La désignation d’Adolphe Muzito comme Premier Ministre suscite des réactions négatives de la part des Députés nationaux du Kivu
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La désignation d’Adolphe Muzito comme Premier Ministre suscite des réactions négatives de la part des Députés nationaux du Kivu et de la Province Orientale
Tôt ce matin du mercredi 15 octobre 2008, plusieurs radios de la Capitale Kinshasa ont diffusé la déclaration des Députés nationaux du Kivu et de la Province Orientale reniant Adolphe Muzito comme Premier Ministre, déclaration lue par le Député national Kiaviro, Secrétaire Général du RCD/K-ML (Rassemblement des Congolais pour la Démocratie / Kisangani – Mouvement de Libération).
Au terme de cette déclaration, il est reproché à Adolphe Muzito de présenter un profil qui ne cadre pas avec les missions qui lui sont confiées, à savoir la résolution des problèmes de sécurité sur toute l’étendue du pays, en commençant par ceux de l’Est de la République.
Cette incompétence déclarée émane de son passé, disent-ils, car Adolphe Muzito a travaillé dans le gouvernement précédent, un gouvernement caractérisé par l’immobilisme, la mauvaise gouvernance, la mauvaise gestion des choses publiques, qui a choyé l’impunité,… A cette époque, on n’a pas senti une personnalité du groupe qui pourrait faire mieux. Or, Adolphe sort de ce groupe…
Aussi son parti politique semble ne pas être en mesure de changer la donne. Car, au mois de juin 2008, le PALU (Parti Lumumbiste Unifié) avait déclaré par la bouche du Ministre près le Premier Ministre, que des membres du gouvernement, ainsi que des mandataires des entreprises publiques et paraétatiques avaient fait perdre à l’Etat congolais une bagatelle somme de plus d’un milliard de dollars américains. Toujours selon la même source, le dossier serait entre les mains de la Justice.
Curieusement, au moment où le Premier Ministre avait démissionné avec son gouvernement, aucune suite n’est en vue, car le peuple voulait connaître les noms des personnes impliquées et le jugement rendu.
Pour la DECIDI, Association » Démocratie et Civisme pour le Développement Intégral », il ne faut pas placer les conflits de l’Est au premier plan du programme national. Leur résolution ne peut donc être considérée comme priorité des priorités. La priorité pour la RD Congo est ailleurs et pourrait concerner deux points importants, qui sont :
Primo : La lutte contre la mauvaise gestion des choses publiques et l’impunité. Cette situation décourage les compatriotes de bonne foi. A côté de cela il y a les enrichissements illicites qui rendent leurs auteurs orgueilleux, sans éthique ni morale, les expose aux mensonges et la jeunesse manque de leadership.
Secundo : Le partage inégal et non équitable doit être combattu. Pour le moment les ressources naturelles et le revenu national sont entre les mains d’un petit groupe seulement. Quand les Professeurs, les enseignants, les médecins, les infirmiers,… organisent des grèves, ils font toujours allusion aux émoluments trop élevés que se sont accordés les Députés nationaux et les Sénateurs, ainsi que des avantages exorbitants que s’accordent les membres de gouvernement. Les syndicats congolais se battent pour que les salaires de misère soient supprimés et que tous les Congolais, y compris les militaires, les policiers et les agents de sécurité jouissent des produits de la terre du Congo, c’est-à-dire participent de façon égale au partage (cfr Constitution).
Un autre danger qui guette Adolphe Muzito est celui de la composition de son gouvernement : selon quel programme et avec quels hommes ?
La difficulté réside en ce sens que tous les Présidents des partis politiques membres de la majorité présidentielle doivent être des Ministres d’Etat, des Ministres ou des Vice-ministres. Et le gouvernement ainsi constitué échappera à la sanction négative du parlement, car les Députés nationaux et les Sénateurs au parlement, qui doivent les contrôler et sanctionner, sont issus des partis politiques dont les présidents sont au gouvernement. On peut contrôler son chef, lui donner des sanctions positives, mais jamais les négatives.
La démocratie triomphera dans notre pays, quand les parlementaires refuseront de tels jeux, c’est-à-dire de remplir l’Exécutif des gens que le parlement ne peut pas sanctionner négativement. Le paternalisme dans la gestion des partis et du pays reste encore un handicap très sérieux, car la création des partis politiques au Congo obéit à la règle de dictature, où le premier créateur reste en vie. Tous les avantages sont partagés par lui et le gros morceau lui revient.
Devant la misère noire du peuple, les nantis doivent rouler dans des voitures climatisées avec des vitres fumées, pour que
Leurs oreilles soient baignées par la musique douce de l’intérieur
Leur nez ne sente l’odeur nauséabonde de l’extérieur
Leurs yeux ne voient les malnutris squelettiques,
Leurs mains évitent de serrer des mains épileptiques ;
Mais, ils n’échapperont pas à la vérité de la langue. Avec sa puissance, qui est le verbe et la parole, la langue est l’un des cinq sens qui traverse tout, et
Ne se cantonnera pas à l’intérieur
Ne s’exposera pas non plus à l’extérieur
Ne sera jamais squelettique
Encore moins épileptique.
Fait à Kinshasa, le 15 octobre 2008
Pour la DECIDI
Honorable Bha-Avira Mbiya Michel-Casimir
