Jeunesse Estudiantine Gardienne de la Patrie en République Démocratique du Congo
Nous, Jeunes Etudiants de la République Démocratique du Congo, conscients de la situation politique, sécuritaire, juridique, économique et sociale actuelle de notre pays, nous nous réunissons en un mouvement spontané conformément aux prescrits de l’article 63 de la constitution dénommé Jeunesse Estudiantine Veilleuse de la Patrie pour manifester d’abord notre inquiétude face aux enjeux de l’heure, ensuite notre détermination de veiller à notre avenir et notre postérité.
A ce jour où nous prenons la parole pour prendre position joignant nos idées à celles déjà émises pour exprimer la position de la jeunesse estudiantine, seule force vive de la nation illuminée des intentions véritablement veilleuse de la nation.
Après la voix exprimer par la Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO en sigle et bien d’autres voix tant au niveaux national qu’international notamment la lettre datée du 10 Décembre 2008 adressée au Président du Conseil de Sécurité par le Président du Comité du Conseil de Sécurité crée par la résolution 1533 (2004) concernant la République Démocratique du Congo, et les récents rapports de human rights watch et global witness concernant le coltan du sang , qui se sont exprimées prenant ainsi la responsabilité d’éveiller la conscience du peuple congolais face au danger sécuritaire, économique, juridique ,sociale et politique que court notre peuple et les générations futures.
I. NOS INQUIETUDES
1. Sur le plan sécuritaire :
Depuis une décennie, la République Démocratique du Congo est plongée dans une guerre sans précédente ; ainsi saluons le courage manifeste des filles et fils de notre pays qui ont milités pour le rétablissement de la paix et de la sécurité. Aujourd’hui notre inquiétude est fondée sur le fait que la situation risque de se détériorée plus qu’il y a de cela 15 ans avec l’entrée des troupes étrangères sur notre sol, lesquelles troupes sont responsables de la mort de plus de 5 millions de nos compatriotes. Voici une fois de plus que ces mêmes troupes sont entrées officiellement sur le sol de nos ancêtres sans pour autant savoir le mandat exact de ces dernières, leur nombre, leur zone d’opération, la nature de leur mission, le contenu exact des accords signés entre notre gouvernement et les autres parties ainsi que la qualité des personnalités ayant engagées notre nation. Nous demandons également si la paix et la sécurité Rwandaise et Ougandaise sont des principaux éléments pour la stabilité de la Région des Grands Lacs et celles congolaises les accessoires ? Quel est ce pêché qu’a commis le peuple congolais pour qu’il soufre éternellement pour la cause des autres nations (Rwanda, Ouganda et le Sud soudan) ?
La déstructuration de l’armée et son affaiblissement total prouvent à suffisance le plan hégémonique(de la bourgeoisie compradore) visant la balkanisation de notre pays en ne mettant pas à la disposition de cette dernière les moyens pour accroître sa capacité dissuasive, illustration faite au dernier combat entre le CNDP de Laurent NKUNDA et les FARDC.
2. Sur le plan économique :
Absence d’un plan clair et précis de sortie de crise à l’instar d’autres pays du monde. L’économie de notre pays est quasi inexistant alors qu’aucune mesure efficace n’est envisagée, la crise financière internationale se vivait déjà dans notre pays avant que cela n’atteignent d’autre cieux. Aujourd’hui, alors que le chômage est la règle et l’emploi l’exception dans notre pays, le secteur industriel vient de perdre plus 350.000 emplois dans le Katanga. La dépréciation de notre monnaie est presque incontrôlée. Nous nous demandons afin si la République Démocratique du Congo, à l’allure où vont les choses, saura relever son économie. Si oui dans quelle mesure ?
3. Sur le plan social et humanitaire :
Le non indemnisation de victimes des guerres perpétrées et répétées dans notre pays et les rapatriements de nos compatriotes.
Nos parents, nos frères et sœurs ont fait des camps de refugiés leurs seconde patrie car le gouvernement n’a prévu jusque là aucun programme pour les rapatriés. Il n’y a plus de salaire pour les fonctionnaires de l’Etat et les hommes en uniformes. L’enseignement est paralysé par les Grèves en répétition ; les infirmiers, les médecins sont oubliés... les routes non entretenues. L’inaccessibilité de la population à l’eau potable, à l’électricité, aux soins médicaux, …
4. Sur le plan juridique :
L’absence de la politique claire de l’application de la justice distributive. Les arrestations arbitraires de nationaux sont devenues la spécialité de nos services de sécurité et de renseignement au lieu de sécuriser ces derniers et leur bien tout en dénichant l’ennemi de la patrie. Nous dénonçons à cette occasion l’arrestation des leaders d’opinions(Gabriel MOKIA, Pasteur KUTINO, les manifestants pacifiques…) pour avoir exprimer leur point de vu, alors que les détourneurs des biens publics roulent carrosse en pleine cité.
