COURSE A LA MAISON BLANCHE : ULTIME PASSAGE INQUIETANT POUR BARACK OBAMA.

Tout le long de sa course pour le fauteuil du Bureau Ovale de la Maison Blanche, Barack Obama nous aura finalement habitué à des épisodes très sombres. D’aucuns se souviendra notamment des passes extrêmement périlleuses que le candidat démocrate a connues suite à toutes ces histoires des sermons incendiaires de son conseiller spirituel et des interprétations assez biaisées de ses propos sur les réflexes identitaires de certains conservateurs blancs de l’Amérique profonde qui ont failli lui coûter l’investiture de son parti lors des primaires.

La situation n’est pas très différente maintenant que le compte à rebours pour les scrutins de novembre vient d’entamer son dernier quartier, et que des signes de nervosité sont de plus en plus perceptibles au sein du Parti Démocrate.

Les partisans du Sénateur de l’Illinois sont de plus inquiets du fait que ce dernier n’arrive toujours pas à franchir la barre de 50% dans les sondages, et encore moins, de conforter son avance dans les intentions de vote sur son concurrent républicain, alors qu’en 2000 et 2004, tout au moins à ce stade de la campagne, Michael Dukkakis et John Kerry menaient la course avec une marge confortable face à Georges Bush.

En effet, les stratèges du Parti Démocrate ont toutes les raisons du monde de s’inquiéter. Certains observateurs estiment que les caricatures publicitaires lancées par John McCain au lendemain de la retentissante tournée eurasiatique de Barack Obama semblent avoir réussi à consolider l’image d’élitiste que les stratèges du Parti Républicain s’emploient avec assiduité à coller à la peau du candidat démocrate : une stratégie qui fut autrefois considérée comme une des causes principales de la débâcle de John Kerry en 2004 face à Georges Bush.

Un autre motif d’inquiétudes pour le Parti Démocrates est que l’actuelle évolution moins négative de la guerre en Irak soit perçue par une bonne frange de l’électorat américain comme un point positif à l’actif de John McCain, ce qui semble expliquer que ce dernier réussisse à empêcher Barack Obama de décoller dans les sondages. Des chiffres publiés par le Time en juillet ont révélé que le candidat républicain a amélioré sa position par rapport au mois de juin avec 51% des électeurs qui le trouvent plus habile à gérer la guerre en Irak contre 36% pour son rival démocrate.

En réalité, la situation pourrait ne pas être aussi sombre pour l’auteur de « Dreams of a Father » et de « Audacy of Hope » dont un de grands avantages est justement son discours de changement qui fait rêver l’Amérique et lui redonne l’audace d’espérer négocier avec moins de heurts l’actuel effritement progressif de sa prospérité et de son leadership mondial au profit des superpuissances montantes en Asie, et cela, surtout du fait des dégâts causés par les huit années d’une Administration Bush dont John McCain est le continuateur attitré.

En effet, les nouvelles ne sont pas toujours tristes pour Barack Obama. Selon des sondages récents : 65% des électeurs américains expriment des intentions en sa faveur contre 20% seulement pour John McCain, 61% le trouvent plus apte à opérer des changements dans le pays contre 17% pour son rival républicain, et 48% disent que le Sénateur de l’Illinois intériorise mieux leurs préoccupations contre 35% pour John McCain. .

Bien plus, d’autres chiffres de juillet révèlent de significatives avancées pour le candidat démocrate avec 40% de l’électorat blanc qui souhaitent désormais sa victoire en plus du fait que 85% des électeurs noirs le soutiennent inconditionnellement, 45% du vote démocrate qui lui seraient acquis, et 49% de ses partisans enthousiasmés par les prochains scrutins contre 21% seulement pour un John McCain que 37% des électeurs républicains ne seraient pas du tout excités par la perspective de voter en novembre prochain. Ne perdons pas de vue que des millions de nouveaux électeurs, principalement des jeunes très favorables, sont plutôt du coté du candidat démocrate.

En dépit du faible écart dans les sondages qui sépare les deux concurrents, toutes ces performances supposées de Barack Obama importent beaucoup dans un système électoral où le Parti Démocrate a toujours compté un nombre de militants supérieur à celui du Parti Républicain, ce qui a amené un chercheur à affirmer qu’aucun candidat républicain ne pouvait gagner les présidentielles américaines dans un cas de figure où tous les électeurs démocrates se rendaient aux urnes.

Les sondages étant ce qu’ils sont, autant la confortable avance de John Kerry sur Georges Bush en 2004 ne put aboutir à sa victoire et qu’Hillary Clinton n’a pas réussi à enjamber la faible marge qui la séparait de Barack Obama lors des dernières primaires, autant John McCain pourrait ne pas parvenir à annuler ce faible écart qui le sépare du candidat démocrate en novembre.

En effet, chouchouté par l’électorat noir qui a toujours constitué une bonne frange du vote démocrate, de plus en plus toléré par les électeurs blancs (masculin et féminin) et hispaniques avides des changements, charmant les conservateurs américains par sa foi et son respect des valeurs familiales, d’essence libérale par sa pensée politique, sollicitant constamment la sympathie d’une bonne frange des électeurs républicains par son anti-bellicisme, étant ainsi une synthèse de principales équilibres de la classe politique américaine, le « Phénomène Obama » constitue en soi tout un compromis politique national que les électeurs républicains pourraient avoir très difficile à démanteler lors des scrutins de novembre.

Lokasola N’Koy Bosenge
« Les Amis de Barack Obama / NPDAC »