RD Congo : Pour avoir dénoncé, un Congolais au centre de la tourmente

LUKOMBO, agent de la Croix-rouge, en mission de service à la division provinciale de secours d'urgence à IKELA, (Province de l’Equateur, Nord-Ouest de la RD Congo) est donné pour disparu depuis 2005.Il a été reproché à LUKOMBO, à Ikela, d’avoir dénoncé la présence, des corps inanimés alors qu’il travaillait en partenariat avec « Bolingo », une Ong spécialisée dans l’assainissement en milieu rural et la conscientisation de la communauté à la lutte contre la propagation du Vih/Sida.Selon les récits faits à « Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme » (JPDH), organisation non partisane et indépendante de lutte contre l’impunité et Membre de la Coalition pour la Cour pénale internationale (CCPI) par des proches de Lukombo, leur fils se serait rendu en mission de service à Ikela, pour une durée de 3 mois, soit du 28 septembre 2005 au 28 décembre 2005. Selon les témoignages que des proches du disparu attribuent à leur fils, en date du 25 novembre 2005, le chef de ce village LONGOMBO où il était établi, l’avait appelé pour le mettre en contact avec des éléments, se réclamant des Forces armées de la RD Congo (FARDC) en mission dans ce coin de la province. Ses interlocuteurs lui ont demandé une pèle dont l’usage n’a pas été expliqué à Lukombo. De la clandestinité où il se trouve, Lukombo, selon sa famille, a affirmé que la pèle qu’il avait prêté aux quatre éléments était destinée à enterrer un corps humain sans vie, travail auquel il a été forcé d’exécuter sans son consentement. Pris de panique pour s’être retrouvé devant des cadavres, il aurait dénoncé cette pratique dont contrarie, à ses yeux, avec les sept principes fondamentaux du mouvement de la Croix rouge et du Croissant rouge. De retour au village, le 25 novembre 2005, il a porté l’affaire sur la place publique tout en promettant d’en informer ses chefs à Kinshasa. Deux jours après, Lukombo s’est rendu à Bokungu où il apprendra que des personnes auprès desquelles il s’était confié ont été arrêtées. En date du 1er décembre de la même année, les proches de Lukombo ont été informés, plus particulièrement sa femme, par la phonie de l’ong Bolingo, de la délicate situation qu’il traverse.Deux jours après, soit le 03 décembre et à l’aide d’un canoë, le responsable de l’Ong, l’Italien Giovanni se serait porté garant pour le soustraire des poursuites et menaces et l’aurait aidé à quitter Bokungu, près de Brazzaville, capitale de la République du Congo. Grâce à l’hospitalité de M. Peter, proche collaborateur de Giovanni et chef d’antenne de l’Ong Bolingo au Congo, Lukombo aurait pu quitter la capitale congolaise, accompagné de Peter, pour une destination que la famille de disparu tient à connaître. EN RD Congo, des belligérants recourent généralement à des fosses communes pour faire disparaître des corps des victimes et ainsi se soustraire d’éventuelles poursuites judiciaires.JPDH rappelle que tout récemment dans la province du Bas-Congo (Ouest), l’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO) basée à Kinshasa a dénoncé la présence des fosses communes découvertes dans le village bas-congolais de Manterne en date du 17 mars 2008. D’autres fosses communes, selon Amigo Ngonde, président de l’Asadho, pourraient être présentes dans les villages de Nsumbi et de Mbata Nsiala. Une expédition de la Police nationale venue de Kinshasa avait contré les adeptes de Bundu dia Kongo, un regroupement politique-religieux qui dénonçaient les « injustices » dont l’entité provinciale est l’objet de la part du gouvernement central. Des milieux des ONG ont fait un bilan de plus de 200 tués, tandis que le gouvernement a parlé de 27 morts lors des affrontements. La mission de l’Onu au Congo a protesté contre l’usage disproportionné de la force, accusant ainsi les forces gouvernementales.S’agissant du cas de Lukombo qui fait l’objet de sérieuses menaces dirigées et dont la destination renferme un mystère, JPDH
1. demande aux autorités du Congo-Brazzaville, de s’informer sur l’identité exacte de l’Ong Bolingo pour établir toute la lumière sur la destination imposée à Lukombo,2. Invite les autorités de la RD Congo de s’impliquer pour que cessent des visites suspectes attribués des personnes se présentant comme agents de renseignements dont serait l’objet la famille Lukombo à Kinshasa.
Fait à Kinshasa, le 31 mars 2008
Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme (JPDH