse, ou de réduire l’intensité du conflit armé ou encore de réduire la crise humanitaire dans la région. L’exploitation économique sous ses diverses formes continuera, mais en s’appuyant sur une force armée moins visible et en ayant recours à d’autres stratégies».

2.4. Des mobiles des groupes armés locaux et étrangers en RDCongo

1º. Présence des groupes armés rwandais Interahamwe et Ex-FAR qualifiés de génocidaires, non seulement faussement pourchassés par le Gouvernement Rwandais et la milice de Laurent Nkundabatware, ce dernier ayant fait l’objet d’une nomination abusive en tant que Général dans l’Armée Congolaise, à l’instar de James Kabarebe à l’époque de l’AFDL, tout en étant dans l’Armée Rwandaise. De même, les Interahamwe et Ex-FAR sont également indésirables aux yeux de la population congolaise suite à leurs multiples crimes notamment les viols des femmes, le pillage des richesses, incendies des maisons et des champs, etc.

Signalons que les FDLR exigent pour leur rapatriement au Rwanda l’organisation d’un Dialogue inter-rwandais en vue de se réconcilier et de jeter ainsi les bases d’une gestion démocratique du pouvoir, tout en tenant compte des spécificités du Rwanda, et de considérer que la plupart de Hutus partis en exil ou ceux qui combattent le régime sanguinaire de Paul Kagame, tel que le Front Démocratique pour la Libération du Rwanda, en sigle FDLR, ne peuvent pas être qualifiés comme étant tous des génocidaires. Cependant, contrairement aux déclarations faites souvent par la plupart de pays occidentaux et le Rwanda, .il reste vrai que ces pays n’ont jamais voulu le retour des Hutus rwandais, soient-ils interahamwe ou non, dans leur pays, car rien n’est fait pour rassurer ces Hutus sur leur sécurité une fois de retour au Rwanda. Le «Pays–centre du Centre » par exemple voudrait garder les interhamwe en RDC jusqu’à l’accomplissement de son «plan Alpha» consistant à la nouvelle colonisation du Congo.

2º. Présence d’une autre catégorie d’Interahamwe appelée Rastas. Cette catégorie est constituée des Ex-soldats Hutus rwandais arrêtés au Rwanda ou au Congo puis incarcérés dans des prisons rwandaises. Ces ex-soldats hutus sont par la suite libérés sous condition de s’engager à retourner en RDCongo dans le but de servir la cause rwandaise par la déstabilisation de la RDCongo en insécurisant les populations de deux Kivu, d’une part, et, d’autre part, en menaçant d’une façon sporadique, au nom de la milice Interahamwe et des ex-FAR, la sécurité le long des frontières rwandaises pour donner au Rwanda le prétexte de continuer à occuper une partie du territoire congolais et de poursuivre ainsi avec le pillage de ses ressources naturelles, en attendant de passer à la phase de sa balkanisation en créant au Kivu un Etat satellite du Rwanda ;

3º. Présence de la milice de l’ex-Général Nkundabatware sous les prétextes susmentionnés. En effet, l’ex-Général Nkundabatware est auteur des crimes contre l’humanité perpétrés dans la Ville de Bukavu en Mai 2004 et dans les Territoires de Rutshuru et de Masisi depuis 2003 à ce jour. Le Général Nkundabatware a été doté par le Rwanda d’une milice pour, soi-disant, protéger les membres de sa communauté à savoir les Tutsi soient-ils rwandais ou burundais vivant au Kivu alors que ceux-ci ne sont en réalité menacés par personne dans ce sens que les exactions subies par cette communauté ne sont pas exclusivement et expressément dirigées vers elle mais plutôt contre toutes les populations congolaises et Banyarwanda confondus, habitant le territoire assailli.

Certaines sources crédibles et concordantes soutiennent la thèse selon laquelle il arrive au régime de Kigali, à travers le groupe d’Interahamwe Rasta agissant à son compte, d’organiser des massacres contre des cibles Tutsi pour servir de prétexte à la milice de l’ex- Général Nkundabatware. Dans cette optique, le Rwanda est jusqu’à ce jour le seul responsable officiel des atrocités que subissent les populations congolaises et, par ricochet, ses ressortissants résidant en RDCongo. Dans ce cas, il ne peut en aucun cas en faire porter la responsabilité aux Congolais.

Chers conférenciers, au cas où l’ex-Général Nkundabatware serait vraiment Congolais, pourquoi n’aurait-il pas pris position contre tous les massacres perpétrés par les troupes rwandaises et ougandaises contre les populations civiles à Makobola, à Kasika, à Walungu, à Kaniola, à Kisangani, etc. Pourquoi n’aurait-il pas exigé par la même occasion le rapatriement de plus de 120.000 Réfugiés congolais croupissant dans les camps en Tanzanie depuis plus de dix ans ? Ironie du sort, il s’est strictement limité aux seuls membres de sa communauté, les Tutsis, se trouvant dans les camps des réfugiés au Rwanda, alors que ces derniers seraient pour la plupart des rwandais expulsés de la Tanzanie. N’est-ce pas là une démonstration de son comportement ségrégationniste illustrant parfaitement le mode de vie propre aux Rwandais ?

