RD Congo : JPDH pour la poursuite judiciaire contre d'autres seigneurs de guerre à l'Est du pays

Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme (JPDH), organisation de lutte contre l’impunité et membre de la Coalition pour la Cour pénale internationale, plaide pour le retour d’une paix durable en Ituri (Province orientale, Nord-Est de la RD Congo). L'organisation profite de la journée internationale, pour des personnes portées disparues commémorée dans le monde pour rappeler qu'une enquête publiée quelques années plus tard dans les médias de Kinshasa (capitale du pays) sur le district de l'Ituri en proie, entre 2001 et 2004, aux conflits fratricides, a révélé l’étendue des violences et leurs conséquences dans les populations. Mais des actes de violences isolés des règlements de compte entre les deux principales tribus Hema et Lundu avaient commencé un peu plus tôt, selon l'enquête.
Dans la foulée des témoignages, Véronique NYOTA, née le 15 août 1984, résidant sur l'avenue Lualaba, n°108, dans la ville de Kisangani, capitale de la Province orientale laisse croire que certains crimes commis semblaient s’apparenter à un génocide. « Ma persécution a été accompagnée des actes de viol du fait de mon appartenance ethnique et religieuse en 1998 lorsque j’ai été battue et violée par des soldats », avait-elle témoigné à l'antenne locale de JPDH à Kisangani. Les même menaces l'ont contrainte à entrer en clandestinité jusqu'à ce jour avant de prendre une destination inconnue des siens.
En Ituri, une opération baptisée « Shika na Mikono » qui signifie « Tenir la main » en langue locale a consisté, pour les Hema, à tuer une catégorie ciblée de l'ethnie Lendu. Une anarchie s’était installée une année après le renversement du régime du Maréchal Mobutu - 32 ans au pouvoir- par le président Laurent-Désiré Kabila en 1997.

« Notre maison a été détruite et l’épreuve a duré 90 minutes pendant laquelle j’ai été battue par des miliciens Hema de Thomas Lubanga avant d’être acheminée à l’hôpital. J’ai séjourné pendant trois mois en hospitalisation » avait-elle ajouté à l'équipe d'enquête de JPDH.
Elle a pu quitter l'hôpital le 03 mai 2004. Nyota a été l'objet d'attaques également en deux temps consécutifs, en 1998, à un an du régime de Kabila et en 2004, à la fin du mandat de la force européenne, du fait de son père recherché. Elle a déclaré que des miliciens Hema étaient entrés dans leur maison et tué son père parce qu'il prêchait la non-violence à son l'église, elle même torturée avant d'être violée.
Son père, Kuba Victor, pasteur de son état et d'ethnie Lendu, a été assassiné le 11 avril 2004 avant le départ d'Artemis, un contingent européen sous commandement français et qui avait réussi à rétablir l’ordre dans la région.

Tandis que Nyota a été transféré à l’hôpital grâce aux religieuses d’une congrégation de Kisangani. Mais sa vie était toujours en danger depuis que son père a été tué et sa maman, Tula pauline, portée disparue lors des événéments.

Des traces de violences sur la partie supérieure du sein droit sont visibles, témoignait avoir été également sauvagement torturée par ses miliciens Hema.

Mlle Nyota a quitté la Province orientale pour la Province de Bandundu (Centre) où elle était prise en charge par des religieuses à la demande de ses parents et des religieuses de Kisangani. Dans une rcente enquête publiée dans Le Phare, un quotidien paraissant à Kinshasa sur « le drame iturien et les victimes devant la CPI », un proche parent de Nyota a affirmé que le 29 mai 2004, Veronique Nyota avait quitté Bandundu, par peur des represailles, pour une destination inconnue.

JPDH s'interroge sur la destination imposée à Nyota et dénonce les violations maintes fois répétées des droits de la personne, censée être protégée aussi bien en temps de paix qu'en temps de guerre.
JPDH demande au parquet de reprndre ses enquêtes en Ituri contre d'autres chefs des milices encore présents dans la région.
JPDH rappelle que trois chefs miliciens de l'Ituri dans la situation en RDC ont été arrêtés respectivement en 2006,2007 et 2009 et remis à la Cour pénale internationale pour crimes internationaux. Le procès Lubanga, Hema se tient depuis janvier tandis que le procès joint à l'encontre de Katanga et Ngudjolo s'ouvre en septembre 2009 à La Haye, aux Pays-Bas.
Fait à Kinshasa, le 23 mai 2009

Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l'homme (JPDH)