FORMATION SUR LA RESOLUTION ET LA TRANSFORMATION DES CONFLITS CHEZ LES ANIMATEURS DES ONG & ILD DE KIMBANSEKE
Le mercredi 20 Août 2003, Solidarité pour le Développement Communautaire « SODEC-Asbl » a organisé une formation sur la résolution et la transformation des conflits à l’intention des animateurs des ONG et ILD des communes de Kimbanseke et N’Djili à savoir :
1.Commission Justice et Paix de la Paroisse Saint MBAGA
2.Communauté des Jeunes pour le Développement « COJEDEV »
3.Théâtre et Réflexion « ELITE DU COSMOS »
4.Association des Frères Unis « AFU »
5.Association des Jeunes Bien-aimés de BAMBOMA « AJB »
6.Paroisse 13è CBFC/ KUMBI
7.Cercle Culturel Pas Comme les Autres « CCPCA »
8.Club GALAXIE
9.Amis du Progrès
La formation était animée par Monsieur Joseph Tshibalabala Dikuyi Secrétaire Général et Coordonnateur de Programmes de SODEC-Asbl.
25 participants réunis dans la chapelle de la paroisse 13è CBFC/KUMBI ont suivi avec intérêt les notions des conflits ; ils étaient dotés de sept outils d’analyse des conflits et en ont utilisé six pour comprendre un cas survenu sur terrain et bâtir des stratégies pour sa résolution et sa transformation non-violentes.
Les participants étaient initiés aux méthodes de transformation des conflits d’une part et aux approches non-violentes de la résolution des conflits d’autre part .
Ils étaient également initiés aux rôles de la tierce partie : prévenir au départ le conflit destructif en tentant de remédier aux tensions latentes, résoudre tout conflit ouvert dès lors qu’il se développe et contenir l’affrontement en cours d’escalade dès lors qu’il échappe, provisoirement au moins, à toute tentative de résolution.
SESSION 1 : NOTION DE CONFLIT
Les participants ont défini un conflit comme étant une querelle, une mésentente, une situation d’incompréhension entre les parties, un désaccord, un manque d’harmonie entre les parties, une détérioration des relations interpersonnelles et une incompatibilité d’intérêts.
Ils étaient convaincus que les conflits sont naturels car ils sont liés à notre nature humaine ; les conflits sont normaux parce qu’ils font partie de la vie de l’Homme et que nous ne pouvons ni les ignorer ni les sous-estimer ; le conflit n’est ni bon ni mauvais et que seule sa solution est soit bonne ou mauvaise ; un conflit vécu négativement et douloureusement conduit vers la dégradation des relations et il est dit destructeur ou danger ; si au contraire, il est assumé et bien géré par les parties concernées, il devient une opportunité pour une meilleure entente et on dit qu’il est constructeur.
SESSION 2 : L’ANALYSE DU CONFLIT
Les participants ont appris que l’analyse du conflit est un moyen susceptible d’aider un artisan de paix à comprendre un conflit vécu et à bâtir des stratégies pour sa résolution et sa transformation non-violents.
Dotés des outils d’analyse des conflits, les participants les ont utilisé pour comprendre une querelle entre les scouts de la paroisse Sainte Agnès et les xavier de la paroisse Saint Alphonse.
1.L’évolution du conflit
Les participants étaient informés que le conflit découle d’une tension latente, se développe en un affrontement ouvert, explose en un véritable combat et passe par le seuil de la violence destructive ; il évolue généralement en cinq étapes ci-après :
1ère Etape : Le conflit latent
Il y a froideur dans les relations et aucune des parties ne dit rien ouvertement à l’autre désirant que l’autre modifie son attitude. Le rôle d’un artisan de paix est d’aider les parties à en parler et à trouver la paix. Si le conflit n’est pas résolu, il passe à une autre étape.
