RAPPORT SYNTHESE DE LA FORMATION SUR LA RESOLUTION ET LA TRANSFORMATION DES CONFLITS

72 participants réunis dans la grande salle de la paroisse Saint Joseph à Matonge , dans la commune de Kalamu, ont suivi avec intérêt les notions des conflits. Ils étaient dotés des principaux outils d’analyse et de recherche des solutions pacifiques aux conflits.
les participants étaient sensibilisés et conscientisés aux rôles de la tierce partie :prévenir au départ le conflit destructif en tentant de remédier aux tensions latentes, résoudre tout conflit ouvert dès lors qu’il se développe et contenir l’affrontement en cours d’escalade dès lors qu’il échappe, provisoirement au moins, à toute tentative de résolution.
SESSION 1 : NOTION DE CONFLIT
Suivant les expériences vécus, le conflit était défini comme étant une situation d’incompréhension et du manque d’harmonie entre les parties ( désaccord, mésentente, détérioration des relations interpersonnelles, incompatibilité d’intérêts…).
Nous avons rappelé aux participants que les conflits sont liés à la nature humaine et font partie de la vie de l’homme. Ils étaient convaincus que le conflit ne peut pas être effacé ou sous-estimé dans notre société.
Ils ont appris qu’un conflit vécu douloureusement et négativement conduit à la dégradation des relations ; lorsqu’un conflit est assumé et bien géré par les parties concernées, il devient une opportunité pour une meilleure entente.
Initiés à la triangulation d’un conflit vécu, les participants ont identifié les composantes d’un cas pratique survenu dans le cadre de leur travail sur terrain à savoir :
Parties :
-Le Propriétaire de la parcelle, sa famille et ses connaissances
-Le responsable d’une Eglise de réveil et les fidèles
Problèmes :
-Le propriétaire de la parcelle exige le loyer et met fin à l’occupation gratuite de sa maison
-L’église refuse de payer le moindre sou sur le loyer exigé
Processus: négociation
SESSION 2 : L’ ANALYSE DES CONFLITS
Les participants ont utilisé six principaux outils d’analyse à savoir : l’évolution du conflit, le diagramme du conflit, l’arbre du conflit, le triangle de Chris Michel, le cycle du conflit et l’oignon.
1. L’évolution du conflit
Généralement , les participants étaient informés que le conflit découlé d’une tension latente, se développe en un affrontement ouvert, explose en un véritable combat et passe par le seuil de violence destructive
Ainsi, ils ont fait une analyse suivant les cinq étapes de l’évolution d’un conflit à savoir : Le conflit latent, la confrontation, la crise, la négociation, et le résultat.
Ayant fait l’analyse de la querelle entre les fidèles d’une église de réveil et le propriétaire de la parcelle abritant cette église, les participants l’ont situé à la troisième étape de l’évolution d’un conflit : Crise ouverte.
De ce qui précède, ils ont souhaité que les parties reviennent aux bons sentiments.
2. Le diagramme du conflit
Les participants ont remarqué que ce conflit est réel parce qu’il est influencé par les comportements et les intérêts ou objectifs incompatibles
De ce qui précède, ils ont recommandé aux parties de trouver des solutions pacifiques les ramenant à la situation de pas conflit.
3. l’arbre du conflit
Les participants ont dissocié les manifestations ou conséquences de causes du conflit entre les fidèles d’ une église de réveil et le propriétaire de la parcelle comme suit :
a). Conséquences :
-Disputes
-Colère
-Injures
-Répugnance
-Brutalité
-Méfiance
-Querelle
-Agitation
b).Causes :
-Histoire
-Relation
-Emotions
-Perception
-Jalousie
-Haine
-Envie
4.le triangle de Chris Michel
les participants ont identifié dans ce conflit : le contexte, les attitudes et les comportements intimement liés en forme triangulaire et constituant trois pôles de ce conflit. Aussi, ces trois pôles du conflit forment un cercle vicieux qu’il faut rendre vertueux par la correction du contexte, des attitudes et des comportements
Contexte :
Querelle à propos du paiement des frais de logement. Attitudes:
-Colère
-Repugnance
-Méfiance
Comportements:
-Injures
-Disputes
-Brutalité
-Agitation
5.le Cycle du conflit
a).Problèmes relationnels :
-Emotions fortes
-Fausse perception
-Mauvaise communication
b).problèmes de communication :
-Manipulation des informations
-Méfiance face aux données
-Différentes interprétations des faits
c).Valeurs morales :
-Privilégier ses propres valeurs
-Critiquer les croyances des autres
-Incompréhension dans les valeurs
Les parties devront adopter des réactions positives susceptibles de favoriser la compréhension, le pardon, le désescalade, les nouvelles idées, la réconciliation, etc.