L’abandon des poursuites judicaires contre Laurent NKUNDA par le gouvernement à travers la correspondance n°0226/JPM 284/D/CAB/MIN/J/2009 du 09 Fév. 2009 adressée au ministre de la coopération régionale et chef de la délégation gouvernementale aux dialogues avec le CNDP, renforçant ainsi un climat de suspicion et consacrant l’impunité au grand jour , ouvrant une boite à pandore aux autres criminels des guerres qui se frottent les mains.
La collaboration avec un criminel sous le coup d’un mandat d’arrêt international à l’occurrence le chef d’Etat major des troupes de CNDP hier, nous citons monsieur Bosco NTAGANDA, aujourd’hui officier de notre armée nationale alors que notre compatriote Jean Pierre BEMBA croupit dans la prison de la C.P.I avec la bénédiction de notre gouvernement pour avoir pris acte de son arrestation alors que les principaux auteurs des infractions qui lui sont imputées sont libres et protégés par leur gouvernement au nom de la réconciliation nationale.
L’impunité des auteurs de massacres répétées et perpétrées contre nos populations en Province orientale, nord et Sud Kivu, dans le Bas Congo lors de la fameuse affaire BUNDU Dia Kongo et partout sur notre territoire.
5. Sur le plan politique :
Désapprouvons la tentative de déstabilisation des institutions tant nationales que provinciales et affirmons notre détermination de protéger les acquis de la démocratie naissante en République Démocratique Congo.
A nos jours, nous vivons de controverses entre nos institutions alors que ces dernières sont animées par un même camp politique. Nous sommes dans le droit de nous inquiétés car ceux à qui le peuple, souverain primaire, a confié le mandat de le défendre (cas de monsieur Vital KAMERE et autres députés) soient menacés par leurs camps politiques pour avoir pris position par rapport à une question portant sur la survie de notre nation.
II. NOS RECOMMANDATIONS
1. Au président de la République
a. De servir le peuple congolais tout en sauvegardant ses intérêts,
b. De préserver l’intégrité de notre territoire, seul, legs que nous ayons obtenus de pères de l’indépendance
c. De défendre notre constitution comme vous l’a juré lors de votre prestation de serment précisément à son préambule et ses articles 5 et 214 ;
d. D’ouvrir grandement les portes de Prisons pour ceux qui les méritent afin que prenne fin la recréation
2.Au parlement (Assemblée Nationale et Sénat)
a.D’exercer effectivement son pouvoir de contrôle contre l’exécutif tout en sanctionnant les auteurs de tout acte malséant ;
b.De consulter régulièrement la cour suprême de justice conformément aux prescrits de l’art 216 de la constitution au cas où un accord international comporte une clause contraire à la constitution afin que celui-ci soit déclaré inconstitutionnel et donc nul et sans effets, cas de l’accord du 05 Déc. 2008 entre le Rwanda et la RDC et celui entre l’Ouganda et la RDC ;
c.De défendre jusqu’au sacrifice suprême les intérêts du peuple congolais car ils sont les seuls avec le Président de la République directement responsables devant eux,
d.D’user de tous les moyens légaux pour s’imprégner des accords signés au sujet de l’entrée de troupes étrangères sur notre territoire en exigeant l’ouverture de la session extra ordinaire pour que les questions ayant trait à notre souveraineté et notre intégrité territoriale ne soient pas traitées à Kigali par le parlement rwandais, allusion faite à la dernière session parlementaire rwandaise où leur ministre de la défense Marcel GATSINZI a présenté un pré bilan de trois semaines d’opérations ;
e. D’être solidaires, vigilants et de ne pas se laisser intimider par les ennemis du peuple congolais car à nos jours les parlements sont restés le seul creusé de la démocratie ;
f. D’éviter d’hypothéquer l’avenir des générations futures en privilégiant des intérêts privés allusion faite:
• A un parlementaire ayant déchiré la pétition initié par ses collègues au sujet de l’entrée des troupes étrangères sur notre territoire,
• Au Scandale de la DGI où les députés ont trempés dans les affaires de corruption,
• Aux différents rapports des commissions et recommandations qui sont restés lettres mortes.