En guise de contribution par rapport à l’éventuel mécanisme d’octroi de la nationalité congolaise aux Banyamulenge, le PCBG pense qu’il faudra tout d’abord faire l’identification des Rwandais auxquels sera attribuée la nationalité congolaise. La stratégie consisterait à demander à chacun d’eux de s’exprimer dans une langue locale par rapport au territoire de la RDCongo qu’il a toujours habité. Il en serait de même pour l’identification des soldats congolais d’expression rwandophone pour en extirper les infiltrés rwandais. Cela est possible par le fait que tout immigré rwandais en RDCongo parle la langue locale de son milieu de résidence. La RDCongo n’est pas un dépotoir africain pour y déverser n’importer qui.

C’est dans ce sens que le PCBG récuse le statut du l’ex-Général Nkundabatware en tant qu’ex-soldat des FARDC. Il s’agissait d’une confusion qui, jusqu’à ce jour, règne au sein des FARDC. Cette confusion est entretenue à dessein par les Pays agresseurs de la RDCongo ainsi que les puissances commanditaires de cette agression en infiltrant dans l’Armée congolaise des militaires rwandais ayant combattu au sein du RCD en se faisant passer pour des militaires congolais, comme le prouve le rapport du Groupe d’Experts des Nations Unies sur le pillage des ressources naturelles de la RDCongo. Le PCBG dispose des preuves tangibles selon lesquelles l’ex-Général Nkundabatware est un soldat rwandais à part entière.

Dans son interview accordé au Journal le SOFT International de Juin 2007, Nkundabatware déclare s’être fait enrôler au sein des Forces Patriotiques Rwandaises pour combattre le régime Habyarimana, non pas en tant que mercenaire, mais plutôt en sa qualité de «Munyarwanda mucongomani», c’est-à-dire «Rwandais Congolais». Or, s’il aurait été Congolais, il se serait enrôlé au sein des troupes congolaises du Général Mahele envoyées au Rwanda pour soutenir le régime d’Habyarimana.

Comment expliquer qu’un vrai Congolais puisse conditionner la cessation des hostilités par le retour en RDCongo des Rwandais, présentés comme des Congolais, alors qu’expulsés de la Tanzanie vers leur pays d’origine, d’une part, et, d’autre part, par la neutralisation des Interhamwe et leur rapatriement vers le Rwanda, tout en sachant qu’il n’a jamais mené une quelconque offensive contre lesdits interhamwe pour les y pousser ? De même, en se proclamant Rwandais Congolais, Nkundabatwre ignore-t-il que jusqu’à ce jour la nationalité congolaise est une et exclusive contrairement au Rwanda où la double nationalité est déjà effective depuis 2003? Jusqu’à quand les Congolais cesseraient-ils d’être pris pour des «bichouchou» par les Tutsi rwandais ? Pour ceux qui l’ignorent, «bichouchou», pluriel de «kichouchou» signifiant partie inutile d’une canne à sucre, veut dire insensés ou vauriens» lorsqu’on parle des personnes.

Par la nature même de son combat, l’ex-Général Nkundabatware ainsi que sa Communauté prouvent à suffisance qu’ils ne sont en rien des Congolais et moins encore de Congolais d’origine, mais plutôt des Rwandais et/ou Burundais. Contre toute attente, quelle est la tribu congolaise qui s’est constituée une milice pour son auto-protection en lieu et place de l’Armée régulière et de la Police Nationale ?

4º. Présence des milices Maï-Maï incontrôlées, les unes inféodées à la milice de Nkundabatware après avoir été corrompues par le pouvoir de Kigali et certaines personnalités politiques oeuvrant au sein des Institutions de la RDCongo, cas de Mudundu 40, d’une part, et, d’autre part, les autres poussées à opérer dans la clandestinité par manque de confiance en la politique de brassage pour leur intégration au sein des FARDC ou simplement pour leur démobilisation. C’est cette seconde catégorie des Maï-Maï, laquelle est véritablement patriotique et nationaliste, qui se bat pour la défense de la République contre l’occupation étrangère.

2.5. Des problèmes de gouvernance et de développement du Kivu

Conformément au mot d’ordre du PCBG, la bonne gouvernance et le développement de notre pays doivent se faire uniquement pour la gloire de l’Eternel Dieu et le bien-être du Peuple congolais et de l’humanité toute entière.

Pour le PCBG, la bonne gouvernance n’est possible que si elle est fondée sur une gestion efficiente du vouloir, du savoir, du pouvoir et des avoirs, sans quoi, aucun espoir ne peut être gardé. Car dit-on, gouverner c’est prévoir.

Sans prétendre faire un diagnostic exhaustif des problèmes de gouvernance dans notre Pays, nous nous contenterons à titre illustratif: d’en relever seulement quelques-uns parmi tant d’autres.

1º. Déficit général de gouvernance au risque de confirmer certaines allégations soutenues par les détracteurs de la RDCongo notamment le Président Rwandais Paul Kagame et Madame Madeleine Albright, Secrétaire d’Etat Américain Honoraire, qui prétendent que la RDCongo est ingouvernable à raison de sa grandeur et de la faible capacité intellectuelle de ses dirigeants.

L’on croirait par ailleurs que les mots tels que «bonne gouvernance», «transparence» et «droits de l’Homme» sont constamment contenus dans les discours des gouvernants congolais uniquement pour s’attirer la sympathie des bailleurs des fonds et pour nourrir d’espoir le peuple congolais, sans améliorer ses conditions de vie;

2º. Violations continues et délibérées de la Constitution et des lois du Pays par les principaux animateurs des Institutions de l’Etat donnant l’impression que les lois sont faites pour les Autorités et contre le Peuple, et ce, en dépit de l’obligation leur faite par les mêmes textes de prêcher par l’exemple.