2ème Etape : La confrontation
Le conflit se développe : soit on raconte à d’autres ou on recourt à quelqu’un pour obtenir des conseils ; ou encore, on pose soi-même le problème.
Un artisan de paix doit aider les parties à trouver des solutions non-violentes et si chaque partie se cantonne dans sa position, le conflit passe à une autre étape.
3ème Etape : La crise ou escalade de la violence
Cette étape est caractérisée par des actions violentes et le rôle d’un artisan de paix est de ramener les parties aux bons sentiments.
4ème Etape : La Négociation
Retour aux bons sentiments : les parties essayent de voir ensemble leur problème et de prendre des grandes options pour le futur.
5ème Etape : Le Résultat
Si la négociation a été bien gérée, le conflit devient une opportunité pour une meilleure entente ; si cela n’est pas le cas, les parties se renferment dans leurs positions et on s’en ferme dans un cercle vicieux.
Ayant fait l’analyse de la querelle survenue entre les scouts de la paroisse Sainte Agnès et les xavier de la paroisse Saint Alphonse, les participants on compris que ce conflit a évolué et se trouve à sa troisième étape : la crise.
2.Le Diagramme du conflit
Les participants ont remarqué que dans ce diagramme, le conflit est représenté sous quatre formes ci-après : le conflit latent, le conflit réel, le faux conflit et pas conflit, suivant qu’il peut être influencé soit négativement ou positivement par les comportements et les intérêts ou objectifs.
Après analyse, les participants ont constaté qu’il y a un conflit réel entre les scouts de la paroisse Sainte Agnès et les xavier de la paroisse Saint Alphonse parce que les comportements sont incompatibles et les intérêts ou objectifs sont également incompatibles.
3.L’arbre du conflit
Les participants ont appris que le conflit peut se représenter comme un arbre planté composé des parties visibles (manifestations ou conséquences du conflit) et celles invisibles (causes ou racines du conflit) ; pour mieux trouver des solutions à un conflit, il faut rechercher les causes qui sont cachées ; généralement, la relation est un facteur fondamental pour toutes les causes des conflits.
Dans l’analyse de la querelle entre les scouts de la paroisse Sainte Agnès et le xavier de la paroisse Saint Alphonse, les participants ont dissocié ses conséquences ou manifestations des causes ou racines comme suit :
a). Conséquences :
- Disputes
- Querelle
- Agitation
- Violence
- Injures
- Brutalité
b). Causes :
- Relation
- Emotion
- Perception
- Histoire
- Intérêts
Les participants ont remarqué que les scouts de la paroisse Sainte Agnès et les xavier de la paroisse Saint Alphonse devront entretenir leur relation et trouver des solutions pacifiques à leurs différents.
4.Le Triangle de Chris Michel
Les participants ont constaté que les facteurs qui sont à la base de la querelle entre les scouts de la paroisse Sainte Agnès et les xavier de la paroisse Saint Alphonse sont : le contexte, les attitudes et les comportements intimement liés en forme triangulaire et formant un cercle vicieux du conflit, cercle qu’il faudra rendre vertueux en corrigeant les facteurs ci-après:
Contexte : Querelle à propos de la tenue et autres affaires
Attitudes :
-Nervosité
-Dénigrement
-Humiliation
-Menace
Compotements;
-Vantardise
-Injures
-Méfiance
-Menace
5. Le Triangle de conflit (3P)
Les participants étaient informés que pour comprendre un conflit, un artisan de paix doit savoir :
-Qui est concerné ? (PERSONNE)
-Comment le conflit se manifeste ? (PROCESSUS)
-Quel est le problème ? (PROBLEME)
Ayant fait leur analyse, les participants ont obtenu le résultat ci-apr
Parties :
-Scouts de la paroisse Sainte Agnès
-Xavier de la paroisse Saint Alphonse
Problèmes :
-Les xavier sont dérangés par les scouts
-Les scouts refusent l’usage commune de la tenue
-Un scout est pris en otage par les xavier
Processus: négociation
Les participants ont constaté que pour résoudre ce conflit, il st nécessaire :
-D’identifier et de différencier les enjeux ;
-D’identifier les besoins ;
-De comprendre les intérêts personnels de chaque partie.