6.L’oignon
a)Positions :
-Le Propriétaire de la parcelle : Il faut me payer le loyer, la maison n’est plus gratuite
-L’église de réveil : Pas de loyer, la maison est donnée gratuitement pour l’œuvre de Dieu
b).Perception :
-Le Propriétaire de la parcelle : envie
-L’église de réveil : Dénigrement.
c).Besoins :
-Propriétaire de la parcelle : loyer
-L’église de réveil : Logement
d).Intérêts :
-Le propriétaire de la parcelle :l’argent
-L’église de réveil : la maison
SESSION 3 : FACTEURS QUI INFLUENCE NT NOTRE COMPORTEMENT FACE AU CONFLIT
A la table de négociation, le propriétaire de la parcelle et les fidèles de l’église de réveil devront viser le résultat gagnant / gagnant : satisfaction mutuelle et transformation des relations destructives en relations constructives. Ils devront se mettre ensemble pour trouver des solutions aux différends en ayant à l’esprit le gain pour tous.
SESSION 4 : TECHNIQUE DE COMMUNICATION
Dans le dialogue, les parties devront adopter un comportement affirmant : respect et écoute de l’autre.
SESSION 5 : LA GESTION DU CONFLIT
Pour le jugement et l’arbitrage, les parties n’auront aucun contrôle sur le verdict, la victime devra gagner et l’agresseur sera puni. Donc, leur relation ne sera pas vraiment rétablie et la solution ne sera pas durable.
Pour la négociation et la médiation, les parties sont actives dans le processus de trouver une solution au problème commun. Le rétablissement des relations entre le propriétaire de la parcelle et les fidèles de cette église de réveil est l’intérêt de chaque partie.
la négociation et la médiation pourront les amener au partenariat et la solution est durable.
La médiation incluse les parties concernées par le conflit et essaie de maintenir leurs relations. Donc, la solution est durable à cause de la participation de chaque partie directement impliquée dans le conflit.
Dans la médiation, on met l’emphase sur une solution où tout le monde gagne, ce qui veut dire qu’il n y a pas de perdant.
SESSION 6 : ROLES DE LA TIERCE PARTIE
Les participants étaient sensibilisés et conscientisés à jouer les dix rôles de la tierce partie à savoir : Le pourvoyeur, l’enseignant, le jeteur de passerelles, le médiateur, l’arbitre, l’égalisateur, le réparateur, le témoin, le régulateur et le soldat de la paix.
Pour prévenir le conflit, un animateur de développement communautaire doit pourvoir aux besoins humains les plus fondamentaux (nourriture, sécurité, identité et liberté) car toute personne veut se sentir en bonne santé physique, à l’abri du danger, respectée et libre ;il doit apporter aux gens le savoir qui leur permettra de gérer leurs conflits dans un sens constructif ; Il doit également encourager le travail en équipe pour réduire les préjugés mutuels et susciter des liens d’amitié. Un inspecteur communal confronté à une rivalité des deux chefs de cellule peut leur assigner une tâche commune.
Pour résoudre les conflits, les agents provinciaux et communaux devront jouer les rôles de la tierce partie car en tant que médiateurs, ils devront favoriser la conciliation des intérêts divergents entre les parties ; en tant qu’arbitres, ils pourront déterminer les droits de chacune des parties ; en tant qu’égalisateurs ,ils pourront veiller à un meilleur équilibre des forces. L’une des méthodes les plus efficaces pour raccorder le tissus relationnel et d’ écouter, de prêter la plus grande attention au plaignant aussi longtemps qu’il a quelque chose à dire. Le fait de reconnaître à haute voix que l’on a bien compris ses doléances renforce l’effet qu’a sur le plaignant l’écoute dont il a bénéficié . La tierce partie doit encourager l’offenseur à présenter des excuses. Les excuses, lorsqu’elles sont sincères, jouent un rôle crucial dans la cicatrisation de blessures affectives et la réparation du tissus relationnel.
Pour contenir le conflits, la tierce partie doit prêter attention aux signes de danger et imposer des limites à la violence.
Fait à Kinshasa, le 02 juillet 2003
LE SECRETAIRE GENERAL ET
COORDONNATEUR DE PROGRAMMES
Joseph TSHIBALABALA DIKUYI