3º. Manque de programme gouvernemental réaliste pour le développement du Pays, lequel développement devrait passer par la concrétisation de la vision politique du Chef de l’Etat articulée autour de cinq chantiers et présentée solennellement au Peuple Congolais ;

4º. Absence d’un mécanisme gouvernemental de contrôle et de suivi quotidiens des activités gouvernementales donnant l’impression d’avoir une machine qui fonctionne sans tableau de bord ;

5º. Faible capacité du Gouvernement de la République à pouvoir mobiliser toutes les ressources internes possibles aussi bien humaines que financières nécessaires pour le développement du Pays ;

6º. Manque de justice pour asseoir la démocratie et soutenir ainsi la bonne gouvernance pour la gestion transparente des ressources disponibles ;

7º. Clochardisation des fonctionnaires, des Magistrats, des Médecins, des Enseignants, des Professeurs d’Universités, des Militaires, des Agents de la Police Nationale, des Agents des Services de Renseignements, de tout le monde avec tous les risques d’ériger la corruption en système de gestion. Comment peut-on réaliser les cinq chantiers tout en se moquant des personnes ressources, c’est-à-dire les moyens humains pour y parvenir? Dans ce cas, les cinq chantiers sans concours de la main d’œuvre congolaise solidement motivée ne demeureraient qu’une promesse vaine et vide de sens, car il n’y aura pas de solutions miracles sans la participation de la population congolaise active;

8º. Poursuite du pillage des ressources naturelles et autres richesses du Pays avec la complicité d’un réseau d’élites sans que personne ne soit inquiété ;

9°. Une Assemblée Nationale, et mieux encore, un Parlement de la République incapable d’user pleinement de ses prérogatives constitutionnelles pour provoquer le changement attendu par le Peuple, à défaut d’une culture de dignité et du manque de respect par la plupart des parlementaires par rapport à leur contrat social passé avec le Peuple. Ceux-ci sont plutôt manipulés de ne faire que la volonté des dirigeants de leurs partis ou regroupements politiques respectifs, se trouvant aux affaires.

Nos parlementaires doivent parvenir à une compréhension mutuelle avec les dirigeants de leurs Partis respectifs que les objectifs de leurs partis ne doivent pas être contraires aux aspirations de leurs électeurs. C’est ainsi qu’ils doivent exiger des membres du Gouvernement ainsi que des gestionnaires des Entreprises publiques de n’entreprendre aucune action contraire aux intérêts de la République, au risque de perdre leur appui. Les Gouvernements Central et Provinciaux étant respectivement l’émanation de l’Assemblée Nationale et des Assemblées provinciales ne peuvent en aucun cas se passer des recommandations ou des résolutions de ces Institutions d’où ils tirent leur légitimité. Sans cela, ces derniers se refuseraient de servir de fusible à des Gouvernements estimés faibles ou simplement à l’un des membres ou encore à un mandataire public jugé incompétent.

Il faudrait que les politiciens congolais recherchent leur dignité en s’assumant par rapport à leurs prérogatives et à leur mandats politiques, sans quoi, il n’y aura jamais de changement dans notre pays, et nous serons toujours traînés dans la boue par des «républiquettes» comme le Rwanda. Un débat démocratique doit ainsi se faire au sein de nos partis politiques ou de nos plateformes électorales pour que chacun sache ce que les autres pensent de sa gestion.

Comme précisé par notre Constitution, les Députés Congolais, soient-ils nationaux ou provinciaux, doivent se rappeler que la majorité ne se dégage respectivement qu’à l’Assemblée Nationale pour la formation du Gouvernement de la République, d’une part, et, d’autre part, dans les Assemblées provinciales pour les Gouvernements provinciaux.

Paradoxalement, cette majorité par rapport à l’un ou l’autre cas ne s’assume pas pour contraindre, au nom du Peuple, le Gouvernement, soit-il central ou provincial, à s’assumer parfaitement en vue de répondre par des résultats concrets aux promesses contenues dans le programme du Chef de l’Etat par rapport au mandat pour lequel il a été élu.

Cependant, nous reconnaissons les efforts consentis par les Parlementaires pour légiférer. Mais jusqu’à présent les Parlements National et Provinciaux n’accomplissent pas leur fonction de contrôle parlementaire.

Nous nous étonnons également de voir que jusqu’aujourd’hui le peuple congolais n’est toujours pas bien renseigné sur le contrat conclu entre le Gouvernement de la République et les Banques chinoises. Comment expliquer que le montant de six milliards dont il a été question n’émarge pas au budget de l’Etat ? Pouvons-nous croire que c’est seulement les fonds ou financements reçus dans le cadre de la Coopération bilatérale ou multilatérale qui doivent émarger au budget de l’Etat ? De quelle sorte de comptabilité s’agit-il en RDCongo ? Il nous semble qu’à partir du moment où l’Etat Congolais encaisse des financements extérieurs, peu importe la source de provenance, ces derniers doivent émarger à son budget, au risque de croire à une magouille d’Etat.