6.Le Cycle du conflit
Les participants ont remarque que les réactions des parties sont façonnés par les expériences de la vie et peuvent être positives ou négatives ; des réactions négatives ( ex.. contre-attaque, revanche, fuite, insultes, etc.) entraînent des conséquences négatives (ex.. la mort, le déplacement, la destruction, l’escalade du conflit, etc.) avec lesquelles les parties sont enfermées dans le cycle du conflit (problèmes relationnels, problèmes de communication, problèmes structurels et valeurs morales). Mais, le conflit en soi n’est pas négatif. Des réactions positives entraînent plus des conséquences positives ( ex. compréhension, pardon, désescalade, nouvelles idées, etc.).
Un artisan de paix doit apprendre aux gens a changer leurs réactions aux conflits en adoptant des réactions positives.
Ayant fait l’analyse du conflit entre les scouts et les Xavier, les participants ont remarque en eux des réactions négatives ; ils ont souhaite que les parties adoptent des réactions positives dans cette situation de conflit.
7.L’oignon
Les participants ont appris que le conflit peut également se représenter sous forme d’un oignon : une couche extérieure (positions des parties) cache la perception de chaque partie, ses besoins et ses intérêts.
Un artisan de paix doit aider les parties a exprimer leurs besoins et leurs intérêts pour aboutir a une entente ; chaque partie doit abandonner la mauvaise perception de l’autre.
SESSION 3: LES CAUSES DES CONFLITS ET LES INTERVENTIONS POSSI
Les participants ont bénéficié des explications claires et précises concernant les :
1.Causes des conflits sur les donnes et interventions possibles sur les données
2. Causes des conflits d’intérêts et interventions possibles sur les intérêts
3. Causes des conflits de structure et interventions possibles dans les structures
4. Causes des conflits de relation et interventions possibles dans les relations
5. Causes des conflits de valeur et interventions possibles dans les valeurs
SESSION 4 : LES FONDEMENTS DE PAIX
Le triangle de John Paul Lederach a permis aux participants de connaître les différents niveaux des leaders au sein de notre société et les différentes méthodes de transformation de conflit lorsque les populations sont fortement touchées par une crise.
Ils ont pris conscience du rôle qui est le leur au sein de la société civile.
SESSION 5 : FACTEURS QUI INFLUENCENT NOTRE COMPORTEMENT FACE AU CONFLIT
Les participants ont remarque que d’une manière générale, chaque partie se présente a la table de négociation avec l’un des résultats dans sa tête :
1. Gagnant/Perdant :
Lorsqu’on est en face d’un problème, on vise toujours de gagner pour que l’autre perde.
2. Perdant/ Perdant :
Par le fait que je ne peux pas gagner, il ne faut pas non plus que mon adversaire gagne ; tous, nous devons perdre.
3. Gagnant/Gagnant :
On arrive a négocier avec l’intention que l’on puisse :
- Gagner et que l’autre aussi comme moi ;
- Etablir des critères respectables ;
- Identifier les principes et valeurs (qu’on a en commun) pour transformer des relations
destructives en relations constructives.
Les résultats précités amènent les parties aux styles de comportement ci- après :
1. L’Evitement :
On évite de parler du conflit même si on en souffre.
2. La Concurrence :
Les parties s’affrontent en négociation sur les positions .
3. L’Accommodation :
Les parties acceptent de gagner et de perdre sur certains aspects pour aboutir a une entente.
4.La compromission
Les parties acceptent de perdre et de gagner sur l’ensemble de la solution afin d’arriver a une entente.
5.La collaboration
Les parties acceptent de travailler ensemble pour trouver des solutions aux différents.
