Coutumes et devise de la Chefferie de l’Unité Kaliko-Omi

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Coutumes et devise de la Chefferie de l’Unité Kaliko-Omi

Pour se distinguer les unes des autres, chaque Entité Territoriale Décentralisée devra posséder ses signes distinctifs pour symboliser la différence dans l’ensemble de l’unité nationale. Ses signes peuvent être un emblème, une devise, des armoiries, un hymne (chanson-fétiche), une langue de communication dans la région, etc. Pour la Chefferie de l’Unité Kaliko-Omi, la devise consacrée est : » UNITE – TRAVAIL – VIGILANCE ! »

Dans notre article publié à l’internet le samedi, 27 septembre 2008, nous avions dit que le nom de la « Chefferie de l’Unité Kaliko-Omi remonte de 1933. Ceci suite au regroupement de quatre Sous-Chefferies qui existaient (Sous-Chefferies Ahuta, Madhi, Dema et Ombaga) et qui ont accepté de vivre ensemble jusqu’aujourd’hui. L’unité est donc nécessaire et reste le fondement même de l’amour. Si aujourd’hui la République Démocratique du Congo souffre, et se trouve presque être balkanisée, c’est par manque d’unité, la vraie unité acceptée de toutes les Provinces du fond de leur cœur.

Une fois unis, avec un degré assez élevé d’amour, les hommes devront travailler ensemble. Et la production issue du résultat de ce travail devant être partagé entre ceux qui ont fourni des efforts, il faudra et il est responsable que ce partage soit équitable, hors de gourmandise des uns pour martyriser les autres. En République Démocratique du Congo, les Institutions mises sur pied ne pense pas à ce partage équitable. C’est ainsi qu’il y a des grèves partout. Les uns mangent trois ou quatre fois par jour, les autres mangent à tour de rôle une fois tous les deux ou trois jours.

L’unité, c’est bien. Le travail, c’est aussi bien. Mais sans la vigilance, tout ce que vous produisez sera ravi par n’importe qui. Tout ce que vous avez comme richesses sous-sol, environnementales, minières, même humaines, si elles ne sont pas protégées, gardées, s’il n’y a pas vigilance, vous allez enrichir les autres. Toujours chez nous en République Démocratie du Congo, nous sommes dépossédés de tout, parce qu’il y a manque de vigilance. Notre sécurité n’est pas garantie et nos biens non plus ne sont pas protégés.

Si notre pays veut partir sur des bonnes bases, il lui faut connaître les coutumes des Entités de base, les travailler pour les unifier et en tenir compte dans la future Constitution qui sera bien faite et non à la hâte. Cette Constitution, qui devra passer au vrai référendum, devrait être l’œuvre des Chefferies et non tomber de l’Europe ou de l’Afrique du Sud. Prenons l’exemple des Etats-Unis d’Amérique où la Constitution dure déjà des milliers d’années. La violer est passible de peine de mort parfois. Chez nous, on interprète la Constitution. Or, en tant que loi des lois, son interprétation est une haute trahison et punie comme telle.

Aujourd’hui, nous allons vous donner une idée des coutumes au Congo, celle appliquée dans la Chefferie de l’Unité Kaliko-Omi. Tenez !
Les Chefs, vivant leur vie privée selon la coutume, pouvait avoir plusieurs femmes pour espérer avoir plusieurs enfants et ainsi assurer leur progéniture. Toutes ces femmes vivaient dans l’enclos, où chacune avait sa maison et s’organisait pour ses travaux ménagers et champêtres indépendamment des autres. La jalousie est interdite et sanctionnée en cas de flagrance.
Le premier Chef de l’unité Kaliko-Omi, le Grand Notable Dema avait beaucoup de femmes et à la mort, il avait laissé 17 garçons. Son deuxième fils nommé Auzi, lui succéda et à sa mort, il avait laissé également plusieurs garçons.
Il est à noter que chez les Kaliko-Omi, les familles comptent plus sur les garçons que sur les filles, car ce sont les garçons qui sont appelés à agrandir la famille et les filles à s’expatrier par le mariage.