De quelle transparence peut-t-on alors parler si le Parlement de la République, et à forte raison l’Assemblée Nationale de qui émane le Gouvernement, en plus de sa fonction de contrôle de la gestion du Gouvernement et en tant qu’autorité financière, n’arrive pas à débattre d’un accord portant sur un financement colossal comme celui accordé par des Banques chinoises portant sur six à huit milliards de dollars? Serions-nous à mesure de dire plus tard, en cas d’échec ou d’une mauvaise exécution de ce contrat, que le peuple congolais ne remboursera pas cette créance due au Chinois, au cas où l’impact dudit financement ne serait pas visible, comme nous avons l’habitude de le dire aujourd’hui par rapport à la dette de la République Démocratique du Congo contractée sous la deuxième République quand le pays portait encore le nom de Zaïre?

Au non de la transparence républicaine et de la bonne gouvernance, le PCBG demande que cet Accord soit porté à la connaissance du peuple à travers le Parlement.

De même, il n’est pas exclu que l’exécution de cet Accord, duquel le peuple congolais attend s’enclencher le développement du Pays, soit contrecarré par certains parmi d’autres partenaires bilatéraux et multilatéraux de la République Démocratique du Congo non contents de la conclusion de cet accord de financement entre la République Démocratique du Congo et les Banques chinoises.

11º.Manque d’audits fiables des ressources humaines, financières et matériels au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo et de la Police Nationale Congolaise avec comme conséquence l’embourgeoisement observé des Officiers Supérieurs par le détournement des fonds, la surfacturation des effets à l’achat, et ce, au détriment de l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble des Militaires et des Policiers.

III. QUELQUES PISTES DE SOLUTION POUR LA RECONCILIATION, LA PAIX, LA SECURITE ET LE DEVELOPPEMENT DANS LES PROVINCES DU SUD-KIVU ET DU NORD-KIVU.-

3.1. S’agissant de la paix dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu

1º. Que le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, avec l’appui de la Monuc, demande ouvertement à la Communauté internationale d’exiger au Gouvernement rwandais la tenue d’un Dialogue inter-rwandais dans le but de favoriser la réconciliation entre rwandais, d’y mettre sur pieds un mécanisme approprié pour la gestion démocratique du pouvoir au Rwanda tout en tenant compte des spécificités rwandaises et des préoccupations de toutes les trois tribus de ce Pays à savoir les Hutus, les Tutsi et les Twa. Cela permettrait aussi à la Communauté Internationale de cesser de diaboliser les Hutus, d’une part, et, d’autre part, à blanchir les Tutsi, alors que toutes les deux tribus ont participé dans le génocide rwandais et dans des crimes contre l’humanité aussi bien au Rwanda qu’en RDCongo.

Le Dialogue inter-rwandais et la formation d’un Gouvernement d’union nationale au Rwanda sont l’une des conditions pour la stabilité et le retour de la paix en RDCongo et dans la Région Africaine des Grands Lacs. Sans quoi, le Rwanda et le rêve du Tutsi International Power demeureront un véritable obstacle à la paix, à la sécurité et au développement de la RDCongo et des Pays des Grands Lacs, à moins que la RDCongo s’organise patriotiquement pour faire échec au Rwanda et à ses instigateurs occidentaux;

2º. Créer un couloir humanitaire avec des camps de transit au Rwanda placés sous mandat protection des Nations Unies pour y recevoir les rapatriés hutus rwandais en attendant leur intégration ;

3º. Exiger du Gouvernement Congolais la traduction à la Cour Pénale Internationale de l’ex-Général Nkundabatware ainsi que de ses maîtres au pouvoir à Kigali pour leurs crimes contre l’humanité, leurs crimes de guerre, leurs crimes d’agression perpétrés sur d’innombrables familles congolaises principalement celles de la Ville de Bukavu en mai 2004 et dans les territoires de Masisi et de Rutshuru de 2003 à ce jour. A défaut pour le Gouvernement de le poursuivre en justice dans le meilleur délai, nous formulons cette demande à la Société Civile du Sud-Kivu et du Nord-Kivu de s’investir et de se mobiliser comme un seul homme pour y parvenir, et ce, en collaboration avec certaines formations politiques du Pays;

4º. Demander l’institution d’un Tribunal Pénal International pour la RDCongo.

Il n’est pas normal que les six millions de Congolais morts jusqu’à ce jour de suite de la guerre continuelle et entretenue soient oubliés comme des chiens, sans maître, alors que pour le cas de 500.000 Tutsi et Hutu modérés exterminés au Rwanda juste après l’assassinat du Président Habyarimana en en avril 1994, le Conseil de Sécurité des Nations Unies avaient institué le Tribunal Pénal International pour le Rwanda, en sigle TPIR, et que pour Monsieur Rafik Hariri, ancien Premier Ministre Libanais assassiné, le Conseil de Sécurité des Nations Unies est en train d’instituer un Tribunal Pénal International pour juger ses criminels.

Si la Cour Pénale Internationale poursuit les auteurs des crimes perpétrés en RDCongo à partir de 2002, qu’adviendrait-il pour les auteurs des crimes commis avant cette date, étant donné que la compétence de la CPI n’a pas un effet rétroactif ?