3. Au gouvernement central
a. D’avoir le courage d’affirmer son autorité et de refuser que les individus n’ayant pas qualité engagent la nation au nom et pour le compte du gouvernement ;
b. De définir un plan de sortie des crises (financière, sécuritaires, sociales, juridiques et politiques) claire et précis dans un meilleur délai.
c. De faire de notre armée une armée véritablement républicaine forte et dissuasive ;
d. De reformer nos systèmes de renseignement,
e. De contrôler le mouvement des populations et des troupes armées étrangères à l’est de la RD Congo,
f. De faire en sorte que les troupes étrangères quittent notre territoire d’ici la fin de mois de février comme l’a promis le chef de l’Etat et de ne pas accepter une quelconque prorogation sous quelque prétexte que ce soit,
g. D’organiser une diplomatie offensive afin d’éviter les déclarations telles que celles du Président Français Nicolas Sarkozy, de l’ancien sous secrétaire d’Etat Américain aux affaires Africaines Mr Herman Cohen, du Représentant Spécial du Président Rwandais dans la Région des grands Lacs Mr Joseph MUTABOBA ;
h. De decreter un deuil national d’au moins trois jours pour tous les morts dépuis l’entrée des troupes étrangeres sur notre territoire
4. A l’Etat Major Général de FARDC:
a. il vous appartient d’engager la nation à ce qui concerne le domaine militaire, il s’agit là des vos attributions. Ne dit on pas que les compétences sont d’attribution.
5. Aux institutions provinciales
a. D’éviter de semer l’esprit de haine, de division, de régionalisme, d’ethnique au sein du peuple congolais et d’insoumission à la constitution cas du président de l’Assemblée Provinciale de la province du Katanga.
6. A l’opposition politique
a. Le choix d’un porte parole dans un bref délai pour que celle-ci affirme la détermination du peuple congolais de vivre dans une démocratie et d’aspirer au développement intégral de notre pays,
b. De définir clairement les vrais partis politique appartenant à l’opposition afin d’éviter que certains soient juges et parties ;
c. De rompre définitivement avec le passé pour certains membres de l’opposition qui ont encore en eux les vielles pratiques corruptibles de la 2eme République,
d. De tout mettre en œuvre pour faire atteindre leur voix afin que ceux de leurs qui croupissent innocemment en prison pour avoir exprimer leur opinion recouvrent leur liberté.
7. A la Communauté internationale
a. Du fait que la présence des FDLR sur notre territoire soient les produit de leur pression contre le congolais (zaïrois), de s’impliquer pour les retrait de troupes rwandaises de notre sol tout en prenant en charge le rapatriement des FDLR dans leur pays,
b. De soutenir les objectifs de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs tout en désapprouvant toute manigance de Kigali, Ouganda et Kinshasa excluant ainsi les autres membres de la structure car elle reste l’unique organisation internationale récente définissant clairement à travers multiples accords les stratégies de la stabilité et développement dans la Région des Grands Lacs.
8. A la jeunesse Congolaise
a. De se joindre à nous pour défendre notre pays, militent pour le changement intégral et le bien être de nos population car le Congo de demain sera ce que nous, jeunes, nous ferons de lui aujourd’hui.
9. Au peuple congolais et à la société civile
a. D’aiguiser sa conscience pour veiller sans relâcher à ses intérêts vitaux afin de préserver l’avenir de générations futures,
b. D’être vigilant face à toute tentative de balkanisation de notre pays car la R.D Congo est un et indivisible et les ressources congolaises appartiennent au peuple congolais ; il n’appartient pas à Washington, Paris, Bruxelles, Londres de définir la politique de gestion de nos ressources,
c. De barrer la router à tout individu ou groupe d’invendus voulant prendre et exercer le pouvoir par force conformément au prescrit de l’article 64 de la constitution de la République,
d. D’user de tous les moyens légaux et de manifester pacifiquement pour exiger des gouvernants une meilleure gestion de la chose publique.
CONCLUSION
Eu égard à ce qui précède, nous, mouvement spontané et veilleur de la nation réaffirmons notre attachement profonde à la patrie. Nous mettons ainsi en garde tout ennemis du peuple congolais se réjouissant de la souffrance de ce dernier au profit de ses intérêts égoïstes. Nous rappelons à la communauté tant nationale qu’internationale que le peuple Congolais n’est pas naïf moins encore fainéant mais patient et donc au moment opportun il se libérera de cette misera et se prendra en charge.
« Ne jamais trahir le Congo »
Fait à Kinshasa, le 20 fév. 2009
