TRANSITION EN RD-CONGO : LE CNONGD TRADUIT SES INQUIÉTUDES AUX PARLEMENTAIRES ISSUS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE-FORCES VIVES
Une forte délégation du Conseil National des ONG de Développement de la RDC (CNONGD), conduite par le président du Conseil d’administration, M. Ramazani Kabengwa Tati, s’est longuement entretenue mercredi 19 novembre 2003 à Kinshasa avec le président du Groupe parlementaire de la Composante Société civile/Forces vives, le professeur Bahati Lukwebo. Plusieurs aspects de l’environnement national ont été abordés par les deux parties, notamment le « drôle de piétinement » qui caractérise le déroulement de la Transition. A cet effet, le président du Conseil d’administration du CNONGD a tenu à exprimer les inquiétudes de ce mouvement qui ne perçoit pas des avancées réelles vers le défi majeur qui est l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes dans moins de vingt mois. Pour sa part, le président du Groupe parlementaire/Société civile-Forces vives a pris en compte ces préoccupations et a indiqué que les délégués de cette composante au Parlement partagent totalement ces inquiétudes. Du reste, ils viennent d’envoyer à tous les membres de l’espace présidentiel une requête dans laquelle ils demandent justement à ces autorités de s’investir dans la capacitation de la Transition. Un accent particulier est mis sur le fonctionnement rapide des Institutions d’appui à la démocratie dont la direction a été confiée au mouvement associatif national.
Au terme d’un échange franc et marqué par le souci de renforcer les interventions de la Société civile/Forces vives dans l’avancée de la période de la Transition en RD-Congo, les deux parties ont convenu de multiplier leurs échanges. Dans le document remis au président du Groupe parlementaire, le CNONGD note que « bien de situations que vit note pays en ce moment suscitent multiples interrogations et des craintes sans cesse croissantes, notamment :
- l’Ituri continue à flamber malgré la présence renforcée de la MONUC ;
- au point de vue politique, la réunification réelle du pays profond ne paraît pas être une priorité, surtout dans les zones toujours sous contrôle des anciens mouvements rebelles, en dépit de quelques actions plutôt médiatiques ;
- sur le plan économique, la réunification des recettes n’est pas encore au rendez-vous en raison d’innombrables blocages décelés au sein des structures spécialisées ;
- sur le plan social, la situation de la population demeure plus que préoccupantes, même l’aide humanitaire tarde à être distribuée.
Devant ces réalités graves qui peuvent conduire notre peuple au découragement, le CNONGD s’étonne et s’indigne du silence observé dans le chef des parlementaires issus de la Société civile en qui pourtant les Congolaises et les Congolais ont investi plus d’espoir.
L’adhésion des députés de la Société civile-Forces vives à un budget social de misère qui vient d’être voté à l’Assemblée national est une cause de grande déception ».
Joseph KAKINDA MBWENDE
jkakinda@yahoo.fr
Antoine MASSAMBA
keveam@yahoo.fr