Que cette conférence sur la paix et la sécurité au Kivu recommande au Gouvernement de la République de revendiquer l’institution par l’ONU d’un Tribunal Pénal International pour la RDCongo ;

5º. Négocier un ou plusieurs pays d’asile pour les Hutus rwandais illégalement établis en RDCongo et devenus indésirables aux yeux de la population locale. Il s’agit ici des Hutus qui n’auraient pas participé au génocide rwandais ou qui ne seraient impliqués dans des crimes contre l’humanité en RDCongo. Par contre, il faudra poursuivre en justice les Hutus auteurs desdits crimes commis aussi bien au Rwanda qu’en RDCongo.

6º. Réconcilier, dans la vérité, l’humilité et le pardon, les Populations Congolaises du Kivu avec leurs gouvernants, d’une part, et, d’autre part, celles-ci avec les Communautés des immigrés ayant choisi vivre au Kivu, notamment les Communautés issues des pays voisins autour de la question de la nationalité et de revendications territoriales.

3.2. S’agissant de la sécurité des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu

7° Former une armée véritablement nationale en prenant soin de procéder à l’identification des soldats congolais pour pouvoir les dissocier des soldats étrangers infiltrés au sein des FARDC.

8° Réintégrer au sein des FARDC les éléments ex-Faz pour renforcer l’armée nationale.

9° Humaniser les salaires des militaires, et des éléments de la Police Nationale,

10° Renforcer la sécurité des frontières de l ’Est du Congo et partout ailleurs.

11°Organiser un service militaire obligatoire de 6 à 9 mois à l’intention de tous les jeunes congolais, juste après leurs humanités secondaires ou professionnelles. Cela serait ainsi la condition pour leur accès à l’Université ou à la vie professionnelle.

La fin des prétentions du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi sur la RDCongo étant conditionnée par la supériorité militaire de la RDCongo, nous recommandons au Chef de l’Etat de la RDCongo et à son Gouvernement de s’atteler pour relever le niveau de notre armée. C’est pourquoi, la restauration de l’autorité de l’Etat et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national de RDCongo devrait être le principal chantier du Peuple Congolais.

Chers Compatriotes, la République Démocratique du Congo est capable de défier ses ennemis, si nous, son peuple, sommes à mesure de nous partager les risques et les dividendes de notre combat commun.

C’est pourquoi cette conférence doit demander au Chef de l’Etat et Commandant Suprême de l’Armée de nommer aux postes de Chef d’Etat Major des Forces Terrestres et de Commandant-Région du Nord-Kivu et du Sud-Kivu des Officiers Supérieurs, nés des parents congolais d’origine, en tenant compte de leur degré de patriotisme et de loyauté envers la République.

Sachez-le bien, Chers conférenciers, la RDCongo a été façonnée sans les Congolais en 1885, mais elle ne se construira sans eux. Comme pour les autres Etats du Monde, la RDCongo ne pourra être construite que par des Congolais, sans négliger l’apport de la coopération extérieure en tant troisième main. Aucun Ange ne descendra du Ciel pour construire la RDCongo à notre place. C’est à nous de défendre nos droits souverains et ainsi notre dignité se rétablira. Aucune puissance étrangère, soit-elle militaire ou financière, ne peut triompher sur un peuple patriote et uni pour un destin commun. Unissons-nous donc et nous vaincrons. C’est pourquoi sur le plan militaire, notre réconciliation doit se traduire par la formation d’une armée réellement républicaine basée sur aucune exclusion. Il n’est pas normal de garder à l’écart les Ex-FAZ, qui du reste sont apolitiques, alors que tous les Mobutistes sont aujourd’hui au pouvoir

12º.Demander aux membres de la Communauté «Banyamulenge» et aux autres rwandais et burundais immigrés en RDCongo de faire un choix entre leur volonté de voir l’ex-Général Nkundabatware s’occuper de leur soi-disant sécurité et leur volonté de voir le Gouvernement de la RDCongo veiller sur leur sécurité si et seulement si ils décident de placer leur confiance en celui-ci.

Autrement dit, nous demandons à nos frères Banyarwanda du Kivu de s’identifier en exprimant leur loyauté au Gouvernement de leur pays d’accueil au lieu de se constituer en une communauté des conquérants. Dans le premier cas, la RDCongo veillera sur leur sécurité comme par le passé et s’engagera à accorder la nationalité à tous ceux qui en exprimeraient le besoin, d’une part, et, d’autre part, accorder la carte de séjour à ceux qui ne souhaiteraient pas se faire naturaliser en tant que Congolais. Pour le cas de ceux qui continueront à se comporter en conquérants, que le Gouvernement de la République procède à leur rapatriement vers leur pays d’origine. Ce rapatriement est de mise pour tous les autres immigrés rwandais et burundais installés illégalement en République Démocratique du Congo.

13º.Mettre fin à tous les vestiges de l’Accord de cessez-le-feu de Lusaka et à celui de Lemera par l’annonce de la fin du mandat de la MONUC après décembre 2008 et par la même occasion œuvrer pour la mise en déroute de la milice de Nkundabatware, qui n’est qu’un mécanisme de présence de l’Armée Patriotique Rwandaise en RDCongo.

En effet, s’agissant de l’Accord de cessez-le-feu de Lusaka, sans chercher à réveiller les débats d’hier, il s’agissait d’un Non-Accord, sans aucune valeur juridique, ans la mesure où il a été conclu entre des sujets et des non-sujets du droit international public. L’Accord de cessez-le-feu de Lusaka n’a jamais fait l’objet de son enregistrement auprès du Secrétaire Général des Nations Unies en tant que garant et dépositaire des traités pour leur pleine validité conformément à l’article 120 de la Charte des Nations Unies.

