Agression des journalistes à Lubumbashi, OLPA proteste chez le Vice-premier ministre

Dans une lettre adressée au Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur et sécurité, Adolphe Lumanu Bwana Nsefu, le 16 juin 2011, l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) proteste vigoureusement contre la mise à sac des installations de la Radio-télévision Lubumbashi Jua (RTLJ), chaîne privée de radio et télévision émettant à Lubumbashi, au Katanga.

OLPA condamne également l’agression de Franck Lutunda, Christian Nyembo, Junior Nyembwe et de Gédéon Mbweya tous journalistes à la Radio-télévision Lubumbashi Jua.

Il fustige aussi la destruction de plusieurs biens de cette chaîne dont un véhicule incendié et trois autres gravement endommagés.

OLPA fustige aussi les menaces de mort proférées contre Lucien Kahozi, journaliste indépendant et accompagnateur du cinéaste belge Thierry Michel.

Il condamne enfin l’agression de Michel Nadia, reporter caméraman à la chaîne privée de radio et de télévision Mwangaza de Lubumbashi dont la caméra a été confisquée.
Ci dessous, la lettre réceptionnée par le secrétariat du cabinet du Vice-premier ministre, le 16 juin 2011.

Kinshasa, le 16 juin 2011

A Son Excellence Monsieur le Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur et de la sécurité à à Kinshasa- Gombe

N/Réf : 023/CE/OLPA/11

Concerne : Protestation

Excellence,

Le Comité exécutif de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), une organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de la presse basée à Kinshasa, vient par la présente auprès de votre haute personnalité, protester énergiquement contre la mise à sac des installations de la Radio-télévision Lubumbashi Jua (RTLJ), une chaîne privée de radio et télévision émettant à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, à l’extrême sud de la République démocratique du Congo (RDC).

Pour votre information, des incidents violents ont éclaté, le 15 juin 2011 à Lubumbashi, où les partisans de Moïse Katumbi, gouverneur de la province du Katanga, ont pris d’assaut les installations de la Radio-télévision Lubumbashi Jua (RTLJ), propriété de Jean-Claude Muyambo Kyassa, ancien ministre des Affaires sociales et président du parti politique Scode (Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement).

Les assaillants ont mis à sac les installations de la RTLJ située au quartier Gambela dans la commune de Lubumbashi. Un véhicule a été incendié et trois autres gravement endommagés.

Quatre journalistes trouvés sur le lieu ont été violemment agressés avant d’être acheminés dans un centre hospitalier de la place. Il s’agit de Franck Lutunda, Christian Nyembo, Junior Nyembwe et de Gédéon Mbweya tous journalistes à la Radio-télévision Lubumbashi Jua.

Ces actes interviennent après la diffusion, le 14 juin 2011, par plusieurs chaînes de télévision émettant à Lubumbashi, d’un entretien réalisé par Jean-Claude Muyambo Kyassa avec le cinéaste belge Thierry Michel sur le bilan du gouverneur Moïse Katumbi à la tête de la province du Katanga qu’il a jugé mitigé.

Lucien Kahozi, journaliste indépendant et accompagnateur du cinéaste belge, a été aussi menacé de mort par téléphone et l’équipe de protection de la Mission de Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (Monusco) a assuré sa sécurité durant toute la journée du 15 juin 2011 avant qu’il ne rejoigne son domicile le jour suivant.

Alors qu’il effectuait un reportage sur les incidents violents du 15 juin 2011, Michel Nadia, reporter caméraman à la chaîne privée de radio et de télévision Mwangaza, émettant à Lubumbashi, a été aussi agressé lors des incidents du 15 juin 2011. Sa caméra a été confisquée avant d’être restituée plus tard, sans images.

Vous constaterez avec nous que ces actes violent manifestement la liberté de la presse garantie par la loi de la République démocratique du Congo et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme.

Ces actes d’intolérance à l’endroit des médias durant cette période pré-électorale accentuent la crainte des défenseurs de la liberté de la presse de voir ce type d’incidents prendre une ampleur inquiétante dans les jours à venir.

Raison pour laquelle OLPA vous exhorte à prendre des dispositions urgentes pour que les médias et les professionnels de la presse bénéficient d’une grande protection durant tout le processus électoral.

Dans l’espoir d’une suite favorable, nous vous prions d’agréer, Excellence, nos sentiments distingués.

Pour le Comité exécutif de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA)

Joseph-Alain Kabongo,

Secrétaire exécutif