EXTRAIT DU RAPPORT DE LA MONUC SUR LES DROITS DE L’HOMME (FEVRIER 2008)
"5. Dans le territoire de Dungu, au Haut-Uele, Province Orientale, le LRA (Lord’s Resistance Army) a intensifié ses opérations, lesquelles se sont accompagnées d’allégations de viols massifs, de violations du droit d’aller et venir et de pillages.
En dépit de l’Acte d’Engagement signé à Goma, à l’issue de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement dans les Provinces du Nord et Sud Kivus, le cessez-le –feu continue d’être violé. [...]
6. En accord avec l’Acte d’Engagement signé à la fin de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement dans les Kivus, le Conseil des Ministres a adopté, le 22 février 2008, un projet de Loi d’amnistie pour les actes de guerre et d’insurrection dans les Nord et Sud Kivus, couvrant la période de juin 2003 à la date de promulgation de la Loi. Il est opportun de mentionner que cette amnistie n’inclut pas les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide. Le projet de loi devrait être soumis incessamment au Parlement.
7. A Bruxelles, le 21 février 2008, le Parlement Européen, a unanimement adopté une résolution pour exprimer «son indignation face aux massacres et aux crimes contre l’humanité» qui se sont déroulés au cours de ces 18 derniers mois dans le Nord Kivu. Le Parlement Européen a exhorté les autorités nationales et internationales à traduire les auteurs en justice et à prendre toutes les mesures de nature à prévenir toutes formes d’attaques contre les populations civiles du Nord Kivu. Le Parlement Européen a aussi lancé un appel en faveur de l’application d’une politique de tolérance zéro pour les violences sexuelles à l’égard des femmes et des filles. [...]
19. Des groupes armés, incluant le CNDP et la LRA seraient responsables des violations du droit à la vie et à l’intégrité physique au Nord-Kivu et dans la Province Orientale. [...]
22. Au cours de la période observée, quelques développements positifs ont été enregistrés concernant la lutte contre l’impunité. Le 6 février 2008, Mathieu Ngudjolo, un ancien commandant du FNI (Front Nationaliste et Intégrationniste) a été arrêté par les autorités de la RDC et remis à la CPI. Il est accusé de six crimes de guerre et de trois crimes contre l’humanité, notamment des meurtres, des actes inhumains, des actes d’esclavage sexuel, des traitements cruels, l’enrôlement et l’utilisation des enfants aux fins de participation active dans les hostilités, de pillages et d’assauts lancés contre les populations civiles de Bogoro. L’aspect le plus important de cette arrestation réside dans le fait que le suspect ait été arrêté alors qu’il était en liberté. [...]"
II. PROCES LUBANGA: LA CPI CRITIQUEE PAR LES MEDIAS CONGOLAIS
Extrait:
"D'ici deux mois, la crédibilité de la Cour Pénale Internationale sera mise à rude épreuve, à l'ouverture du procès du seigneur de guerre Thomas Lubanga Dyilo, accusé du recrutement d'enfants soldats en Ituri, en République Démocratique du Congo.
Ce procès enverra des signaux forts à plusieurs gouvernements, dont ceux de l'Ouganda et du Soudan, où des hommes inculpés par la CPI sont toujours en fuite, quant à l'engagement de la communauté internationale pour un système universel de justice. Un procès sans bavure pour Lubanga pourrait générer le respect et la crainte de la justice internationale. Cela apporterait l'espoir à des millions de victimes des crimes de guerre, non seulement dans l'Est du Congo, mais également dans d'autres régions du monde.
Par conséquent, l'intérêt pour l'affaire Lubanga a été important parmi les journalistes travaillant dans la capitale du Congo, Kinshasa. Cela s'est intensifié avec l'arrestation récente suivie de l'incarcération d'un deuxième chef de milice en Ituri, Germain Katanga. [...]
La CPI est souvent mal vue par les médias congolais parce qu'elle n'a pas compétence sur les crimes commis avant juillet 2002, l'année où elle était devenue opérationnelle. Cela rend perplexes de nombreux Congolais qui assistent aux crimes de guerre depuis des décennies.
Un fait troublant pour les journalistes congolais et les observateurs est que Lubanga n'est pas poursuivi pour des crimes plus graves. Ils se demandent aussi pourquoi la CPI ne poursuit pas ceux qu'elle décrit comme les instigateurs du conflit en Ituri. "Lors de la campagne des élections en 2006, un journal avait publié en première page un article affirmant que 'la CPI [allait] arrêter [le chef de l'opposition Jean-Pierre] Bemba," a indiqué Madidi, chargé de l'information à la CPI/Bureau de Kinshasa. "Des titres similaires dans d'autres journaux affirmaient que la CPI allait arrêter [le chef rebelle Laurent] Nkunda." Aucune de ces déclarations n'était vraie.
"D'autres journaux ont affirmé que la CPI se cachait derrière le mandat d'arrêt international délivré contre Nkunda," a continué Madidi, mais c'était en fait le gouvernement congolais qui avait délivré son propre mandat d'arrêt en 2005 pour des crimes prétendument commis par les soldats de Nkunda lors d'une attaque contre la ville de Bukavu, au Sud Kivu en 2004, a-t-il expliqué. [...]
