Amnesty demande au Rwanda de faire pression sur ses alliés congolais

Amnesty International a exhorté samedi le Rwanda à faire pression sur ses alliés congolais pour mettre un terme aux violations des droits de l’homme qui se poursuivent dans l’est de la République démocratique du Congo.
«La récente mise en place d’un gouvernement de transition à Kinshasa a donné à l’opinion publique internationale une fausse impression de progrès vers la paix, alors qu’en réalité la Rdc demeure un patchwork fragmenté de territoires contrôlés par différents groupes armés parrainés et soutenus par plusieurs gouvernements, dont ceux des pays voisins», a déclaré la secrétaire générale de l’organisation de défense des droits de l’homme, Irène Khan, lors d’une conférence de presse à Kigali.
Mme Khan a entamé sa tournée dans la région des Grands Lacs par une visite dans l’est de la Rdc, à Goma, siège du Rassemblement congolais pour la démocratie (Rcd), ex-rébellion alliée du Rwanda et aujourd’hui partie prenante du gouvernement de transition mis en place en juillet à Kinshasa. Elle a ensuite rencontré vendredi à Kigali le président rwandais, Paul Kagame.
« Je l’ai exhorté à se servir de son influence pour faire pression de la manière la plus ferme qui soit sur le Rcd-Goma afin de faire cesser les violations des droits de l’homme », a-t-elle expliqué samedi.
«Dans l’est de la Rdc, on continue d’enregistrer d’horribles violations des droits de l’Homme, dont des meurtres sommaires, des cas de torture, de viols, des disparitions et des déplacements forcés», a-t-elle poursuivi.
«Nous avons des informations selon lesquelles le recrutement d’enfants-soldats et la violence à l’encontre des femmes seraient en augmentation dans les Kivus», les provinces de l’est de la Rdc, a dénoncé la secrétaire générale d’Amnesty International.
La Rdc est théoriquement réunifiée depuis la mise en place des institutions de transition, censées sceller la fin de quatre ans de guerre. Par ailleurs, en ce qui concerne la situation des droits de l’homme à l’intérieur du Rwanda, Mme Khan a appelé Kigali à profiter de la fin de la période de transition pour effectuer des «changements positifs».
«Le Rwanda est à la croisée des chemins», a-t-elle estimé, soulignant que les récentes élections présidentielles et parlementaires avaient été précédées par des cas de «harcèlement, disparitions et arrestations» dans le camp de l’opposition.