RDC : L’arrestation arbitraire et la détention illégale freinent le processus démocratique
Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme (JPDH), organisation de lutte contre l’impunité reste préoccupé par l’arrestation, sans motif, de Dieudonné MBUYI MAFUATA depuis la dispersion sauvage, par des éléments de la Police, d’une manifestation publique que l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, Opposition) devait tenir le dimanche 26 septembre 2010, à Yolo, un quartier populaire de la commune de Kalamu (centre) de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon des informations parvenues à JPDH, le jour prévu pour la manifestation réprimée par la Police, M. Mbuyi, simple sympathisant de l’Udps, avait été arrêté parce que confondu avec sa soeur Joséphine Kanku Mafuata. Il a été interpellé puis conduit au commissariat de la Police où il entendu sur procès-verbal avant sa relaxation.
L’officier de police judiciaire avait exigé à l’infortuné de dévoiler la cachette de sa sœur Joséphine Kanku, reconnue jadis comme militante de la branche féminine de l’UDPS (Fudps). Mademoiselle Kanku a, ensuite, adhéré au Mouvement de libération du Congo (MLC, opposition) où elle a fait montre d’un militantisme éprouvé. Dans la foulée de la contestation du processus électoral de 2006, Joséphine Kanku avait protesté contre les tentatives de tricherie au profit du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, parti au pouvoir). Elle avait été, comme certains irréductibles militants du MLC, dans l’œil du cyclone des services de sécurité. Ses proches qui continuent à craindre pour leur propre sécurité, ont déclaré à JPDH qu’elle ne fait plus signe de vie.
Rappel des faits
Les organisateurs du meeting avaient présenté à la Police la lettre destinée aux autorités de la mairie de la ville, tenues informées du meeting. Mais la Police s’était farouchement opposée. Il s’en était suivi des arrestations d’environ 30 militants du parti. Le 27 septembre, ils ont tous été conduits au Parquet près le tribunal de grande instance de Kalamu. Le 28 septembre, le tribunal a siégé en flagrance et rendu, trois après, le verdict. Certains détenus ont été purement acquittés tandis que d’autres ont été condamnés à des peines avec sursis. Eu égard à ce qui précède, JPDH :
- proteste contre l’arrestation arbitraire et la détention illégale de Mbuyi en lieu et place de sa sœur ;
- rappelle le caractère individuel de l’infraction tel que prévu dans la Constitution de la République ;
- rappelle que la RDC est parmi les pays africains repris dans le rapport des pays du continent où des cas de disparition des personnes ont été le plus déplorés ;
- craint pour la vie de mademoiselle Kanku, recherchée pour son activisme politique, pratique pourtant tolérée par la Constitution de la République ;
- rappelle que la Constitution consacre le régime déclaratif en remplacement du régime d’autorisation préalable exigé sous régime du maréchal Mobutu ;
- rappelle que l’arrestation arbitraire et la détention illégale freinent le processus démocratique dans le pays.
Fait à Kinshasa, le 02 octobre 2010
Journaliste pour la promotion & la défense des droits de l’homme (JPDH)
