LE CONGO-ZAIRE ETAIT LE SEUL PAYS AFRICAIN A DISPOSER DES DC-10 ET BOEING 737 PILOTES PAR DES ZAIROIS (Chronique de la NPDAC)
Un spot publicitaire autrefois diffusé par un transporteur aérien privé congolais présentait un passager qui, ayant raté son vol après avoir accouru avec sa valise sur le tarmac de l’Aéroport international de N’djili juste au moment ce dernier décollait, maudissait par la suite la ponctualité du pilote qui contrastait avec les traditionnels retards auxquels les voyageurs congolais étaient habitués. Dans la même logique, il est de coutume aujourd’hui, aussi bien pour des fils et filles du pays que des non-nationaux, de prendre plaisir à plaisanter à la fois sur des affres du sous-développement et le désordre total qu’accuse le secteur du transport aérien congolais, ce qui ne fait qu’allonger la liste des facteurs inhibiteurs de la dignité nationale et de perte de la renommée internationale du grand Congo-Zaïre.
Il est assez pénible pour des patriotes congolais de constater comment aussi bien des nationaux que des frères africains et autres expatriés prennent un vilain plaisir à épiloguer sur l’actuel très meurtrier désordre de l’aviation civile congolaise, donnant ainsi l’impression d’avoir oublié que cette grande nation au cœur de l’Afrique que la médiocratie pseudo-kabiliste a finalement réduite à sa plus simple expression est celle qui a produit des as de l’aviation mondiale que sont les commandants de bord Ilunga, Diasolua, Lusamba, Kabeya, Tshuinza, Njenjimana et autres dignes fils du Congo-Zaïre dont une des particularité tant louée notamment par des fabricants d’avions occidentaux est qu’ils n’ont jamais fait de crash aérien dans leurs carrières, ce qui n’est pas un mince record d’autant plus qu’ils étaient les premiers pilotes noirs, à travers le monde, à avoir osé briguer avec succès les commandes, contre moult préjugés de l’époque sur l’inaptitude congénitale du nègre au pilotage, de ces géants aéronefs triréacteurs, suite à un défi personnel du Président Mobutu.
Ainsi dit, votre serviteur saisit l’opportunité de la présente chronique de la NPDAC pour rappeler aussi bien aux filles et fils de la grande nation au leadership mondial et dont le territoire est traversé des fleuves qu’est le grand Congo-Zaïre (Esaie 18, verset 2) qu’à d’autres afro-congolais d’Afrique et d’Amérique, ainsi qu’à tant d’autres citoyens du monde que toutes ces calamités et immenses souffrances qui surviennent depuis bientôt deux décennies au pays de leurs ancêtres, l’ancienne Terre d’Eden de la Sainte Bible (Genèse 2, verset 8 et versets 10 à 12), ne sont que des épreuves passagères destinées à les exorciser des retombées spirituelles négatives de graves erreurs commises par son peuple depuis les viols des épouses de nos « oncles » qu’étaient les colons belges en 1960 à la politique d’exclusion maintenue par les pseudo-kabilistes contre les recommandations du Dialogue inter-Congolais de Sun City en passant par la consécration d’un discours populiste en lieu et place d’un débat démocratique sain lors de la Conférence Nationale Souveraine et la trahison contre le seul politicien du pays formellement béni par l’envoyé de Dieu Simon Kimbangu que fut le Maréchal Mobutu, malgré ses défauts, en pactisant avec des agresseurs rwandais, ougandais et angolais.
C’est ainsi que nous voudrions aujourd’hui plancher sur le fait que le Congo- Zaïre était autrefois la seule nation africaine à disposer d’une compagnie aérienne nationale dont la flotte comprenait des avions DC-10 et Boeing 737, soit une génération d’aéronefs dont des sociétés européennes comme la SABENA belge et l’IBERIA espagnole ne pouvaient à l’époque se permettre l’acquisition.
