ET SI TOUS CES VOYAGES DES OPPOSANTS EN OCCIDENT PORTAIENT LES GERMES D’UNE COLONISATION DU CONGO-ZAIRE PAR LE RWANDA?
Le très illustre Winston Churchill disait : « un peuple qui ignore son passé se condamne à le revivre ». Fin de citation.
Le 24 avril 1990, prononçant son discours historique sur une introduction du multipartisme qui marquait la fin officielle du mobutisme en tant que pensée politique dirigeante au Zaïre, l’indomptable Maréchal Mobutu ne put s’empêcher de verser des larmes que certaines élites du pays, restant comme toujours au niveau des réactions épidermiques, présentèrent comme celles du crocodile. En réalité, ce grand artisan du recours par les Africains à leur authenticité socioculturelle et du combat contre le recolonisation du continent voyait déjà pertinemment bien ce qui allait advenir à son peuple après son départ, connaissant bien que l’Administration américaine s’était déjà résolue de faire remplacer son leadership sous-régional par celui de Yoweri Museveni, le parrain politique du Chef rebelle Paul Kagamé dont un contingent des Forces Armées Zaïroises va mettre en déroute les colonnes, quelques mois plus tard, aux portes de Kigali.
En effet, aussi bien le Maréchal Mobutu que ses opposants de l’époque étaient tous bien au courant des théories développées à l’époque par certains africanistes occidentaux opposant l’intelligence, l’intégrité morale et le sens entrepreneurial supposés des Rwandais à l’esprit de jouissance (BMW) et une prétendue forte propension à la corruptibilité des Zairois. En bon visionnaire, Mobutu voyait déjà comment, après son départ, le duo Museveni-Kagamé allait savourer sa revanche sur le dos de son peuple pour la longue domination militaire et diplomatique que le Grand Zaïre exerça sur l’échiquier géostratégique des Grands Lacs.
Par contre, bien qu’étant au courant de toutes ces considérations géostratégiques défavorables à notre pays, un irrésistible désir de succéder à Mobutu était tel que les Ngunz Karl-I-Bond, que son âme repose en paix, Tshisekedi et autres se jetèrent, jeux bien fermés, dans les bras des Occidentaux dans leurs quêtes des appuis pour accéder au pouvoir. Et, c’est de cette alliance objective entre l’opposition zaïroise et l’Administration Clinton que jaillit dans les esprits des stratèges de Washington l’idée de parrainer une rébellion de l’AFDL dont les vrais maîtres du jeu étaient plutôt les Bizima Karaha, Bugera, James Kabarebe, les Ngandu Kissase et Laurent Désiré Kabila et autres n’étant que de simples étiquettes.
Maintenant qu’il se dessine des perspectives crédibles d’une alternance au sommet de l’Etat, en 2016, le pauvre peuple congolais est en train d’assister sans le savoir à une répétition de l’histoire qui porte malheureusement les germes de son asservissement pour des siècles par des peuples voisins.
En effet, des opposants congolais désireux d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ont dernièrement procédé à une pratique politique consistant à se faire inviter par des organismes de lobbying américains avant de multiplier par la suite des conférences sur l’avenir politique du pays à l’intention de nos élites de la diaspora, et par ricochet, de l’intérieur du pays. De manière très probablement inconsciente, ces compatriotes ne sont pas moins en train de poser les jalons de futures ingérences intempestives des Occidentaux dans nos affaires intérieures qu’ils seront par la suite les premiers à déconner, en prenant déloyalement le peuple congolais à témoin.
En réalité, tous ces opposants à un Joseph Kabila qu’ils accusaient notamment d’avoir été imposé par les Occidentaux ne sont pas moins, eux aussi, à chercher à se faire pistonner par les mêmes mécanismes très peu catholiques de la communauté internationale. Pis encore, ils se ressourcent ainsi dans certains centres décisionnels occidentaux de quelques approches stratégiques d’accès au pouvoir qui ne vont pas nécessairement dans le sens des intérêts supérieurs de notre peuple qu’ils s’emploient par la suite à distiller dans les esprits de nos élites et futurs décideurs politiques, ce qui est encore plus grave.
