QUEL SOUVENIR DU RCD EN TERRITOIRE DE MWENGA ?
ORGANISATION INDEPENDANTE DE LA PROMOTION ET DE LA PROTECTION DES DROITS HUMAINS ET DU DEVELOPPEMENT EN R.D. CONGO
14, AV. LAC MOERO COMMUNE DE BARUMBU /KINSHASA
QUEL SOUVENIR DU RCD EN TERRITOIRE DE MWENGA ?
Depuis le 17 juillet 2003 marquant l’ère de réunification et de bonheur, certaines personnes croient en l’effective mise en place du gouvernement et d’autres restent encore incroyants partant de nombreux faits constatés dans différents territoires.
En effet, pour témoigner leur volonté, les Mai-Mai basés à Kitutu se sont ralliés à leur collègues du RCD pour former une armée républicaine, réunifiée et intégrée.
Étrangement, ils seraient marginalisés par leurs collègues du RCD.
Le Commandant AGANZE et ses troupes s’étaient décidés de rentrer encore dans le maquis pour rejoindre le commandant NYAKILIBA à ses postes de NGANDO, ISOPO, KAKANGA.
A KAMIKILE, localité située à 10 kilomètres de Kamituga les militaires du RCD ont ouvert le feu, affrontement au cours du quel quatre militaires mai-mai non autrement identifiés ont succombé sur place. A en croire les observateurs, ce manque de confiance risque de créer un climat malsain au sein de l’armée.
A MAZOZO et KASETI, du 20 au 24 septembre, une bande armée Hutu a pillé systématiquement les biens des paisibles citoyens A KABEBA, à 10kms de KAMITUGA, les Interahamwe ont tiré sur Mr ABELI MUGUMO. Il sera conduit à
l’HGRB Kamituga pour suivre des soins appropriés, mais son état de santé laisse à désirer. C’est pourquoi, il sera transféré à l’HGRB où il a subi l’intervention chirurgicale.
La Régie de Distribution d’Eau compte priver l’HGR Kamituga de son produit. On lui reproche l’insolvabilité, car les factures restant en souffrance s’élèvent à 8.979,16 $. Ce retard s’explique suite à la mégestion constatée dans le chef de l’HGR géré par les autorités du RCD. Les autorités du RCD et l’HGR s’accusent mutuellement et se jettent la responsabilité.
Les vulnérables malades et la population environnantes de SM et de Kabukungu courent le risque de l’épidémie du choléra ou de dysenterie bacillaire au cas où le fournisseur metient sa position.
De Kamituga à Kakemenge, on observe une flambée de prix suite à la rançon à travers les nombreuses barrières érigées par les militaires du 6ème Bataillon basés à Kamituga, aux lieux ci-après :
- LUTUNDA : 100 FC au départ et 100 FC lors du retour
- MUNGOMBE : 100FC ( entrée) et 40FC (retour)
- KIBE : 100 FC au départ et 100 FC lors du retour
- NYAMIBUNGU : 150 FC au départ et 100 FC lors du retour
- TUKENGA : 200 FC au départ et 100 FC lors du retour
- KAKEMENGE : 200 FC ou son équivalent en vivres.
- PONT DE KIBE : lors de traverser il est exigé un montant de 100 FC aux hommes et 20 FC aux femmes.
- KABOGE à 6 km de KIBE : les habitants sont soumis aux travaux forcés de drainage marin « débordage» faute de n’avoir pas obtempéré aux ordres, le 20 septembre 2003, Monsieur MAKASI WENDILUNGU âgé de 42 ans et père de deux enfants résidant à Matali a été blessé au bras gauche.
- KASETI : la route est déjà coupée à l’autorisation du chef de collectivité de Wamuzimu dans l’objectif de creuser le minerai d’or en faveur de Monsieur MBIKE. A ce lieu même, on observe la profanation de tombes.
Human rescue déplore ces cas évoqués et demande aux autorités pilitico-administratives de la province du sud kivu de s’investir davantage dans le processus de paix en RDCongo et de tenir compte du grief formulé par la population longtemps traumatisée.
MWENGA, UN TERRITOIRE A HAUT RISQUE EPIDEMIOLOGIQUE
L’arrivée des troupes étrangères en R.D.Congo a un impact très négatif sur l’environnement politique, économique, social et culturel.
Ces militaires, les Interahamwe et les Mai-Mai ont violé, tué, rejeté la valeur culturelle sans que les victimes soient prises en charge par une quelconque institution.
En effet, à KAKEMENGE, environ 75 km de KAMITUGA, la situation est alarmante
N.B. 2x et 3x c’est le nombre de tours où elle a été violée.
Il sied de noter que depuis le déclenchement de la seconde guerre jusqu’à ces jours, 350 personnes sont suspectes de MST et ne sont pas encadrées moralement, financièrement ni matériellement…
quelques unes ont été répudiées par leurs maris et d’autres ont déjà regagné leurs foyers grâce à la médiation de nos activistes, en l’occurrence
· Une maman qui a requis l’anonymat, épouse d’un évangéliste de KAKEMENGE.