En effet, à l’avènement de la Deuxième République, la très modeste flotte de la compagnie aérienne nationale Air Congo n’était essentiellement constituée que de quelques appareils DC-3 et DC-4, ainsi que d’une caravelle 116. C’est suite à une implication personnelle du Président Mobutu que le Gouvernement zaïrois entreprit de faire doter Air Zaïre notamment des appareils de dernière génération de l’époque qu’étaient les Boeing 737, les DC-8 et les DC-10. Il est à noter que la compagnie aérienne nationale zaïroise procéda à toutes ces très onéreuses acquisitions sur base d’une ligne de crédit d’une banque privée américaine garantie par le seul Gouvernement zaïrois et totalement remboursée sans aucune implication d’un gouvernement étranger ou d’une institution bancaire internationale. Et, ce n’était pas tout.
Dans la foulée de cette modernisation de la flotte d’Air Zaïre, nantie d’une vision de grandeur que mérite le Congo-Zaïre, le même Mobutu dont les détracteurs s’emploieront par la suite à ne présenter que sous la seule étiquette péjorative de « Dictateur zaïrois » fut celui qui se bâtit personnellement, becs et ongles, contre des avis de plusieurs experts en aéronautique occidentaux tendant à accréditer cette contre-vérité que l’homme noir était congénitalement réfractaire à l’exercice de la profession de pilote de lignes. C’est ainsi qu’un groupe de jeunes aviateurs zairois dont Ildefonse Ilunga, Simon Diasolua, Edouard Lusamba, Jean-Marie Tshuinza, Emile Kabeya, Njenjimana et Jean de Dieu Ndagano eurent à fréquenter de meilleures écoles de pilotage américaines et européennes avant de revenir au pays pour assumer, sans aucun complexe et plutôt avec beaucoup de brio, les commandes des Boeing 737, DC-8, DC-10.
Il est rapporté qu’une de faiblesses du Maréchal Mobutu consistait à prendre du plaisir à émerveiller ses hôtes de marques qui embarquaient dans l’avion présidentiel en leur signifiant que le personnel naviguant de l’appareil, allant du Commandant de bord jusqu’au dernier des hôtesses, était exclusivement constitué de fils et filles du pays.
Et, c’était chaque fois un motif de grande fierté nationale et de dignité internationale que de voir débarquer sur des tarmacs européens, américains ou asiatiques, d’un superbe avion de dernière génération bien décoré aux couleurs nationales de la République du Zaïre, un équipage exclusivement zaïrois. Ce fut notamment le cas lorsque, en 1974, le DC-10 d’Air Zaïre fit le tour de certains aéroports des Etats Unis et de l’Amérique du Sud pour y embarquer aussi bien les boxeurs Muhammad Ali et Georges Foreman que tant d’autres sommités afro-américaines du sport, de la musique et des affaires qui devaient venir assister au « Combat du siècle Ali-Foreman » à Kinshasa et au carnaval international de la musique afro-cubaine, nous voudrions dire afro-congolaise, qui émailla l’événement.
C’était l’époque où certains Afro-congolais du Rwanda, du Cameroun, de la Cote d’Ivoire etc. préféraient s’habiller en abacost et se faire passer à travers le monde pour des Zaïrois, tellement qu’il faisait grand et digne d’être ressortissant du pays de Mobutu.
Cependant, il ne faudrait pas perdre de vue que ce projet très onéreux d’acquisition de ces aéronefs de dernière génération d’Air Zaïre faisait partie d’une vaste dynamique de reprise socio-économique que le pays connut dans la décennie qui suivit l’arrivée au pouvoir du Président Mobutu avec d’autres grandioses réalisations comme la Cité de l’OUA, la Gécamines, la Foire Internationale de Kinshasa, l’Aménagement hydroélectrique d’Inga (il n’existe pas un barrage d’Inga, il est plutôt aménagé plusieurs ouvrages hydro-électriques sur les gorges de Sikila et Kokolo près de la cité d’Inga), la ligne à haute tension Inga-Shaba, la Cité de la N’Sele, le concentrateur des minerais de la Gécamines de Kamoto, le réacteur nucléaire TRIGA, la compagnie maritime nationale CMZ, la Cité Salongo, la Cité Maman Mobutu, le Camp Badiadingi, les aéroports internationaux de Kisangani, Goma et Gbadolite, la Sidérurgie de Maluku, le Zaïre-Monnaie plus forte que le dollar américain pour ne citer que celles-ci..