Dans cette session, les participants ont souhaite qu’a la table de négociation, les scouts de la paroisse Sainte Agnès et les Xavier de la paroisse Saint Alphonse visent le résultat gagnant/gagnant et adoptent la collaboration comme type de comportement.
La collaboration leur permettra de :
- Répondre aux intérêts et besoins communs ;
- Distinguer les personnes des problèmes ;
- Générer des propositions de gain mutuel.
SESSION 6 : TECHNIQUES DE COMMUNICATION
Les participants ont constate que dans le dialogue, il y a trois types de comportement a savoir :
1. Le Comportement passif :
L’une des parties laisse violer ses propres droits et accepte de répondre.
2. Le Comportement agressif :
L’une des parties :
-Viole et ignore les droits de l’autre ;
-Utilise et exploite l’autre ;
-Impose son choix a l’autre ;
-Cherche a dégoûter l’autre, l’humilie, le manipule comme instrument ;
-Se base sur la compétition.
3.Le Comportement affirmant
-Respect des droits de l’autre ;
-Ecoute de l’autre ;
-On ne substitue pas ce que l’autre a dit ;
-On a confiance en soi et on reconnaît que l’autre a le droit de choisir.
Les scouts et les Xavier devront adopter le comportement affirmant car une meilleure communication doit passer par les niveaux suivants :
-Comprendre l’expression de l’autre ;
-Reconnaître que l’autre a le droit de s’exprimer ;
-Ecouter l’autre et respecter sa personne ;
-Eviter l’empathie ;
-Identifier comment l’attitude de l’autre amène a une situation donnée.
SESSION 7 : LA GESTION DU CONFLIT
Les participants ont remarque les forces et les faiblesses des différentes approches de la gestion des conflits.
Pour le jugement et l’arbitrage, les parties n’auront aucun contrôle sur le verdict, la victime devra gagner et l’agresseur sera puni ; donc, leur relation ne sera pas rétablie et la solution n’est pas durable.
Pour la négociation et la médiation, les parties sont actives dans le processus de trouver une solution au problème commun ; le rétablissement de leur relation est l’intérêt de chacune d’elles.
La négociation et la médiation amènent au partenariat et la solution est durable ; la médiation incluse les parties concernées par le conflit et essaie de maintenir leurs relations.Donc, la solution est durable a cause de la participation de chaque partie directement impliquée dans le conflit.
Dans la médiation, on met l’emphase sur une solution ou tout le monde gagne, ce qui veut dire qu’il n ‘y a pas de perdant.
Les participants ont utilise la procédure en négociation et celle en médiation, a travers les jeux de rôle, pour rechercher des solutions pacifiques susceptibles d’amener la paix entre les scouts de la paroisse Sainte Agnès et les Xavier de la paroisse Saint Alphonse.
SESION 8 : ROLES DE LA TIERCE PARTIE
Les participants étaient dotes de trois grands moyens de canaliser le conflit et de transformer son mouvement d’escalade, conduisant a l’affrontement destructif, en mouvement horizontal, débouchant sur le changement constructif ; le premier moyen est de prévenir au départ le conflit destructif en tentant de remédier aux tensions latentes ; le second est de résoudre tout conflit ouvert des lors qu’il se développe ; le troisième est de contenir tout conflit en cours d’escalade des lors qu’il échappe, provisoirement au moins, a toute tentative de résolution. Ce qui n’a pu être prévenu est résolu ; ce qui n’a pu être résolu, est contenu.
La devise de la tierce partie s’énonce donc ainsi : « contenir quand c’est nécessaire, résoudre quand c’est possible, et tenter avant tout de prévenir ».
