Face aux rebelles surarmés de Joseph Kony, la population de Dungu se sent seule.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
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Face aux rebelles surarmés de Joseph Kony, la population de Dungu se sent seule.
Ne parlez pas de nous à l’UA, à l’ONU, à l’UE, nous n’existons plus. Ne venez pas observer nos cadavres, ils sont pourris et sentent mauvais. Ne venez pas chercher des voix pour une représentation, vous risquez de ne représenter que des fantômes, les vivants sont absents. Ne faites aucun projet coûteux de translocation des Rhinos Blancs du Parc de la Garamba, nous avons accepté d’être tués et mangés par le sadique et satanique Joseph Kony avec nos bêtes. Nous sommes à Dungu.
Seigneur Dieu Tout Puissant, Dieu d’Abraham, Dieu de David, Dieu d’Annuarite Nengapeta, Dieu de nos ancêtres, qu’avons-nous fait pour subir et mériter cette humiliation ? Ne pouvez-vous pas éloigner de nous cette coupe ? Pourquoi nos semblables ne pensent-ils pas à nous venir en aide ? Kony a tué, Kony tue et tuera des milliers des gens dans nos villages de Dungu, personne ne l’en empêchera. Il est là, il règne sur nous, il viole nos enfants, nos femmes, il nous soumet à sa volonté, à ses ordres, que nous devons exécuter au risque de notre vie. Nous sommes devenus des esclaves d’un rebelle au 21ème siècle dans notre propre pays, sans que personne ne nous aide à sortir de ce bourbier. Où es-tu donc, Artémis de l’Ituri ?
Quand des animaux du Parc National de la Garamba, notamment les Rhinocéros Blancs du Nord étaient menacés d’extermination par des braconniers, des voix se sont élevées de partout, pour qu’on les délocalise du Congo pour le Kenya, afin d’être mis à l’abri de toute convoitise des braconniers. Le trésor public était vidé à Kinshasa pour besoin de la cause. Des autorités et des experts ont apparu : ils étaient au Grand Hôtel à Kinshasa, à Nairobi, à Kisangani, à Isiro pour chercher des solutions de transloquer deux ou trois Rhinos. Il y avait des représentants du peuple, des originaires de … et de … autour des tables bien garnies avec des mets américains, congolais et kenyan pour que l’atmosphère et l’ambiance soient heureuses. La DECIDI et nous de Dungu, avions émis un NON et avions gagné.
Aujourd’hui, nous les hommes de la même contrée que ces animaux, dans les mêmes conditions de danger d’être exterminés, avec la seule différence que nous sommes pauvres, personne ne pointe du doigt personne. Personne ne poursuit Kony et ses hommes. Ceux qui viennent en mission d’enquêtes ou en mission d’observations à Dungu, viennent pour compter les morts et observer les cadavres. Et puis, ils font leurs rapports très appréciés à l’ONU, au Conseil de Sécurité. Après, ils reviennent encore pour toucher des frais supplémentaires, parce que leur mission était prolongée.
Entre-temps, la terre tourne, le soleil apparaît, disparaît et réapparaît très lentement pour nous ici à Dungu. Il fait jour, il fait nuit. Nous pleurons, nous gémissons, personne ne nous écoute, sauf Joseph Kony de sa manière.
A Kinshasa, à Kisangani, on fête notre malheur. La bière coule à gogo tous les jours. De la musique, rien que de la musique, dans les discothèques, dans les bars, dans les Eglises, tout le monde danse, chante à gorge déployée. En quelle tenue ? Et le sang coule à Dungu, à Nyakunde, à Sake, à Rumangabo,…
Comme les Romains, nous disons « Alea jacta est ». Notre sort est jeté, la coupe est là et nous devons la boire seuls jusqu’à la lie.
Comme les Sud-Kasaïns de l’époque, qui tiraient la conclusion à leur Constitution, je cite « Pour tout ce dont la présente Constitution ne fait allusion, débrouillez-vous ».
Etant convaincu que notre sort est celui-là, bien que non mérité, nous acceptons de le subir, nous acceptons d’être humiliés par Joseph Kony. Nous n’allons envier personne, n’en voulons à personne et ne condamnons personne. Notre destinée, si c’est celle-là, que le Seigneur Tout Puissant nous a réservée, qu’il daigne nous pardonner. Si c’est réellement la volonté céleste, nous acceptons d’assumer ce sort avec courage et détermination.
Pour la population de Dungu en détresse
La DECIDI