En effet, contrairement aux récentes affirmations de la journaliste mythomane belge Colette Braeckman tendant à insinuer que c’est sous le règne de Joseph Kabila que le pays s’est le plus développé depuis l’indépendance, c’est plutôt entre 1965 et 1975 que le Congo-Zaïre a connu sa période la plus socio-économiquement faste depuis le départ du colonisateur. Et, contrairement à certaines thèses pseudo-kabilistes actuelles tendant à soutenir qu’il siérait d’accorder encore à Joseph Kabila un autre mandat pour lui permette de développer finalement le pays, il est à noter que Mobutu n’avait pas attendu de totaliser plus de quinze ans au pouvoir pour commencer à entreprendre toutes ces réalisations ci-dessus mentionnées.
Bien au contraire, c’est à partir de sa deuxième décennie au pouvoir qu’il commença à multiplier des erreurs comme la zaïrianisation, la laïcisation de l’enseignement catholique, la création du MPR-Parti Etat etc. Comme quoi, le seul fait de s’éterniser au pouvoir corrompt.
Il est à noter que toutes ces grandes œuvres de la Deuxième République ne procédèrent pas du tout d’une génération spontanée. C’était plutôt le résultat d’un retour massif des investissements étrangers dans le pays, lequel était à son tour une conséquence logique d’un avènement de la paix et stabilité qui n’aurait pas été possible sans une préalable implémentation d’un processus de consolidation de paix qui, ayant été mené sur fond d’une réconciliation nationale sincère et d’un accomplissement cohérent de la réforme du secteur de sécurité, avait abouti à la fois à un démantèlement irréversible des milices sécessionnistes du Katanga et du Sud-Kasaï, ainsi que des factions rebelles de la Province Orientale et du Kivu au profit de l’émergence d’une Armée nationale réellement républicaine et dissuasive. C’est bien-là la recette-miracle qui permit au Général Mobutu de mettre fin à la « congolisation » et d’offrir par la suite a ses fils et filles plus de trente-deux ans de paix, de fierté nationale et dignité internationale. Ce sont-là des données capitales que les prochains candidats à l’élection présidentielle devraient intégrer dans leurs projets de société.
En revenant à nos moutons, nous constaterons que la situation politico-sécuritaire du pays n’est pas très différente de ce qu’elle fut à la veille du Coup d’Etat militaire du Général Mobutu du 24 novembre 1965. Ainsi dit, à notre humble avis, les mêmes causes ayant la propriété de produire les mêmes effets, nous pensons que la seule façon de permettre à notre pays, plus particulièrement dans sa partie orientale où des compatriotes pauvres ne cessent d’éprouver d’horribles meurtrissures dans leurs âmes et chaires, de renouer avec la paix et une vie d’êtres humains est de faire en sorte que le prochain Chef de l’Etat dispose des aptitudes avérées à régir une véritable réconciliation nationale qui n’a pas eu lieu au Dialogue inter Congolais et à diligenter une réforme du secteur de sécurité qui tarde à intervenir depuis les Accords de Lusaka de 1999.
Pour ce faire, il ne suffit pas seulement que ce dernier soit très populaire auprès de la population, qu’il ait beaucoup d’argent, qu’il soit très proche de certaines capitales occidentales ou tout simplement qu’il sache bien charmer son auditoire par son éloquence. Le prochain Commandant Suprême du Congo-Zaire doit plutôt disposer, en plus d’un fort sens de leadership politique, de solides aptitudes au management de la paix, défense et sécurité comme ce fut le cas avec le Général Mobutu en 1965. Si non, Joseph Kabila aura beau quitté le fauteuil présidentiel, ce sera toujours la continuité de l’insécurité à l’Est du pays avec des groupes armés violant et tuant en toute impunité des citoyens congolais sur le propre sol de leurs ancêtres, et surtout une absence de toute perspective d’amélioration du social et d’amorce d’une véritable reconstruction nationale pour la simple raison que des investisseurs crédibles continueront à s’abstenir d’apporter leur argent dans un environnement qui n’offre aucune lueur d’espoir d’un retour de la stabilité.
Donc, ne votons pas prochainement des noms d’individus, des tribus ou des provinces d’origine. Votons plutôt des programmes politiques susceptibles de contribuer à la restauration de la paix et stabilité dans le pays. De nos votes dépendront aussi bien notre sécurité et bien-être que la restauration du grand Congo-Zaïre.
Faustin BOSENGE
Chercheur et essayiste
Coordonnateur de la NPDAC
