ANNEXION RWANDAISE DU KIVU : UNE SUITE LOGIQUE DE L’INCAPACITE DE JOSEPH KABILA A DOTER LE PAYS D'UNE ARMEE DISSUASIVE

De prime abord, nous tenons à rappeler à l’opinion nationale et internationale que les « Kabilistes », entendez les partisans de la démarche politique de M’Zee Laurent Désiré Kabila comme Mwenze Kongolo, Abdoulaye Yerodia, Raphael Ghonda et autres, sont politiquement morts avec l’assassinat du 16 janvier 2001, un odieux acte dont la vérité si diaboliquement voilé apparaitra un jour. Depuis lors, notre pays est plutôt dirigé par des « pseudo-kabilistes », c’est-à-dire des individus se réclamant du kabilisme tout en plaçant leur gouvernance exactement aux antipodes des héritages politiques de Patrice Lumumba, Joseph Kasa-Vubu, Maréchal Mobutu et M’Zee Kabila dont la quintessence est de ne jamais brader l’intérêt national, quelques soient les circonstances.

En effet, nous pouvons beau dire que le Maréchal Mobutu traitait avec les Américains et que M’Zee Kabila avait pactisé avec les Rwandais, mais en aucun cas l’un de ces deux nationalistes congolais n’avait eu à brader la souveraineté nationale autant que le fait de nos jours Joseph Kabila. De leurs vivants, aucun de ces quatre illustres personnages de l’histoire nationale du Congo-Zaïre ne pouvait daigner signer avec le Rwanda des accords de défense permettant à l’Armée rwandaise d’entrer sur le territoire congolais à tout moment sans avoir à en prévenir préalablement l’Etat congolais, s’accommoder d’un pillage systématique du coltan et du pétrole de notre pays par ses petits voisins, confier le Haut-Commandement du pays en guerre à un simple officier de police judicaire et confier la charge de très cruciales opérations militaires à des officiers sans aucune formation militaire et expérience de combat alors que le Congo-Zaïre dispose de l’une de meilleures ressources humaines de défense de l’Afrique subsaharienne.

Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de noter ici que tous les trois officiers ex-FAZ à qui Joseph Kabila avait daigné confier le commandement des opérations militaires dans le Kivu, en l’occurrence Mbunza Mabe, Felicien Bahuma et Mamadou Mustafa, ont eu à aligner des exploits sur terrain et qu’ils sont tous par la suite curieusement décédés. Ce n’était qu’une parenthèse que nous refermons pour revenir à notre sujet en soulignant qu’un dicton Swahili dit que la bouche du vieillard sent mauvais mais elle ne sort pas des mensonges.

En effet, nous les élites congolaises, nous pouvons aujourd’hui tout dire d’Herman Cohen, sauf qu’il ne nous a pas implicitement interpelés en disant haut et fort que notre très riche et pittoresque région du Kivu se trouve annexé par le Rwanda depuis plus de sept ans ; plaçant ainsi de la manière la plus crue Joseph Kabila devant l’étendue de son incapacité à s’assumer comme le garant de l’intégrité du territoire nationale.

Ce n’est pas tout, ces paroles d’Herman Cohen nous mettent également, nous les élites congolaises, devant l’étendue de notre démission collective en nos qualités respectives de dépositaires patentés de la conscience nationale. Sous d’autres cieux, cette formelle déclaration du consultant de l’Administration américaine sur les questions africaines aurait amplement suffi à générer des émeutes à travers tout le pays.

Mais hélas, notre classe politique est tellement confrontée dans une démocratie des bouteilles de bière, polos, billets de banque et postes ministériels qu’elle est plus intéressée à savoir à quand la prochaine invitation présidentielle à la ferme de Kingakati qu’à réfléchir sur ces multiples perspectives sombres qui se profilent à l’horizon de la nation congolaise. Aujourd’hui, c’est de Kivu qu’il est question. C’est quoi demain ?