Dans les interdits culinaires, les femmes ne mangeaient pas de la viande du poulet, de chèvre, de singe, du poisson, des œufs. Ne pas obtempérer à cela, méritait d’être répudiée par son mari.

Comme signe de puissance, les Notables Kaliko-Omi portaient aux poignets des manilles en fer, parfois en or, ainsi qu’aux chevilles. Au cou, ils portaient un anneau massif et orné. Tandis qu’à l’épaule étaient suspendues des peaux des bêtes : chèvres, léopards, lions, pythons, boas, singes, bonobos, antilopes… Ces peaux servaient également d’habillement avant l’arrivée des Arabes et des Européens. La tête était couverte d’une toque en perles, surmontée de plumes d’oiseaux rares et des poils piquants de porc-épic.
A la main, les Notables tenaient une lance, signe de puissance et de guerrier. Ils marchaient pieds nus.

En cas d’infraction, le Conseil des patriarches réglaient au sein du clan toutes les infractions aux coutumes. Les pénalités étaient l’amende et dans certains cas, la flagellation au moyen d’un bâton, en public. Le fouet et la prison étaient inconnus.
L’institution du tribut n’était en vigueur que dans la famille. Le représentant avait droit aux premières des cultures vivrières et à la poitrine des bêtes abattues. L’omission ou le refus de satisfaire à ces préceptes de la coutume n’entraînait aucune sanction. C’est plutôt le respect inné dans le tribut pour les vieux qui dictait ces offrandes, par la conception de la dignité des personnes qui faisaient partie du pouvoir.
Les personnes soupçonnées êtres des sorcières, des voleurs, des bandits, étaient maudites avant d’être chassées du village.

Le Chef avait à lui seul des pouvoirs que les autres ne possédaient pas, notamment :
1) le devoir de l’accomplissement positif du cérémonial destiné à faire prospérer les récoltes ;
2) faire pleuvoir pour sa contrée en cas de sécheresse ;
3) procéder au cérémonial imprécatoire destiné à anéantir les fléaux menaçant les récoltes ;
4) reconnaître les ennemis du clan et les anéantir avant qu’ils ne nuisent.

Afin de léguer à la génération future le savoir, le pouvoir et le savoir-faire du clan, il était demandé d’attribuer des noms aux personnes, tout comme aux événements, noms qui pouvaient rappeler l’histoire dudit clan. A titre d’exemple, nous avons des noms comme :

1) Ombaga : qui signifie « guerrier ». Il fut le tout premier patriarche connu des Européens avant 1885. Tout premier Chef de clan ;
2) Adjuga : vient du mot « Adju » qui signifie « lance ». Adjuga signifie donc celui qui se bat ou chasse au moyen d’une lance. Il était Sous-Chef avant 1910 ;
3) Madhi : une des Sous-Chefferies formant la Chefferie de l’Unité Kaliko-Omi en 1933. Le mot signifie : « Me voici », c’est pour dire que je ne vais pas reculer quelque soit la situation ;
4) Kaliko : Impératif du verbe « kaliriko », qui signifie, « ne pars pas ». Déformé certainement par les Européens, car, kaliko a le sens à la troisième personne et ne signifie presque rien ;
5) Omi : qui signifie « hôte », signifierait dans la totalité de « Kaliko-Omi », ne pars pas, mon hôte. Quelqu’un de digne, qu’on veut garder.

Le respect dû aux coutumes harmonisées, coutumes traduites dans la Constitution ou la Charte - comme en Angleterre - c’est respecter la Constitution elle-même conçue sur des bases sûres.

Pour la DECIDI
Honorable Bha-Avira Mbiya Michel-Casimir

Fait à Kinshasa, le 10 novembre 2008