RDC : l’adoption internationale, dernier rempart pour la protection des enfants privés de familles

L’adoption internationale, appliquée selon les principes énoncés dans la Convention de la Haye du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération entre Etats en la matière, peut sauver la vie de nombreux enfants congolais privés de familles (sans lien familial) et abandonnés à leur triste sort. C’est ce que recommande PAX JUNIORS, une ONG congolaise, basée à Kinshasa et spécialisée dans la formation des enfants messagers de la paix, la promotion des droits de l’enfant, l’éducation de la masse à la culture de la paix, et l’accompagnement psychosocial et professionnel des enfants et jeunes en rupture familiale.

En effet, la problématique des enfants en difficulté se pose avec acuité en RDC au point que la loi portant protection des êtres humains âgés de moins de 18 ans, datée seulement du 10 janvier 2009, y consacre tout un chapitre et définit 12 catégories devant bénéficier d’une protection spéciale (enfants rejetés ou abandonnés, enfants sans soutien familial ou autre à la suite de la perte de leurs parents, enfants orphelins, enfants accusés de sorcellerie …). Cependant, la protection de ces catégories d’enfants préconisée notamment par le placement social en famille élargie, famille d’accueil, institution publique ou privée agréée ou en foyer autonome, ne peut être réalisée dans l’intérêt supérieur de l’enfant pour plusieurs raisons, notamment le fait que l’arrêté qui réglemente ce placement date seulement du 19 novembre 2009 et demeure moins connu des acteurs sociaux.

Lors d’une réunion tenue le 23 mars 2010 au siège de la Banque mondiale, à Kinshasa, sur le projet « Enfants de la rue » initié par cette institution financière, plusieurs acteurs de la protection des enfants en difficulté ont relevé les limites du placement social. C’est cas de « Hope International » et de l’AED, spécialisés dans l’hébergement, qui ont évoqué des difficultés pour trouver des familles d’accueil et même développer le placement en foyer autonome.

D’où, le prolongement du séjour, sans issue, de nombreux enfants dans les institutions, généralement dépourvues de gros moyens. Face également aux difficultés de réinsertion familiale et au manque de la culture d’adoption interne, les enfants prolifèrent dans les rues de Kinshasa et de différentes provinces de la RDC.

Au regard de ce tableau sombre, PAX JUNIORS recommande au gouvernement congolais de réglementer le secteur de l’adoption et de promouvoir l’adoption internationale. Jusqu’à la preuve du contraire, l’adoption internationale constitue donc le dernier rempart pour la protection des enfants congolais sans soutien et lien de leurs familles biologiques.

Fait à Kinshasa, le 10 avril 2010
Pour PAX JUNIORS
Charlaine MAYOLA, Directrice nationale
Job NKUNA, Conseiller en communication, Expert en protection des droits de l'enfant et Adoption internationale