1.Prévenir
Le conflit naît en général, au départ, de besoins non satisfaits. Pour prévenir les conflits, la tierce partie doit pourvoir aux besoins humains les plus fondamentaux ( nourriture, logement, sécurité, identité et liberté ) car toute personne veut se sentir en bonne santé, a l’abri du danger, respectée et libre . Donc, la tierce partie doit jouer le rôle de « pourvoyeur » pour permettre aux gens de satisfaire leurs besoins.
Il arrive parfois que les gens en viennent aux mains simplement parce qu’ils ne connaissent pas d’autres moyens de réagir en cas de frustration ou de différend sérieux. En aidant les gens a acquérir de nouvelles valeurs, de nouvelles manières de voir et de faire les choses, nous pouvons leur montrer une voie meilleure pour la gestion de leurs différends.
Donc, pour prévenir les conflits, la tierce partie doit jouer le rôle de l’enseignant : apporter aux gens le savoir qui leur permette de gérer leurs conflits dans un sens constructif ( dépouiller la violence de son apparence de légitimité, enseigner la tolérance et les différentes méthodes pratiques pour gérer les tensions quotidiennes de façon a éviter qu’elles ne dégénèrent en conflits ouverts et en violence).
La tierce partie doit également jouer le rôle de jeteur de passerelles : encourager le travail en équipe pour réduire les préjugés mutuels et susciter des liens d’amitié.
Lorsqu’on est confronte a une rivalité de deux parties, il faut leur assigner une tache commune .
2.Résoudre
La tierce partie peut contribuer de façon cruciale a chacune des quatre approches de la résolution des conflits ; en tant que médiateurs, nous pouvons favoriser la conciliation des intérêts divergents ; en tant qu’arbitres, nous pouvons déterminer les droits de chacune des parties ; en tant qu’égalisateurs, nous pouvons veiller a un meilleur équilibre des forces ; en tant que réparateurs, nous pouvons raccommoder le tissu relationnel endommage.
L’une des méthodes les plus efficaces pour raccommoder le tissu relationnel est d’écouter, de prêter la plus grande attention au plaignant aussi longtemps qu’il a quelque chose a dire ; le fait de reconnaître a haute voix que l’on a bien compris ses doléances renforce l’effet qu’a sur le plaignant l’écoute dont il a bénéficié.
La tierce partie doit encourager l’offenseur a présenter des excuses ; les excuses, lorsqu’elles sont sincères, jouent un rôle crucial dans la cicatrisation de blessures affectives et la réparation du tissu relationnel.
3. Contenir
Le conflit destructeur est bien souvent prévisible ; donc, l’action la plus importante que nous puissions mener, c’est peut-être de prêter attention aux signes de danger ; le rôle de la tierce partie est le « témoin » .
Des échanges vigoureux peuvent parfois se révéler salutaires ; l’affrontement permet d’éclaircir l’atmosphère et de faire apparaître au grand jour les problèmes que l’on avait tente d’étouffer ; mais, lorsque l’affrontement se produit, il est important d’en limiter les dégâts. Le rôle de la tierce partie est le « régulateur » : imposer des limites a la violence.
Lorsque la règle du jeu n’est plus respectée et que les limites acceptables de l’affrontement sont dépassées, la collectivité se doit de prendre des mesures autoritaires minimales qui étoufferont dans l’œuf le conflit destructeur ( s’interposer et faire respecter la paix) ; d’ou le rôle de « soldat de la paix ».
CONCLUSION
Cette formation est l’une des restitutions de la formation bénéficiée au Centre Lokole ( un programme de Search For Common Ground visant la construction de la paix et l’unité ainsi que le renforcement des capacités des ONGs locales en République Démocratique du Congo) dans le cadre du renforcement des capacités de SODEC-Asbl.
L’animateur a exhorté les participants à restituer la présente formation à la base.
Fait a Kinshasa, le 20 Août 2003
Le Secrétaire Général
Et Coordonnateur de programmes
Joseph TSHIBALABALA DIKUYI
LE PRESIDENT
Patrick MWAMBA KKABASUA

