LE SYNDICAT ET LA RESTRUCTURATION DES ENTREPRISES PUBLIQUES EN RDC
La raison d'être du syndicat LUTTE OUVRIERE est d'apporter un renouveau dans le paysage syndical congolais.Ce renouveau se réalisera à travers les actions correctrice et pédagogique dans la pratique syndicale en RDC;avec un accent particulier sur le modèle d'un syndicalisme de développement au bénéfice des affiliés.
La réforme du monde de travail congolais est une nécessité impérieuse à plusieurs égards, pour sauver le syndicalisme de sa décheance actuelle dans notre pays.
Comment expliquer que les travailleurs congolais dans certaines entreprises,pourtant affiliés aux différents syndicats puissent totaliser 10,15,20,40 mois d'arriérés sans aucune initiative de leurs organisations professionnelles? Pourquoi les syndicats congolais,partenaires du gouvernement doivent-ils se complaire à avaliser parfois les mouvements de grève initiés par les travailleurs eux-mêmes,suite au désespoir face au mutisme des syndicats?Or,la grève constitue le dernier rempart dans les pays civilisés.
Aujourd'hui,le grand débat tourne autour de la restructuration des entreprises publiques.
Restructurer c'est diagnostiquer,proposer des thérapies et apporter des remèdes appropriés.
Certes,les mutations technologiques,l'essor du commerce national et international des services ainsi que la modification des attentes des consommateurs entraînent des mutations rapides.
Ainsi,les syndicats devraient aussi aider les employeurs et/ou l'Etat à rendre plus performantes les entreprises du portefeuille.
La déliquescence actuelle de ces entreprises pouvaient interpeller les dirirgeants syndicaux congolais qui , dénonceraient la mégestion au lieu d'être parfois complices des mandataires par le biais de leur participation au comité de gestion.
Nous savons que la gestion des entreprises publiques sur le plan politique est déplorable à cause des caractéristiques ci-après:la mainmisa de l'autorité de tutelle ( ministère),le mode de désignation des dirigeants,l'absence d'un programme d'actions dans le chef des mandataires(contrat-programme),le défaut de moyens d'actions...
Pour les institutions internationales,le processus de restructuration débouche toujours à la privatisation ayant comme conséquence immédiate la réduction des effectifs des agents,le licenciement massif,la retraite forcée...
Comment comprendre que l'Etat congolais soit incapable de doter l'Office congolais des postes et télécommunications(OCPT) des équipements modernes à l'instar des investisseurs privés (Vodacom,Celtel...),lesquels réussissent à faire d'énormes bénéfices? Tenez,Vodacom avec ses 500.000 abonnés, peut réaliser par semaine 1 millions de dollars américains au cas où chaque abonné achetait hebdomadairement une carte de 2$.Aussi,que fait-on des redevances payées par toutes ces sociétés de télécommunications pour le compte de l'OCPT?Quels en sont les bénéficiaires?
est-ce que l'Etat congolais est-il incapable d'acquérir un ou deux avions pour sa compagnie aérienne nationale LAC ?
Est-il digne pour un pays aux multiples ressources naturelles de privatiser L'office national des transports (ONATRA) faute des locomotives? Combien coûte une locomotive?....
NON.NON.Le problème se situe ailleurs...
Nous pensons qu'avant tout désengagement de l'Etat,le syndicat LUTTE OUVRIERE recommande une évaluation concertée avec les syndicats ,de la valeur actuelle des entreprises publiques dans le cadre du partenariat social.
Cette évaluation doit aboutir à l'élaboration des plans de redressement pour ces entreprises "malades" suivi d'un mécanisme cohérent de contrôle,lequel sanctionnera positivement et /ou négativement les mandataires.
Car,nous évitons de grossir inutilement les rangs de sans-emploi(la classe anxieuse).Pour cela,les partenaires sociaux se doivent de définir ensemble une vision aussi claire que possible des mutations en cours et des équilibres à rechercher pour l'avenir.
Sachons que, les pays qui réussissent mieux ce pari sont ceux qui adoptent une démarche participative et en font l'un des éléments permanents de leur stratégie de privatisation.D'autant plus que rien de durable ne peut se bâtir sans une participation constructive des salariés.
Cette participation souhaitable repose sur une certaine visibilité des actions à entreprendre dans l'intérêt général.C'est cela l'aspect de la démocratie économique et sociale,complément naturel de la démocratie politique.
