RDC : une localité à l'ouest du pays sensibilsée sur la CPI

La Coalition nationale des ONG pour la cour pénale internationale (CPI) a organisé à Mbanza Ngungu (ville de la province du Bas- Congo, 150 kilmètres à l’Ouest de Kinshasa), un colloque sur le thème « La CPI : 10 ans d’existence, bilan et perspectives ».
Quatre intervenants se sont succédé à la chaire. Il s’agit Me Sita Angélique, professeur d’université et candidate juge à la CPI. Son exposé a porté sur « la réception du statut de Rome dans l’ordonnancement juridique congolais ». Elle s’est appesantie sur la nécessité de l’examen et l’adoption du projet de mise en œuvre du Statut de Rome de la CPI. Cet instrument, a-t-elle souligné, est plus qu’important pour permettre à la justice civile de connaître les crimes qui relèvent du champ de la CPI. Aussi, la loi de mise en œuvre pourra, aux yeux de Sita, apporter une uniformisation dans le droit positif congolais en ce qui concerne les peines, la CPI s'étant opposée à la peine de mort dans ses dispositions alors que le code militaire sur lequel fonde la justice militaire- compétente pour les crimes de guerre, crimes de génocide et crimes contre l’humanité- maintient la peine capitale. Elle a été suivie par Désiré-Israël Kazadi, directeur de l’organisation Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme (JPDH), une ONG locale et membre de la Coalition nationale pour la CPI. Ce journaliste spécialisé en justice internationale s’est penché sur « La CPI vue par les Congolais ». Ici, l’orateur s’est appuyé sur les différentes statistiques en sa possession pour entretenir l’auditoire. Il a expliqué que 86% des zones ayant fait l’objet d’enquête, notamment les entités de l’Est, Kinshasa et Mbanza Ngungu, ont déclaré avoir entendu parler de la CPI. Un échantillon relativement représentatif, une base assez acceptable qui a montré que le Congolais s’intéresse à ce que fait ce tribunal permanent, a déclaré l’intervenant. Kazadi avait également puisé dans les données tirées des réflexions de Human rights watch et Amnesty International relatives au dixième anniversaire de l’instrument fondateur de la CPI.
Dans la foulée de son intervention, l’intervenant a relevé des faiblesses imputées, par l’opinion, à la Cour mais aussi ses atouts. Il a été remplacé par Christian Hemedi, coordonnateur de la Coalition congolaise pour la CPI. « Des réalisations de la CPI depuis sa création à ce jour » a été le thème développé par ce rompu de la problématique de la justice internationale. Il a démontré que les mandats émis par la Cour, bien que tous n’aient pas ramené les suspects à La Haye, la CPI a cependant démontré qu’elle s’est engagée dans la lutte contre l’impunité. L’affaire BDK avait fait elle aussi l’objet d’échange.
L’intérêt de cette journée était de mettre à la disposition du public avisé, les informations concernant le fonctionnement de la CPI depuis sa création à ce jour, d’organiser un débat sur les questions d’actualité en, analyser la perception actuelle de la CPI par l’opinion congolaise, faire une revue des activités de la CPI depuis sa création et examiner l’impact de la ratification du statut de Rome sur le système de justice en RDC.
On rappelle que la création du statut de Rome remonte à 17 juillet 1998 à Rome.

Par Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l'homme (JPDH)