LA PAIX PAR LE FOOT BALL
En date du 08 mars 2008, journée internationale de la femme, GAO a organisé une rencontre sportive pour la cohabitation pacifique. Les filles en provenance du territoire de Walungu ont joué un match de football avec les filles de Bukavu.
Le territoire de Walungu a vécu pendant plus d’une décennie les affres de la guerre ayant pour cible principale la femme : des milliers des femmes violées (880 femmes violées dans le seul groupement de kaniola), Plusieurs dizaines de femmes esclaves sexuels,
A côté de cela d’autres exactions ont été commises :
- Plusieurs personnes ont quitté leurs localités ou villages et sont venus s’entasser dans les villages qui environnent le centre commercial de walungu ;
- Les populations déplacées meurent chaque jour de faim, car incapables d’exploiter leurs champs abandonnés ;
- La délinquance des jeunes par manque des frais scolaires s’est accrue ;
- La prostitution des jeunes filles et femmes afin de répondre à leurs besoins vitaux a pris de l’ampleur ;
- Etc .
A Bukavu, la femme n’a pas été épargnée. Pendant la guerre de 1996, 1998 et surtout lors de la guerre de Jules Mutebutsi et laurent Nkunda entre mai et juin 2004, plusieurs centaines de filles et femmes ont été violées soit dans leurs domiciles, soit en fuyant la guerre.
C’est donc à juste titre que GAO a initié cette activité pour rapprocher les jeunes de différents horizons autour d’une rencontre sportive qui prône la paix.
Cette activité sportive a permis aux jeunes filles de Walungu et de Bukavu de reprendre goût à la vie dans la paix pour bien aborder l’avenir. La résignation et le fatalisme peuvent trouver remède à partir de ces genres d’activités saines, qui regroupent les peuples.
Ainsi, GAO a tenu à faire passer un message de paix et de cohabitation pacifique entre les populations féminines de Walungu et de Bukavu, par le canal du sport.
Au-delà de la compétition, cette rencontre a permis un échange d’expérience, de convivialité et de rapprochement.
La rencontre a connu une assistance nombreuse pour encourager les deux équipes. Les adultes (hommes et femmes) ainsi que les jeunes ont tous été présents.
Soulignons que le match s’est déroulé dans un parfait esprit de fair play et de non violence. Les sœurs du lycée Cirezi n’ont pas hésité à participer à cette rencontre sportive. Ce geste a été salué par les acclamations de la foule.
Le score à la fin de la rencontre a été de 2 buts à Zéro en faveur des filles de Bukavu.
Néanmoins, malgré la défaite, l’équipe de Walungu a été applaudie par toute l’assistance car, elle a bien remplie sa mission : un jeu cohérent, dynamique mais non violent. L’écart de langage n’a pas été au rendez vous. C’est dire que le match a été à la hauteur des attentes de tous.
Faisant d’une pierre deux coups, GAO, à travers son chargé de la culture et sport a rassemblé, à l’issue de la rencontre, les deux équipes afin de leur parler de la paix... et surtout les encourager à prendre un nouvel élan de solidarité et de développement.
Malgré l’adversité, la cruauté des hommes en armes, la femme, doit se lever et voir l’avenir avec optimisme, courage et détermination.
Se laisser aller au découragement ne sera que bénéfique aux ennemis de la paix.
Cette paix, passe d’abord par la connaissance des droits pour un développement harmonieux de notre société.
Certes, le 08 mars 2008 restera longtemps présent dans la mémoire de la population ayant assisté nombreuse au match entre les braves filles de Walungu et de Bukavu : une bonne leçon de cohabitation pacifique.
Avant la clôture de la journée, un prix de fair play pour la paix a été décerné aux joueuses qui se sont distinguées pendant le match à travers leur comportement.
Femme, remets toi debout et marche dans la paix, le courage et la détermination pour un développement harmonieux de notre société.
