COMPLAINTE D'UNE FEMME CONGOLAISE.
( Adulée, aimée, recherchée pour sa douce compagnie et sa tendresse, la Femme est à la fois l'objet d'une " adoration " et victime d'une maltraitance qui n'en finit pas depuis des siècles. Consciente de sa capacité de dépassement, de son intelligence et de sa précence aux côtés de l'Homme, elle revendique un peu d'attention... Cri d'une jeune fille, étudiante de surcroît, nous osons croire que cette " prière " sera entendue et exaucée par son semblable, l'Homme...)
Je suis une femme congolaise.
Je suis belle, séduisante, jolie et charmante.
Dieu m'a créée à son image; je réflète la beauté, la bonté, la douceur, le charme. J'ai étudié, je suis une femme moderne qui aspire à son épanouiissement total et définiti.
Je suis une femme congolaise.
Je ne veux plus être releguée à un passé décadent.
Dans mon coeur; depuis trois décennies, s'est amassée une énorme énergie.
J'ai été toujours là et je suis toujours encore et toujours là pour les autres. Mon dos s'est cassé aux durs travaux ménagers et agricoles. Mes seins sont devenus flasques à la suite de nombreuses maternités.
Mon visage s'est émacié à cause de multiples soucis quotidiens.
Je suis toujours la première à me lever.
Je suis toujours toujours la dernière à me coucher.
Je dis bien " me coucher " car je ne dors pas, je n'ai pas droit au sommeil. Toute la nuit, je dois encore et toujours être au service de mon maître, mon mari, qui, dans ses satisfactions égoïstes vites expédiées du reste, ne se soucie même pas de mes aspirations.
Je suis un instrument.Une chose. Pressée comme un fruit dont on a tiré tout le jus, je suis balancée comme une balle de poing-pong entre mon mari et ma belle-famille à laquelle je suis régulièrement jetée en pâture.
Malgré la discrimination dont je suis victime dans notre société, mon amour pour ma famille, mon droit à la vie, mon don pour l'humanité, restent toujours constants et intacts.
Je suis une femme congolaise porteuse d'une espérance même si ma vision du monde a changé.
Hier, mes efforts, mes travaux, mes sacrifices ne rapportaient pas d'argent sonnant et comptant; et on n'attribuait aucune valeur à me personne.
Aujourd'hui,, mers revenus si modestes soient-ils, me valent droit à la parole, considération et statut différent dans ma famille et dans notre société.
Je vous demande de prendre en considération cet aspect social.
Je suis une femme congolaise.
Je suis votre soeur. Je suis votre fille. Je suis votre mère.
Je donne la vie. Respectez-moi.
(Lolo MWANZA, Ier Doctorat/Médecine)
( Chargée Adm. et Fin./GCAKAMIKAZE. )
