EMMANUEL, BÉBÉ-ÉPROUVETTE PARMI NOUS !
Cet échos provient de Kinshasa. Il rappelle l’histoire des Juifs attendant la naissance de Messie. Naturellement c’est le cas de le dire, car, les scientifiques congolais ont attendu pendant longtemps la naissance du premier bébé éprouvette.
D’aucuns pourraient se demander ce que peut signifier ce vocable. En effet, la stérilité a toujours été un casse-tête pour les gynéco-obstétriciens depuis la nuit des temps. Tout au long de l’histoire de l’humanité, ils ont pu en maîtriser certains aspects alors que d’autres demeuraient inaccessibles à leurs réseaux du savoir. Dans leur souci d’apporter le bonheur aux couples incapables d’exécuter le commandement de Dieu à Adam et Eve (celui de se multiplier et de remplir la terre), ces médecins ont pu imaginer et expérimenter la fécondation en dehors de l’utérus , c’est-à-dire au laboratoire, dans une éprouvette. Cette opération réussie, le reste consiste à implanter l’ovule fécondé dans l’utérus maternel et attendre la naissance.
Ceci paraît facile mais en réalité, il a fallu près d’un siècle des premiers essais de Walter Heap en 1891 en Angleterre sur des lapins à la naissance de Louise Brown, le premier bébé-éprouvette de la planète, le 25 juillet 1978 en Angleterre.
En Afrique, le mérite est revenu le premier au Professeur Jean-Marie KASSIA du Cameroun qui a réussi en 1998 son premier exploit de naissance d’enfant après fécondation en dehors de l’utérus maternel ou fécondation in vitro.
En République Démocratique du Congo, l’équipe du Docteur Antoine MOSIKWA de la Clinique MEDICIS donnera après moult tentatives infructueuses, à la nation congolaise son tout premier bébé-éprouvette. Le 14 juin 2002 à 19h50 est né un enfant qui a court-circuité le cursus habituel de procréation et curieusement, on lui a donné le nom d’Emmanuel. Serait-il la réplique africaine de Jésus, un enfant né selon un processus de fécondation insondable ?
Les congolais, si religieux, pourraient en faire un vrai sujet polémique. La bible si sollicitée par ce peuple, est-elle d’accord avec ce type de traitement de la stérilité ? quid la loi ancestrale, les coutumes, l’avis de Vatican ?
Voilà autant d’interrogations qui vont, sans doute, diviser les congolais et qui détermineront l’acceptation ou non de ce nouveau traitement.
De toute façon, l’équipe du Docteur Antoine Mosikwa est décidée de réussir d’autres bébés-éprouvettes. Et dans cette euphorie des préparatifs de Noël et de la Saint-Sylvestre, rendons-nous avec or et argent à la crèche pour saluer, comme les rois mages, l’avènement d’Emmanuel, le premier bébé-éprouvette parmi les congolais.
KAPO KABEYA MUKENGE
Envoyé spécial de l'APEMA - KINSHASA