En imposant au Gouvernement de la RDCongo de conclure l’Accord de Lusaka avec des soi-disant «mouvement des rébellions» et d’autres Etats, c’était dans le but de camoufler l’implication des certains sujets rwandais à apposer leurs signatures pour les faire prévaloir plus tard dans les négociations ultérieures en tant que de Congolais. C’est pourquoi, tous les membres fondateurs du RCD avaient signé individuellement cet Accord en lieu et place de son Président, le Professeur Wamba -dia- Wamba, étant donné qu’il était de nationalité congolaise, alors que l’enjeu majeur consistait à faire apparaître des noms de certains Banyarwanda ou «Banyamulenge» dans l’Accord parmi ses signataires.

Toutes les failles de l’Accord global et n Inclusif sur la Gestion de la Transition en RDCongo découlent du caractère oppressif de l’Accord de cessez-le-feu de Lusaka, du reste qualifié de Non- Accord. En d’autres termes, le Peuple Congolais n’est pas tenu lier par chacune des clauses d’un Accord maffieux comme l’Accords de Cessez-le-feu de Lusaka, l’Accord de Nairobi, etc. C’est le moment pour le Peuple Congolais de se passer des clauses d’un accord aliénant sa souveraineté, surtout lorsque cet Accord n’a pas fait l’objet de ratification par le Parlement de la République.

14) Le Gouvernement de la RDCongo doit mener une politique d’autoprise en charge, tout en entretenant des relations de coopération bilatérale et multilatérale mutuellement avantageuses aussi bien dans le domaine militaire que dans tous les autres secteurs de la vie nationale.

15) Nous souhaiterions que le nouveau mandat renouvelé à la MONUC par le Conseil de Sécurité des Nations Unies au cours de ce mois de décembre 2007 puisse être le tout dernier, car à dire vrai, son bilan dans le Kivu et partout en RDCongo est en dessous de la moyenne, nonobstant ses quelques moindres réalisations disproportionnées par rapport à ses capacités et à ses moyens. Les FARDC et la Police Nationale Congolaise seraient capables de faire mieux que la MONUC dans la défense des frontières nationales et dans le maintien de l’ordre public et de la sécurité si et seulement si le Gouvernement de la République s’engage à adopter une politique de motivation en faveur des Militaires et des éléments de la Police nationale.

Il faut par ailleurs reconnaître que la MONUC est porteuse d’espoir par rapport à la mission de l’ONU et aux objectifs lui assignés. Cependant, dans les faits, il se dégage une certaine confusion au point de se rendre compte qu’il y a des agendas cachés exécutés par certains de ses membres pour le compte de leurs pays respectifs, au détriment de leur mandat officiel. Ce qui est fatal pour la RDCongo.

3.3. S’agissant de la gouvernance et du développement du Kivu en particulier et de la RDCongo en général

14º.Mener une politique cohérente de répartition équitable des richesses du pays favorisant ainsi son développement intégral.

15º. Absence d’un programme gouvernemental cohérent et réaliste pour le développement du pays. Il est surprenant pour le Gouvernement de la République de s’engager dans un Programme dit « Document Stratégique de Croissance et Réduction de la Pauvreté», initié de surcroît par la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International. En effet, le Gouvernement de la République ne peut se fixer parmi ses objectifs celui d’accroître la pauvreté. Comment concilier la croissance et la réduction de la pauvreté dans un même programme et prétendre au développement ?

16ºDécréter un plan « Marshall » de reconstruction et de développement des Provinces du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et du Maniema.

Apporter l’aide humanitaire d’urgence et consistante aux déplacés de guerre et procéder au rapatriement vers la RDCongo de tous les Congolais réfugiés dans les Pays limitrophes.

Dans le cadre de ce plan Marshall pour le Kivu, il faudrait envisager, entre autres priorités, le désenclavement de l’Est du Congo en général par le développement d’un réseau routier reliant les Provinces du Kivu entre elles, d’une part, et, d’autre part, connectant le Kivu, non seulement au port de Banana sur l’embouchure du Fleuve Congo, mais aussi et surtout aux Pays limitrophes, notamment les Pays de l’Est et principalement la République Soudanaise pour une ouverture sur l’Océan Indien.

Le Kivu doit sortir de la dépendance du corridor Est, c’est-à-dire des ports de Mombassa et de Dar-es-Salaam. C’est ainsi que le Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance voudrait, en plus du projet chinois de construction de l’axe routier Sakania-Lubumbashi-Kalemie-Fizi-Uvira-Bukavu-Goma-Butembo-Beni-Bunia-Kisangani, d’envisager la construction des routes sur les axes ci-après :

• Bukavu-Kisangani via Walikale et Lubutu ;
• Goma-Walikale ;
• Bukavu-Kindu via Shabunda ;
• Kindu-Lubutu. Cet axe permettrait la connexion avec les axes Bukavu-Kisangani ;
• Kisangani-Bunia-Isiro jusqu’à la frontière avec le Soudan, d’une part, et , d’autre part, jusqu’à la frontière avec l’Ouganda.

De plus, dans le souci de moderniser les voies de communication dans cette partie du Pays, le PCBG demande à la conférence de recommander au Gouvernement de la République de construire un Aéroport International à Bukavu et de réhabiliter et de moderniser celui de Goma pour relier le Kivu au Monde extérieur par voie aérienne.