· En mars 2003, les Hutu ont attaqué le village de KABOGE et ont pillé et emporté les biens de valeur. Aussi, 30 parmi eux ont violé Madame MASOGA maman Samuel, âgée de 29 ans, mère de deux enfants et mariée à SONGA ABETI. Après l’acte sexuel, ils se sont permis d’introduire une lampe torche, les doigts et morceau de bois dans son appareil génital.
Son état sanitaire laisse à désirer. Son mari incapable de supporter ce traumatisme a
jugé bon de se remarier.
Il convient de noter qu’en 1940, à KAGELAGELA, les colons ont construit une LEPROSERIE (camp de lépreux) d’une capacité de 52 chambres soit 14 blocs. Celle-ci regroupée les lépreux de toutes les provinces de la R.D.Congo. Ce camp est détruit par les militaires du RCD d’une part et les Interahamwe d’autre part. Par ricochet, les lépreux sont éparpillés dans différents villages et dans la forêt de Basimbi. Le fait de s’intégrer dans la population, ils risquent de contaminer la population, car certains présentent encore de stigmate.
Ainsi Monsieur LOBILO MWANZA, ex-sergent, originaire de BUNKE, Province de l’Equateur, préfère regagner son village, mais il est dépourvu de moyen pécuniair.
Monsieur SALAMA, originaire de Mulala/WAMAZA, Territoire de KASONGO, Province du MANIEMA a aussi émis le même vœu de regagner son village.
D’autres par contre ont perdu leur lignées et n’ont pas d’enfants, car les femmes les évitaient de peur qu’elles ne soient contaminées. L’effectif total des lépreux s’élèvent à 64 hommes et 76 femmes. Leur progéniture compte 95 enfants dont 46 étudient à l’école primaire et le reste au secondaire au moment où leur parents n’ont pas de moyens.
HUMAN RESCUE regrette que la communauté internationale reste passive aux problèmes humanitaires du territoire de MWENGA et demande aux institutions ad hoc de se mobiliser pour éradiquer les épidémies précitées (SIDA, LEPRE, BLENNORRAGIE, …)
Bukavu, le 11/10/2003
PROLIFERATION DES CACHOTS SOUTERRAINS ( ANDAKE) DANS CERTAINS TERRITOIRES DU SUD-KIVU
I. TERRITOIRE DE KABARE
Les personnes suivantes ont été arrêtées et détenues dans un cachot souterrain par le Commandant CISANYURA du local defense basé à Katana dans le groupement d’Irhambi. Ces personnes ci-dessous, ont été relâchées moyennant quelques biens de valeurs en nature et en espèce. Il s’agit de :
- le 26/09/03, Monsieur BOKILO ZAHINDA âgé de 40 ans ;
- le 01/10/03, Monsieur Emmanuel MAKUNGU BISU, âgé de 20 ans et son frère Raphaël MAKUNGU, âgé de 22 ans ;
- le 04/10/03 vers 4h00 du matin, Messieurs BISHANGI MATARURA âgé de 74 ans, CIBALONZA RUHWIKA âgé de 58 ans et KADOKOLA NTAHAMBARHA âgé de 80 ans. Malgré leur âge avancé, ils ont subi des tortures corporelles suivies des intimidations.
II. TERRITOIRE DE MWENGA
Le jeudi 2 octobre 2003 à 10 heures, Monsieur MBULANGA MODESTE connu sous le nom de « J.15 », âgé de 35 ans et père de 4 enfants, marié à Jeanne résident à ISASA, actuellement en déplacement à KAMITUGA a été arrêté et détenu dans un cachot souterrain situé à ISASA pour avoir refusé de payer une rançon de 3 $ en faveur du Commandant du RCD, Monsieur KAMU du 64ème Bataillon résident à KAMITUGA. Il y est passé 6heures du temps et libéré après avoir payé 5,5 $.
Il convient de noter que ce cachot existe depuis l’exploitation de KASETI vers 2000. On se souviendrait que dans nos rapports précédents, nous avons déploré la violation de droit de propriété de ce village ; Monsieur MBIKE partant de l’appui de certaines autorités du RCD, a reçu l’autorisation d’exploiter le minerai d’or dans ce village. Toutes les maisons ont été détruites sans que les pauvres habitants soient assistés.
A KIBE à 17 km de KAMITUGA, les habitants sont soumis à la servitude. Les militaires les imposent des travaux forcés de drainage d’eau « Débordage » faute de n’avoir pas obtempérer, les victimes subissent des tortures, traitements cruels et dégradants.
Human rescue déplore ces cas évoqués et demande aux autorités politico-administratives de s’investir dans l’éradication de ces derniers, Cfr art.5 de la DUDH.
