Le Raf préoccupé par les violences faites à la fille-mère et à sa santé de reproduction
Dans le cadre de la Journée mondiale de la population, célébrée le 11 juillet dernier sous le thème : “Un milliard d’adolescents; les droits à la santé, à l’information et au service”, le Réseau action femme (Raf) vient d’organiser, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population (Fnuap), une campagne de sensibilisation et de conscientisation sur les violences faites à la jeune fille-mère et la santé de la reproduction.
Quatre communes de la capitale, à savoir N’Sele (Kinkole), Kimbanseke, Ngaliema (Malueka) et Kintambo et ont été ciblées à cet effet. Les principaux intervenants à ces activités se sont basés sur la Convention relative aux droits de l’enfant qui reconnaît les droits à la survie; au développement dans la mesure de ses potentialités intellectuelles; à la protection et à la participation. Une allusion particulière a été faite également au Code de la famille concernant certaines dispositions. Il s’agit de celles qui obligent le père de l’enfant issu hors mariage à prendre en charge leurs enfants.
L’article 591 dudit Code stipule, par exemple, que tout enfant doit avoir un père et nul ne peut ignorer son enfant qu’il soit né dans ou hors mariage. Pour sa part, l’article 616 ajoute que l’affiliation doit intervenir même si le père de l’enfant est mineur, c’est-à-dire jeune garçon. L’action en recherche de paternité revient à l’enfant. Pendant la majorité de l’enfant, la mère si mineure soit-elle peut l’exercer selon l’article 631 du même Code. Quant à l’article 639, il renseigne que lorsque l’action en recherche de paternité est déclarée fondée par le tribunal, ce dernier peut à la demande de la mère ou du ministère public, condamner le père au remboursement de tout ou partie des frais de gésine et d’entretien pendant les neuf mois de la grossesse et tout le temps ayant précédé l’affiliation.
Concernant la santé de la reproduction, un accent particulier a été mis sur les signes et symptômes des infections sexuellement transmissibles (Ist) et du Sida; les modes de transmission ainsi que les modes de prévention.
Préoccupé par la situation de la jeune fille-mère qui s’accentue en Rdc suite au comportement de la population qui considère la sexualité comme un sujet tabou, le Raf a analysé quelques causes y relatives. Parmi lesquelles l’immoralité des adultes, le viol, l’impunité des coupables, la pauvreté et le non paiement des salaires des parents ou la modicité de ces salaires, le non respect des droits des enfants par la société, l’ignorance des droits de l’enfant par les jeunes eux-mêmes et par les parents, les coutumes et traditions rétrogrades; le manque de logement et la promiscuité; ainsi que la projection des films obscènes aux heures où les enfants restent éveillés, etc.
A l’issue de quelques échanges entre les jeunes filles-mères, garçons, parents, autorités politico-administratives et agents de l’ordre, quelques recommandations ont été formulées. Les participants ont proposé de multiplier les séances de sensibilisation; accorder le micro-crédit aux filles-mères pour leur permettre d’exercer les activités génératrices des revenus; renouer le dialogue en famille; modifier la loi sur la majorité de la jeune fille (de 15 à 18 ans). En plus, ils ont sollicité la création des centres d’écoute pour les jeunes filles en aidant celles qui désirent reprendre les études et enfin, punir les auteurs des grossesses des filles de moins de 18 ans et les rendre responsables.
Soucieux de contribuer au bien-être de la population à travers ses différentes activités, le Raf s’estime heureux d’avoir contribué à l’éveil de conscience de cette catégorie vulnérable de la population que sont les filles-mères.
A.L.