Et, comme par hasard, c’est le moment qu’Herman Cohen, l’un de principaux consultants sur les questions africaines de l’Administration américaine, choisit pour faire remonter à la surface la problématique, autrefois évoquée par Nicolas Sarkozy, de l’exploitation commune des richesses du Kivu entre notre pays et le Rwanda. Comment ne pas penser que c’est une façon pour les Américains de signifier à la ; classe politique congolaise que notre pays se doit de se composer avec le Rwanda étant donné que son armée est incapable de garantir l’intégrité de son territoire national. C’est un grand danger qui pèse ainsi sur l’avenir du Congo-Zaïre en tant que nation, surtout que les Etats n’ont que des intérêts et qu’ils n’ont pas d’amis.
En effet, étant donné que la politique africaine des Etats Unis est actuellement orientée notamment sur des approches de juguler l’actuelle propension du terrorisme djihadiste à se délocaliser du Corne de l’Afrique et du Sahel pour converger vers le cœur du continent avec tous les risques d’implantation d’une nouvelle zone tribale à l’Est de notre pays, devenu un nouveau sanctuaire par excellence des groupes armés étrangers, de parfaits potentiels alliés d’Al Qaeda, l’Administration Obama ne souhaite pas mieux que d’établir un partenariat sécuritaire, avec le Congo-Zaïre ou le Rwanda, peu importe le pays, le plus important Washington étant que le partenaire soit à mesure de faciliter à l’AFRICOM l’accomplissement de sa mission d’empêcher que la grande forêt du Congo-Zaïre ne devienne un expugnable bastion du terrorisme international actuellement poussé dans ses derniers retranchements au Moyen-Orient, à la Corne de l’Afrique et en Afrique de l’Ouest.
C’est dans le cadre de la nouvelle stratégie américaine de lutte contre Al Qaeda consistant à promouvoir la démocratie et bonne gouvernance, et par conséquent, une réduction de la misère sociale constituant le principal fond de commerce du terrorisme djihadiste que les Etats Unis tiennent mordicus à la consolidation de la démocratie et bonne gouvernance dans les Grands Lacs. Ainsi dit, le grand souhait de l’Administration Obama est qu’une alternance politique dans notre pays se solde à la fois par une implémentation de la bonne gouvernance réductrice de la misère sociale et un avènement d’un pouvoir capable de mettre irréversiblement fin à la présence des groupes armés étrangers présents à l’Est du pays, évacuant ainsi tous les risques que le terrorisme international ne s’y constitue une zone tribale.
Maintenant, si d’aventure, nous, les élites politiques congolaises, nous continuons à nous distraire par nos traditionnels stériles débats sur des individus que nous développons depuis plus d’une décennie sans aucun changement positif à l’Est du pays au lieu de nous employer à bien scruter les backgrounds de nos présidentiables et leur exiger qu’ils nous produisent des projets de société bien adaptés à la problématique de la résolution de l’équation sécuritaire congolaise avec ses trois principales variantes que sont la formation d’une armée nationale dissuasive, le démantèlement des groupes armés présents à l’Est du pays et la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national, nous ne faisons-là qu’accroitre ainsi les chances de voir les memes Américains qui avaient invité Martin Fayulu, Albert Moleka, Vital Kamerhe, Frank Diongo leur dire que l’Oncle Sam n’a plus de choix que de soutenir une ascendance militaire du Rwanda sur notre pays qui habilitera Kigali à s’occuper d’une sécurisation du Kivu que Kinshasa continue ainsi à être incapables d’assumer.
De toutes les façons, il existe déjà des accords de défense signés entre les deux pays allant dans cette logique. Et, comme c’est la sécurité qui conditionne tout, il ira de soi que cette domination militaire du Rwanda soit assortie d’une colonisation totale de notre pays par son petit voisin du fait de l’incapacité des élites politiques congolaises à mettre à profit toutes ces ressources humaines en matière de défense et sécurité de très haute facture que nous a léguées le Maréchal Mobutu.
C’est surtout au regard de ces très sombres perspectives qui se profilent sur l’avenir de notre nation que les Forces Nouvelles pour le Restauration du Congo-Zaïre, FNRC, ont opté pour un engagement patriotique (voir Manifeste des FNRC dans www.societecivile.cd et la page facebook FNRC ) consistant à proposer au successeur de Joseph Kabila un partenariat politico-sécuritaire qui lui permettra, en moins de six mois, de neutraliser irréversiblement tous les groupes armés étrangers présents à l’Est du pays, d’implémenter en une année une relance de l’économie nationale et une substantielle requalification du social des Congolais, et à procéder à la troisième année de son mandat à l’amorce d’une véritable reconstruction nationale.
Pour le Conseil de Modération des FNRC
Faustin BOSENGE
Coordonnateur