Il n’est de nul doute que les voies de communication et le développement du secteur bancaire permettront de promouvoir l’industrialisation de toutes ces Provinces de l’Est depuis le Katanga jusqu’à Kisangani. Dans ce cas, la République Démocratique du Congo doit se doter des banques de développement à l’instar des autres pays et non opter pour les banques d’exploitation comme c’est encore le cas.

Une loi bancaire adaptée aux aspirations de la population s’impose donc. Dans le même ordre, le PCBG milite également pour l’adoption d’une proposition de loi favorisant l’émergence des banques de développement communautaire, de type ASBL.

N’oubliez pas que la République Démocratique du Congo devrait s’auto-suffire sur le plan de l’énergie électrique au lieu de l’importer. Car, l’on ne peut importer que ce que l’on ne peut pas produire soi-même.

Ainsi, le PCBG soutiendrait un programme d’électrification des milieux ruraux par la construction des microcentrales hydro-électriques et des éoliennes.

De même, le PCBG soutient la modernisation de l’agriculture à travers des Zones de développement agricole calquées sur des Zones de santé primaire, sachant bien que la République Démocratique du Congo est d’abord un pays agricole avant d’être un pays minier et que le Grand Kivu, y compris le Maniema, demeure le grainier de toute la République.

16º.Combattre l’injustice, la corruption et la prédation des ressources nationales par la bonne gouvernance.

17º Institutionnaliser la double nationalité et réviser les articles 9, 10 et 217 de la Constitution.

Pour l’article 10 de la Constitution, remplacer le mot «ethnie» par «tribu».

18º.Mettre sur pied un Commissariat Général au Plan et à la Bonne Gouvernance dont le Commissaire Général aura rang de Vice-premier Ministre rattaché au Cabinet du Premier Ministre, nommer ou encore élever carrément le Ministre du Plan au rang de Vice-premier Ministre. Ce Commissariat Général servirait ainsi de tableau de bord pour le Chef de l’Etat et le Premier Ministre et le Gouvernement par ricochet. Ce Commissaire Général ou Vice-premier Ministre sera chargé non seulement de concevoir, d’élaborer le programme du Gouvernement, mais aussi d’assurer son meilleur suivi et l’évaluation de son niveau d’exécution auprès de chaque membre du Gouvernement en prenant le soin de faire régulièrement des rapports assortis des propositions au Premier Ministre pour décision.

En conclusion, nous pouvons dire ce qui suit :

D’après nos différentes sources diplomatiques concordantes, la Province du Sud-Kivu devrait normalement entrer en guerre dès la fin du mois de Novembre 2007. Nous voudrions prévenir tous ceux qui planifient cette guerre, soient-ils occidentaux, rwandais ou traîtres congolais, de comprendre que le Kivu en particulier et la RDCongo en général ne se laissera pas faire.

Si à l’issue de cette Conférence, l’autopsie du contexte des Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, est judicieusement faite, nonobstant les pressions extérieures, au point de découvrir les vraies causes de leur insécurité et de leur sous-développement, d’une part, et, d’autre part, de proposer ensuite de vraies pistes des solutions pour s’en sortir, qu’un groupe d’individus non contents des recommandations devant découler de ces travaux décide d’aller ordonner les démons de la guerre pour continuer leurs sales besognes au lieu de s’impliquer pour l’application des recommandations de la Conférence, non seulement nous demanderons à tout Congolais et à tout ami du Congo de coaliser pour les anéantir, mais aussi et surtout nous les rendrons co-auteurs avec l’ex-Général Nkundabatware de tous les crimes contre l’humanité perpétrés contres les populations du Kivu, et ainsi leur sort sera un jour quotté à la Cour Pénale Internationale.

Profitant de cette opportunité pour nous exprimer en acceptant des reproches venus de part et d’autres dans le but de jeter les bases de notre cohabitation pacifique, il faudra que chacun de nous s’humilie en se mettant en cause et de prendre en compte les plaintes de son adversaire ainsi que ses propositions de solutions afin d’aboutir à une véritable réconciliation fondée sur le règlement équitable des différends entre les parties.

Sachant que la réconciliation n’est pas synonyme d’impunité, un équilibre doit être établi entre la dite réconciliation et la justice. Le Pardon et la réparation volontaire doivent être privilégiés dans une logique d’une justice réparatrice capable de cimenter la cœxistence pacifique entre les peuples ou les personnes.

Le statut de Rome, lequel institue la Cour Pénale Internationale, consacre à son article 5 des crimes imprescriptibles relevant de la compétence de la Cour à savoir des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des crimes d’agression auxquels s’ajoutent des crimes dus aux violations sexuelles faites à la femme. Pour les autres crimes, notamment les crimes économiques, politiques, etc. la réconciliation est possible.