Sonia Robla, directrice de l'information du public à la CPI, basée à La Haye, a admis que la Cour doit faire face à une lutte difficile pour générer la sympathie et le soutien à son travail au Congo. Elle signale que la Cour travaille dur pour corriger certaines erreurs et fausses idées bien ancrées dans la presse. [...]
Mais en raison du fait que la presse écrite est peu présente en dehors de Kinshasa, c'est par la radio et la télévision que la plupart des Congolais entendent parler de la CPI. Pour susciter l'intérêt envers la CPI, des acteurs populaires congolais sont recrutés pour des sketches de vulgarisation.
Des sondages de plus de 4. 000 personnes conduits à la fin de l'année dernière par la Coalition Congolaise pour la CPI ont conclu que 86% avaient entendu parler de la Cour, et que près de 55% la considéraient comme juste et indépendante.
Mais le sondage mené à Kinshasa, Bukavu, Bunia et ailleurs a également révélé que la CPI fait toujours l'objet de critiques. Plus de 30% condamnent sa lenteur.
Des retransmissions publiques suivies de discussions sont une option, à l'image des réunions communales interactives, indiquent des responsables de la Cour. Une retransmission en direct des procès sur place a été suggérée, mais en raison d'un accès très limité à l'Internet, cette solution est peu probable.
"Il est important d'amener tout ce qui se passe dans la salle d'audience aussi près que possible des communautés affectées, et les journalistes sont un moyen naturel de transmettre l'information dans le pays," a indiqué Robla. "Pour la Cour, il n'est pas seulement important que justice soit faite, mais que l'on voit que justice est faite."
III. DES MEMBRES DE LA SOCIETE CIVILE CONGOLAISE APPELLENT A LA CREATION DE CHAMBRES MIXTES POUR JUGER LES CRIMES COMMIS AVANT JUILLET 2002
"En attendant le procès du premier prévenu, Thomas Lubanga, fixé au 23 juin 2008, les organisations et personnalités de la Société Civile du Congo, tout en saluant les progrès enregistrés dans les procédures au niveau de la CPI, souhaitent la mise en place des chambres mixtes qu'elles estiment plus efficaces et rapides juger des crimes commis avant le 1er juillet 2002, date de l'entrée en vigueur du statut de Rome de la CPI. [...]
L'Assemblée va aussi examiner, dans les jours à venir, la loi sur l'amnistie au même titre que les projets de loi relatifs à la réforme de la justice. Mais le ministre de la Justice n'a pas évoqué, lors du dépôt de ces projets de lois au parlement, celui relatif à la loi de mise en oeuvre du statut de Rome de la CPI, déposé quelques années auparavant. [...]
L'Association africaine des droits de l'homme comme l'Observatoire congolais des droits de l'homme ont salué l'imminente ouverture du procès Lubanga. Les deux organisations ont suggéré qu'au-delà des efforts de la CPI, la création des tribunaux alternatifs est souhaitable. [...]"
IV. JPDH APPELLE LA CPI A ENQUETER SUR LES EVENEMENTS DU BAS CONGO
"Dans un communiqué parvenu à La Prospérité, Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l'homme (JPDH) invite le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) à analyser la situation survenue dans le Bas-Congo à la suite des altercations entre les adeptes de Bundu dia Kongo, une secte politico-religieuse et la Police nationale. [...]"
Voir l'article:
1. Congo-Kinshasa: Appelle à une « analyse profonde » du drame du Bas-Congo - La Prospérité (RDC) - 12 avril 2008 http://fr.allafrica.com/stories/200804140857.html
V. COMMUNIQUE DE LA CPI: MISE EN PLACE DES CLUBS D'ECOUTE EN ITURI
Mise en place des clubs d’écoute en Ituri (RDC)
La Haye, 16 avril 2008
ICC-CPI-20080416-PR305-FRA
Du 28 mars au 04 avril, une délégation de la Cour pénale internationale s’est rendue en Ituri, successivement dans la cité Njurara, dans les villages Gotchana de la chefferie Dukotht et Akojkani de la chefferie d’Anghal pour informer les populations sur les activités de la Cour et l’évolution des affaires. L’accueil et la disponibilité des populations ont été très positifs. Près de 1200 personnes ont pris part à ces rencontres.
L’équipe a également remis des postes radios et mini enregistreurs aux clubs d’écoute récemment constitués à Bogoro, Mambasa, Kasenyi, Aru, Ariwara, Mahagi et Bunia. Ce matériel permettra aux populations dans les villages de suivre les émissions et informations sur la cour diffusées à la radio et de réagir en envoyant leurs questions et préoccupations enregistrées sur cassette ou autres supports.
Constitués autour des radios locales, les clubs d’écoute regroupent un nombre représentatif des populations des villages autour des programmes radiodiffusés sur la CPI. Le nombre de personnes dans un club d’écoute varie selon les villages entre 50 et 100 participants. 27 clubs sont déjà constitués en Ituri et ce chiffre va aller croissant.
A Mahagi par exemple, 3 clubs d’écoute ont été constitués et sont regroupés autour de Radio Colombe, la seule station qui émet dans ce territoire et qui expérimente depuis de longues années déjà ces clubs d’écoute.
Dans toute la région, des émissions sur la cour sont actuellement diffusées par les radios communautaires et les premières émissions interactives auront lieu à la fin du mois d’avril. Ces émissions sont diffusées en français et en langues locales(...)
Voici en substance quelques extraits selectionnés pour vous par
Jeunesse du monde kinshasa