En effet, n’oublions pas qu’au départ, en 1996, l’intention du Haut-Commandement militaire rwandais était tout simplement de neutraliser des ex-FAR qui se trouvaient dans des camps de réfugiés près de la frontière. C’est l’extrême facilité avec laquelle les soldats de l’Armée Patriotique Rwandaise pénétrèrent dans le Kivu qui amena Kigali à revoir à la hausse son aventure dont Herman Cohen nous donne le résultat aujourd’hui. Or, l’appétit venant en mangeant, nous ne savons pas ce que nous réservent demain les armées rwandaises et ougandaises, d’autant plus que Kigali et Kampala sont depuis plus d’une décennie en train de faire exactement ce que le Maréchal Mobutu faisait, c’est-à-dire envoyer le plus grand nombre de stagiaires dans les meilleures écoles militaires de l’Occident au moment où Joseph Kabila s’emploie plutôt à nommer à dessein des généraux sans aucune formation militaire et à envoyer nos officiers en formation en Angola et au Zimbabwe.

Pis encore, maintenant que se profile résolument la perspective d’une alternance au sommet de l’Etat en 2016, nous ne sentons pas du tout dans les chefs des élites politiques congolaises un réel souci de tirer des leçons de l’actuel très patent échec de Joseph Kabila en vue de chercher à faire mieux.

Le premier acte présidentiel que Barack Obama et Vladmir Poutine posent chaque matin est de se faire briefer par le conseiller en charge de la sécurité nationale. Le Département de la Défense (Pentagone) constitue avec la Maison Blanche et le Département d’Etat les trois principaux centres décisionnels de l’Administration américaine. Par contre, nous ne connaissons pas un seul des prochains présidentiables congolais qui dispose d’un conseiller en matière de sécurité digne de ce nom dans son état-major politique, tout comme aucun d’eux ne semble pas encore accuser d’une vision sécuritaire clairement définie par rapport à la même équation qui a fait lamentablement échouer celui qu’ils cherchent à remplacer.

Bien au contraire, les gens s’évertuent plutôt à faire avec beaucoup de zèle ce qu’ils ont toujours fait depuis les négociations de Lusaka de 1999 jusqu’à ce jour, c’est-à-dire placer la charrue devant le bœuf en reléguant des questions de défense et sécurité au second plan pour ne s’appesantir que sur des préoccupations purement politiciennes.

De toutes les façons, il n‘y a aucune logiquement à avoir des prétentions pour diriger un pays aux dimensions continentales et plongé dans un cycle de conflits armés qui perdure depuis plus d’une décennie tout en faisant plutôt montre d’un très criant déficit en matière de défense et sécurité. C’est ainsi que, à notre humble avis, il se pose une absolue nécessité de l’organisation des primaires assortis des débats contradictoires aussi bien dans la famille politique de Joseph Kabila qu’au sein de l’opposition. Les électeurs congolais ont le droit d’avoir une idée nette de différents candidats et surtout de faire la part des choses entre des simples troubadours et ceux qui sont dépositaires d’un projet de société digne de ce nom.

Ne perdons pas de vue que la quadrature du cercle du processus de paix congolais a toujours été l’accomplissement d’une réforme du secteur de sécurité dont devait sortir une armée nationale dissuasive : gage de la fin de l’actuelle annexion du Kivu par le Rwanda assortie d’une neutralisation des groupes armés étrangers qui y violent, pillent et massacrent des citoyens congolais en toute impunité, d’un recouvrement de la souveraineté nationale sur toute l’étendue du territoire national devant signifier ipso facto la fin d’actuels pilages de notre coltan au Kivu et pétrole du littoral atlantique et d’un retour de la stabilité qui drainera de nouveau au pays des investissements étrangers actuellement détournés par le Rwanda et l’Ouganda, et par ricochet, la relance économique et la fin de la misère sociale des Congolais.

Si nous nous amusons à voter encore, en 2016, un autre Chef de l’Etat aussi incompétent en matière de gouvernance sécuritaire que Joseph Kabila, après-le-départ-de-Kabila risque d’être égale avant-le-départ de Kabila avec de hauts risques que les actuelles annexions de facto du Kivu, du littoral atlantique congolais et du territoire de Kahemba par des pays voisins ne s’étendent sur d’autres parties du pays. A bon entendeur, salut !!!!!!!

En attendant le lancement imminent de son site Internet, merci de bien vouloir vous informer sur l’association politique Forces Nouvelles pour la Restauration du Congo-Zaire, en sigle FNRC, à partir de sa page facebook FNRC et du compte facebook Faustin Bosenge.

Pour le Conseil de Modération des FNRC
Faustin Bosenge
Coordonnateur