Dans le cas où la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement du Sud-Kivu et du Nord-Kivu se détournerait de ses objectifs officiels en cherchant de blanchir l’ex-Général Nkundabatwarwe de ses crimes, d’ailleurs, imprescriptibles, étant donné le fait que ses Maîtres Rwandais et le puissances extérieure, qui l’utilisent pour la balkanisation de la RDCongo, lui ont assure toute la protection par des mécanismes tels que la Conférence de Goma, sa réintégration au sein des FARDC, son envoi en exil en contrepartie de sa non poursuite judiciaire et de remise d’une somme importante d’argent, le PCBG demanderait également la libération de Thomas Lubanga et du Général Germain Katanga, aujourd’hui dans la prison de la Haye où ils comparaissent à la Cour Pénale Internationale, en sigle CPI, comme si cette Cour est un instrument des puissances pour juger et faire condamner ceux qui n’obéissent pas à leur volonté ou qui ne servent pas leurs intérêts. Ce qui constituerait un deuxième précédent très dangereux en RDCongo où d’abord les auteurs des crimes imprescriptibles se sont trouvés dans les Institutions de la Transition et aujourd’hui, le Gouvernement de la RDCongo se voit forcé par la Communauté Internationale à se retrouver en Conférence avec des auteurs des crimes imprescriptibles pour les blanchir sous le prétexte de la paix, la sécurité et le développement avec RDCongo, chose non envisageable aujourd’hui en IRAK par rapport aux Terroristes d’Al qu’Aida.

Nous lançons un appel à tous ceux qui souhaiteraient s’enrichir à partir de la République Démocratique du Congo que les portes de notre pays sont ouvertes pour les accueillir à condition que leurs investissements se fassent dans le respect des lois congolaises en la matière et qu’ils profitent également au Peuple Congolais. La RDCongo compte raisonnablement sur leur contribution pour son développement. Par ailleurs, pour ceux de ces investisseurs qui voudraient acquérir la nationalité congolaise, nous serons très heureux de la leur accorder conformément à nos lois que nous voulons judicieuses et impersonnelles.

Cependant, nous nous opposerons à tout pays ou à tout affairiste qui viendrait en RDCongo par les fenêtres, c’est-à-dire par des moyens illégaux et non orthodoxes, pour ne chercher qu’à piller nos ressources naturelles et exploiter notre peuple. Nous nous unirons et par notre détermination, nous le vaincrons et le bouterons hors de nos frontières.

Toute approche de cette Conférence de Goma qui s’attellera à trouver des solutions aux positions des parties ou aux prétextes des hostilités dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu plutôt qu’à leurs causes fondamentales, sera non seulement inefficace, mais aussi une perte de temps et des ressources.

De même, la Conférence doit parvenir à des résolutions permettant le règlement équitable des différends en termes de causes fondamentales et des prétextes de la guerre, sans quoi elle se soldera par un échec sans appel.

La Contribution du Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance pour le succès de cette Conférence, si miracle pourrait s’opérer, c’est d’informer les participants sur les vrais enjeux de la guerre dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu et de proposer quelques pistes de solutions. Pour les Patriotes Congolais participants à cette Conférence, le PCBG leur rappelle qu’il vaut mieux d’être un pauvre libre qu’un riche esclave. Personne ne peut mieux combattre pour la RDCongo et le Kivu que les Congolais eux-mêmes. Cette Conférence est un lieu des grands enjeux, où les prétextes risquent d’être traités à la place des mobiles, c’est-à-dire les véritables causes de l’insécurité.

Ainsi, cette Conférence doit être comprise comme étant un combat, cette fois non pas un combat sur le terrain militaire, mais plutôt sur le terrain politique où le Congolais sont réputés être moins efficace. A titre d’exemple, vous n’avez qu’à vous référer aux divers Accords conclus notamment l’Accord de Lemera, l‘Accord de cessez-le-feu de Lusaka, l’Accord de Nairobi, l’Accord Global et Inclusif sur la gestion de la Transition, tous mal négociés.

En faisant l’évaluation de la gestion de la Transition, issue de l’Accord Global et Inclusif, les habitants du Sud-Kivu et du Nord-Kivu en particulier, tous les Congolais en général peuvent-ils aujourd’hui croire au succès du Dialogue Intercongolais ou à un tourisme effectué à Sun City, ou encore à une lutte pour le positionnement politique entre politiciens, s’ il se révèle impérieux d’organiser, une année après les élections, une Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu?

C’est ainsi que par crainte de voir les mêmes causes produire les mêmes effets, le PCBG invite les Patriotes Congolais à la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement dans les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, d’éviter de sacrifier nos deux Provinces sur la croix des perdiems. Ces derniers ne sont que vanité des vanités. Nos ancêtres nous ont légué le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, en particulier et la République Démocratique du Congo en général, il nous revient aussi de les léguer à notre progéniture. Personne d’entre vous ne pourra léguer de perdiems à ses descendants. Si vous trahissez la République en général et les Provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, en particulier le Peuple Congolais vous condamnera pour haute trahison.

Le Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance recommande aux Patriotes Congolais de se passer des « négociations douces » pour privilégier les « négociations raisonnées », lesquelles portent sur les différends plutôt que sur les positions des Parties. Mais qu’en définitive, la conclusion d’un Accord judicieux où chacune des parties sortira gagnant préservera les bonnes relations dans le respect de la dignité humaine et la souveraineté des peuples et des Etats.

Enfin, nous demandons au Gouvernement de la RDCongo d’assumer ses responsabilités devant Dieu et devant le Peuple Congolais. Autrement, le Peuple Congolais s’assumera.

Que Dieu protège le Peuple Congolais!
Fait à Kinshasa le 7 janvier 2008

Pour le Parti Congolais pour la Bonne Gouvernance,

MUSIMWA BISHARHWA
Président National
Tél: 09 94 40 29 92
E-mail: pcbg_rdc@yahoo.fr